Merci aux étudiants qui m’émeuvent par leur solidarité et par leur grande maturité. J’ai 52 ans et je suis scandalisée par la stigmatisation et le confinement injustifié dont ils sont victimes. Je ne comprends toujours pas pourquoi les lycéens et les collégiens peuvent suivre quasi normalement leurs cours et aller à la cantine etc alors qu’on interdit aux étudiants l’accès au Resto U, aux salles de cours et aux Amphis.
Un grand merci pour l’émission sur le sujet de ce matin : avoir 20 ans aujourd’hui. Mère de 4 enfants 28, 24, 21, et 18 ans nous vivons une période pour laquelle personne n’a été préparé. Alors que nos enfants prenaient leur envol les voilà de retour à la maison après avoir gouté à leur indépendance géographique et financière. Perte de travail, perte d’indépendance, séparé de leurs amis et de ces ambiances précieuses, privés de relations amoureuses… En tant que parent nous devons réfléchir et apprendre de nouveaux rapports. Pas toujours facile. Il n’y a que l’amour qui puisse nous aider. Solidarité -> nous avons transformé notre maison en petite auberge de jeunesse, dans le respect des règles sanitaires. Nous vivons en Haute Savoie, nous accueillons des jeunes qui n’en peuvent plus de Paris. On recrée chez nous une ambiance qui leur manque, on fait de jeux de société… Nous avons inventé des restaurants éphémères dans nos cabanes au cœur de la forêt montagnarde qui nous entoure, pour fêter les 18 ans de Jean et un grand jeu pour les 20 ans de Paul. Il faut que nous parents nous tenions pour nos enfants pour les tenir hors de l’eau. En contradiction avec ce que j’entends, ce n’est pas le manque d’argent qui les gêne. Car l’Etat est là pour les aider. Ils veulent retrouver une place d’acteur dans ce monde. Faire ce qu’ils aiment et travailler. Il y a un côté pervers à gagner de l’argent à ne rien faire lorsqu’on a 20 ans. Merci encore de leur donner la parole ils en ont besoin.
Je suis étudiante, je vie en résidence Crous dans un 21 m carré. Je trouve qu’à travers cette crise, il ne faut pas tout voir négativement. J’ai pu redécouvrir mon intérieur (logement), me redécouvrir. J’ai pris le temps de mieux travailler mes cours chez moi et aussi me projeter pour mes futurs projets. J’ai pu réaliser des stages que ce soit en présentiel ou sur internet. Je continue de voir mes amis, les bars et restaurants extérieurs et à emporter, nous permettent de néanmoins partager de bons moments. On fait tous des efforts pour vivre bien mais autrement, c’est possible, on ne vit pas la deuxième guerre mondiale, il y a pire comme situation. Et je tiens vraiment à préciser que tout n’est pas à l’arrêt. Beaucoup de choses continues de fonctionner (stage, bars extérieurs, restaurants, certaines activités sportives…). Et la solidarité est une force qui est née de tout ça.
Je suis la mère d’une jeune fille de 21 ans. Malgré sa joie de vivre, elle a complètement lâché prise scolairement. Après un bac pro commerce et a fait 2 ans de BTS professions immobilières… Et on ne l’a pas autorisé à passer son BTS en présentiel avec le covid. Elle n’a donc aucun diplôme et reste à la maison seule. Que faire ? Je me sens bien désemparée par la situation.
Sans vouloir jouer les vieux ronchons (74 ans) je voudrais rappeler à tous ces jeunes que leurs anciens dans les années 54 à 62 avaient 20 ans en Algérie avec un fusil et la mort comme perspective. Gamin à l’époque je me souviens de l’angoisse de ces mères qui redoutaient l’arrivée du Maire et des gendarmes avec une lettre annonçant la disparition d’un fils. Mes 2 beaux-frères ont été envoyés là-bas à 20 ans. Pour l’aîné, il en est revenu indemne mais n’a jamais voulu évoquer cette période. Le second a contracté là-bas une maladie du foie. Il a subi de nombreuses opérations et son chirurgien parisien le présentait comme un miraculé. Il menait une vie saine, à la campagne. Cette maladie a entraîné un cancer qui l’a emporté à 42 ans. Je pense donc que les « petits » désagréments liés aux contraintes sanitaires sont loin d’être du niveau de ce qu’ont subi ces anciens. Beaucoup sont encore là et je pense qu’ils ne parlent pas mais n’en pensent pas moins. Il faut savoir se blinder face aux aléas de la vie et beaucoup de jeunes trouvent une solution de facilité dans cette attitude actuelle. Battez-vous au lieu de vous plaindre !
Avoir 20 ans en 21 c’est aussi et surtout savoir dire merci quand on vous tend la main Un immense merci pour vos mots monsieur Jouve Frederic et bravo à toute l’équipe de France Bleu et de Radio France pour cette initiative !
Parents d’un jeune homme de 23 ans, passé par les classes prépa il intègre les arts et métiers il y à 3 ans. Actuellement en Master 2, double cursus avec Paris Sorbonne spécialité Energie Environnement il doit réaliser un stage de fin d’études de 6 mois pour valider son diplôme d’ingénieur et son Master. Les difficultés rencontrées pour trouver un stage rémunéré entre 500 et 600 euros, lui laisse augurer un parcours du combattant pour intégrer en septembre le monde du travail. Le SFE est en général un tremplin ouvrant sur une embauche la plupart du temps. Aujourd’hui notre fils a trouvé un SFE qui ne correspond pas à ce qu’il aurait souhaité, et c’est donc par défaut et dépit qu’il le réalisera. Quelle image aura-t-il donc du monde du travail à l’issue d’une telle expérience ? Sans parler des recruteurs, qui ne répondent pas, je pense en particulier à une fondation bien connue, qui après lui avoir demander de produire un 1er écrit, en a demandé un second à réaliser en un temps record et que finalement notre fils a dû relancer 3 fois pour connaître la réponse définitive qui fut négative. Le problème n’est pas le refus de sa candidature, mais lorsque l’on prône la bienveillance envers la planète on l’applique déjà à l’humain surtout par temps de covid. Nous considérons que les entreprises publiques et privées doivent prendre leur part de responsabilités, car les étudiants d’aujourd’hui sont les salariés de demain et donc la future valeur ajoutée de notre pays.
Pourquoi les étudiants, punis depuis des mois, et accusés par ailleurs de tous les maux, et de transmettre le virus, ne sont-ils pas vaccinés en priorité ? Ils sont en grande souffrance, isolés.
Je suis extrêmement choquée en entendant les termes de « sacrifice » s’agissant des fêtes d’anniversaire ou de fin d’études… Autant je comprends les difficultés économiques (j’en ai connu moi-même en ma jeunesse, et sans Covid!) mais les fêtes, pendant un an, c’est indécent, il y a des gens qui meurent quand même ! Est-ce plus admissible que des personnes âgées après une vie de travail pénible se retrouvent isolées, avec un minimum vieillesse qui permet tout juste de survivre ? Les jeunes ont au moins des parents… Combattre la pauvreté oui, opposer les générations, non, c’est dangereux.
A propos de cette « jeunesse sacrifiée « … En 1941, 1914 (mon grand-père à fait 3 ans d’armée et 4 ans de guerre), guerre d’Algérie… C’était quoi ces années-là alors ?… La jeunesse partait la fleur au fusil ?
Cette jeunesse d’aujourd’hui (en grande majorité) n’a-t-elle pas de famille ? Mère de 3 enfants et grand-mère de 9 petits enfants.
Sans doute avez-vous raison d’aborder le thème du malaise de ces jeunes qui ont 20 ans aujourd’hui et passent cette étape de leur vie entre confinement, couvre-feu, perte d’emploi et visio-cours…. Mais on peut aussi les aider à relativiser leur situation : Mon père a eu 20 ans en 1940. A cette époque, c’était les allemands, le STO et le marché noir qui était le pain quotidien de ces jeunes nés … en 1920. Quant à ceux nés pendant la guerre et qui avaient donc 20 ans au tournant des années 60, ils ont connu le service militaire de deux ans, la guerre d’Algérie loin de la famille, assisté à des tortures et sont revenus cassés à jamais. Les élèves de Terminale devant passer le bac en 68 se demandaient si l’examen aurait lieu, s’il fallait redoubler la Terminale, si l’armée n’allait pas débarquer à Paris quand le Général est parti voir Massu en Allemagne… Il y a eu ensuite le chômage, le terrorisme aveugle (attentat au RER St Michel, …) Les jeunes d’aujourd’hui ont quand même des magasins approvisionnés, de l’Internet pour rester en contact, suivre des cours, écouter de la musique… Je pourrais ajouter d’autres exemples. En fait, chaque génération a rencontré des soucis. Il ne sert à rien de faire dans la lamentation. Puisque France Inter est une grande radio très écoutée, essayez de proposer des axes de réflexion qui les aident à relativiser et prendre du recul. Un mauvais moment à passer, c’est sûr ! une génération gâchée, non ! Elle mérite mieux que »cet enterrement médiatique ».
Merci Ali encore une émission remarquable. Je vous kiffe. Merci de donner la parole à cette génération. Je pense que c’est une génération sacrifiée effectivement. Ils souffrent d’autant plus qu’ils souffrent qu’on leur demande en plus d’acquiescer et de ranger leur colère pour le bien commun. Ils sacrifient aussi leurs rêves, je les plains. Ma nièce étudiante en archi n’a pas encore eu de vie sociale depuis sa rentrée en première année. Pas de soirée, pas de petit copain. Elle ne connait même pas sa classe. Elle n’est pas la plus à plaindre ses parents assurent son quotidien. Ils sont résignés. Encore Merci Ali de leur donner la parole
Fidèle au 13-14 de Bruno Duvic, je suis avec intérêt l’émission spéciale de ce jour. Je comprends qu’il est difficile d’avoir 20 ans en 2021 … MAIS … je me demande si ce n’est pas MOINS difficile que d’avoir 20 ans en 1916 ou en 1942. A moins que Jean Lebrun intervienne dans quelques minutes ? On en fait vraiment beaucoup, beaucoup trop !!!!!! Il est vrai que les 20 ans de 2021 sont pour une grande majorité des chochottes bien trop dorlotés par des parents que je ne qualifierai pas. Si ces enfants gâtés avaient eu 20 ans en 1916 ou en 1942, auraient-ils eu une vie plus facile ?
On commence à prendre conscience de la détresse des étudiants. Tant mieux ! Les cours à distance du lundi matin au vendredi soir derrière un écran est destructeur. Avec un couvre-feu à 18h, on peut dire sans crainte que les étudiants sont confinés, sont toujours confinés ! Ils font partis des oubliés, des sacrifiés. Je pourrai développer plus longuement, travaillant à l’université… Peut-être plus tard, là je suis épuisé et doit bientôt commencer un cours à distance, avec des étudiants que je n’ai jamais rencontrés…
Demain jeudi, émissions consacrées aux étudiants en souffrance…. Sur ce sujet, merci de modérer votre vocabulaire : génération « sacrifiée » ????? NON, mille fois NON. Les étudiants 2019/2021 ne verront pas leurs noms allonger les listes des générations, elles réellement sacrifiées, gravées sur les monuments aux morts de la guerre de 14/18. Ces mêmes étudiants ne voyageront pas dans des wagons à bestiaux pour la destination sans retour des camps de la mort. Tout le monde subit la crise sanitaire. Mais relativisons, et plutôt que de se concentrer sur les « souffrances » par catégories ( les personnes âgées en EPAD, les parents qui tėlėtravaillent avec les enfants dans leurs jambes, les étudiants …….) pourquoi ne pas porter davantage un regard positif sur la société à l’image de Philippe Bertrand dans son émission « carnet de campagne » ? Les journalistes tireraient sans doute bénéfice à porter leurs réflexions sur l’Effet Pygmalion. A force de ne pointer que ce qui ne va pas bien, le risque est grand de persuader vos auditeurs qu’ils vont mal !!!
Merci pour vos belles et très justes émissions. Concernant le sujet du jour relatif à la précarité des jeunes et des étudiants, je voulais juste réagir pour faire savoir que tous les étudiants ne sont pas aidés de la même façon par le gouvernement. Pourquoi les étudiants en Beaux-arts ne peuvent pas bénéficier des repas à 1 €, ni des aides psychologiques, ni même avoir accès à tout ce qui relève du sport ??? C’est une grande injustice que de croire que les élèves en ENSA sont tous des privilégiés venant de milieu social élitiste… Merci à vous de transmettre cette remarque et bravo pour vos émissions.
Ma fille cherche un stage de 2 mois, elle est en première année dans une école de communication. Elle a envoyé des dizaines de cv et lettres, une seule réponse négative (mais au moins une réponse..) les autres contacts sociétés font les morts. Comment les jeunes peuvent ils garder espoir ? Cela ressemble à de l’ignorance, alors que ces stages sont obligatoires pour avancer dans leur cursus. Quelle confiance auront-ils dans les entreprises ? Serons-nous surpris si cette génération devient défiante ?
La situation des étudiants est inquiétante mais là aussi, cessez de transmettre le message officiel qui se gargarise de payer des heures de « psychologues « : ce dont ont besoin les jeunes , ce n’est pas de séances de « parlotte » avec des « psy » mais de retrouver leurs « amphis » , leurs amis, leurs relations, leurs activités , la vie normale. Cette profession récente ( 1983) est un pur produit des civilisations riches qui vivent dans le confort et n’ont pas le souci de trouver un toit, de quoi manger ou se vêtir. Les psychiatres sont des médecins : les psychologues sont des universitaires qui voudraient bien être assimilés au corps médical afin que leurs actes soient remboursés par la CPAM