François Gemenne, spécialiste de la gouvernance du climat et des migrations, directeur de l’Observatoire Hugo à l’université de Liège, membre du Giec, et Emma Haziza, hydrologue et spécialiste de l’adaptation de nos sociétés au changement climatique, décryptent le dernier rapport du GIEC,
sur France Inter ce 22 mars

Bravo pour cette mise au point du GIEC. Entièrement d’accord avec Michèle, l’auditrice. Je suis dans la même démarche depuis plus de 60 ans, toujours proche de la nature en tant qu’entité vivante et donc infiniment respectable. Je ne suis pas une virago de l’écologie mais crois en la valeur de l’exemple. Même en vivant en ville, on peut faire attention à sa consommation. A-t-on vraiment besoin de tous ces objets inutiles ? A-t-on besoin de tous ces vêtements, on n’en porte jamais qu’un à la fois ….Quant à l’eau, ayant vécu en Afrique, j’ai très vite compris son importance et la nécessité de l’économiser. Mes usages de l’eau sont calqués sur ceux de mes amis africains. Ne faire couler que l’eau dont j’ai besoin et avec parcimonie. Résultat moins de 12 m3 de consommation par an… facile et pas malheureuse !
Allez, on peut le faire !

J’ai 25 ans et sans être fataliste je suis intimement convaincu que d’ici mes 64 ans notre système sera tellement différent à cause des changements climatiques et de tout ce qu’il va entrainer que nous ne parlerons même plus de retraite. Je ne comprends pas comment nos politiques peuvent passer autant de temps à faire passer en force une réforme des retraites et ne rien faire pour notre survie.
J’ai bien plus peur de mourir de chaud ou de la pollution que du Covid, et pourtant des milliards ont été mis pour combattre le Covid et quasiment rien pour le reste.
C’est absurde alors oui, ma génération ne croit plus dans la politique, merci cependant pour la qualité de votre antenne.

Quelle émission intelligente ce 7-9 ce mercredi matin avec Emma Haziza et François Gemenne ! Merci merci merci. Et je rajoute : encore ! encore ! encore ! Passionnant autant qu’inquiétant. Mais salutaire. Je vous disais ma colère en début de semaine en dénonçant la publication, au quotidien, du différentiel des températures entre les moyennes et celles que nous subissons (en France comme dans le monde). Publication à mon sens hautement contre-productive. Autant des chiffres bruts martelés chaque jour sont susceptibles de nous détourner de l’objectif visé, autant des paroles, des démonstrations, des réflexions comme celles entendues ce matin suscitent notre intelligence et, finalement, nous donnent de l’espoir (à condition de relever les manches). Ces émissions s’ajoutent aux nombreux rendez-vous de défense de l’environnement que France-Inter a mis à l’antenne depuis belle lurette : Co2 Mon Amour ou encore La Terre au carré. Soyez-en remerciés.

Pourquoi les classes politiques ne font-elles pas ce que nous sommes en droit d’attendre d’elles par rapport au sujet majeur du changement climatique ? Ne sont-elles pas liées aux capitalistes du monde entier dont les intérêts sont opposés à toute mesure allant dans le sens des intérêts de l’humanité ? Les politiques, quel que soit le sujet, n’écoutent que leurs maîtres, cette classe dominante dont les intérêts particuliers priment avant ceux de tous les autres.

Je suis consciente des enjeux écologiques actuels et très préoccupée par ces questions. J’essaye de faire des efforts au quotidien mais je désespère. Deux exemples :

je vis dans une commune rurale qui a la chance d’être desservie par une ligne de ter, mais cette ligne est menacée et le trafic régulièrement interrompu.

j’essaye de faire mes courses en vrac et acheter des produits les plus locaux possibles, mais ces épiceries vracs ferment les unes après les autres autour de moi, sur un rayon de 50km, 4 épiceries ou magasins spécialisés ont déposé le bilan ces dernières semaines. Comment continuer à faire des efforts sans se décourager ?

Les invités de l’émission font enrager : ils parlent comme des docteurs « y’a qu’à faut qu’on », tout en accusant les « politiques de ne pas être courageux », antienne bien connue ; mais ils oublient de se (je veux dire l’opinion publique) mettre en cause. Exemple : la suppression en 2030 du moteur thermique vient d’être remise en cause en Europe par l’industrie automobile allemande… et plus précisément par des élus « représentants du peuple » (allemand) comme on dit souvent, ou des lobbys qui ont convaincu des élus, mais c’est notre démocratie. Autre exemple : la réforme des retraites en France ; ça fait 3 ans qu’on essaie de réformer, mais aujourd’hui on remet en cause l’existence même du pouvoir élu en prétextant qu’il est brutal et injuste. Voilà pourtant des « élus courageux »…qui seront probablement balayés à la prochaine élection. CQFD : c’est bien l’opinion publique générale qui ne veut pas bouger (comme pour le climat) c’est-à-dire tout un chacun et non les politiques « peu courageux ». Cette hypocrisie est irresponsable, mais c’est vendeur.

On essaye de lutter et de vous alerter. En Creuse, je vous ai déjà signalé que tous les agriculteurs font de la terraformation arrachent les haies les arbres et arasent les collines. Toutes les prairies ont un forage pour donner de l’eau aux bêtes et pour alimenter le château d’eau que nous consommons. Ce sont des semi-remorques venant de l’Allier avec de l’eau pompée dans le la rivière Cher. Tout cela dans la normalité quand nous interrogeons nos élus. En Creuse, nous n’avons plus d’eau et tout le monde continue à faire des forages pour les bêtes ou la piscine. Et les habitants ne consomment plus que de l’eau en bouteille. Ne faites pas les étonnés. Si vous ne soutenez pas les écolos par conviction, au moins par urgence de sauver votre vie. Je vote écolo pas par conviction mais par obligation, pour la future génération. 

Je m’interroge sur la cohérence de la législation qui interdit la récupération des eaux usées de type lave-vaisselle et lave-linge pour les sanitaires. Pourquoi ne pas autoriser cette récupération, qui permettrait d’éviter une perte d’eau douce des plus conséquentes !

Il y a un start up française qui dessalinise l’eau à l’énergie solaire. L’Arabie saoudite a plus de soleil que nous il me semble. Alors c’est possible sans énergie fossile, et il faut le dire.

Félicitations pour vos intervenants qui ne font pas de langues de bois …. ça change !