Je viens d’écouter les informations ce dimanche matin. Vous avez abordé le sujet des dégradations sur des sites juifs à Paris. Le commentaire final était de dire que ces événements “ont suscité l’indignation du peuple français juif”.
Ma question est : pourquoi ajouter le mot “juif” à cette phrase ? Vous auriez pu vous arrêter à “ont suscité l’indignation du peuple français”. Je ne suis pas juive moi-même mais suis indignée et triste de voir ces actes.
Lutter contre ce genre d’attaque nécessite l’indignation de tout le monde, et non pas seulement de ceux concernés. Merci de prendre cela en compte dans de futurs commentaires.

Écoutant les journaux de la matinale, j’ai réagi avec tristesse et énervement aux commentaires sur les actes antisémites commis ce week-end (peinture verte sur des restaurants, synagogues et mémorial de la Shoah).
À 7h30, a été diffusé un micro-trottoir donnant la parole à des gens de confession juive et à un Israélien de passage. Le sujet s’est conclu sur l’indignation de nombreux politiques et l’émotion des Français de confession juive.
Je ne suis pas juive. Je suis de tradition catholique. J’ai signé une pétition contre les exactions du gouvernement israélien à Gaza. Et je suis indignée par les actes antisémites, où qu’ils soient commis. Et je ressens une vive émotion à l’idée que des gens qui vivent, prient et se souviennent, en France, soient visés au nom de décisions et d’actes d’un gouvernement étranger qui, de mon point de vue, les prend en otage.
Je me demande en quoi la réaction d’un Israélien a le moindre intérêt dans la circonstance présente. Et pourquoi la présentation de l’événement, même si c’est involontaire, ce que j’espère, omet d’évoquer la réaction et l’émotion des gens comme moi, ni parisiens ni juifs, ni rien.
Pour tout dire, le message que j’ai l’impression d’entendre, c’est que les non juifs s’en foutent majoritairement de l’antisémitisme. Et que la « communauté juive » serait un tout séparé du reste de la République.
Ces actes me blessent, même si je ne suis pas visée directement. Ils me blessent parce qu’ils ont eu lieu chez moi. Je ne suis sûrement pas la seule, je me demande même si nous ne sommes pas majoritaires, quoiqu’on en pense…

Dans le journal dimanche 1er juin, votre journaliste a souligné « l’émotion des Français de confession juive » en évoquant la dégradation de quatre lieux juifs à Paris. Je ne suis pas juive et pourtant bouleversée et écœurée par ces actes odieux antisémites. Exclure de cette émotion, comme l’a fait la journaliste », les non-Juifs, c’est autant exclure de la communauté nationale les Juifs que ceux qui ne le sont pas. Quand on dit sur une antenne publique que cette émotion n’appartient qu’aux Français de confession juive, on sous-entend que ces actes antisémites ne concernent pas les autres Français, qu’ils les laissent indifférents. Diviser ainsi les communautés, terme d’ailleurs impropre dans une république qui ne reconnait que des citoyennes et des citoyens fait beaucoup pour les séparatismes dont souffre notre société.

J’ai été surpris lors du traitement de l’information des jets de peinture sur des lieux juifs du 30 mai sur votre antenne, que la principale réaction mentionnée soit celle du Premier ministre israélien. En effet, il est souvent regretté que la communauté juive française soit assimilée aux actions du gouvernement israélien et il me semble que lorsqu’un acte antisémite se passe sur le sol français la première réaction à mentionner ne soit pas celle du Premier ministre. En effet, il ne représente pas l’autorité juive de France et il me semble que cette façon de faire puisse entretenir la confusion et l’assimilation. Des réactions politiques ont certes été mentionnées, mais dans un second temps lors de vos flash info du samedi 31 mai. Merci pour votre travail et ce que vous faites.

Ce matin, plusieurs de vos journalistes ont parlé, au sujet de la dégradation de plusieurs bâtiments juifs, « d’actes sans motivation apparente ». Trouvez-vous que cette formulation soit appropriée ? Pour ma part, je trouve qu’elle est scandaleuse.