- L’Interruption Volontaire de Grossesse dans la Constitution
- « Européennes : stop aux mots qui font mal ! » : l’édito politique de Yaël Goosz sur France Inter
- L’élection présidentielle américaine : le « Super Tuesday »
- La publicité IKEA
- Le pluralisme sur les antennes
- Langue française
L’inscription de l’IVG dans la Constitution française
L’inscription de l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) dans la Constitution française traduit un engagement fort en faveur des droits des femmes à prendre des décisions concernant leur propre santé et leur propre corps. On note dans les messages des auditeurs que l’avortement reste un sujet sensible pour de nombreuses personnes. Certains estiment que l’inscription de l’IVG dans la Constitution ne devrait pas être considérée comme une solution unique pour garantir l’accès à des services de santé sûrs et légaux. Des mesures complémentaires, telles que des politiques de santé publique adéquates, une éducation sexuelle et l’accès à des contraceptifs, sont également essentielles pour soutenir les droits des femmes écrivent des auditeurs :
“Je vous remercie pour vos émissions de qualité. J’écoute votre journal et je remarque que dans le sujet sur l’inscription de l’IVG dans la Constitution, vous mélangez droit et liberté. Même si ce moment est important, il faut distinguer droit et liberté. En effet, si aucun gynécologue ne veut pratiquer l’IVG, la liberté reste, mais le droit n’y est plus. Donc attention !”
“Bien sûr pour le droit à l’IVG pour toutes mais : pourquoi autant d’IVG en France (234 000 en 2022) ?? L’IVG pallie-t-il parfois le manque d’information et d’éducation sur la contraception auprès des jeunes ?”
Le traitement éditorial de cette actualité a suscité d’autres remarques à lire dans cette Lettre, avec une mention spéciale à France Inter pour sa matinale du 4 mars :
« Excellente idée que cette table ronde. Et bravo aux 4 élues d’avoir montré la capacité d’écoute intelligente et de tolérance féminine ! Et personnellement j’applaudis particulièrement celles qui ont insisté pour mettre en avant l’évolution commune plutôt que la victoire d’un parti : il me semble normal et même enrichissant que les individus puissent exprimer librement leur propre ressenti tant qu’ils essayent de comprendre celui des autres. Et on approchera d’autant plus les meilleures solutions qu’on maîtrisera les postures de compétition pour les remplacer par une écoute permettant de prendre en compte une majorité de perceptions différentes. Merci à vous pour cette belle pratique. »
« Européennes : stop aux mots qui font mal » l’édito politique de Yaël Goosz
Depuis plusieurs années, dans notre rubrique consacrée à la langue française, des auditeurs nous font part de leur mécontentement, voire de leur consternation, quant à l’utilisation inappropriée des termes « autiste » et “schizophrène” sur les antennes. À maintes reprises, ils ont souligné la manière dont ces termes, souvent employés de façon imprécise ou péjorative, véhiculent des stéréotypes et contribuent à la stigmatisation des personnes concernées.
C’est donc avec intérêt qu’ils ont écouté l’édito de Yaël Goosz consacré à cette question, mardi, dans la matinale de France Inter. Le journaliste mettait en lumière l’utilisation biaisée de ces termes dans le discours politique. Son propos a suscité de nombreuses réactions positives :
« Merci à Yaël Goosz pour son remarquable édito politique. Tout est juste au mot près. Depuis des années les associations de malades psychiques, les proches et le personnel médical se battent pour que ces maladies ne soient plus stigmatisées. Que ces personnes ne soient plus définies par leur maladie ou que les mot “schizophrénie”, “paranoïa” etc. ne soient plus employés à tort et à travers, c’est essentiel pour ceux qui souffrent tellement de ces mots stigmatisants et discriminatoires. Merci et encore bravo pour cet édito que je vais diffuser largement. »
Des auditeurs saluent une prise de conscience sur cette question sensible et apprécient particulièrement que cet éditorial ait été diffusé à une heure de grande écoute. Tous ont apprécié d’entendre le sujet traité avec humanité et sans préjugé, estimant que Yaël Goosz a contribué à sensibiliser le public et à promouvoir l’utilisation d’un langage plus responsable et respectueux.
Le temps d’antenne consacré aux partis politiques
Pour la troisième semaine consécutive, des auditeurs jugent excessive la couverture médiatique accordée au Rassemblement National (RN), notamment à ses personnalités telles que Jordan Bardella et Marine Le Pen, pour certains auditeurs on peut parler d’une véritable exaspération quant à la place prépondérante accordée au RN dans les journaux, estimant que cela contribue à la montée de l’influence du parti :
« Dans les journaux de Radio France : n’y a-t-il plus que ce parti d’opposition à pouvoir être autant cité ? Le seul enjeu des Européennes – cruciales dans le contexte international actuel – est-il à Radio France le score du RN, le seul débat possible celui entre le pouvoir actuel et le RN, se résume-t-il à « un match Attal –Bardella » pour reprendre cette expression paresseuse … ? Je ne dis pas que Radio France est partiale dans ses choix de traitement de l’information ou qu’elle suit l’air du temps. Mais je m’inquiète désormais de l’inégalité de traitement par le service public, du nombre de fois ou, dans des heures de grande écoute, le RN est cité, invité, fait l’objet de reportages, comparativement aux autres composantes du paysage politique. »
Des auditeurs soulignent que cette visibilité accrue contribue à la banalisation des idées du parti et à sa médiatisation, en vue des prochaines élections, au détriment d’autres formations politiques, notamment celles de gauche ou écologistes.
D’autres demandent une équité dans la couverture médiatique des différents partis politiques, soulignant que les médias publics ont le devoir de présenter une diversité d’opinions et de ne pas favoriser un parti particulier. Certains s’interrogent sur le calcul du temps d’antenne attribué aux personnalités politiques et appellent à une transparence à ce sujet.
Demain, dans le rendez-vous de la médiatrice sur Franceinfo, nous verrons avec Erik Kervellec, secrétaire général de l’information de Radio France, les règles entourant le temps de parole des politiques en dehors des périodes de campagne électorale, ainsi que celles à respecter lors des élections européennes. Qui est responsable de l’établissement de ces règles concernant le temps de parole ? S’appliquent-elles de manière égale à tous les acteurs médiatiques, ou y a-t-il des exceptions ou des spécificités ? Réponses demain à 13h20 et 16h20 sur Franceinfo.
L’élection présidentielle américaine
Nous ne sommes qu’au mois de mars et déjà des auditeurs évoquent dans leurs messages la surmédiatisation de la campagne présidentielle américaine, au détriment d’autres sujets d’actualité. Ils expriment leur désir d’entendre une plus grande variété de reportages ou d’émissions qui reflètent les intérêts et les préoccupations des auditeurs français, tels que les enjeux européens :
« Vos émissions sont toujours aussi intéressantes. La campagne des Etats-Unis est souvent à l’honneur on peut le comprendre.
Cependant, quand organiserez-vous des débats d’une même ampleur, permettant en vous écoutant de mieux comprendre le fonctionnement des 27, les enjeux, de façon aussi complète et fréquente que vous le faites pour cette campagne des Etats Unis ?
Je trouve que la campagne des Européennes et plus généralement la communauté européenne n’est pas traitée à sa juste valeur, que c’est votre rôle de parler de la communauté européenne ce que vous faites peu. »
Dans les messages concernant l’élection américaine, des auditeurs regrettent que des candidatures soient moins médiatisées, comme celle de Robert Kennedy Junior.
Certains auditeurs s’interrogent également sur la manière dont des concepts sont abordés, notamment l’utilisation du slogan « America First » et ses connotations historiques. Ils appellent les journalistes à contextualiser davantage ces termes pour éclairer le public sur leur signification et leur impact politique.
La table ronde sur le “Super Tuesday”, proposée mardi dans la matinale de France Inter, a fait l’objet de commentaires et a été jugée déséquilibrée par des auditeurs : un partisan de Donald Trump était présent aux côtés d’autres invités, certains ont estimé que cette présence a introduit un biais dans le débat, en donnant une tribune à la propagande trumpiste et en nuisant à l’objectivité de l’analyse politique. Ils soulignent l’importance de maintenir une distinction claire entre débats politiques et analyses objectives, afin d’enrichir le débat public.
Enfin, au-delà de ces choix strictement éditoriaux, des auditeurs s’interrogent sur le système politique américain, avec le choix entre deux candidats tels que Joe Biden et Donald Trump, qu’ils considèrent comme étant peu représentatifs des aspirations du peuple américain.
Une campagne de publicité
La diffusion de publicités pour IKEA suscite de réelles crispations auprès des auditeurs de France Inter. Ceux qui ont vu le documentaire critique d’Arte, consacré à la firme suédoise spécialisée dans l’ameublement, sont les plus virulents. Ils soulignent la contradiction entre les émissions de France Inter qui abordent régulièrement les enjeux environnementaux, et la promotion d’une entreprise dont les pratiques sont blâmées dans le domaine de l’exploitation forestière :
« France Inter serait bien avisée de donner de la cohérence à ses propos. En effet, ouvrir son espace publicitaire à IKEA et consacrer une partie de l’émission « La Terre au Carré » du 23 février à cette même enseigne écocide dans le très bon documentaire d’Arte est pour le moins contradictoire. Radio France a certes besoin de fonds mais doit éviter de se faire l’annonceur d’entreprises qui produisent de la mauvaise qualité en saccageant la biodiversité. »
Des auditeurs appellent à une sélection plus rigoureuse des annonceurs pour éviter de soutenir des entreprises aux pratiques controversées.
Emmanuelle Daviet
Médiatrice des antennes de Radio France