Je ne comprends pas cet argument selon lequel un étudiant en médecine voit ses études payées et qu’il devrait « rendre l’argent ».
Tous les étudiants de toutes les disciplines voient leurs études payées !
D’autre part, sans externes et internes, plus d’hôpital. C’est du personnel bien exploité.
On peut discuter de la crise de la médecine sans acculer les jeunes futurs médecins qui sacrifient 10 ans de leur jeunesse pour le bien commun. Mauvais message envoyé…

Vous dites que pour former un médecin, cela représente un coût pour la société c’est vrai. Cependant toute formation publique, toutes les universités, représentent un coût pour la société, et pas des moindres… Certes nous passons 6 ans d’études jusqu’à l’internat à l’université et à l’hôpital, en formation.
Mais quatre ans d’internat (voire plus) où les internes font le plus souvent tourner en grande partie les services, assurent des gardes interminables, 24 h à la suite et encore il a fallu se battre pour arrêter les 36h consécutives…
A ce moment-là on peut dire que les médecins « remboursent » une partie de leur dette envers la société puisqu’ils sont sous-payés durant ces 4 années. N’oubliez pas qu’après une fois installés, les médecins ne sont plus des fonctionnaires. Ils n’en n’ont pas les avantages, pourquoi en avoir les inconvénients ?
Nous donnons énormément, tout ce que nous avons pendant ces années d’études, et même après, week-ends et jours de fête travaillés, violences des patients entre autres.
N’oubliez pas que c’est un métier. Et que ce n’est plus une vocation où tout le monde est corvéable à merci. Merci d’arrêter de nous charger encore et encore car nous en avons vraiment marre de tout ça.

Il y a des déserts médicaux parce qu’on manque de médecins. Et on manque de médecins parce qu’il n’en sort pas assez de la fac chaque année. C’est la loi de l’offre et de la demande. Il faut diplômer nettement plus de médecins qu’on ne le fait aujourd’hui. Ça ne coûterait pas grand-chose à la collectivité (plus d’étudiants en médecine, c’est tout). Et le marché (comme tous les marchés) se régulerait seul. Trop de médecins veulent préserver leur zone de confort au détriment des patients.

Les médecins se disent profession libérale, mais ils sont rétribués par la sécurité sociale, donc ce sont en quelque sorte des fonctionnaires. A ce titre, nous pouvons affecter dans les déserts médicaux ceux qui souhaiteront rester conventionnés, mais ceux qui souhaitent s’installer où ils veulent le pourront, et ils exerceront alors vraiment une profession libérale.

Je suis un peu étonnée que l’on fasse tout porter aux soignants. Il me semble que ce sont les politiques qui ont décidé qu’il fallait limiter le nombre de médecins afin de limiter les dépenses de santé. Un médecin « se forme » en plus de 10 ans, il aurait peut-être fallu ouvrir les vannes de la formation il y a 10 ans pour préparer les départs en retraite… il me semble que c’était prévisible. Par ailleurs, allez expliquer à un soignant à une période de sa vie où il peut avoir des enfants en bas âge ou autre qu’il doit aller s’installer là où il n’y a plus d’école et autre service public. Je le dis d’autant plus facilement que je suis soignante en milieu rural…

Enseignante je suis fonctionnaire, j’ai été mutée en région parisienne, mais je savais que c’était ainsi !
Ma fille, interne en médecine, n’a pas passé le concours d’internat pour être fonctionnaire.
50 à 60 h par semaine en stage aux urgences, des conditions d’études et de travail extrêmement difficiles.
Plus il y aura de contraintes pour ces jeunes, moins il y aura de candidats pour ces études et donc de médecins !!!!

Pourquoi ne pas proposer un revenu aux étudiants en médecine en échange d’un engagement à s’installer dans les zones en tension ? Cela aurait le mérite de relancer l’ascenseur social en même temps que ça réglerait le problème des déserts médicaux, car les études longues coûtent cher et les enfants de milieux populaires y renoncent.

Je suis fils et petit-fils de médecin mais n’ai pas épousé la vocation pour devenir chef d’entreprise et j’ai donc connu la médecine à la papa. Je comprends très bien que les jeunes médecins n’aient plus envie des conditions de vie de nos aïeux et j’ai l’impression qu’ils s’en sortent plutôt bien avec les regroupements médicaux. Je comprends aussi que compte-tenu de leurs années d’étude et de la complexité de leur profession leur revenus devraient augmenter. En revanche il me semble normal qu’ils aient des contraintes géographiques d’installation pour combler des déserts médicaux d’une part D’un point de vue sanitaire et d’autre part parce qu’ils sont fonctionnarisés de fait par le régime de sécurité sociale, c’est la contrepartie. L’argument déjà entendu par leur représentant syndical qu’en tant que chef d’entreprise ils prennent des risques et peuvent choisir de s’installer où ils pensent qu’ils peuvent réussir ne tient pas, quelconque chef d’entreprise pourrait vous expliquer ce que c’est que de prendre des risques et ne pas être conventionné.

Les médecins libéraux sont payés par la sécurité sociale donc de l’argent public. Il me semble que le paiement par de l’argent public devrait s’accompagner d’une obligation de service public.

Je suis médecin généraliste. J’en ai marre d’entendre toujours la même rengaine. J’ai 42 ans. Je suis installée depuis plus de dix ans (aussitôt après mes études).
C’est le métier que je voulais faire, la plupart de ma patientèle est satisfaite de mon travail, mes collègues également.
J’aimais mon travail et le sens que je pouvais lui donner
mais beaucoup d’éléments de code de déontologie et de l’éthique sont bafoués.
20000€/ an sur 10 ans ok, mais nous sommes sous-payés pendant l’internat avec des prises de décisions médicales importantes en tant que médecin. La garde d’interne était bien <200€ il y a 20 ans. J’estime ne rien devoir a l’Etat car ça a été donnant/donnant. Ce système est un véritable ascenseur social comme il en existe de moins en moins. Je trouve qu’il faut changer l’angle de vue car l’angle actuel est stigmatisant culpabilisant et ne redonnera pas de vocation… Mais franchement : les enjeux sont bien plus larges que ça. Merci à vous d’offrir une vision plus large.

L’installation des médecins généralistes sur le territoire nécessite également la présence de services de spécialités en proximité. Or, la question de la répartition des spécialistes est une question majeure : pourquoi ne pas poser l’impact du choix de l’examen classant national (ECN) sur la répartition nationale des spécialistes et de la réussite réelle de chaque faculté à « placer » ses étudiants lors des ECN (cad lors de mauvais résultats, les facultés accueillent des étudiants d’autres facultés qui repartent dans leur région d’origine… accroissant le problème des régions peu attractives).