Auditeur fidèle de Franceinfo depuis de nombreuses années, je vous écris aujourd’hui poussé par un agacement devenu difficile à contenir. Je fais référence à un tic de langage que l’on entend de plus en plus souvent à l’antenne : l’usage systématique et quasi mécanique du mot « hein », glissé régulièrement dans les phrases. Ce « hein », qui ponctue les propos comme une béquille oratoire, finit par parasiter complètement l’écoute. C’est laid, c’est vulgaire, c’est inutile. Cela donne une impression de relâchement, voire de fausse improvisation permanente, qui nuit à la clarté du propos. Je comprends que la parole à l’oral diffère de l’écrit, mais cela n’empêche pas l’exigence. Je suis étonné qu’une station aussi sérieuse que Franceinfo, dont la mission est d’informer avec rigueur, laisse s’installer ce genre de dérives langagières. À force de laisser filer ces facilités, on en vient à diluer la force du message dans une forme de brouhaha verbal peu digne d’un média de service public. J’ose espérer, hein ! que cette remarque, partagée je le crois par de nombreux auditeurs, hein ! pourra être relayée avec bienveillance à l’équipe, hein ! Il ne s’agit pas de brimer les journalistes, hein ! Ni d’imposer une langue figée, mais simplement, de rappeler hein ! qu’à la radio, le mot juste compte — et que trop de « hein » nuit au propos, hein !
Quelqu’un pourrait préciser à votre présentateur de France Inter qu’il signale à la chroniqueuse cinéma qui vantait, ce matin, le film « F1 » avec Brad Pitt, que cet acteur ne « dénotait » pas mais qu’il « DETONAIT », ce qui serait plus significatif ? Et sans doute davantage en rapport avec sa pensée et sa critique ?
J’écoute tous les jours, ou presque, avec intérêt, et entre autres, les Midis de Culture, en particulier sur le cinéma. C’est brillant, vivant, des voix jeunes bienvenues. MAIS, par pitié, je vous en prie, arrêtez — ou faites arrêter — avec les « en fait » tous les trois mots, les « voilà » en milieu de phrase, les « du coup » sans coup férir, les « un espèce » (espèce est féminin) et autres tics de langage. Un petit avertissement à l’entrée du studio pour vos intervenants extérieurs, et en fait, du coup, voilà, vos auditeurs resteront calmes ! Sur France Culture, on s’exprime correctement, ce n’est pas du snobisme ou de l’élitisme de ma part, c’est l’exigence d’un devoir d’exemplarité.
Néanmoins, je reste une très fidèle auditrice depuis des dizaines d’années, et je vous soutiens dans vos luttes contre des réformes destructrices d’une radio d’une rare qualité.
Aujourd’hui encore, nous avons droit, avec votre invité, à des propos sans cesse ponctués de « en fait ».
C’est doublement agaçant : sur la forme, et comme tout tic verbal, ceci détourne l’attention ; sur le fond, cela revient à présenter comme incontestables toutes sortes d’affirmations.
Une consolation pour vous, peut-être : votre émission est loin d’être la seule à en souffrir, en fait.
J’ai noté un progrès mais pouvez-vous refaire une formation globale pour vos journalistes (révision des programmes de géographie de 6ème, 3ème et 1ère) sur le terme de « mégalopole » utilisé encore 2 fois en moins d’une semaine à place de celui de mégapole ? MERCI.
Nous le savons, les tics verbaux sont un des caractères bien connus et étudiés de toute langue parlée. « Du coup » et « voilà » en sont les exemples actuels les plus notables, désormais omniprésents dans tout exposé oral.
Un nouveau tic commence à faire florès, en particulier chez les journalistes et correspondants des journaux de France Culture (et probablement d’autres chaînes) : c’est « hein » ! On sent d’ailleurs bien, en l’occurrence, qu’il s’agit en fait d’animer quelque peu, de donner une sorte de spontanéité parlée à un texte qui, le plus souvent, est en réalité prérédigé et lu à l’antenne. Reste que c’est assez agaçant par son caractère répétitif et peu contrôlé. Il est évidemment difficile d’en faire la remarque à des invités accueillis sur votre antenne, mais peut-être vos producteurs, journalistes et correspondants pourraient-ils en être avertis. J’ai souvent constaté, auprès d’amis, que quand on fait la simple remarque à une personne, c’est assez efficace, et que ces personnes sont contentes qu’on ait porté leur attention sur cette habitude qui leur échappait complètement. Si vous êtes amenée à relayer ce message, ajoutez-y, je vous prie, les remerciements d’un auditeur par ailleurs ravi !
Je suis professeure de Lettres et je suis assez horrifiée et exaspérée, je dois le reconnaître, d’entendre le mot « lecteurices » employé sans cesse par votre animatrice !! Il existe, je le rappelle, deux mots : lecteur et lectrice. Formidable, non ??? Eh bien, il faut les employer TOUS LES DEUX, comme le fait, fort heureusement, votre invitée d’aujourd’hui, et dire « les lecteurs et les lectrices, les auditeurs et les auditrices », etc., quand les deux mots existent.
Notre langue est bien assez malmenée, n’en rajoutez pas s’il vous plait, vous avez une mission de service public, comme nous, les professeurs de Lettres…
Madame Ford, morte de rage, ne s’est pas « faite griffer par un chiot au Maroc », mais elle s’est « fait » griffer. Quand fait est suivi d’un infinitif, il est invariable en genre comme en nombre (elles se sont fait applaudir, ils se sont fait surprendre). Merci de veiller à ne pas trop malmener notre langue.
Juste remarquer que, tout au long de l’année, j’entends trop souvent « ira t’à », « quatre zartistes », « ne fera pas long feu » (pour « fera long feu »), « emmener » ou « amener » quelque chose (plutôt qu’« emporter » ou « apporter »), etc. Cela pourrait sembler de peu d’importance, mais une antenne telle que France Culture devrait veiller à donner l’exemple d’un usage correct de la langue…
Entendu à plusieurs reprises aujourd’hui à propos de l’affaire des intoxications alimentaires dans l’Aisne : une « jeune fille » de 11 ans. Vos journalistes veulent-ils réécrire le français ?
Jeune fille : fille nubile ou femme jeune non mariée (Le Robert). Quand on quitte l’école primaire pour le collège, on est encore un(e) enfant, il s’agit donc d’une fillette, et non d’une jeune fille, ce qui serait le cas s’il s’agissait d’une lycéenne.
Merci pour cet éclairage d’un éminent linguiste à propos du mot conclave (vidéo de Bernard Cerquiglini à voir ici)
Il me conforte dans mon avis que ce mot, à connotation chrétienne, est réservé à des réunions à huis clos, qui doivent déboucher sur des décisions.
Il est donc improprement utilisé dans le cadre des négociations sur les retraites, puisque nous sommes informés des progrès, des débats, ce qui est contraire à la notion de discussions secrètes.
De plus, ce terme a été à tort utilisé par le Premier ministre alors que se tenait le conclave de Rome aboutissant à la désignation du pape Léon XIV.
Votre radio d’État se doit d’être la plus laïque possible dans son vocabulaire, car tous les citoyens sont concernés.
Le Premier ministre a eu tort d’utiliser ce terme, et les journalistes de le reprendre sans esprit critique dans les journaux.
« Regime change », « power couple » : merveilleuses ses expressions anglaise sur France Culture.
Compte tenu de la passion Franceculturelle pour l’esprit d’ouverture, pourquoi ne jamais employer des expressions allemandes, chinoises, syldaves ou borduriennes ?
Par pitié, demandez à vos journalistes, animateurs et intervenants de respecter la langue française, surtout en ce qui concerne les chiffres et nombres.
On dit d’une personne qu’elle a cent « tans » et non cent « zans ».
Idem pour huit, vingt, …
Je saigne des oreilles à chaque fois.
Entendu ce matin dans la chronique cinéma de Franceinfo au sujet de l’analyse d’un film : un enfant qui « dénote » dans sa famille. La phrase correcte serait « l’enfant détonne ». Détonner = produire un contraste désagréable ; dénoter = indiquer, désigner, révéler. Exemple : cette faute dénote une faiblesse de vocabulaire.
Merci à Dorothée Barba pour sa vidéo « Les mots des voix« , réalisée par le service de médiation de Radio France. En effet, le sourire dans sa voix s’entend, et c’est très agréable.
Elle justifie le « ducoutisme » (du coup) par l’annonce d’une suite, d’une conséquence… Certes. Mais il existe, à cet effet, des mots dans la langue française : « donc », « par conséquent », « dès lors », « alors ». Avant que le « ducoutisme » ne devienne une mode, ne parvenait-on pas à annoncer des suites et des conséquences ?
Je profite de ce message pour faire part de mon exaspération (et je suis satisfait de lire que je ne suis pas le seul) à l’égard de l’envahissante expression « en fait ». Cette enfactomanie touche hélas tout le monde : présentateurs, invités, intervenants, analystes, politiques, et même des linguistes !
Mais comment faisait-on pour s’exprimer, avant que cette détestable contagion ne se répande ? Et qui va réussir à nous en débarrasser ?
Quand exigerez-vous que vos journalistes, chroniqueurs… apprennent les règles d’accord des adjectifs numéraux cardinaux ?Que des ministres assez nuls s’expriment mal, tant pis. Mais que des pointures du journalisme fassent des accords aussi horribles, je ne l’admets pas.
Votre journaliste star : « cinq mille z’avions »,
et des « cent z’euros »,
et des « cinq z’enfants »…
C’est de pire en pire !
Je suis en train d’écouter l’émission de ce jour. En l’espace de trois minutes, j’ai entendu : « quatre Zartistes » et « plus ils sont nombreux, plus ils sont moins bien payés ».
Pourriez-vous faire un tout petit effort pour parler un français correct ? Nous sommes tout de même sur France Culture.
Plusieurs auditeurs ont déjà protesté contre l’usage d’anglicismes… ce qui me gêne aussi c’est qu’une fois qu’une formule a été employée elle devient virale….
En français nous achetons des articles d’occasion et non pas de «seconde main» qui n’a aucun sens en français et qui est la traduction de l’anglais…. et maintenant c’est devenu courant !
Mesdames, messieurs les journalistes vous n’êtes pas des moutons de panurge….
Merci pour vos émissions mais j’avoue mettre de plus en plus souvent France Culture….
« On écoute qu’est-ce qu’on peut faire », vraiment, c’est dur à entendre !
Votre invité et tant d’autres sur France Culture feraient bien de réviser leurs cours de français de l’école primaire, et dire, de nouveau et tout simplement : On écoute ce qu’on peut faire.
C’est le problème de la contamination de la langue parlée, y compris à la radio chez des gens très cultivés, par les erreurs et facilités de la langue populaire ; dans ce cas précis, vous mélangez le mode affirmatif et le mode interrogatif.
Voyez-vous qu’est-ce que je veux dire ? Ou bien, voyez-vous ce que je veux dire ?
Admettez que, de plus, ces erreurs ne simplifient pas les propos, mais les alourdissent.
Et que c’est faire peu de cas de l’histoire tellement vivante de notre langue commune, à nous, francophones.
Heureusement, toute notre littérature, ancienne et récente, vous prouve encore cette négligence (et bien d’autres) dans votre langue parlée.
Les locuteurs et locutrices ne s’écouteraient donc plus réellement ?
Je n’écoute que France Culture mais je dois dire que depuis quelques temps, il m’est plus difficile d’écouter certaines parties de la matinale (très intéressante sur le fond) car la plupart des intervenants se montrent fantaisistes avec la langue française, découpant ou hachant les phrases, coupant des mots et rattachant la dernière syllabe à la syllabe du mot suivant, accentuant les tons comme s’ils parlaient dans une langue étrangère. Je suis gênée que l’intonation propre au français ne soit pas respectée. Heureusement, ce n’est pas le cas dans les autres émissions de la journée.
Ce mardi 24/06 après-midi, une journaliste sur Franceinfo n’a pas arrêté de parler de « la négo avec Bayrou ». Cette apocope est scandaleuse et on ne parle pas du Premier ministre comme cela !!!
« … mois de jouin… », et après il y aura le mois de jouillet ?
« Mecredi » pour mercredi, peneu pour pneu, » journalizme » pour journalisme sont, comme ce mois de “jouin”, du domaine de la paresse articulatoire.