Cécile Duflot, directrice d’Oxfam France était invitée, lundi 22 juin, dans les Matins de France Culture. S’exprimant sur la Convention citoyenne, l’ancienne députée de Paris (Europe Ecologie Les Verts) a indiqué: « Il est plus que temps de faire quelque chose quand on voit qu’aujourd’hui, il fait 38 degrés au Pôle et que c’est 30 degrés de plus que les normales saisonnières, la situation de la crise climatique c’est maintenant une question vitale pour l’humanité. ». Commentaire d’un fidèle de France Culture : « Il ne fait pas 38°C au pôle Nord, jamais cette température n’a été atteinte en ce lieu, il est plus probable qu’elle (NDLR : Cécile Duflot) n’ait pas vérifié qu’il s’agissait de la température exprimée en degrés Fahrenheit, qui était ce matin de 38, soit 3°C. Mais elle ne l’a pas précisé or nous n’utilisons jamais cette échelle en France pour parler des températures, de sorte que quiconque écoutait ce matin a entendu « 38°C ». En outre, Mme Duflot a ajouté que cette température était 30 degrés au-dessus des normales de saison, là elle fait une double erreur, car elle passe de la mesure en Fahrenheit à une mesure en Celsius, ce qui donne 30 en effet, mais entre deux échelles différentes. Il me semble qu’il serait utile de faire un errata, car cette assertion de « 38° » (C) au pôle Nord est absurde et très dommageable pour la crédibilité de ce qui est dit à l’antenne. »

Qu’en est-il précisément ?
Il s’avère que Mme Duflot s’est exprimée en degrés Celsius et non Fahrenheit et que son propos était juste, contrairement à ce qu’affirme l’auditeur.

Selon une dépêche de l’Agence France presse « L’Onu a indiqué, mardi 23 juin, être en train de vérifier des informations selon lesquelles un record de chaleur en Arctique de 38°C a été enregistré au cours du week-end en Sibérie.
Ce possible record a été relevé samedi dans la ville russe de Verkhoïansk, en proie à une vague de chaleur qui a également entraîné une recrudescence des incendies, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies.
Cette région de Sibérie Orientale est connue pour ses températures extrêmes, tant en hiver qu’en été, a expliqué une porte-parole de l’OMM, Clare Nullis, au cours d’un point de presse à Genève (Suisse).
« Les températures supérieures à 30°C en juillet n’y sont pas inhabituelles, mais il est évident que 38°C est exceptionnel », a-t-elle déclaré, jugeant « inquiétante » les images satellites de la région qui montraient « une masse rouge ».
Selon elle, le relevé de 38°C a été provisoirement accepté par l’OMM, mais le processus de vérification (conditions de mesure, exactitude du matériel…) prendra du temps.
D’après les services de métérologie russes (Rosguidromet), des températures supérieures à 31°C ont été enregistrées dans la station de Verkhoïansk depuis le 18 juin, avec un pic à 38°C le 20 juin. « C’est la température la plus élevée dans cette station depuis le début des mesures » à la fin du XIXe siècle, a assuré mardi Marina Makarova de Rosguidromet.
Selon la porte-parole de l’OMM, la hausse des températures observée dans l’Arctique est le signe d’un réchauffement climatique continu. « Le changement climatique ne fait pas de pause à cause du Covid », a-t-elle déclaré. « Nous constatons la poursuite des phénomènes météorologiques extrêmes ».
L’Arctique est l’une des régions du monde qui se réchauffe le plus rapidement, deux fois plus vite que la moyenne mondiale. La Sibérie, qui abrite une grande partie du permafrost terrestre, a récemment connu une chaleur exceptionnelle.
Les températures y sont montées en flèche le mois dernier, de 10°C au-dessus de la moyenne, contribuant à faire de mai 2020 le mois de mai le plus chaud jamais enregistré sur la planète, selon le service européen Copernicus sur le changement climatique.
Durant la dernière décennie, plusieurs vagues de chaleur ont été observées dans certaines parties de l’Arctique et à différentes périodes de l’année.
De nombreuses régions de Sibérie, après un hiver particulièrement doux et un printemps chaud et précoce, connaissent des records de chaleurs en juin, avec pour conséquence des incendies records par endroit, des inondations dans d’autres et l’explosion de populations d’insectes ravageurs. »

Emmanuelle Daviet
Médiatrice des antennes