Le sociologue Jean Viard, directeur de recherche associé au Cevipof-CNRS, était l’invité du Grand entretien sur France Inter le 28 janvier.

Je suis agricultrice et je ne me retrouve pas du tout dans les propos de Jean Viard. Je ne suis pas d’accord sur la solidarité entre les agriculteurs, je ne suis pas solidaire de ceux qui utilisent des pesticides et qui capitalisent au maximum pendant leur carrière. Je ne suis pas contre les normes qui guident un modèle agricole plutôt que de laisser faire chacun ce qu’il veut. C’est très désagréable de l’entendre faire ces raccourcis sur les normes en disant que ça invite à penser que les agriculteurs ne réfléchissent pas. C’est de la manipulation intellectuelle, je n’ai pas entendu un sociologue en vous écoutant. Mais merci pour votre émission.

Jean Viard vient de dire : « il y a 1000 agents au Ministère de l’Agriculture en Allemagne et 18 000 en France » pour parler de la déconnexion de ces agents avec le terrain (les agriculteurs).
Attention dans ces 18 000 agents, il y a nous, les vétos, les enseignants des lycées agricoles, des BTS, des prépa AGRO et des grandes écoles agronomes.
Pour la majorité, nous sommes au plus proche du terrain puisque nous enseignons la zoo, l’agronomie, l’agroéquipement, la bio écologie et sommes même très avant-gardistes dans la transition écologique vers laquelle nous accompagnons nos élèves futurs agriculteurs.

Monsieur Jean Viard, il vous faut revoir votre copie : la plupart des fonctionnaires de l’agriculture sont précisément déjà des enseignants…

Je suis viticultrice depuis bientôt 20 ans. Quand j’entends Jean Viard dire que “l’hiver c’est cool dans les vignes et qu’il y a peu de travail », je l’invite à venir vérifier ce qui se passe réellement sur le terrain. A savoir travaux de taille de labour… bien souvent 6 jours sur 7.

Ce matin votre intervenant monsieur Viard a dit à propos de la disparité du travail sur les exploitations qu’à cette époque de l’année, dans les vignes, c’était un moment calme. Que connait-il de ce métier ? La période hivernale correspond à la taille, on se doit d’être dans les vignes tous les jours, par tous les temps. De plus, quand la météo et l’état des terrains s’y prête on travaille le sol, apport d’amendement. Comme l’éleveur, le viticulteur n’arrête pas, il faut aussi s’occuper des vins, préparer les salons. La viticulture a l’avantage de faire moins d’heure journalière et d’avoir ses week-end plus facilement, mais tout comme les autres filières souffre du manque de main d’œuvre. Arrêtons de faire de nous des privilégiés.

Viticulteur à la retraite, je viens de découvrir qu’il n’y a rien à faire dans les vignes l’hiver…
J’invite donc M. Viard à venir passer des vacances à l’heure de la taille des vignes dans le froid et le brouillard. M. Viard m’impressionne par ses compétences en tout domaine. En même temps il est la seule référence invitée en sociologie sur France Inter.

Nous écoutons votre émission. Nous sommes surpris du traitement de la conversation. Vous venez d’évoquer la préfecture brûlée et Jean Viard dit : « ils bloquent mais ne cassent rien ». Les journalistes peuvent-ils apporter la contradiction ? Il n’existe pas de formation pour les agriculteurs ?? Quoi ? J’ai dû mal comprendre.

Il faut arrêter de dire qu’il y a trop de fonctionnaires au ministère de l’Agriculture. La plupart des fonctionnaires Ministère sont des enseignants. L’enseignement agricole dépend du ministère de l’Agriculture, les gestionnaires des aides sont minoritaires !!! Renseignez-vous avant de dire des bêtises !!!!

D’abord, merci pour la qualité de vos émissions !
Ce matin, le sociologue Jean Viard était l’invité de votre matinale pour s’exprimer sur la colère agricole. Il a fait référence aux « paperasseries » à laquelle devait faire face les agriculteurs en mentionnant que le ministère de l’Agriculture comptait 18 000 collaborateurs à Paris alors qu’ils ne seraient que 1 000 à Berlin. Serait-il possible de savoir si ces chiffres sont exact ?

Merci Jean Viard, nous avons compris que le problème de l’agriculture était dû aux 18 000 fonctionnaires du ministère de l’Agriculture.
S’il est vrai qu’ils ne sont que 1000 en Allemagne pourquoi les agriculteurs sont là-bas aussi dans la rue ? Vive le libéralisme ! Un petit paysan non encarté à la FNSEA.

J’ai été choquée par les propos de votre invité qui a dit qu’il faudrait virer 10 000 personnes du ministère de l’agriculture et les remplacer par des profs. Je viens des Côtes d’Armor autrement appelée la baie des cochons. Une belle région qui pue le lisier et subit le système féodal mis en place par les pseudos coopératives agricoles. Quand on parle du malheur des agriculteurs j’aimerais qu’on se penche sur la réalité des éleveurs de porcs qui sont très aisés et multi propriétaires. Mais surtout ce qui me chagrine c’est d’avoir entendu ma mère gynécologue me dire hier que quand elle avait commencé son activité en 1980, 1 femme sur 14 avait un cancer du sein dans sa vie, aujourd’hui nous sommes à 1 sur 5 ou 7 et les produits phytosanitaires en sont une des causes majeures. Idem pour les cancers de la prostate. A-t-on pensé aux coûts en termes de santé publique de ce type de discours réacs ?

Certaines affirmations étaient trop radicales et fausses. Un des deux a affirmé qu’il y avait trop de fonctionnaires au ministère de l’agriculture et qu’il faudrait en transférer à l’Education Nationale. Ce qu’il ne sait pas ou oublie c’est que la moitié des fonctionnaires du MASA constitue l’enseignement agricole ! Il fait passer de fausses idées et propositions. Peut-être le même affirme que la plupart des lycées agricoles accueillent des filles pour soigner des petits animaux : j’ai dirigé des lycées agricoles pendant 25 ans et travaille toujours dans l’enseignement agricole : son affirmation est fausse et caricaturale.
Ces enjeux et les véritables souffrances des agriculteurs auraient mériter des intervenants moins centrés sur un sujet trop localisé (reblochon) même si c’est dans la durée ou au raisonnement affirmé mais appuyé sur des connaissances lacunaires et des positions manquant de recul et de nuances.