Les auditeurs nous écrivent au sujet de la chloroquine. Retrouvez aussi l’enquête de Laetitia Chérel et Sophie Bécherel sur le Pr. Didier Raoult.
Une sélection de leurs messages à retrouver ci-dessous :
Comment se fait-il que la chloroquine ait été utilisée depuis plus de 30 ans et sans ordonnance ? Pourquoi n’a-t-on jamais parlé de sa toxicité auparavant ?
Je suis partie avec Médecin Sans Frontière durant une année en Ouganda, on m’a prescrit en prévention du paludisme de la chloroquine, un comprimé par jour, 6 jours sur 7 pour une année et 2 mois supplémentaires à mon retour en France. Jamais l’on ne m’a parlé des effets secondaires de ce médicament, ni fait passer un électrocardiogramme… Des milliards d’individu comme moi ont absorbé cette molécule, jamais il n’y a eu de scandale autour de ce médicament (comme le médiator, la dépakine…). Il était même en vente libre il y a quelques temps. Etant sur le marché, il peut être prescrit par les médecins et donc sous surveillance médicale comme le préconise notre ministre et comme tout autre traitement ordonné par un docteur en médecine. Alors pourquoi tant de débat, de remise en cause sur cette molécule ? Que le débat contradictoire scientifique s’étudie entre scientifique et non déballé sur la place publique même si depuis des semaines on nous donne des cours d’infectiologie sur toutes les antennes médiatiques ?
Je ne comprends plus cet afflux de scientifique : médecin, professeur, chercheur… Il faudrait qu’ils retournent à leur boulot, soutenir leur thèse entre eux, soutenir leur équipe soignante…
Et qu’ils reviennent quand ils sauront, quand ils auront…
Oui j’ai peur d’une dérive scientifique, on entend trop de médecins faire de la politique (comme exiger que nos militaires interviennent pour faire respecter le confinement en Seine Saint Denis : c’est absolument scandaleux…). Probablement ils en arrivent là car nos politiques sont déstabilisés dans leur prise de décision, alors ils donnent la main aux scientifiques, c’est très grave.
J’ai plus peur de cette dérive que de cette pandémie, elle, elle passera, certaines mentalités naissantes non.
Que ce traitement fonctionne ou pas, il me semble que le débat est mal posé.
Un problème se pose en situation d’urgence, comment une personne qui rentre à l’hôpital et qui risque de mourir peut accepter un placebo ? Pour constituer ce fameux groupe témoin.
Une solution serait de faire une étude randomisée sur des cas jeunes et qui sont peux à risque.
On pourrait au moins vérifier si la charge virale baisse plus rapidement que sur le groupe témoin.
Comment peut-on énoncer de telles contre-vérités?
Les personnes ayant eu à subir les effets négatifs de la chloroquine se sont auto administrés ce médicament.
Il est très bien maîtrisé par le corps médical. Les effets secondaires peuvent apparaître au bout de 2 ans.
Ne pas oublier que ce médicament est utilisé sans problème depuis 50 ans en Afrique.
Parlons vrai et parlons juste, en dehors de tout lobby pharmaceutique. Notre santé n’est pas à vendre.
Le Pr Xavier Lescure nous dit : « on a des malades qui sont arrivés avec de la chloroquine et qui avaient des effets secondaires cardiaques extrêmement graves ». (…) En fait, le Pr Xavier Lescure ne nous dit rien : combien de patients, quels types de pathologies cardiaques, s’agit-il d’automédication comme ce « sexagénaire, mort après avoir ingéré du phosphate de chloroquine pour aquariums (Le Monde 27 mars 2020) ?
Le meilleur moyen pour discréditer un « confrère/concurrent » reste donc la rumeur dans cette bataille d’égos (parisiens). On somme le Pr Didier Raoult de prouver l’efficacité de l’hydroxychloroquine par des études en double aveugle alors, qu’il suffit de rumeurs pour disqualifier son travail. Or, nous ne nous trouvons pas devant une molécule inconnue, puisque des millions de personnes en ont consommé quotidiennement durant des années et cela depuis plusieurs décennies. Il est vraiment révoltant que la vie d’individus soit prise en otage dans des conflits de chapelles qui sont l’apanage du monde scientifique.
Merci pour votre radio dont j’apprécie le sérieux. Je suis étonnée de la campagne qui semble commencer contre le traitement mis en place par le Pr Raoult et son équipe, remis en cause pour 3 décès qu’il aurait provoqués. Au regard du nombre de malades atteints par le Coronavirus, du nombre de personnes décédées, du nombre de patients guéris grâce à ce traitement, je m’interroge. Quels intérêts y a-t-il à faire taire le professeur. Est-ce que vos journalistes ne pourraient pas investiguer à un ce sujet? On se croirait en Chine, ou le premier médecin qui a découvert le Covid19 et alerté sur le risque de pandémie a d’abord été ostracisé. Merci de prendre ma question au sérieux.
Je vous adresse ce billet d’humeur, concernant la façon dont le sujet sur la chloroquine est traité sur Franceinfo.
Les journalistes ne sont ni médecins, ni chercheurs
Il est regrettable que, par des questions sournoises et parfois agressives posées par des journalistes, les compétences et expériences des médecins chercheurs aient été mises en cause. Ces médecins chercheurs, sur le terrain, connaissent parfaitement les maladies qu’ils traitent, qu’ils étudient jour et nuit. Chaque jour ils soignent des maladies invalidantes ou mortelles, et sauvent des malades.
Les traitements des maladies rares ou inconnues n’obtiennent pas toujours d’autorisation
Tellement de maladies rares n’ont aucun médicament dédié ! Combien de maladies inconnues sont-elles soignées avec des médicaments « empruntés » à d’autres pathologies ? Sachez, si vous ne le savez pas déjà, que les laboratoires refusent d’effectuer les études randomisées, (ces études qui sont faites actuellement sur un traitement contre le coronavirus), juste parce qu’elles ne sont pas rentables, qu’il n’y pas suffisamment de malades pour rentabiliser ces études longues et coûteuses.
C’est le quotidien des malades atteints de maladies rares ou inconnues. Alors les médecins chercheurs, spécialistes de ces maladies invalidantes et souvent mortelles, utilisent des traitements qui existent depuis des années pour d’autres pathologies, pour lesquels ils connaissent très bien les éventuels effets secondaires. Ils les utilisent parce que, tous les jours, ils ont la preuve que ces traitements sauvent leurs patients, sans toujours savoir pourquoi ça marche. Ils basent souvent leurs recherches sur les résultats cliniques qu’ils observent.
Les malades ne sont pas des cobayes
Nous, les patients, ne sommes pas des troncs d’arbres déjà morts. Nous sommes acteur de la gestion de notre maladie. Je refuse ce terme de cobaye, comme je l’ai entendu sur votre antenne, choix choquant de vocabulaire. On a une confiance totale en nos médecins chercheurs, on les connait, ils nous disent tout, ils nous expliquent tout, ils n’affirment jamais qu’ils détiennent un remède miracle, ni mirage, comme il a souvent été mentionné à l’antenne. Ils nous expliquent comment ça marche, ou parfois comment ça ne marche pas. On discute beaucoup avec eux, et, en dernier ressort, c’est nous, malades, qui décidons de les suivre ou non.
Sachez aussi que ces protocoles, qui ne reçoivent pas l’autorisation de mise sur le marché puisque le laboratoire refuse d’effectuer les études nécessaires, sont pris en charge financièrement par l’hôpital qui les administre sur son budget global, et ils ne seront pas remboursés par la sécurité sociale. Ces protocoles sont chers, ils nécessitent une hospitalisation, la surveillance des médecins et des infirmiers, l’engagement total des soignants, du malade et de l’hôpital, pour sauver des vies.
Alors quand les journalistes se demandent, tout au long des journées sur l’antenne, si c’est bien ou si c’est mal de démarrer un protocole qui n’a pas encore reçu d’autorisation, ils mettent en doute la compétence des médecins, ils distillent le doute dans l’esprit des auditeurs, et ils font alors le travail inverse de celui qu’on attend d’un journaliste professionnel, transmettre l’information factuelle, impartiale, sans laisser transparaître ses propres angoisses. Et sans chercher à faire de sensationnalisme.
Ils font le jeu pervers de cette administration qui crie au scandale quand les études randomisées ne sont pas réalisées, mais qui ferme les yeux tous les jours sur tant de protocoles dits compassionnels, administrés aux malades sur les deniers de l’hôpital, et qui les sauvent d’une mort annoncée.
Ils font le jeu de ces laboratoires, qui répondent présents aujourd’hui car le gain à venir est énorme, et qui se battent comme des chiffonniers dans le monde entier pour être le premier à présenter des résultats « scientifiques ».
Lorsque j’ai bénéficié, il y a 12 ans, d’un protocole utilisant un vieux médicament connu mais sans AMM pour ma maladie, ces mêmes laboratoires refusaient de réaliser ces essais.
Heureusement que des chercheurs se battent pour nous !
Je suis, depuis très longtemps, un fidèle et assidu auditeur de France Inter et de sa matinale. Je ne vous cache pas que l’intervention des deux professeurs que vous avez invité au grand entretien mardi 31 mars ne m’a pas satisfaite, même si j’ai pleinement conscience du travail remarquable qu’ils accomplissent, avec leurs équipes, auprès des malades.
Je ne suis ni médecin, ni « sachant », mais je n’arrive pas à comprendre que certains professeurs (pas tous) rejettent l’usage de la chloroquine alors, qu’à ce jour, ils ne disposent, malheureusement, d’aucun traitement à proposer contre le Covid-19 et alors que ce médicament, connu et prescrit de longue date, semble présenter des résultats encourageants. Entre le risque d’un décès par insuffisance respiratoire dans des conditions que je n’ose pas imaginer et celui d’une arythmie cardiaque, le choix est pour moi évident. Si je devais être infecté, je ne voudrais pas être contraint d’attendre les conclusions trop lointaines et incertaines de l’évaluation qui vient de débuter. Je demanderai, sans aucune hésitation, à prendre de la chloroquine sous contrôle médical et ce avant d’être dans un état grave. J’espère également que je ne ferai pas partie de ces français qui voient un proche partir en réanimation sans qu’on lui ait préalablement laissé le choix de prendre ou de ne pas prendre de la chloroquine. C’est à lui de décider, en particulier dans ses circonstances exceptionnelles qualifiées de « guerre » par le Président de la République. C’est de sa vie dont il s’agit.
Le nombre de malades en réanimation et le nombre de décès augmente. Il serait incompréhensible, pour ne pas dire inhumain, de ne rien tenter, même empiriquement, en attendant encore de trop nombreux jours le résultat hypothétique d’une étude qui, d’après certains, ne correspondrait pas au protocole préconisé et expérimenté par les équipes de l’IHU Méditerranée.
J’espère donc que vous inviterez, lors d’une très prochaine matinale, le Professeur Raoult ou un membre de son équipe ou un professeur appliquant le protocole qu’il préconise, afin que tous les points de vue soient présentés et soumis aux questions des auditeurs.
Merci et prenez soin de vous et de vos proches.
Pourquoi ne fait-on pas un sondage à tous les médecins de France qui traitent par Hydroxychloroquine, les patients malades de lupus systémique, polyarthrite rhumatoïde, syndrome des antiphospholipides, syndrome de Gougerot- Sjögren, sarcoïdose ? On en ferait un sondage pour savoir s’ils ont touché le COVID-19, à quel point et quel pourcentage et là on aurait déjà un début, on dirait que le gouvernement ne veut pas ou que les soi-disant scientifiques autoproclamés par l’état ne veulent pas.
Le gouvernement aura du mal à nous faire croire que la Chloroquine présente de terribles effets secondaires alors que la molécule était en vente libre il y a peu ! Par ailleurs, vous savez que le protocole du professeur Raoult doit être pris au début des symptômes et non pas quand le patient arrive en réanimation. Enfin, faute de défendre ce protocole, vous faites même tout pour le saper, vous pourriez faire votre travail de journaliste et répercuter l’appel de l’ancien ministre et médecin Douste-Blazy qui demande au Président de la République que les généralistes puissent prescrire le protocole du professeur Raoult.
La seule chose dont on est aujourd’hui sûr, c’est qu’on ne sait pas si la chloroquine et ses dérivés ont une certaine efficacité sur le Covid-19 car les essais cliniques réalisés jusqu’à aujourd’hui ont été effectués avec des biais flagrants, nous sommes d’accord. Mais à partir du moment où un scientifique ou un professeur affirme que le produit est efficace alors que les preuves ne sont pas établies, de deux choses l’une, soit ce professeur est un illustre incompétent qui ne connait pas les méthodologies pour établir des preuves expérimentales, soit c’est un imposteur en mal de reconnaissance.
L’attitude et l’action de ce professeur vient hélas de provoquer les premiers décès, peut-on vraiment dire qu’on ne peut pas prendre parti dans le débat ?
Le débat sur le rapport bénéfice/risque de la chloroquine est un débat entre scientifiques et doit le rester, on est d’accord.
Mais le plus important est :
Le fait que cette question n’ait pas encore de réponse précise NE FAIT PAS DEBAT.
Autrement dit, on sait une chose, c’est qu’on ne sait pas. Et toute personne qui prétend le contraire est un escroc intellectuel. On ne remarque d’ailleurs qu’aucun des adversaires de Raoult ne prétend que la chloroquine est un mauvais médicament.