Les députés et sénateurs réunis en Congrès ont voté pour l’inscription de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » dans l’article 34 de la Loi fondamentale. Les auditeurs réagissent à cette actualité :
Je suis contente que l’avortement soit inscrit dans la Constitution, mais pourquoi en lieu de « liberté » le législateur n’a pas écrit « droit » ? Cela obligerait l’Etat à mettre en place de structures comme pour le droit au logement, car les centres qui pratiquent l’avortement (avec toutes les fermetures qu’il y a déjà eu) si l’Etat ne règle pas la question de moyens ?
L’inscription dans la Constitution, c’est bien. Mais pourquoi ne développe-t-on pas en même temps la prévention de l’IVG avec l’éducation sexuelle et le planning familial ? On dirait que c’est un nouveau tabou.
Merci pour vos émissions, et merci aux militants pour cette avancée sociale essentielle ! J’ai avorté dans les années 90. J’ai eu droit à une leçon de morale de la part du médecin, et à un dépassement d’honoraires conséquent. Je crains que ce type de pratiques persiste si la clause de conscience est maintenue.
J’aimerais informer les journalistes que la France n’est pas le premier pays à inscrire dans “une » constitution le droit à l’IVG. Cela existe aux Pays-Bas depuis 1984. Ils n’ont pas besoin de le crier sur les toits. C’est tout.
Excellente idée que cette table ronde. Et bravo aux 4 élues d’avoir montré la capacité d’écoute intelligente et de tolérance féminine ! Et personnellement j’applaudis particulièrement celles qui ont insisté pour mettre en avant l’évolution commune plutôt que la victoire d’un parti : il me semble normal et même enrichissant que les individus puissent exprimer librement leur propre ressenti tant qu’ils essayent de comprendre celui des autres. Et on approchera d’autant plus les meilleures solutions qu’on maîtrisera les postures de compétition pour les remplacer par une écoute permettant de prendre en compte une majorité de perceptions différentes. Merci à vous pour cette belle pratique.
Nous sommes heureuses de cette décision et modification de la Constitution. Je voudrais juste rappeler qu’au-delà des hôpitaux, les sages femmes en ville ainsi que les médecins pratiquent les IVG médicamenteuses et cela permet à beaucoup de femmes de bénéficier de cette pratique.
S’il vous plait, arrêtez de clamer que l’inscription de l’avortement garantit la liberté des femmes. C’est faux. Cette liberté est acquise par l’éducation de la société, le respect de l’autre, la garantie d’une écoute, d’une justice, d’actes de prévention.
Y aura-t-il moins d’agressions de tout genre à cause d’un article dans la Constitution ? Votre devoir est de donner du recul, de montrer la complexité du monde. Et je ne suis pas contre l’avortement mais des paroles aussi simplistes martelées toutes les heures ne sont pas justes. Merci de rectifier.
Je vous remercie pour vos émissions de qualité.
J’écoute votre journal de 7h et je remarque que dans le sujet sur l’inscription de l’IVG dans la Constitution, vous mélangez droit et liberté. Même si ce moment est important, il faut distinguer droit et liberté. En effet, si aucun gynécologue ne veut pratiquer l’IVG, la liberté reste, mais le droit n’y est plus. Donc attention !
Bien sûr pour le droit à l’IVG pour toutes mais : pourquoi autant d’IVG en France (234 000 en 2022) ?? L’IVG pallie-t-il parfois le manque d’info et d’éducation sur la contraception auprès des jeunes ?
Pourquoi France Inter, radio de service public, fait-elle le choix de n’inviter que des parlementaires représentantes certains groupes politiques et en ignorent d’autres qui furent à la pointe de ce combat et je pense notamment à celles qui le conduisirent au Sénat avec succès.
Une simple méconnaissance de la réalité politique ou un choix partisan ?
On dit IVG, je dirais IG ou IGNS (Interruption de grossesse non souhaitée) mais nécessaire dans certains cas, médical, et/ou non souhaitée. BRAVO et pensée à toutes ces femmes mortes pour l’avoir fait dans la clandestinité.
C’est particulièrement vrai sur Franceinfo (mais ça l’est également pour France Inter) la présentation de la constitutionnalisation de l’IVG a été particulièrement déséquilibrée. La loi Weil légalisant l’IVG est évidemment une bonne chose qui, contrairement à ce qui est dit et répété sur la puissance des mouvements anti-avortement, n’est remise en cause par aucun parti. Mais aucun argument contradictoire ne peut être prononcé. Admettons que la constitutionnalisation de l’IVG soit indispensable, n’y a-t-il pas une certaine indécence à crier de joie comme si La France était championne du Monde alors que l’IVG n’est tout de même pas un acte anodin. Il s’agit de faire disparaître un fœtus. Mme Weil précisait « qu’aucune femme ne recourait à l’avortement de gaité de cœur » (pour les conséquences qu’il implique) Il semble, à entendre certaines militantes, que ce soit devenu un bonheur !
Ces remarques font-elles de moi un réactionnaire d’extrême-droite, ennemi des droits des femmes ? Une fois de plus je dénonce la propension qu’ont les journalistes à choisir un camp et à militer en sa faveur et ne donnant à des avis plus équilibrés ou même contraires aucune possibilité de s’exprimer. C’est la négation même de la démocratie. N’avons-nous pas entendu des militantes « féministes » dire qu’il était hors de question d’organiser un référendum sur ce sujet parce que cela permettrait aux anti-ivg de présenter leurs arguments ! Cela s’appelle avoir peur du peuple … et de la démocratie.
Je viens d’écouter, en lien avec l’actualité du jour, le Radioscopie de Gisèle Halimi. Gisèle Halimi m’épate toujours par son calme, sa maîtrise et sa précision. Par contre, je découvre un Chancel rétrograde et macho au possible. Et quelle mauvaise foi ! Insupportable ! Je ne m’en rendais pas compte, quand je l’écoutais dans les années 90, mais alors là, c’est flagrant. Heureusement que nous avons fait du chemin et que les choses bougent, pour les droits des femmes.
Sur votre antenne (mais pas seulement !) on vient de nous rebattre les oreilles de l’inscription dans la Constitution du « droit » à l’avortement.
En fait, il n’était nullement menacé ! C’est un jeu de dupes et surtout, à mon avis, une façon de faire croire aux femmes qu’il y avait une menace alors qu’il n’y en avait pas.
Là où je suis particulièrement choquée c’est de n’avoir à aucun moment, sauf erreur de ma part, noté d’avis contraire : je n’ai pas entendu d’interview de gens qui s’opposent à l’avortement, notamment celui utilisé comme contraception. Aucune mention de l’enfant à naître, du nombre de cas qui est énorme (240 000 au bas mot !), de la souffrance des médecins à qui on demande de tuer les fœtus (j’ai bien dit tuer).
Je ne suis ni d’extrême droite, ni catholique tradi, je le précise, simplement une pratiquante épouvantée par cette banalisation d’un acte barbare et présenté comme « un progrès » !