Comme tous les dimanches à cette heure-ci, c’est le rendez-vous de la médiatrice avec vous, Emmanuelle Daviet. Les auditeurs réagissent à ce qu’ils entendent, à ce qu’ils écoutent sur Franceinfo. Ils vous écrivent pour savoir comment est-ce que l’on travaille, ils réagissent. Et puis, dans ce rendez-vous, on présente aussi parfois des initiatives de Franceinfo, des innovations. Et ça va être le cas aujourd’hui.

Emmanuelle Daviet : Le 5 janvier dernier avait lieu sur Franceinfo la première émission de Game of Rôles les deux tours sur Twitch. C’est un rendez-vous imaginé à l’occasion de la campagne présidentielle où tous les deux Jules De Kiss, donc, et puis vous Clément Viktorovich, vous donnez rendez-vous au public sur la plateforme de diffusion en direct Twitch, donc, pour sensibiliser à la politique. Il y a eu plus de 100.000 vues et beaucoup de messages d’auditeurs vraiment dithyrambiques sur ce concept. Et oui, je vous en lis donc quelques uns. « La politique ne m’intéresse absolument pas. Et pourtant, j’ai adoré l’émission et j’ai apprécié apprendre des faits réels, tout en riant des péripéties des joueurs. Excellent, ambitieux, risqué et très réussi. Bravo à tous et hâte de voir la suite » ou encore « Super format. J’ai vraiment passé une très bonne soirée. C’était vraiment top. Félicitations ! C’est incroyablement cathartique de rire avec tout ça en ce moment. » Alors, Jules, Clément, la prochaine émission a lieu mercredi prochain. C’est donc l’occasion de découvrir les coulisses de ce concept. Tout d’abord, par rapport à la plateforme de diffusion Twitch, pour les néophytes, est ce que vous pouvez nous décrire un peu de quoi il s’agit ?

Clément Viktorovich : Twitch, c’est tout simplement une plateforme qui permet de faire de la diffusion de vidéos en direct avec une spécificité, c’est que les commentaires des viewers, des spectateurs arrivent sur un tchat et donc il y a une forme d’interaction entre eux. Ceux qui regardent et ceux qui diffusent la vidéo.

Emmanuelle Daviet : Alors Game of Rôles quand on regarde en direct à quoi on assiste ?

Clément Viktorovich : On assiste à une grande séance de narration. Au fond, c’est de la fiction interactive. On a un maître du jeu qui est là pour raconter une histoire. En l’occurrence, c’est l’histoire d’une campagne présidentielle. On a Jules De Kiss qui est là pour compléter la narration avec sa belle voix de radio. Et puis, autour de la table, quatre joueurs et joueuses qui incarnent chacune et chacun un candidat ou une candidate à l’élection présidentielle. Et nous nous confrontons lors de débats, de joutes, à coups de discours et d’arguments pour espérer gagner les votes des viewers, des joueurs et des spectateurs qui regardent en direct l’émission.

Jules de Kiss : Il y a à la fois du divertissement. C’est une fiction politique avec le premier tour d’une élection présidentielle qui se joue sur trois heures avec des candidats fictifs autour de la table. Et puis, il y a des éléments d’information apportés par Franceinfo. Je suis là aussi pour ça. Dans les débats qu’on organise comme dans des vraies campagnes présidentielles, il y a des débats sur des sujets précis de société, la ruralité, la chasse, l’immigration, l’énergie, etc. Etc. Ce qui donne aussi un peu d’information, évidemment, à ceux qui nous regardent.

Emmanuelle Daviet : Quel est l’objectif de l’émission ?

Clément Viktorovich : Il est double. En réalité, il y a un premier objectif, c’est du divertissement. Les spectateurs rient et il y a de l’humour. Il y a de l’humeur, un peu d’exaltation, d’enthousiasme. Et puis derrière, c’est aussi un objectif de participer, permettre à des citoyens de se ré-emparer de la politique. Twitch c’est un public plutôt jeune et on sait que les jeunes sont de plus en plus éloignés non seulement de la politique, mais surtout des élections. Et là, on montre qu’à travers un format innovant, amusant, bien la politique, c’est à destination de tous. Tout le monde peut s’en emparer. Tout le monde peut prendre du plaisir, peut s’intéresser à cela. Et justement, on a des éléments d’information qui permettent également de transmettre des faits. C’est ce double objectif de divertissement, mais également d’éducation et d’information.

Emmanuelle Daviet : Jules de Kiss, Clément Viktorovich a cité un mot qui est important, c’est le mot « divertissement ». Comment vous avez séparé l’information du divertissement ?

Jules de Kiss : C’est vrai que nous, Franceinfo, on ne fait pas du divertissement, on fait de l’information et toute la partie divertissement, justement, elle est assurée par ceux qui sont autour de la table. On peut préciser ici que ce sont ce qu’on appelle les « streamers », des vidéastes en direct qui diffusent souvent des parties de jeux vidéos, mais toutes sortes de divertissements qui sont autour de la table et incarnent ces candidats et FibreTigre, en effet, le maître du jeu fait des rebondissements, il y a des aventures, etc. etc. Et puis, à côté de cela, il y a des éléments d’information. Et là, il y avait la volonté de Franceinfo de bien séparer le divertissement de l’information pour que ça ne devienne pas un grand n’importe quoi. Il y a des éléments sonores qui permettent de le faire, des tapis sonores, des petites balises. Et moi, je suis là et j’interviens. Et je dis bon, maintenant, on est dans le réel. Et là, je lance des éléments d’informations sourcées vérifiées par l’agence de Franceinfo, par toute la rédaction, des reportages, des interviews, etc

Emmanuelle Daviet : Pour ceux qui veulent vous regarder mercredi prochain, le mode d’emploi ?

Clément Viktorovich : tout simplement sur Internet. https://www.twitch.tv/clemovitch c’est le nom de ma chaîne. On peut aussi télécharger l’application pour le téléphone mobile. Au fond, Twitch, c’est pas plus compliqué à utiliser que YouTube pour celles et ceux qui nous écoutent

Jules de Kiss : exactement la même chose. Et c’est disponible ensuite en podcast et en rediffusion sur YouTube. Podcast Radio France.