Ce message pour vous préciser que contrairement à ce qui a été annoncé en titre, la revendication principale des enseignants aujourd’hui n’est pas la rémunération mais la défense de l’école publique et laïque et tout ce que cela représente.

J’ai entendu sur Franceinfo que les enseignants faisaient grève pour leur salaire et leurs conditions de travail. C’est inexact et réducteur. Depuis l’arrivée de M. Attal au poste de premier Ministre, et d’Amélie Oudéa-Castéra, on nous prévoit la mise en place de groupes de niveaux en mathématiques et en français pour les élèves de 6e et de 5e et les nouveaux programmes en élémentaire dès la prochaine rentrée. Projet irréalisable par manque de moyens, il constitue aussi une attaque fondamentale contre l’école et le métier d’enseignant, entravant la liberté pédagogique. Dans mon établissement breton, 100% du personnel mobilisé et en grève : professeurs, AESH, personnel de vie scolaire, personnel de cantine. Merci de rectifier, pour ne pas que ce mouvement passe encore pour une énième grève de professeurs, et ne soit pas masqué par le mouvement des agriculteurs (qui reste légitime).

Dans le journal de 8h le seul témoignage d’enseignant gréviste évoque les salaires comme première revendication.
Pouvons-nous ne pas réduire à ce point les revendications.
-Le manque de moyens donnés aux établissements pour mener à bien leurs missions.
-Nouvelles annonces qui vont à l’encontre des besoins des élèves sur la forme et sur le fond
-Aucun temps de concertation des équipes
-Nouvelle réforme structurelle tous les ans et pas de bilan ou d’évaluation de celles-ci.
Parler des salaires en premier est une erreur. De plus cela empêche le grand public de voir les problèmes de fond de notre système éducatif !

Je tenais à réagir à la simplification que vous avez fait des motifs de grèves des enseignants. Si les motifs salariaux existent (tout particulièrement pour nos collègues du primaire), un point a particulièrement cristallisé les tensions : « le choc des savoirs ».
Le choix notamment de réaliser des groupes de niveaux va désorganiser les classes, va stigmatiser les élèves et augmenter la charge de travail des enseignants. Pire, cela pose des contraintes d’organisation impossibles à résoudre, et des expérimentations en ce sens ont déjà prouvé que cela ne fonctionne pas. (Il faut être conscient que la mixité de niveau dans une classe contribue également au succès des élèves en réussite).
Le problème n’est pas la diversité des élèves, mais plutôt d’apporter des aides spécifiques (on appelle cela différencier) dans des classes surchargées où il est déjà physiquement difficile de se déplacer.
Je vous renvoie au communiqué intersyndical de la grève du 1er février, merci de prendre en compte les paragraphe 2, 3 et 4…

Je viens d’entendre un édito de Dominique Seux et un reportage à 8h qui concernent la grève des enseignants. Je suis atterrée. Il n’y est question que de la demande d’une hausse de salaire, alors que c’est loin d’être la seule revendication des professeurs. Depuis quelques mois, Gabriel Attal a annoncé un « choc des savoirs ». Ce qui attend le collège est véritablement catastrophique. Les mesures sont nombreuses, toutes aussi rétrogrades les unes que les autres. J’aurais aimé, j’aimerais, que vos journalistes se penchent par exemple sur le sujet des groupes de niveau, qu’ils comprennent et qu’ils expliquent que les professeurs ne veulent pas de ce tri social qui va encore creuser les écarts entre les plus forts et les plus faibles. J’aimerais tellement qu’il en soit question dans votre traitement de la grève des enseignants aujourd’hui.

Je suis enseignante en grève pour la deuxième fois en treize ans. Une première fois pour les retraites et j’ai alors compris que manifester ne se révèle guère utile mais les « conditions de travail » que vous évoquez sans explications sont telles que je recommence aujourd’hui.
Ce n’est pas un « concept » tel que vous le dites au moment où j’écris. Ce n’est pas le salaire, c’est l’Ecole qui se trame pour la rentrée qui nous intéresse.
Une école qui se veut inclusive et qui ne s’en donne pas les moyens : AESH sous-payés, trop peu nombreux, nos collègues doivent actuellement s’occuper de trois élèves en même temps ! Une rentrée qui prône les groupes de niveau sans temps de préparation, de formation pour garder de ce concept que les points négatifs : des élèves en difficultés qui seront stigmatisés, des bons élèves qui auront la pression de baisser dans les groupes, une mise en place impossible : pas assez d’enseignants, des enseignants sur plusieurs établissements, pas assez de salles.
Je vous demande donc Mesdames, Messieurs, d’arrêter de mettre le focus sur les salaires mais de parler des vrais problèmes qui concernent les élèves et les parents car, si cette réforme passe, c’est la fin de l’école comme nous l’aimons, la défendons, la voulons qui passera.

Beaucoup de professeur ne font pas grève uniquement pour leurs salaires mais aussi à cause d’une succession de réformes faites à la va-vite et jamais évaluées par nos dirigeants. La dernière est à moyen constant : il faudra donc réduire les groupes en sciences et faire des expériences scientifiques à 30, il faudra trouver où rogner et qu’elles seront les matières désavantagées, tout cela au détriment des élèves.
De plus, je travaille depuis plus de 20 ans, je suis certifiée et mon salaire n’est pas au niveau annoncé par Dominique Seux.

Je suis très étonnée du traitement accordé à la grève des enseignants de ce 1er février dans les informations.
Habituellement, alors que les revendications sont souvent identiques (salaire), vous en parlez la veille à minima et ensuite c’est au moins une phrase dans chaque temps d’info du matin. Là, alors que c’est une grève plus massive dont le thème principal est la remise en cause des choix gouvernementaux (choc des savoirs, groupes de niveaux, SNU…), il n’y a des infos que depuis ce matin ; pas dans chaque journal et une seule phrase qui stipule que c’est encore pour les salaires que les enseignants et les cadres administratifs font grève à l’appel unitaire de tous les syndicats.
Je m’interroge donc… Ce n’est pas habituel et, alors que vous êtes habituellement attaché à creuser les sujets, ici, c’est survolé et faux. Auriez-vous une explication ??

Grande auditrice de France Inter, c’est la première fois que je vous écris. Je suis en colère. Je suis professeur de maths en collège. Je suis en grève aujourd’hui.
D’une part je suis en colère car vous ne parlez presque pas de cette grève. D’autre part, au journal de 8h, vous n’en parlez que 3 minutes et vous interrogez un professeur de technologie qui parle de son salaire.
Nous ne faisons pas grève pour les salaires, ou en tout cas pas que pour cela. Moi je suis en grève aujourd’hui, comme mes collègues, car nous avons reçu la dotation horaire globale il y a quelques jours comme dans tous les collèges de France. Nous devons comme vous le savez, j’espère, bien que ça n’est pas été évoqué sur votre radio, faire des groupes de niveaux l’an prochain en maths et en français.
Nous devons concrètement faire 5 groupes avec 4 sixièmes en maths et en français. Ceci est impossible et prend 16h de dotation horaire globale. Ce qui provoque :
-disparition des groupes en SVT et en physique
-disparition de l’allemand
-disparition des alignements pour amener les élèves à la piscine
-Jusqu’à présent nous pouvions en maths et en français avoir de l’accompagnement personnalisé en 6eme, 5eme et 3eme. Classes en demi-groupes souples que l’on pouvait modifier suivant les apprentissages. Ça aussi ça disparaît !
De plus :
-Comment fait-on pour ces groupes ? Que vont penser et faire les élèves mis dans le groupe des faibles à 11 ans ? Ne sont-ils pas tirés vers le haut normalement avec leurs copains ?
-Il faut un alignement des 5 groupes, donc 5 profs de maths en même temps, sauf que nous sommes 3 au collège, qui va venir ? Des contractuels qui vont faire des miracles ? Il n’y a plus de profs de maths et tout le monde le sait. Dans ces 5 groupes, nous allons devoir faire exactement la même progression, étudier les mêmes textes en français. Où est la liberté pédagogique ? Comment acheter tant que ça de livres de lectures pour les élèves ?
Je voudrais que vous parliez de cette grève sous le bon angle, que vous alertiez sur ces groupes de niveau qui nous amènent au chao et qui vont être destructeurs pour ces enfants de 11 ou 12 ans.
Merci de rectifier vos informations sur ce sujet et de vous renseigner avant de dire que les professeurs font grève pour les salaires et passer à autre chose.
Nous sommes en grève pour VOS ENFANTS !

Un commentaire à votre billet politique ce matin : « on demande aux enseignants de ramer plus vite dans un bateau qui prend l’eau » mais j’ai pu constater après une carrière dans l’Education Nationale (instit puis conseillère pédagogique puis inspectrice des écoles) que depuis 20 ans, les enseignants n’ont même plus de rames. En effet, faute de formation initiale digne de ce nom (durée et contenu) et d’acquisition de compétences professionnelles pour savoir enseigner (dans toutes les disciplines, dans le primaire et dans le secondaire), les enseignants « bricolent » (comme le disait un IGEN) et n’ont pas appris à se servir des outils pour enseigner (manuels, méthodes pédagogiques, organisation des enseignements). D’où leur perplexité au collège pour organiser les « groupes de niveau ». La formation continue, inexistante depuis 30 ans, ne compense évidemment pas ! Les résultats de nos élèves à toutes les évaluations internationales en témoignent. La mesure principale des annonces de Gabriel Attal porte sur le retour de la formation initiale.

Dans l’édito éco de Dominique Seux du 1er février sur France Inter, les auditeurs ont été nombreux à réagir aux chiffres mentionnés par ce dernier désignant les salaires des professeurs. L’étude recensant tous ces chiffres est disponible ici :

Tiens donc, je découvre qu’on peut gagner autant d’argent en étant prof ! Je le suis depuis 20 ans et je gagne 2 500 euros net.
Alors arrêtez de dire n’importe quoi. On va encore passer pour des nantis.
D’ailleurs, si c’était si bien payé, on devrait recruter facilement, non ?
Franchement je suis déçue d’entendre ça sur votre radio. Je pars en manif tout à l’heure. Je vais encore perdre de l’argent… mais j’imagine que je peux me le permettre !

Dominique Seux a annoncé le salaire des professeurs des écoles ce matin, soit 3 300 euros brut. On ne devrait donc pas se plaindre avec un tel salaire… Je ne sais pas d’où il tient ce chiffre, mais je suis professeur des écoles depuis 20 ans, à temps plein, et je touche 2 400 euros net ! Attention aux chiffres donnés au public qui va développer encore une fois, une fausse image de notre métier.

Je ne comprends pas l’édito éco de Dominique Seux expliquant que les professeurs des écoles gagnent plus de 3 000€ en moyenne. En sachant que le maximum que j’aurai en fin de carrière est de 3 300 € brut ! Et vraiment en toute fin de carrière. Ça sous-entend aux auditeurs que les réclamations ne sont pas justifiées. Cette moyenne n’est pas révélatrice de la plupart des professeurs des écoles qui ne travaillent pas en REP ni dans les DROM et qui n’ont donc pas de majorations.

Dominique Seux annonce en conclusion de sa chronique du 1er février 2024 et à l’occasion de la grève des enseignants, des salaires bruts de l’ordre de 3 300€ pour les professeurs des écoles. Quelle belle ficelle ! Combien d’auditeurs vont faire le calcul pour ramener le montant à une rémunération nette ? Vraiment le procédé est grossier mais ça marche…

Je viens d’entendre Dominique Seux terminer sa chronique ce matin en donnant les rémunérations moyennes des professeurs des écoles, des certifiés, des agrégés. Je suis professeur des écoles et j’ai 10 ans d’expérience. J’ai seulement 2 573 euros nets. J’ai cette rémunération car depuis l’année dernière je suis directrice, ce qui me permet d’avoir environ 300 euros de prime (ridicule mais toujours bon à prendre). Donc quand j’entends Dominique Seux donner les rémunérations moyennes, ce qui ne veut rien dire, et donner cette info en toute fin de chronique pour que les auditeurs la mémorisent bien, je trouve ça bien bas. Et ça donne l’impression que finalement l’un dans l’autre ils ne sont pas si mal payés… Avec un bac+5 j’estime être plus que sous payée.

Monsieur, vous plaisantez ? 3 605 € brut par mois pour un certifié ?!! Est-ce un salaire médiant ? Est-ce celui en début, en fin de carrière ? Vous n’avez pas précisé.
Avez-vous demandé l’avis des syndicats ? Je trouve malhonnête d’annoncer le salaire brut et non le salaire net car dans la tête des gens, seuls ces chiffres exorbitants vont rester. C’est une manière de nous décrédibiliser : on se plaint encore alors qu’on gagne bien notre vie. Ce qui est faux !! Je suis enseignante et mère célibataire avec deux enfants. Cela fait 18 ans que j’enseigne et, à moins de faire des heures supplémentaires, mon salaire ne suffit pas. Heureusement que j’habite en Creuse et que la vie est moins chère. Votre chronique avait bien commencé. Je regrette qu’elle finisse aussi mal.

Dans sa chronique de ce jour, Dominique Seux a cru bon à propos des salaires dans l’enseignement de citer les salaires « moyens » selon les différentes catégories d’enseignants.
Il est bien trop compétent pour ne pas savoir qu’il eût été beaucoup plus juste, et disons-le, honnête de sa part, s’agissant de délivrer une information de citer les salaires « médians ». Merci de lui transmettre. Dans l’attente de ses excuses et rectifications.

Je ne comprends pas les prétendus montants du salaire des professeurs que vous avez relayés ce matin.
Je suis professeure agrégée et j’enseigne depuis plus de 25 ans : je gagne 4 000 euros bruts. Je ne connais aucun professeur certifié autour de moi qui gagnerait 3600 euros bruts… et la majorité de mes collègues gagnent moins que moi. Annoncer de tels montants, même en moyenne, un matin de grève des enseignants fut très audacieux de votre part…