Tous Haut Potentiel Intellectuel ? sujet du Téléphone sonne du 2 juin
« La série « HPI » sur TF1 a mis en lumière un phénomène qui fascine depuis quelques années : celui des personnes à haut potentiel intellectuel. Pourtant, celles-ci ne représentent qu’une petite partie de la population. Qu’est-ce qu’être HPI ? L’enthousiasme suscité par les tests de QI est-il justifié ? »
Retrouvez quelques témoignages d’auditeurs :

Notre fils de 12 ans vient d’être identifié HPI (et avec des TSA) et à vrai dire cela nous a tous grandement soulagés. Il a spontanément déclaré : ouf ! je ne suis pas un monstre !
Le savoir plus tôt nous aurait sûrement permis de mieux l’accompagner, surtout à l’école. Il avait en effet grand mal à expliquer ses cheminements intellectuels qui lui permettaient toujours d’aller au bon raisonnement. Nous avons été envoyés chez le psy, l’ORL, l’ophtalmo ou bien encore chez l’orthophoniste. Il a même dû être hospitalisé après un très très grand mal-être. L’école ne nous as pas du tout aidé. Aujourd’hui il est dans un collège qui est au petit soin avec lui et qui prend en compte son HPI. C’est une chance !

Identifié « surdoué » (terme de l’époque) à l’adolescence avec un QI de 140, cet état de fait est plus une souffrance qu’une chance, se sentir différent, l’hypersensibilité associée génère en moi un mal être. Ajoutez à ça un échec scolaire non compris par l’entourage… la culpabilisation démarre …

Être HPI n’est pas une chance, cela peut amener beaucoup de souffrance si la personne n’arrive pas à vivre avec cet état et à en « tirer parti », il y a beaucoup de fantasme autour des HPI et lorsque c’est découvert tôt certainement beaucoup trop d’attente des parents

2 fils HP de 17 et 20 ans. « Diagnostiqués » respectivement à 4 ans (il savait lire) et 7 ans. Elevés de la même manière, dans la même famille, mais vécus de leur HP totalement différent. Immense souffrance scolaire et affective pour l’un, extraordinaire épanouissement scolaire et social pour l’autre. Être HP, ce n’est pas un cadeau pour tous. Le caractère et la chimie du cerveau jouent beaucoup!

J’ai 17 ans, « diagnostiquée » haut potentiel (wisc 4).
Je reviens sur le ressenti de la charge émotionnelle, et tiens à témoigner que si les adultes peuvent être dépassés, les enfants aussi. J’ai personnellement mal vécu ce « décalage » avec les autres, qui est dur à assumer. Ce n’est pas être comme les autres, nous ne sommes pas comme les autres, et on nous le fait ressentir. La prise en charge sociale n’est pas à négligée aussi selon moi.

Pour ma part, j’encourage fortement les parents à qui les enseignants proposent de tester leur enfant de le faire. En ce qui concerne mon fils, ça a permis d’expliquer certains comportements et de plus, l’enseignement a été adapté.

À 14 ans j’ai été détectée HPI (on ne disait pas comme ça à l’époque) parce que j’avais des problèmes scolaires et familiaux. Je m’ennuyais terriblement, en ayant l’impression de perdre mon temps bien que faisant beaucoup de sport, musique, activités artistiques. Rien n’allait assez vite pour moi. J’ai 60 ans maintenant et l’intolérance et/ou l’incompréhension à laquelle j’ai été confrontée (familiale ou scolaire) a été très dure à vivre.

J’ai été qualifié très jeune comme surdoué on m’a fait sauter le CE 2 pour aller direct en CE1.
Cela ne m’a pas rendu service du tout j’ai eu beaucoup de problèmes d’intégration car étiqueté « différent ».
J’ai eu beaucoup de mal à gagner en maturité, j’ai 58 ans aujourd’hui.

Maman d’une petite fille HPI, je voulais simplement partager le bonheur que c’est de vivre avec elle. C’est une enfant passionnante, avec laquelle nous pouvons voyager, regarder des films, discuter, aller au musée… tout l’intéresse, l’interroge. C’est un vrai bonheur.
Si je devais mettre un bémol, ce qui peut nous inquiéter, c’est souvent ses relations avec les autres et surtout à l’école où un écart de deux ans est souvent (à mon avis) une difficulté pour elle à se faire des amis.

J’ai presque 18 ans et j’ai été diagnostiquée HPI quand j’étais petite. Je me suis longtemps sentie en décalage avec les autres, à cause de mes problèmes familiaux et non à cause de la précocité. Aujourd’hui je ressens toujours un peu de décalage, mais n’est-ce pas parce que chaque humain est différent, et que j’ai un point de vue divergent sur le monde de par mon expérience de la vie et mon éducation ??
Pourquoi fait-on autant d’histoires avec les personnes à HPI ?
Je connais des personnes HPI ne réussissant pas, et des personnes « normales » réussissant très bien… Cela suppose que les HPI en échec scolaire devraient « mieux réussir » que les gens « normaux » aussi en échec ?
De plus certains se croient supérieurs parce qu’ils sont HPI, d’autres s’en servent pour expliquer leur souffrance (leur décalage par rapport aux autres par exemple). Mais sont-ils vraiment plus intelligents, alors que certains échouent scolairement ? Ce décalage ne pourrait-il pas être créé par d’autres phénomènes psychologiques ? Surtout qu’être HPI supposerait d’être capable d’apprendre et de s’adapter plus vite que les autres, ces personnes devraient donc être capables de s’adapter plus facilement dans leur vie avec les autres…

Et si aujourd’hui, on arrêtait de se focaliser sur l’intelligence mesurée par le QI « point », comme l’a dit votre invité… ? Et si on intégrait aussi le haut potentiel émotionnel, « l’émotif talentueux », tout aussi intelligent mais qui se fait souvent « bouffer » en contexte professionnel à cause de ses émotions et sa créativité.