Que penser des dernières mesures du gouvernement contre le harcèlement scolaire ? sujet de Grand bien vous fasse sur France Inter, ce 22 novembre. Des témoignes d’auditeurs à retrouver ici :

Je vous contacte d‘Allemagne où je vis et j‘écoute et regarde depuis des années des débats et témoignages sur le harcèlement scolaire en France. Je constate que le seul sujet est toujours l’harcelé, la victime, avec des conseils nombreux pour l‘aider, le soutenir. Jamais, jamais on ne parle des harceleurs, des auteurs des faits ni tout simplement du fait qu‘ils sont généralement connus et qu‘il faut les nommer et les sanctionner. Répéter à la victime qu‘elle est victime et digne de compassion ne suffit pas ! Avertir publiquement, en classe, les harceleurs de ce qui les attend ne fait-il pas changer la peur de camp ? J‘entends encore à cette minute le conseil à l’harcelé de changer d‘école ! Je ne comprends pas.

J’écoute votre émission qui est très bien, comme toujours. Cependant, je regrette que les solutions proposées soient : aller dans des écoles privées hors contrat, ce qui n’est possible que pour les familles très aisées. Pourquoi ne pas demander des moyens beaucoup plus importants dans le public ? La possibilité d’avoir des classes à petit effectif, à tous niveaux ? J’ai par ailleurs entendu un intervenant dire  » le monde est devenu tellement violent » (approximativement). J’ai plus de 50 ans, le harcèlement existait déjà à mon époque, simplement on n’en parlait pas, c’était considéré comme normal. Et au vu de la littérature, la violence entre enfants n’est pas nouvelle. Ceci dit, c’est très bien de commencer à en parler et à chercher des solutions.

J’aime cette émission et je l’écoute très régulièrement.
Mais aujourd’hui, je la vis très mal parce qu’on entend – derrière les témoignages – que l’école publique ne fait rien, que ses personnels sont incompétents et n’agissent pas. Par conséquent, le privé serait la solution. Les enseignants du privé comme du public sont souvent démunis face à ce fléau. Et les uns ne font pas mieux que les autres.

Professeure en lycée, cela fait des années que je travaille avec mes élèves sur le harcèlement et les façons de lutter contre ; ils ont produit des affiches, des vidéos, etc.. Je n’ai longtemps trouvé des renseignements et des aides pédagogiques que sur des parutions étrangères notamment d’Europe du Nord. Ancienne collégienne harcelée, j’ai pu mettre des mots sur mon vécu en travaillant pour et avec mes élèves.
Vos intervenants évoquent souvent les déficits de l’enseignement public mais il a besoin de moyens, de psy et d’infirmiers scolaires ce public pour mener à bien cette lourde tâche. Le harcèlement est l’affaire de tous, parents et équipes.

Il est essentiel que les chefs d’établissement soient sensibilisés, formés afin de réagir de manière adaptée car trop souvent ils ferment les yeux ou pire ils s’en prennent aux enseignants qui les informent pour soi-disant  » ne pas faire de vague »… ou par peur, lâcheté ? Les former pourrait les aider.

J’écoute votre émission ce jour 22 novembre. Et à chaque témoignage je bouillonne encore plus… Et pour moi un point sensible à aborder. Il faut dénoncer le manque de compétences, d’humanité et de respect du corps enseignant et scolaire en général envers les enfants. Ça s’améliore, mais doucement… Leurs métiers n’est pas simple mais leurs responsabilités dans le calvaire des enfants harcelé est indéniable.
Merci, et merci pour votre travail.