Florent Guyotat, directeur adjoint de la rédaction, est au micro d’Emmanuelle Daviet pour présenter le dispositif de Franceinfo pour les élections européennes.

Emmanuelle Daviet : De manière générale, quelle est votre ligne pour la couverture des élections européennes ?

Florent Guyotat : Alors, nous avons un objectif fondamental, c’est sortir d’une couverture des élections qui resterait uniquement franco française. Bien sûr, vous allez entendre les récits des meetings, les interviews des principales têtes de liste françaises. Parce qu’il ne faut pas se le cacher, ces élections restent un test au niveau national, alors qu’on arrive bientôt à mi parcours pour le deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron. Forcément ces élections européennes sont l’occasion de mesurer l’état de l’opinion dans le pays avant la présidentielle de 2027. Mais au delà de cet aspect, je vous le disais, purement franco français, nous tenons vraiment à mettre l’accent sur le fond et aussi sur les questions européennes. C’est pour ça que nous allons sortir de nos frontières quelques jours avant les élections qui auront lieu le dimanche 9 juin. Nous prévoyons une semaine européenne complète du 27 mai au 2 juin prochains. Donc rendez-vous sur franceinfo. Chaque jour, nous nous rendrons dans un pays de l’Union sept jours au total et sept pays différents : Allemagne, Italie, Pologne, Portugal, Hongrie, Finlande, Irlande. Et chaque jour, dans chacun de ces pays, et bien nous aurons un reportage grand format, un choix de franceinfo dans la matinale sur des problématiques de fond : l’agriculture bien sûr, la concurrence internationale, l’environnement. L’inquiétude aussi vis à vis de la Russie pour des pays situés à l’Est comme la Finlande et la Pologne. Et chaque jour également, on s’intéressera à la situation politique dans chacun de ces pays. Quelles sont les forces politiques les mieux placées pour l’emporter ? Et puis enfin, nous voulons mettre l’accent sur la jeunesse chaque jour, dans chaque pays, un portrait d’un jeune électeur. Ce sera donc 17-20 franceinfo. Avoir 20 ans en Allemagne, en Pologne, au Portugal, etc. Qu’est ce que ça veut dire ? Quelles sont les principales aspirations ? C’est ce que vous pourrez entendre lors donc de cette semaine spéciale du 27 mai au 2 juin prochains sur franceinfo.

Emmanuelle Daviet : Ce que relèvent les auditeurs dans leurs messages, c’est que les institutions européennes sont souvent mal connues par les électeurs. Que prévoyez-vous pour expliquer leur rôle ?

Florent Guyotat : Alors clairement là dessus, nous voulons faire un vrai effort de pédagogie avec notre rédaction internationale, la rédaction de Radio France et notre cellule de décryptage. Nous allons proposer beaucoup d’explications, de tutos. Quels sont, par exemple, les pouvoirs du Parlement européen et des députés que nous élisons et en quoi ces pouvoirs se sont renforcés au cours des dernières décennies ? Ça, c’est un point important à expliquer. Et c’est vrai aussi que nos auditeurs ont parfois du mal à s’y retrouver entre les différentes institutions. Quel rôle pour le Parlement, on en parlait, quelle différence avec la Commission européenne ou avec, vous savez, les fameux Conseils européens qui réunissent les chefs d’Etat et de gouvernement ? Nous allons nous efforcer d’expliquer ça le plus clairement possible jusqu’au 9 juin.

Emmanuelle Daviet : Vous parliez tout à l’heure des têtes de liste et de leurs interviews. Que prévoyez-vous exactement ?

Florent Guyotat : Nous allons interroger en longueur et sur le fond, je dis bien sur le fond, les principales têtes de liste françaises. Dès ce mois-ci, donc dès le mois de mars, vous aurez des interviews d’une heure, 1 h. C’est un format très long en radio le matin, de 8h30 à 9h30, ce sera le 8 h 30. « Franceinfo Face à l’Europe », c’est le nom que nous avons trouvé et je vous le disais, nous souhaitons sortir du giron franco français. Donc il y aura bien sûr nos intervieweurs habituels Salhia Brakhlia, Jérôme Chapuis, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot, que vous entendez très souvent sur franceinfo. Mais nous allons ouvrir notre champ à d’autres journalistes, à des confrères européens, allemands, italiens, belges par exemple. Eux, ils vont se joindre à nous pour interroger les principales têtes de liste françaises et ils nous apporteront leur éclairage, leur expertise de fond pour confronter les candidats aux problématiques européennes et surtout pour vérifier que les candidats connaissent bien ce dont ils parlent. Et encore une fois, pour les sortir de ce fameux giron franco français et quelque part de leur zone de confort.