La menace nucléaire iranienne sur Israël était-elle réelle étant donné qu’une attaque nucléaire de l’Iran vers Israël décimerait quasi autant la population palestinienne que la population israélienne ? 
Autrement dit l’Iran serait-il vraiment prêt à sacrifier la population palestinienne pour détruire Israël ?

C’est la première fois que j’écris à une émission de radio, quelle qu’elle soit, mais après l’écoute de l’émission de ce matin, 15 juin 2025, j’ai senti que c’était peut-être nécessaire. Je me trouve actuellement à Tel-Aviv, j’y vis depuis quelques années, et j’ai été assez choquée par le choix que vous avez fait d’avoir, comme intervenant disons « du bord israélien » de la situation atroce dans laquelle on se trouve, une personne qui, pour quiconque connaît un peu Israël, s’exprime de façon clairement partisane. Pendant l’émission, il a même expliqué qu’il considérait que son rôle dans l’émission était d’exprimer l’état d’esprit général des Israéliens, et c’est justement cela que j’ai trouvé choquant, et je ressentais le besoin de vous faire savoir que ce n’est pas vrai que tout le monde en Israël approuve les attaques de Netanyahou en Iran ! Beaucoup de gens — une minorité, il est vrai — sont révoltés par cette stratégie mortifère et destructrice. L’intervenant israélien a tenu à dire qu’il ne s’était pas mis au courant des commentaires dans la presse ces dernières 24 heures parce que « c’était shabbat » — alors, pourquoi l’invitez-vous ? Il y a des analystes israéliens laïques, peut-être plus au courant des choses, peut-être plus objectifs, tout de même ? Heureusement que M. Vahid était là pour dire « c’est absurde » après l’intervention de M. Taubman. Je ressentais exactement la même chose en l’écoutant. Tout cela n’est, somme toute, pas si important, mais je me disais qu’il faudrait que vous sachiez que tout le monde ne pense pas comme le dit ce monsieur, ici à Tel-Aviv.

Je ne comprends pas ce traitement déséquilibré de l’information sur les attaques israéliennes. Multiplication de témoignages individuels côté israélien, absence de témoignages côté palestinien. Pour cause : interdiction par Israël d’accès aux journalistes dans le territoire palestinien et plus de 200 journalistes palestiniens tués par Israël. Cette dissymétrie journalistique est criante. Comment avoir de la compassion envers la population israélienne dans cette situation ? C’est difficile.

Je suis choqué par les propos de certains intervenants dans l’émission sur Israël-Iran ce matin.  
Pourquoi donner la parole seulement aux anti-israéliens, pourquoi vous n’expliquez pas les raisons fondamentales de l’attaque (le problème existentiel d’Israël face à la menace répétée de l’Iran de l’éliminer), pourquoi vous n’admettez pas que le peuple iranien gagnera lui aussi à stopper la montée de l’islamisme et la disparition du régime des mollahs ?

Ce lundi, vous avez invité l’ambassadeur d’Israël dans votre matinale.  Mais pourquoi ne pas lui poser des questions simples, de celles que toute journaliste digne de ce nom devrait poser ? Quand il affirme qu’Israël « ne tue pas de civils » en Iran, pourquoi ne pas lui demander : alors, que fait Israël à Gaza ? Qui tue les enfants, les femmes, les journalistes, les soignants ? Pourquoi ne pas poser cette autre question : pourquoi une démocratie – selon ses propres mots – empêche-t-elle les journalistes d’entrer à Gaza depuis plus de 615 jours ? Qu’a-t-elle à cacher ? Peut-on vraiment accorder le moindre crédit à un gouvernement d’extrême droite, responsable de massacres, de blocus, de famine et de soif imposée à une population entière ? Posez-vous cette question : si les Palestiniens tuaient des dizaines de milliers de civils, inviteriez-vous aussi leur ambassadeur sur votre antenne pour dérouler ses propos sans contradiction sérieuse ? Il ne s’agit pas de censurer, mais de faire votre travail : informer, confronter, chercher la vérité.  Ayez un peu de dignité. MERCI 


D’écouter vos intervenants iraniens s’insurger contre l’attaque de ce jour me donne envie de pleurer. Israël n’attaque pas le peuple, mais le gouvernement et les scientifiques du programme nucléaire iranien. Si cette jeune femme sociologue iranienne habite à Paris, c’est qu’elle a probablement décidé de fuir ce pays d’ayatollahs. Mais pourquoi reste-t-elle en France si elle pense qu’il faut les maintenir au pouvoir ? Les éliminés seront forcément remplacés… aurait-on dû avoir cette logique avec les nazis ? Les bras m’en tombent. Vous choisissez des intervenants qui n’ont qu’une idée : cracher sur Israël, qui aujourd’hui fait le sale boulot. Vos intervenants ont TOUS une haine d’Israël irrationnelle. Je ne vous écouterai plus.

Je vous écris avec une question simple : où est passée l’exigence journalistique dans votre traitement de ce qui se passe à Gaza ?
Ce matin encore, j’ai entendu vos reportages évoquer la population israélienne « qui dort peu » à cause des sirènes. Soit. Mais avez-vous évoqué ne serait-ce qu’une seconde les Gazaouis, qui n’ont ni sirènes, ni abris, ni répit ? Leur enfer quotidien, leur destruction systématique, leurs morts par milliers ? Pourquoi ce silence ?
Vos envoyés spéciaux sont sur le terrain… mais uniquement en Israël. Pourquoi aucun ne peut-il entrer à Gaza ? Pourquoi ne posez-vous jamais cette question à ce pays qui se présente comme « la seule démocratie du Moyen-Orient » : que cherche-t-il à cacher en interdisant l’accès aux journalistes depuis plus de vingt mois ?
Les ONG mentent-elles ? Les humanitaires, les médecins, les experts du droit international exagèrent-ils tous ? Où est passée votre capacité à douter, à confronter les récits, à chercher ce qu’on ne veut pas vous montrer ?
L’Occident ne cesse de brandir les droits de l’Homme, le droit international, la Charte de l’ONU. Pensez-vous sincèrement qu’Israël les respecte ? Pourquoi ne jamais poser cette question frontalement ?
Informer, ce n’est pas choisir un camp. C’est donner à voir l’ensemble des faits, y compris ceux qui dérangent. C’est aussi faire preuve de courage. Il ne s’agit pas de censurer ce qui se passe en Israël, mais de montrer ce que vivent aussi les Palestiniens – à Gaza, en Cisjordanie, dans les prisons.

Je suis parfaitement conscient des difficultés qu’il y a à rendre compte de ce qui se passe à Gaza, et votre antenne a fait ce qu’elle a pu pour obtenir des témoignages de Gazaouis, malgré l’embargo complet imposé par l’Etat d’Israël. 
Cet embargo vient d’être renforcé, et il n’y a plus de communication possible avec Gaza. Dans ce contexte, le traitement par France Inter des bombardements iraniens sur Israël me choque profondément : ma radio depuis toujours (j’ai 80 ans) se fait complice d’Israël par souci de donner la meilleure information possible. En effet, le correspondant local de la radio est allé interviewer les habitants des quartiers touchés, alors qu’il est impossible d’avoir le moindre contact avec les habitants de Gaza. Il y a donc un déséquilibre complet de l’information entre ce qui se passe à Gaza et ce qui se passe en Israël. Ce déséquilibre est dû à l’embargo voulu par Israël. France Inter fait pleurer sur le sort de quelques « pauvres » Israéliens, mais ne peut plus éclairer sur ce qui se passe à Gaza qui a pourtant une toute autre ampleur. Il n’y a qu’une façon de rétablir l’équilibre d’information : traiter les infos concernant Israël de la même façon que celle imposée par ce même Israël pour Gaza. 
Réaliser des reportages sur place après les bombardements en Israël revient à traiter normalement l’information concernant Israël, alors que cet Etat interdit tout regard extérieur sur les crimes qu’il perpétue à Gaza. Pourquoi un traitement de qualité des attaques qu’il subit, il serait honnête de se limiter à une présentation purement factuelle qui souvent n’est même pas possible pour Gaza du fait de l’embargo de l’info le concernant.  

Lorsqu’un immeuble a été mal conçu et demande sans cesse des améliorations, il est plus économique de le détruire pour en reconstruire un plus solide. C’est ce qui s’est passé lors de l’implantation d’Israël. Le premier partage de la Palestine en 1948 fut une aberration. Ne conviendrait-il pas de rebattre les cartes ? Saisir l’ONU en présentant un schéma situant Israël au nord et la Palestine au sud. Entre les deux, une voie Tel-Aviv/Jérusalem devenues villes internationales avec des points de libre passage. On régulariserait de facto les implantations de colons en Cisjordanie et chaque pays aurait une façade maritime. Gaza resterait en Palestine. Le financement de sa reconstruction incomberait à Israël par principe, et en pratique à la diaspora et au mécénat pour les monuments historiques à restaurer ou mémoriser sous forme de musée.

Est-il possible, dans vos reportages, articles et podcasts, de mentionner les dégâts et pertes humaines en Iran aussi fréquemment que vous les mentionnez pour Israël ?
Je n’ai aucune sympathie pour le régime iranien. Toutefois, je souhaite entendre ou lire des informations complètes.
Je comprends parfaitement que la dette phénoménale de la Shoah impulse une surprotection d’Israël et une clémence exacerbée à l’égard des agissements du gouvernement israélien. La France, et plus particulièrement le groupe Radio France, doit une information juste et transparente aux auditeurs.