Que vos journalistes parlent un peu de football, passe encore. Mais qu’ils ne parlent pratiquement plus que de cela à chaque journal, voire même sur France Info, dans des chroniques entre les bulletins d’information, et ce depuis au moins quatre jours, c’est franchement inacceptable. Tout le monde n’est pas passionné par le football, désolé de devoir vous le rappeler, d’autant qu’il s’agissait d’un match d’une équipe locale et non de l’équipe nationale. Quand on voit les débordements, les immenses et incroyables dégâts, et, rappelons-le, les morts provoquées par les hordes de supporters déferlant sur Paris et dans plusieurs villes de France, je ne trouve franchement pas glorieux pour vous d’évoquer ce moment qui n’a rien de réjouissant et de passer quasiment sous silence ces débordements ou, du moins, de les mettre au second plan. C’est lamentable et même indigne d’une radio de service public dont on pouvait attendre mieux.

Paralyser une ville comme Paris pour un match de foot… Des quartiers bouclés, des lignes de métro fermées, des commerçants contraints de baisser le rideau, des recommandations de ne pas circuler autour des Champs-Élysées… Tout ça, encore une fois, au nom d’un match de ballon.
Et pour qui ? Pour une minorité bruyante, surmédiatisée, célébrée… pendant que la majorité silencieuse subit. Subit les blocages, l’absurdité des choix politiques et l’effacement des véritables enjeux de notre société.
Hier, les médias ne parlaient que de ça (FranceInfo… insupportable à écouter hier et ce matin, j’ai dû couper). Ce matin encore, toujours les mêmes images, les mêmes analyses creuses, les mêmes exaltations. Comme s’il ne se passait rien d’autre dans le monde. Comme si le reste pouvait attendre.
C’est une honte pour les pouvoirs publics, qui mobilisent des moyens démesurés pour un événement privé, alors que nos hôpitaux, nos écoles, nos transports manquent de tout.
C’est aussi une honte pour les médias, qui relaient en boucle cette diversion comme si elle valait une affaire d’État. Jusqu’à l’épuisement. Jusqu’à la saturation.
Et qu’on ne vienne pas nous dire que le football rassemble : aujourd’hui, il divise plus qu’il ne fédère, entre pro OM, PSG, ultras et riverains excédés, entre argent fou et services publics en lambeaux.
Le plus ironique ? C’est que ceux qui dénoncent à longueur d’année les inégalités sociales sont souvent les mêmes qui applaudissent ce système. Ce système où des footballeurs brassent des fortunes, pendant que certains qui travaillent plus de 35 heures par semaine n’arrivent pas à se loger ni à se nourrir dignement. Où l’on dépense en une soirée ce que des institutions utiles mettent des années à obtenir.
Triste époque, où l’indécence est ovationnée et l’essentiel mis sous silence.

Le bulletin d’information de 11 heures vient de faire un point sur les manifestations de supporters qui ont fait suite à la victoire du PSG d’hier soir (31 mai 2025). La journaliste mentionne notamment la mort d’un conducteur de scooter à Paris, percuté par une voiture de supporters. Après avoir évoqué d’autres personnes blessées, elle termine son bulletin par une expression qui me semble inappropriée : « à part ça, rien à signaler ».
Comment peut-on faire de la mort d’un jeune homme un simple dommage collatéral de la victoire du PSG et de la satisfaction des supporters ? « L’importance » de l’événement autorise-t-elle cette banalisation et excuse-t-elle les dérives des supporters ?
Je n’ose me mettre à la place des proches de ce jeune homme et j’espère qu’ils n’ont pas entendu le traitement qu’en fait l’édition de France Inter. Est-ce décent de traiter ainsi ce décès et de le balayer d’un « à part ça » sous prétexte de célébrer la victoire d’une équipe de foot, fut-ce le PSG? 
Que penser de ce traitement de l’information ?

Assez sidérée par le déni ou l’optimisme des journalistes ce matin dans le 6/9, pour évoquer le match HISTORIQUE du PSG. En effet, tous dithyrambiques sur les prouesses des joueurs, en omettant allègrement quelques débordements. Seule importe pour eux la réussite. Les dégâts humains, urbains, oubliés, minimisés. Ce parti pris m’écœure et me désole ! J’attendais mieux de ces journalistes que j’écoute chaque jour et admire.
Passer sous silence ces dérives inacceptables, c’est consternant.

Au journal 7-9h du dimanche 1er juin sur France Inter, à propos de la célébration à Paris de la victoire du PSG : « quelques incidents ». Cela ne correspond pas à la réalité bien plus dramatique, et même à la déclaration dans la soirée du ministre de l’Intérieur. Donc c’est faux. On connaît la chanson pas-de-vaguiste de France Inter. Quelle honte ! Les victimes et leurs proches apprécieront.

Ce dimanche matin, 9h… Grande liesse pour la victoire du PSG, fête magnifique… RAS… Mais sur d’autres médias et les réseaux sociaux : 426 interpellations, 2 morts, 192 blessés en marge des célébrations… Où sont-ils passés ?

Dans votre matinale de ce lundi matin (6h30/8h30), vous avez à peine mentionné les violences qui ont eu lieu en marge du Parc des Princes, qui, pour vous, « n’ont pas entaché la fête ». À Paris ce week-end, on a pu être témoin de violences inouïes. Ce matin, je suis tellement triste et trahie. J’aime votre station et l’écoute depuis toujours, mais je me rends compte que je ne peux vous faire confiance pour relater la réalité des faits.

Tout d’abord merci pour votre antenne que j’écoute très souvent. Je trouve que la victoire du PSG a été trop présente dans le traitement de l’actualité sur France Info. 

Depuis samedi matin, un sujet a vampirisé l’actualité et occulté tous les autres : la finale de la Coupe d’Europe.
Titre principal des journaux : avant le match, avec des pronostics, des propos de supporters… pendant le match et après…
Ce lundi matin à 6h : titre principal et long développement sur la cérémonie de célébration de la coupe, dans un pur délire chauvin.
Le reste de l’information négligé : le génocide en cours à Gaza, la population massacrée en Ukraine… Dérisoire, tout cela, à côté de cette coupe, événement essentiel.
Il fut une époque où le sport était à sa place : un journal d’information et un journal des sports.
Tout cela est bien fini, parce que l’argent fou a pris le pouvoir dans le football professionnel et il faut bien suivre.
On nous présente la victoire du PSG comme la victoire de la France. Il est vrai que pour France Inter, malgré son nom, Paris, c’est la France. Mais non, le PSG, c’est le Qatar et son argent. Le PSG n’est pas l’équipe de France de football.

Overdose de sport, de célébration des victoires, de qui a dit quoi à propos de quel événement sportif, etc. Avant, pendant et après l’événement, une vraie logorrhée !
À croire qu’il ne se passe rien d’autre dans le monde…
Ouf ! Il existe d’autres chaînes, merci Arte, par exemple, de replacer les choses à leur vraie place

Que vous parliez de football pratiquement tous les jours et pendant longtemps c’est déjà beaucoup à supporter, mais qu’en plus vous commentez, pendant des heures ce qu’il se passe au Parc des Princes c’est trop. Vous n’êtes plus des journalistes traitant d’informations mais vous devenez des commentateurs d’évènements. Vous devriez appeler votre radio « France Football ». Dommage 

Je me permets de vous contacter à propos de la multiplication des éditions « spéciales » sur l’antenne de FranceInfo. Il semble que, de plus en plus fréquemment, chaque news donne lieu à un traitement qui n’a donc plus de spécial que le nom. Le dernier exemple en date est bien sûr le fait qu’un club de sport, financé de manière privée par les pétrodollars d’une dictature moyen-orientale, a remporté une rencontre sportive. La belle affaire ! Je conçois que la retransmission du match puisse avoir un intérêt. En revanche, la fête qui suit, le lendemain, ne concerne que le club et ceux qui acceptent de dépenser des sommes folles pour voir des nantis se congratuler, et mérite à peine d’être évoquée lors d’un flash. Les auditeurs désireux d’en savoir plus et de se faire rebattre les oreilles des faits et gestes des joueurs et de leurs entourages n’ont qu’à écouter les chaînes concurrentes.
Le rôle d’un organe de presse de prestige est de participer à l’éducation et à la conscientisation des auditeurs ou des lecteurs en hiérarchisant les informations selon des critères tels que la signification et l’importance scientifique, historique ou sociétale, et non pas la force sensationnelle et émotionnelle d’un événement. Or, il semble que FranceInfo se fourvoie de plus en plus dans la facilité. J’écoute cette radio depuis mon adolescence. Ses grandes voix, ses reportages, ses analyses et même ses éditions – vraiment – spéciales ont aiguisé ma curiosité et formé mon esprit. J’aimerais que mes enfants puissent un jour en dire autant.

Il est particulièrement grave que les nouvelles footballistiques prennent toujours la place des informations relatives aux grands événements planétaires. Cette situation monopoliste du football a été portée à son point d’incandescence aujourd’hui 1er juin, si bien qu’on a peine à croire que France Inter soit le premier organe radiophonique d’information du pays qu’en un autre temps on a appelé le pays des Lumières.
De façon plus générale, je suggère que le temps d’antenne consacré, non au sport en général mais au seul football, soit réparti de la façon suivante : 50 % de ce temps consacré aux reportages énamourés (jusqu’au délire aujourd’hui, dans le montage de 13 h 15), 25 % à l’analyse de l’aliénation de masse que l’hystérie des foules illustre abondamment (cette nuit de façon dramatique, mais ce n’est qu’un début, camarade) et 25 % à l’évaluation de l’impact de ces cérémonies footballistiques, du stade aux déferlements populaires, tous véhicules vrombissant, sur les émissions de CO2 des joueurs se déplaçant en jets (sans parler des dégradations, des dégradations et des victimes, mais ce ne sont sans doute des dommages collatéraux – les jeux du cirque romains nous ont fait comprendre que le sang fait partie de la fête).
Alors, à quand une radio nationale responsable qui nous informe sur l’état du monde sans tomber dans le populisme béat ? Car si les Français ont besoin d’un peu de légèreté (et présupposer que tous les auditeurs aillent mieux après avoir écouté ces « reportages » est une sacrée méconnaissance du public), qu’en pensent les Gazaouis qui, eux, ne peuvent pas accéder à un peu de cette légèreté et veulent juste qu’on les aide à survivre puis à vivre enfin ? Et pour cela, il faut informer, informer, informer.