Ce matin, mercredi 22 novembre, j’écoute comme à mon habitude la radio du service public – France culture -. J’apprends que des femmes et des enfants palestiniens qui sont dans des prisons israéliennes allaient être échangés contre des prisonniers israéliens enlevés par le Hamas le 7 octobre dernier.
Je tombe des nues à l’écoute de cette information ! Il y aurait des femmes et des enfants palestiniens retenus dans les prisons israéliennes ? Qu’ont-ils fait, de quoi les accuse-t-on, sont-ils des membres du Hamas, y en a -t-il encore beaucoup ? La seule réponse à la question que je me pose (je pense ne pas être le seul à avoir été surpris par cette information ?) est un reportage qui donne la parole à des personnes israéliennes (d’extrême droite) dont un ou plusieurs membres est retenue par le Hamas ! Pouvez-vous, s’il vous plaît, trouver des membres des familles palestiniennes dont les femmes et les enfants sont retenus prisonniers par l’État Israélien ? Est-ce qu’un tel reportage est possible ? Est-ce que le Hamas aurait fait des prisonniers israéliens pour faire libérer des prisonniers palestiniens ? Suis-je le seul à me poser de telles questions ? Les journalistes de la rédaction ont-ils des informations à ce propos ?

Pourriez-vous parler plus des prisonniers palestiniens qui sont la monnaie d’échange contre les otages israéliens. Ce sont des femmes et des mineurs palestiniens emprisonnés par Israël sans avocat, sans jugement, sans savoir ce qu’ils auraient fait, notamment de se défendre… Le nombre ? Qui ? Combien d’enfants ? Combien d’années de détention ?

Je me permets de vous écrire car je suis particulièrement choquée par le sujet « Le choix de Franceinfo » sur l’échange de prisonniers prévus entre Israéliens et Palestiniens. Comment avez-vous pu mettre sur un même pied d’égalité des femmes et des enfants innocents qui ont été arrachés à leur famille de manière extrêmement violente, avec une jeune femme palestinienne qui est en prison pour meurtre ou tentative de meurtre ? Cela n’a quand même rien à voir et cette tentative d’impartialité n’a aucun sens. Ce n’est juste pas la même chose, les otages israéliens et palestiniens n’ont rien à voir dans le cas que vous avez choisi.

Ce matin Inter annonce la libération d’otages du Hamas, en précisant 30 enfants et 20 femmes en échange de femmes et enfants palestiniens… Personne ne remarque à aucun moment que cela implique qu’Israël détient des enfants emprisonnés. Des enfants emprisonnés!
Pouvez vous préciser cette « information » ?

23/11 6h34 : Reportage larmoyant sur une prisonnière palestinienne qui va être libérée contre les otages du Hamas. Scandaleux de laisser penser qu’il y a un quelconque rapport entre une terroriste jugée pour un crime en prison bien traitée qui peut recevoir des visites et un otage civil du Hamas. Vraiment vous avez des problèmes de valeur…

L’analyse sur la situation des otages ou d’une otage israélienne et sa famille aurait pu être contrebalancée par un commentaire qui humanise les prisonniers palestiniens, en l’espèce seulement cité comme « terroristes » par un média israélien.
Pourtant, l’accord parle de prisonniers, femmes et enfants. On aurait pu s’interroger sur cette réalité et le fait que des enfants palestiniens soient en effet emprisonnés aujourd’hui en Israël.
Bref, au regard du sujet du jour, il est regrettable de constater ce biais déséquilibré, qui ne peut que renforcer la méfiance envers les médias publics et surtout privés.

Une remarque concernant le traitement de l’information sur la trêve au Moyen Orient et les échanges de « personnes ».
J’utilise volontairement ce terme, non pas par mépris à l’égard de ces « personnes » – essentiellement des femmes et des enfants qui ne devraient jamais se retrouver dans de telles conditions, quelle que soit leur origine – mais pour souligner l’emploi des mots que vous avez utilisés sur ce sujet. Vous avez qualifié les personnes d’origine « juive ou israéliennes » d’otages et les personnes d’origine palestinienne, de prisonniers. Ecoutez vous, c’est flagrant et même choquant. Je serais bien curieux de savoir quelle différence vous faites entre des femmes et des enfants israéliens et des femmes et des enfants palestiniens? Pour moi, il n’y a pas de différence dans l’horreur de cette situation de guerre car, d’un côté comme de l’autre, ces femmes et ces enfants n’ont rien demandé. Si on considère (ce que je fais) comme inadmissible et abject qu’il y ait des otages du Hamas, ne doit-on pas considérer comme inadmissible et abject qu’il y ait des otages de l’armée israélienne (commandée par son premier ministre).
Puisque vous ouvrez votre antenne à vos auditeurs, n’oubliez pas, les mots ont un sens.

Merci de prendre un peu de recul sur le vocabulaire employé : Si les détenus du Hamas sont de fait des otages, qu’en est-il des « prisonniers » palestiniens ? Au nom de quelle justice sont-ils placés en détention ? Là aussi vous mentionnez souvent de façon évidente la « justice » israélienne ». Mais le terme serait aussi à questionner s’agissant d’un système judiciaire qui :

  • ne respecte pas comme l’état dont elle dépend le droit et les résolutions internationales,
  • ne respecte pas les droits des Palestiniens sur leur terre, et notamment interpelle (ou enlève) des citoyens palestiniens en Cisjordanie et à Gaza.
  • ne poursuit pas les colons israéliens qui tuent délibérément des Palestiniens.
    Même interrogation sur la nature « démocratique » de l’état israélien, qui est un état théocratique de fait, et qui maintient dans une situation coloniale d’apartheid les populations palestiniennes, situation condamnée dans de nombreuses instances internationales.
    Attention à ne pas développer un entre-soi médiatique où toutes ces choses vont de soi !

Savez-vous quelle est la religion des otages devant être libérés ? Est-ce que Israël, les États-Unis et les pays occidentaux ont négocié uniquement la libération des otages de religion israélite ? Est-ce qu’il existe des négociations n’impliquant ni les États-Unis, ni les pays occidentaux ? Merci par avance pour votre réponse et pour votre travail permanent d’information.