Je suis enseignant d’Histoire-Géographie, auditeur de France Inter de très longue date, abonné au journal Le Monde et habitant à quelques kilomètres du lieu du drame survenu il y a quelques jours : le décès de Thomas, 16 ans, lors d’une « rixe », à l’issue d’un bal de village dans la Drôme, à Crépol.
Du fait de la proximité géographique, également parce que certains de mes élèves connaissaient des protagonistes de cette histoire et aussi parce que j’ai des enfants dans les mêmes âges, j’ai été plus sensible à ce fait divers qu’à un autre. J’ai donc écouté sur l’antenne de France Inter et lu sur Le Monde ce qui était en rapport avec cette triste histoire, une fin de bal tragique, un bien triste fait divers.
Sauf erreur de ma part, c’est en tout cas comme cela que j’avais compris cet événement : c’était un « fait divers ». Quelle n’a pas été ma surprise hier soir, vendredi, quasiment une semaine après les faits, de découvrir et d’entendre sur d’autres médias (essentiellement des vidéos sur Youtube de reprise d’interventions de personnalités et de militants d’extrême-droite) que ce pouvait être tout à fait autre chose : pas un « fait divers » mais peut-être un « crime raciste ». Plusieurs témoignages, dont celui du meilleur ami de Thomas qui s’exprime oralement, indiquent que lors de la « rixe », des cris auraient fusé, des cris qui appelaient à « tuer des blancs ». L’enquête en cours puis, plus tard, la justice, diront ce qu’il en a été vraiment. Je m’étonne cependant que ni sur Inter, ni dans le Monde, je n’ai entendu ou lu la moindre référence à ces appels, références qui auraient bien sûr dû être encadrées de toutes les réserves d’usage (« il est possible que … », « des témoins auraient entendu que … », etc.).
Je suis un peu désemparé ce matin. Un potentiel « crime raciste » n’est pas « un fait divers ». L’enquête dira ce qu’il en est mais pourquoi avoir choisi de ne pas mentionner ce qui semble avoir été repris dans d’autres médias (Le Dauphiné ou Paris Match dixit Marion Maréchal Le Pen sur BFM-TV) ? Je suis un peu désemparé parce qu’en découvrant ces « informations » via des canaux qui sont bien loin des mes idéaux politiques, je crains que ce choix effectué par les « grands médias nationaux » que sont France Inter et Le Monde n’alimentent les procès en censure de la part de ceux qui sont appelés, parfois un peu complaisamment, des « complotistes ». Je tremble un peu en entendant M. Maréchal Le Pen dire que si les cris avaient été « à mort les Arabes », ces cris auraient été repris et mentionnés dans les grands médias. Aurait-elle raison sur ce point ? Je suis désemparé car j’ai le sentiment d’avoir été partiellement informé sur la mort de Thomas et, peut-être, sur une de ses causes. Ce matin, je me questionne sur mes repères habituels…

Auditeur régulier de Franceinfo, c’est avec beaucoup de stupéfaction que j’ai entendu votre chronique ce soir sur les chansons dédiées aux bagarres dans les bals ou boites de nuit, compte tenu de l’actualité. J’ai été choqué d’entendre que si dans les chansons d’antan les videurs gagnaient, dans les chansons des rappeurs d’aujourd’hui c’était l’inverse mais aux dires du chroniqueur ceci était de la fiction et exagéré. La chronique se terminait sur les dernières strophes de la chanson de Renaud :
C’est mon dernier bal
Ma dernière virée
Demain dans l’journal
Y aura mon portrait.
Deux jours après l’enterrement de Thomas, j’avoue que je n’aurais pas cru entendre cela sur une radio du service public. Je ne crois pas que vous auriez eu le courage d’une chronique similaire lors de mort de Nahel il y a quelques mois.

J’ai été extrêmement choqué par votre émission « ces chansons qui font l’actu » de ce soir (dimanche 26/11) : oser comparer et mettre sur le même plan, comme si c’était possible, les bagarres des années 60 ou 80 avec la tuerie préméditée et manifestement motivée par du racisme « anti blanc » de Crépol est tout simplement inadmissible et insupportable ! Les chansons de Renaud (dont j’étais fan à 20 ou 30 ans) que vous avez diffusées sont purement folkloriques et ne reposent sur rien de concret : il se trouve, étant né en 62, en Bretagne rurale, que j’ai personnellement connu bon nombre de ces bagarres en sortie de boîte de nuit. J’avoue y avoir moi-même, quand j’avais 18 ou 20 ans, mais très rarement, participé… A l’époque, c’était très fréquent, mais il n’y avait absolument aucune connotation raciste dans les provocations, ni aucune préméditation dans les « motifs » plus ou moins fumeux qui conduisaient (sous l’effet de l’alcool) à une bagarre : c’était « tu as invité ma copine à danser » ou « tu m’as marché sur les pieds », « tu m’as regardé de travers » etc. Mais quoi qu’il en soit, il y avait infiniment plus de bêtise que de méchanceté : je n’ai jamais vu personne sortir une arme, ni frapper quelqu’un déjà à terre, et encore moins s’y mettre à 10 contre un !!! Car il y avait des règles tacites qui faisaient que c’était une explication « d’homme à homme », que ça n’allait pas trop loin, que ça s’arrêtait très vite et qu’il n’y avait pas de coups bas 99% du temps. Et par conséquent il n’y avait pratiquement jamais de blessés graves ! Aujourd’hui c’est tout à fait différent, et il me semble évident que la raison principale en est que la « loi des cités » (largement inspirée des traditions islamiques) a malheureusement remplacé, y compris dans les plus petits villages, les vieux usages de la France profonde… En outre, je m’inquiète sérieusement sur la dérive gauchiste et pour tout dire « wokiste » de Franceinfo, que j’écoute régulièrement, plusieurs fois par jour, depuis des années. Je me considère comme quelqu’un de gauche (j’ai parfois voté communiste, le plus souvent socialiste ou écolo, et même une fois ou deux pour Arlette Laguiller). Accessoirement je suis athée et bénévole/donateur pour des ONG humanitaires. Je suis également un prof retraité, qui a passé 40 ans de sa vie à se « décarcasser » pour que TOUS mes élèves réussissent, quelles que soient leurs religions ou leurs origines. Mais quand je vous écoute, de plus en plus, j’ai franchement l’impression d’être un dangereux extrémiste de droite, et ça me met hors de moi !!! Ce soir c’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ! J’ai donc pris une décision radicale et, je le crains, définitive : je n’écouterai plus jamais France Info, ni ne regarderai votre chaîne TV (par ailleurs financées toutes deux par mes impôts!!). Adieu donc !

J’aimerais que vos journalistes creusent la signification du drame de Crépol. Sur votre antenne, j’entends aujourd’hui deux affirmations diamétralement opposées, d’une part d’un spécialiste des populismes selon lequel, malgré la consonance arabe des noms des agresseurs, il ne s’agit que d’un fait divers (dont « l’exploitation » par l’extrême-droite est donc indue), d’autre part le porte-parole du gouvernement affirmant qu’il ne s’agit PAS d’un fait divers. Alors ?

N’en déplaise à M. Fabien Roussel, votre invité du Grand entretien ce lundi 27 novembre, les auteurs de la majorité des derniers homicides ayant fait la une de l’actualité sont le fait de personnes immigrées ou issues de l’immigration, qui refusent les lois de la République des plus simples au plus importantes. J’en veux pour preuve ce que je vis tous les jours dans les transports en commun et ailleurs. Et pas question de leur faire des remarques sans déclencher une violence aveugle, voire raciste à mon encontre …mes cheveux blancs ne sont pas un gage d’immunité !
J’ai toujours pensé « socialiste, démocrate » et voté à gauche, ai été bénévole dans une ONG s’occupant de migrants, je sais de quoi je parle. Mais où est la gauche aujourd’hui ? A ne pas regarder la réalité en face, elle finit par nous exploser à la figure. Les socialistes depuis 1990 ? ou à peu ? Près sont responsables tout autant que l’extrême droite. Vous avez abandonné les Français et plus généralement les classes populaires. Alors l’avenir c’est quoi : bagarres, soumission, rancœurs, tourner le dos à un idéal démocratique ? Notre belle France vaut beaucoup mieux pour tous, ensemble.

Monsieur Roussel, vous dîtes ce lundi matin à 8h20 sur France Inter : il va falloir s’expliquer comment on en peut arriver à porter un coup de couteau ! La première question me semble être : comment se fait-il qu’on puisse se déplacer et porter un couteau, tout court ? Les Français sont excédés. Pas besoin de se mettre à la place des parents du jeune homme assassiné pour être profondément choqué. Ce n’est pas être d’extrême-droite que de penser que l’immigration massive et incontrôlée a assez duré ! Des jeunes Français, à l’image de ce tueur et de ses complices, nous n’en voulons pas davantage !

Ce qui est arrivé est dramatique, la mort d’un jeune de 16 ans bouleverse. Mais en quoi ce qui est un fait divers doit-il devenir un tel fait de société ? A part servir l’extrême droite. Vous me dégoutez.

Deux poids deux mesures ? Il y a quelques mois, lorsqu’un jeune homme du nom de Nahel s’est fait abattre par un policier dans des circonstances qu’il appartient à la justice de déterminer, de nombreux médias, dont France Info, ont longuement titré et glosé sur l’évènement, posant Naël en victime innocente d’une police violente (et raciste, selon certains à qui la station a souvent tendu le micro). Peu importe que le dit Nahel, 17 ans, fut au volant d’une voiture et ai mis des vies en danger dans son refus d’obtempérer…
Il y a quelques jours, lorsqu’un jeune homme du nom de Thomas s’est fait poignarder par des membres d’un groupe violent venu à un bal pour en découdre, dans des circonstances qu’il appartient à la justice de déterminer, de nombreux médias ont consacré quelques reportages rappelant vaguement que Thomas était un brave garçon. Dans l’édition du 25 novembre d’un grand quotidien régional, c’est par un entrefilet que j’apprends les funérailles de ce jeune homme, toujours dans la presse écrite… La même presse écrite qui glosait longuement sur l’émotion aux funérailles de Nahel…
Y a-t-il donc deux poids, deux mesures ? Pourquoi une telle différence de traitement ? Le malheureux Thomas, véritablement innocent, trouve-t-il donc moins grâce aux yeux des rédactions que Nahel, dont les délits, s’ils ne méritaient pas la mort, n’en faisait pas l’ange que l’on nous a si longtemps décrit sur les antennes ? Est-ce en raison de son extraction sociale ? Ou -je n’ose y penser- de sa couleur de peau ? Est-ce en raison de l’identité de son tueur présumé dont on a si longtemps tu le nom ? J’aimerais savoir…
Tout comme j’aimerais savoir pourquoi Thomas n’a pas eu droit à sa minute de silence à l’Assemblée nationale. Pourquoi il n’a pas eu le droit à l’indignation de la classe politique, notamment à gauche, pourtant si prompt à l’outrance et même à l’anathème sur le policier auteur du tir mortel et au-delà sur la police toute entière au moment de la mort de Nahel.
Au-delà de susciter le débat parmi les auditeurs, j’aimerais, du moins de la part de Radio France, des explications quant à ce traitement différencié de l’actualité par les médias. J’aimerais aussi que les médias comprennent qu’en agissant ainsi, parfois pour juguler la montée inexorable de l’extrême droite, qu’elle lui ouvre au contraire un boulevard, aidée en cela par les théories complotistes les plus sinistres.