Message d’auditeur :
Pouvez-vous éviter d’utiliser le terme « schizophrène » pour indiquer que l’on dit tout et son contraire ! La schizophrénie est une maladie grave qui n’a rien à voir avec cela, maladie de plus fortement stigmatisée, alors si vous pouviez éviter d’en remettre une couche ?
Des auditeurs de Radio France s’interrogent sur l’usage du mot « schizophrène » comme adjectif ou pour qualifier des situations paradoxales. Quels sont les effets de cet emploi fautif sur la perception de la maladie ? L’avis d’Emmanuelle Rémond, présidente de l’Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques).
Si vous avez 2 minutes :
Dans cet extrait, la présidente de l’Unafam décrit la maladie. Elle explique pourquoi la schizophrénie peut faire peur, notamment en raison des symptômes mal compris.
Si vous avez 3 min 30 :
La présidente de l’Unafam détaille les symptômes de la schizophrénie, les manifestations de la maladie chez les personnes qui en sont atteintes, pourquoi elle peut être profondément invalidante. Elle insiste sur les effets négatifs de l’usage du mot « schizophrène » comme adjectif, qui contribue à stigmatiser les malades.
Message d’auditeur :
Je suis une fidèle auditrice de Franceinfo et France Inter, et cela fait déjà quelque temps que je pense à vous écrire. Une expression souvent employée me heurte énormément : Il s’agit du terme « schizophrène » pour désigner une situation alambiquée, contradictoire, lunaire, à facettes multiples, simplement complexe ou que sais-je encore. J’ai un proche atteint de cette maladie. Lui a droit à ce terme et à tout prendre préférerait que cela n’eut jamais été le cas. Je l’imagine qui sursaute douloureusement à chaque fois qu’il l’entend dans un usage que je qualifierais d’ignorant (la schizophrénie est une maladie), complaisant (c’est un terme à la mode) et totalement dénué d’empathie.
Outre qu’il s’agit littéralement d’un abus de langage, c’est oublier (ou ne jamais y avoir pensé ce qui est pire) que derrière ce terme sont les malades, d’un mal difficile et compliqué, dur à vivre et dont les traitements sont lourds. Je trouve que l’utilisation de ce terme est réellement indigne de vos radios, et je pèse mes mots. Et je ne parle pas de l’appauvrissement de la langue avec l’emploi plus globalement de termes « génériques » et creux car celui-ci n’est pas creux, il désigne une grande souffrance.
Camille AMARA