Ce mercredi matin sur Franceinfo vers 9h10/20 un journaliste invité sur votre antenne a dit « Tout le monde est schizophrène » pour parler des personnalités politiques qui changent d’avis en fonction des volontés des Français. Ce n’est pas la première fois que ce monsieur, habitué de vos ondes, puisque journaliste à France Info télé, a déjà employé ce terme. Pourriez-vous lui rappeler que la schizophrénie est un trouble de santé mentale, bien réel, qui subit déjà une stigmatisation énorme, sans besoin qu’on y ajoute en représentation faussée et interprétation douteuse.
Les personnes instables, changeantes, versatiles, opportunistes ou encore suiveuses de sondages, ne sont pas, « schizophrènes ». La langue française est assez riche pour ne pas utiliser des termes stigmatisants pour tout une population déjà bien assez mal représentée dans la presse.
Mardi 14 octobre 2025, vers 8h20. J’écoute d’une oreille distraite la matinale de France Inter ; l’invité de 8h20 est Philippe Aghion qui vient de recevoir le prix Nobel d’économie. 8h31, votre journaliste lance une question sur l’influence de l’IA puis il est rallié par son collègue demandant (sous forme de boutade ?) si l’IA permet d’obtenir un prix Nobel. Et là, coup de tonnerre : l’invité explique que bien que prônant l’avantage du progrès technologique pour l’économie, il n’utilise lui-même que difficilement son téléphone portable. Il aurait pu parler de contradiction, de paradoxe, voire d’aporie, mais non il se dit schizophrène puis insiste en disant qu’il a « cette schizophrénie-là » !
Je suis le papa d’une jeune femme schizophrène et je ne vous décrirai pas les montagnes de souffrance que provoque cette maladie. Il y a quelques temps votre journaliste a rendu publique sa maladie mentale avec beaucoup de courage et de dignité et nous avons ressenti cela comme un grand message d’espoir. Et là, coup de poignard dans le dos.
Messieurs les journalistes, la langue française est votre principal outil de travail. Lorsqu’un de vos invités, fusse-t-il Prix Nobel, la détourne de cette manière qui peut avoir des conséquences désastreuses dans l’inconscient collectif sur une maladie, la schizophrénie, qui bouleverse la vie de tant de nos concitoyens, de grâce ne soyez pas complices de cette paresse morale et intellectuelle.
Quel dommage que votre invité de la Grande matinale ce mardi ait encore utilisé le mot “schizophrène” pour dire qu’il agissait avec des paradoxes.
L’emploi du terme « schizophrène » par votre invité du Grand entretien sans aucune remarque de la part des interviewers est assez choquant en cette semaine de la santé mentale…