Des auditeurs nous font part de leur incompréhension quant au principe des grilles d’été à la radio :

« Voilà des décennies que je m’étonne que nombre d’émissions s’interrompent fin juin pour ne reprendre que début septembre. Radio France est-elle soumise aux règles de fonctionnement de l’Éducation Nationale ? Encore heureux que les bulletins d’information se poursuivent durant cette période ! Merci de bien vouloir m’éclairer. »

« Je ne comprends pas pourquoi toutes les émissions s’arrêtent pendant tout l’été, ça me paraît bien long. »

« A l’approche des vacances d’été, on tremble. Sur votre radio, pendant toutes les vacances, on va se taper toutes les rediffusions de nos émissions préférées, donc sans aucun intérêt pour l’auditeur assidu. »

L’été, les antennes de Radio France suivent le rythme de la société. Les Français modifient leurs habitudes, ils ne se lèvent pas à la même heure, certains sont en congés et n’ont pas envie d’entendre une grille d’hiver qui leur rappelle les horaires de bureau. Leurs changements de rythme influent leur écoute de la radio et, si les grandes tranches d’informations restent en place, ce qu’ils apprécient, de nombreux auditeurs ont aussi envie de programmes plus divertissants. Les grilles d’été sont également des « pépinières de talents », la possibilité de « créer la surprise » avec des formats inédits, l’occasion de décliner différemment « les exigences de partage de connaissance avec de nouveaux concepts » comme l’expliquent les directeurs de programmes de France Inter, France Bleu et France Culture :

Pour Yann Chouquet, directeur des programmes de France Inter, une grille d’été est l’opportunité de : « Donner leur chance à de nouveaux potentiels talents. Traditionnellement c’est aussi pour nous un moyen de reconsidérer les rendez-vous et de tester de nouvelles pistes de programmes, de nouveaux formats. Les concepts testés sur une grille d’été, on ne les retrouve pas immédiatement à la rentrée. On anticipe ce qui sera peut-être proposé de manière plus installée sur l’antenne dans deux ou trois ans. C’est un travail de pépinières de talents et l’un des secrets de fabrication des émissions de radio ! Sur les grilles d’été, certes on teste ces nouvelles voix mais pas seulement. On teste aussi l’association de personnalités pour créer des émissions que l’on retrouvera plus tard sur des grilles d’hiver parce qu’il y a besoin de plus de deux mois pour trouver un bon concept, pour qu’une rencontre se fasse entre des chroniqueurs et un animateur. 

Je constate que les auditeurs se plaignent des rediffusions. On en propose car il y a des émissions sur lesquelles on a investi beaucoup de moyens, qui sont de très bons programmes et qu’une deuxième écoute ne pose pas de problème. Les auditeurs écoutent en moyenne deux à trois fois la radio par semaine donc il y peu de probabilité qu’ils retombent sur les mêmes rendez-vous. Et puis, généralement, quand on fait des rediffusions on ne les met pas aux mêmes heures de manière à ce que le public rencontre les programmes qu’il n’entend pas habituellement parce que ce n’est pas leur rythme de vie. Par exemple, on sait qu’une partie de nos auditeurs découvrent « Affaires sensibles » ou « Le grand atelier » l’été. « Grand bien vous fasse » sera également rediffusé, tout comme  » Rendez-vous avec X ». En soi, c’est un faible volume de rediffusions.  

Emmanuelle Daviet