Je suis handicapé « invisible ». Je me tiens debout mais j’ai un périmètre de marche limité. J’ai démissionné récemment de l’éducation nationale car leur gestion du personnel et des enfants handicapés est archaïque et bien en dessous des ambitions affichées. Tout ça pour dire que notre société se fiche pas mal au fond du handicap. Un autre exemple : les transports à Paris quand on est handicapé moteur : une station de métro a été rénovée récemment sans aucun aménagement particulier en matière de handicap. C’est scandaleux. Le métro a de nombreux escaliers raides et de longs couloirs, les places réservées sont inaccessibles en cas de forte affluence. Les bus ne sont pas fiables, occupés par les poussettes. Circuler dans Paris en voiture est une véritable épreuve, un chaos sans jamais de Police pour réguler, l’espace est de plus en plus réduit. Les pistes cyclables covid ne permettent pas de se déplacer quand on est handicapé, âgé, seul avec des enfants… que fait-on pour les gens vulnérables ? Personne âgées ou seule avec des enfants ?

Merci pour le sujet du jour. Trouver un travail quand on est handicapé est compliqué… Mais quand on est senior et handicapé c’est mission impossible presque impossible si on veut rester positif ! À 55 ans qu’en est-il des seniors, du handicap, de la retraite pour laisser par exemple la place aux plus jeunes ? Sûrement une utopie mais qui sait peut-être avez-vous une réponse qui redonne de l’espoir…

Quelle hypocrisie de la part de Mme Sophie Cluzel concernant le recrutement des AESH ! Pourquoi si peu de candidats à ces postes si précieux ? Nous le savons tous, pas de formation, aucune reconnaissance et un salaire si bas ! Qui peut vivre avec 700 euros par moi ? Je suis enseignante à l’école primaire et constate que les heures d’aide attribuées aux enfants ne cessent de diminuer, la mutualisation des AESH est une catastrophe !

Je suis aide à la vie scolaire et apporte mon soutien en collège et lycée à 3 élèves en situation de handicap (dys en général). Notre métier est très peu considéré même s’il demande beaucoup d’investissement (environ 600 à 700 € net/mois). Pouvons-nous espérer un jour obtenir plus de considération notamment financière ? Merci.

Il n’est pas toujours facile de faire reconnaître son handicap, c’est une démarche difficile à assumer. Pour ma part, je ne l’ai fait qu’à 34 ans alors que j’étais handicapé de naissance. J’en paie aujourd’hui le prix fort. Car au moment de prendre ma retraite, je n’arrive pas à faire reconnaître mon handicap depuis son origine. Plus absurde encore, depuis 2016 je ne suis plus reconnu handicapé pour ma caisse de retraite alors que ma RQTH es valable jusqu’en 2022. Il me faut demander chaque année mon taux d’ip qui est déterminé à travers le refus de la carte de mobilité inclusion.
Que pouvez-vous faire Madame la ministre pour faciliter la reconnaissance du handicap pour les caisses de retraite depuis son origine jusqu’à la fin de la carrière professionnelle ?

Je suis mère de 2 enfants handicapés ados maintenant, sourds profonds implantés cochléaires, et dans les derniers dossiers MDPH remplis, l’année dernière et cette année, toujours les mêmes certificats médicaux à faire remplir avec des examens à faire !!! et là je dois renouveler les demandes d’aménagements aux épreuves du bac, à peine simplifiés depuis les demandes faites pour le DNB (2 pages en moins). Je n’ai pas vu de simplification, juste de nouveaux beaux dossiers avec de nouvelles belles couleurs qui ne seront pas traités avant quelques mois… Heureusement que j’ai fait des études et que nous avons décidé il y a longtemps que je me consacrerais à nos enfants, cela m’aide à faire face à tout cela (réunions, compréhension du handicap, paperasse) mais j’oscille souvent entre larmes et écœurement devant toutes ces démarches insupportables…

Mon fils est handicapé ; il a 16 ans, il est autiste et son éducateur est avec lui 35h par semaine pour assurer son évolution vers l’autonomie. Le coût de l’URSSAF est presque prohibitif et je dois constamment jongler pour pouvoir continuer à faire accompagner mon fils dans ses progrès. Malgré la réduction de 50% des coûts prélevés par l’URSSAF (qui dans mon cas, ne donnent pas l’impression d’être appliqués), cela constitue des frais énormes. Sans eux, mon budget serait moins constamment en besoin d’être ré-équilibré.

Je confirme que refaire un dossier, pas très simple à remplir, tous les 3 ans alors que notre enfant a un handicap lourd et que cette situation ne va pas changer outre mesure, est très très pénible pour le moral notamment !

Pour les sorties, de nombreuses personnes en situation de handicap ont besoin d’un accompagnateur. Dans de nombreux cas, les structures demandent aux accompagnateurs de payer leur part et on a l’impression de se retrouver dans un rôle de profiteur. Ce n’est pas le cas pour sortir l’accompagnateur est obligatoire pour des personnes en situations de handicap. A notre niveau, une délégation APF France Handicap d’aide aux personnes en situation de handicap nous devons batailler avec chaque lieu de culture et de loisir et souvent nous devons payer en plus pour l’accompagnateur (sachant que c’est un bénévole dont nous prenons en charge les transports et le repas). Nous aimerions que ce surcoût accompagnateur ne soit plus à la charge des personnes et qu’il y ait un cadre légal sur cette question.

Actuellement les enfants et personnes en situation de polyhandicap ne bénéficient pas de possibilité de masques inclusifs pour leurs aidants, qu’ils soient familiaux et professionnels. Les ARS prennent en charge les masques chirurgicaux mais aucun financement pour les masques inclusifs ! En revanche l’éducation nationale y a accès Pourquoi les enfants en situation de polyhandicap sont toujours victimes de discrimination !!! Ils ont un besoin de communiquer et l’expression du visage est comme pour les déficiences auditives, fondamentale.

La loi handicap de 2005 prévoit l’accessibilité des sites internet aux personnes en situation de handicap (norme RGAA). En 2020, seulement 15 à 20% des sites Internet publics sont conformes RGAA après 15 ans. En parallèle, des solutions alternatives à l’accessibilité numérique pour les personnes en situation de handicap se développent (Facil ITI, NUMANIS, ADOPTE MON WEB) qui sont plus faciles à implémenter moins onéreuses mais il semble que l’Etat ne souhaite bénéficier de ces innovations ?