Chaque semaine depuis le début de la crise sanitaire, les auditeurs sont très nombreux à nous écrire pour suggérer des thèmes de reportages. Leurs courriels sont relayés aux rédactions qui parfois s’en inspirent ou bien qui ont déjà traité le sujet. Voici une sélection de messages d’auditeurs avec en lien les reportages réalisés par les antennes.

Les grandes entreprises mobilisées dans la production de masques et de matériels sanitaires

Il est urgent de réagir en mobilisant la population et toutes les forces vives pour exiger du gouvernement la réquisition de toute l’Industrie Française pour la fabrication des moyens de protections et du matériel dont tous les acteurs de santé et toute la population Française ainsi que nos voisins ont besoin pour le salut de nos sociétés. La nation n’est-elle pas suffisamment en danger pour ne pas être disposés et capables de fabriquer de tels produits, alors que déjà armés jusqu’aux dents, nous fabriquerions encore des chars, des armes et des bombes pour toute autre guerre classique ? Ne sachant comment procéder, je m’adresse à vous, médias, qui seuls avez la capacité et le pouvoir de relayer au plus grand nombre de nos concitoyens un appel dans ce sens. Je ne suis rattaché à aucun parti politique, et pourtant j’aurais préféré que l’initiative fut venu de l’un d’eux. Quel qu’il soit. Mais la gravité de la situation à l’échelle du monde me conduit à me remuer et à vouloir remuer ce monde pour tenter d’endiguer ce fléau dont les populations en paieront un lourd tribut. J’espère de tout cœur que vous ne me classerez pas parmi les farfelus ! Sincère solidarité.

Je trouverais intéressant que vous vous penchiez sur les entreprises qui réorganisent leur ligne de production et leur ligne de fabrication de prototype. Par exemple Renault avec d’autres entreprises françaises qui s’organisent pour assembler des respirateurs artificiels. C’est un très bel acte de résistance active et de citoyenneté. Je vous remercie de vous pencher sur ce sujet qui peut donner de l’espoir dans notre économie et notre société française.

Retrouvez le reportage d’Isabelle Raymond dans le Journal de 7h30 sur France Inter lundi 30 mars.

Lire l’enquête de Benoît Collombat sur le site de franceinfo : alors que la France manque cruellement de masques face à l’épidémie de coronavirus, une entreprise française, installée en Bretagne, qui pouvait en fabriquer jusqu’à 200 millions par an, a fermé en 2018 après avoir été rachetée par un groupe américain. Qui est responsable de ce fiasco ? La cellule investigation de Radio France a enquêté.

Le rôle des cliniques privées

Dans cette crise difficile, il est incompréhensible de ne pas avoir d’infos sur le rôle des cliniques privées. Difficile de comprendre pourquoi on transporte des malades de régions en régions en laissant des lits vides dans ces cliniques… 

On parle partout du fait que les hôpitaux sont submergés, qu’en est-il des cliniques privées ? Je lis ici ou là qu’elles ne sont pas concernées, est-ce vrai ? Si elles ne le sont pas, peuvent-elles être réquisitionnées pour aider ?  

Consulter l’article de Géraldine Houdoyer de France Bleu sur « les hôpitaux privés [qui] montent en puissance pour accueillir les patients touchés »

Mise à disposition des hôpitaux du matériel vétérinaire

Je suis vétérinaire : à ce titre, j’ai reçu un message de l’Ordre vétérinaire concernant le recensement de mon matériel d’anesthésie (concentrateur d’O2, respirateur) afin de le mettre à disposition des hôpitaux, suite à la demande du ministère de la santé. Parallèlement, j’entends aux informations que les respirateurs manquent, et que le président a la volonté d’augmenter significativement la production pour pallier au manque d’ici mi-mai. Les vétérinaires commandent leur matériel, consommables, médicaments, aliments… à des centrales d’achats. Les principales sont Centravet, Alcyon, Hippocampe, Coveto… Par curiosité, j’ai demandé à mon délégué matériel Centravet la fiche technique et la disponibilité du respirateur au catalogue : il est disponible et livrable demain. Je n’ai pas les compétences pour juger de sa compatibilité avec les humains, mais c’est le même que ceux qui ont été récupérés via le recensement. ? Comment se fait-il que ce type de matériel n’ait pas été déjà acquis par les hôpitaux auprès des centrales en ces temps de pénurie ? Je tiens à votre disposition les mails de l’ordre concernant le recensement, le mail de mon délégué matériel, la fiche technique de l’appareil. Vous pouvez interroger les délégués matériels des différentes centrales pour vérifier s’ils en ont en stock. Deuxième interrogation : une amie médecin à côté de Metz a mis plus de 2 semaines à obtenir de l’alcool pour fabriquer de la solution hydro-alcoolique : pendant ce même temps, son vétérinaire en avait disponible immédiatement auprès de sa centrale. Il existe des casaques jetables pour les vêlages au catalogue, qui pourrait fort bien remplacer les… sacs poubelles qu’utilisent certains soignants en guise de blouse par manque de matériel ? J’avais lu que l’état avait refusé la proposition de laboratoires vétérinaires pour l’élaboration de tests, je peux comprendre les arguments « normes animales pas humaines ». En revanche mon amie médecin toujours m’indique qu’elle connait une personne de l’INSERM qui là aussi a été déboutée : elle m’évoque une histoire de contrat d’exclusivité avec le laboratoire Cerba qui serait seul actuellement à réaliser les tests.
Je ne sais pas du tout si ces informations sont fiables ou pas, j’ai confiance en mon amie mais ça me paraît tellement énorme de préférer payer 3,6 milliards de salariés en chômage technique + je ne sais combien d’arrêt maladie « garde d’enfant » que de payer des pénalités de rupture de contrat d’exclusivité pour pouvoir augmenter significativement la capacité à faire des tests qu’il faut probablement être journaliste d’investigation pour démêler le vrai du faux !

À lire :

Les enfants en foyers d’accueil

Depuis le début du confinement vous évoquez régulièrement dans le cadre de vos émissions l’accompagnement des enfants au sein de leurs familles. Peu de choses sont dites ou d’émissions consacrées sur les enfants confinés au sein des foyers éducatifs loin de leur famille ni de la charge de travail des éducateurs et du personnel qui, en sous-effectif ne ménagent pas leur peine pour accompagner au quotidien ces enfants fragiles obligés de vivre confinés parfois en grand nombre dans des structures avec des espaces extérieurs parfois réduits surtout en régions parisienne ou dans les grandes villes. Merci à vous de faire remonter cette information et d’aller à leur rencontre pour qu’ils ne se sentent pas oublier. Ils accomplissent en ce moment un travail remarquable et pour certains n’ont pas eu beaucoup de jours de repos depuis le début du confinement.

Retrouvez le reportage d’Audrey Dumain sur France Inter le 21 mars : le quotidien compliqué des enfants placés et confinés en foyers d’accueil.

La situation dans les hôpitaux psychiatriques

Je ne crois pas qu’on ait parlé du confinement dans le confinement des personnels et des patients des psychiatriques : comment le vivent-ils ? Peut-être certains des patients bénéficient-ils de régimes de semi-liberté, de sorties : s’ils en sont privés, quel est l’impact psychologique sur leurs états  mentaux ? Ont-ils une vision particulière de ce confinement général de tout le monde? Quels sont leurs sentiments ? Les patients font-ils partie de notre société : n’ont-ils pas droit à la parole eux-aussi ? 

À réécouter le Grand rendez-vous de France Inter du mercredi 1er avril : Justine Michon, médecin généraliste et médecin du sport à l’Hôtel-Dieu à Paris, a évoqué la situation des malades psychiatriques.

À lire aussi : Coronavirus : «n’oubliez pas la psychiatrie !» l’appel des médecins et du personnel de l’hôpital de Novillars sur le site de France Bleu.

Les démarches liées au chômage partiel et l’impact économique du coronavirus sur les entreprises

Je n’ai pas encore entendu parler du problème de la déclaration de chômage partiel. Je ne suis qu’une petite présidente d’une association de natation et avec la piscine fermée par arrêté préfectoral le 13 mars au soir, j’ai dû mettre 9 salariés travaillant en partiel au sein de l’association en chômage partiel. J’au fait la déclaration, j’ai mes codes, j’ai mon habilitation et depuis je ne peux rien faire car, en me connectant, je n’ai pas d’établissement enregistré donc je reste sur la première page… J’ai envoyé deux mails sans réponse bien entendu. Il y a un numéro de téléphone dédié toujours occupé. Ce soir 30 mars après 25 appels j’ai pu avoir un autre message disant que je devais patienter et qu’ils allaient prendre ma demande. J’ai attendu 25 minutes et j’ai raccroché. Je sais qu’il y a plus de demandes que prévues mais là cela fait dix jours donc il pourrait tout de même mettre en place une aide réelle. Je pense à tous les petits artisans comme moi qui doivent être tout désorientés. Je précise que je suis une simple bénévole !

Concernant l’impact économique présent et à venir désastreux pour les les travailleurs indépendants, fleuron du néo-libéralisme, je ne me souviens ni avoir entendu les politiciens, ni les rédactions avoir concrètement informé sur les conséquences et les mécanismes de soutien financiers nécessaires pour passer le cap de la pandémie.

Toutes les informations liées au chômage partiel et aux démarches à réaliser expliquées par Sébastien Leugénie dans le Journal de 7h30 sur France lundi 30 mars : tous les travailleurs indépendants pourront bénéficier d’une aide complémentaire allant jusqu’à 2 000 euros en cas de chômage partiel dû au coronavirus.

Le chômage partiel et son fonctionnement en détail dans cet article sur le site de France Bleu.

Les contrôles dans les aéroports

Je suis rentré ce weekend de Chine ou la situation commence à se rétablir doucement. J’ai été choqué d’arriver à l’aéroport CDG et de ne voir aucun contrôle (température, désinfection..) de voir un nombre très important de SDF qui viennent se réfugier dans l’aéroport qui est ouvert aux 4 vents et constater qu’aucun des employés de l’aéroport ne portait de masques. Le contraste des mesures prisent entre ces deux pays est telle qu’il est difficile pour moi de croire qu’il s’agit de la même maladie. 

Depuis le rapatriement des ressortissants français venant de l’étranger, des centaines de personnes débarquent à Roissy sans aucun contrôle ou test. Ceci dure depuis plus de deux semaines maintenant. C’est totalement irresponsable de la part des pouvoirs publics, et l’on peut s’interroger sur l’incompétence (pour X raisons) de ce gouvernement. Au-delà de la polémique inévitable (et l’on espère qu’il y aura enquête), il faut que cette situation cesse.

Nombre de morts dans les EHPAD

Pourquoi le nombre de décès dans les EHPAD n’est pas connu plus rapidement ? En temps normal, les EHPAD ne sont pas tenus de déclarer les décès aux ARS. Ce qui semble déjà une ineptie, au regard des autres établissements de soins ou sociaux, comme par exemple les ESAT. La difficulté à réunir cette information en temps de crise n’est-elle pas symptomatique d’un problème de lien, de communication entre les EHPAD et les ARS ? et plus généralement d’un manque de considération de notre personnel soignant qui s’occupent de nos anciens ?

Réécoutez le reportage de Guillaume Chhum dans le Grand Est dans le Journal de 7h de France Inter jeudi 2 avril.

Les premiers chiffres des morts dans les EHPAD ont été donnés dans le Journal de 8h de France Inter vendredi 3 avril.

Les imprimantes 3D

Je me présente, Thomas, plus connu sous le pseudonyme « Worldsupercars ». Je suis Youtuber automobile, et j’ai été contacté cette semaine par mon ancien directeur de thèse (j’ai fait des études de biologie), qui souhaitait me faire part d’un projet concret de solidarité à nos soignants des hôpitaux, qui combattent quotidiennement le coronavirus. Une initiative de deux médecins chercheurs parisiens (le Dr Pierre-Louis Tharaux, MD PhD INSERM, et le Dr Philippe Attal) pour réaliser des visières de protections à destination des soignants combattant le coronavirus dans les hôpitaux est en cours. Le projet consiste à réaliser facilement grâce à l’impression 3D (de plus en plus répandue de nos jours), des visières de protection permettant une protection totale du visage des soignants. Le but de cette vidéo était de mettre à profit ma notoriété ainsi que ma communauté pour partager ce projet avec des personnes ou entreprises susceptibles d’y contribuer, ou bien d’y contribuer directement, et ainsi permettre l’acheminement rapide de visières de protection pour les soignants des hôpitaux. Voici le lien de la vidéo postée sur sa chaîne aujourd’hui : https://youtu.be/If2KaLdw0xY Nous souhaitons partager avec la plus grande amplitude cette initiative de solidarité avec nos soignants.

Retrouvez différents reportages autour de cette initiative :

Les professionnels mobilisés

Les travailleurs sociaux

Tous les soirs ont lieu les applaudissements de 20h pour le personnel soignant qui fait un travail essentiel. Mais n’oublie-t-on pas les travailleurs sociaux, les caissiers et « metteurs en rayon » des supermarchés (qui n’ont déjà pas un métier très valorisé socialement), les livreurs, les postiers, les pompiers et même les policiers qui prennent eux aussi des risques pour permettre à tous de pouvoir manger (et choisir notre nourriture), de recevoir nos commandes faites en période de confinement, d’intervenir à domicile en urgence sociale ou sanitaire, d’inciter au respect du confinement et de rassurer la population de ce respect ?

Les pharmacien.ne.s

Terrible à quel point j’ai l’impression d’être transparente ! Je suis pharmacienne, et présente pour tout le monde 7 jours sur 7. Ma pharmacie est ouverte tous les jours, et on reçoit des malades, des gens qui ont juste besoin d’un contact humain, d’une parole de réconfort, de se faire livrer des médicaments. On travaille la boule au ventre à l’idée d’être contaminé car on a à la maison des maris, des femmes, des enfants qui eux restent confinés. Et pourtant personne pense à nous adresser un remerciement !  
C’est fou !

Les pompiers

Comment se fait-il que les sapeurs-pompiers ne soient pas (ou très, trop rarement) cités dans vos informations et chroniques ??? Je suis sapeur-pompier professionnel retraité et mon fils a pris la relève depuis 15 ans. Je peux donc prétendre connaître les conditions de travail de ce métier ! Les médias que vous êtes ne peuvent pas ignorer qu’en matière de délai d’intervention, les pompiers ont des consignes très strictes ? Chaque seconde compte ! Les médias que vous êtes ne peuvent pas ignorer qu’en matière de sécurité (Covid-19), les protections (indispensables) sont rares et longues à mettre en place… (Masque, gants, chasuble, etc ..) Les médias que vous êtes peuvent imaginer qu’il soit très compliqué d’assurer la sécurité sanitaire indispensable au (Covid-19) dans ces conditions et en assurant les délais… Les médias que vous êtes ne peuvent pas ignorer que d’autres intervention (vitales) et non liées au Covid-19 se déroulent chaque jour ! Plusieurs décès par jour… Les médias que vous êtes ne peuvent pas ignorer qu’il y a environ 200 interventions (classiques) par jour dans une grande ville comme la mienne ! J’engage par la présente, les médias que vous êtes à évoquer le travail, le courage, le sacrifice de ces soldats du feu, des accidents et maintenant du Covid-19 comme il se doit ! Bien évidemment il ne s’agit pas ici de compétition ni de jalousie au regard des soignants exerçant en salle… que je salue au passage (j’ai également plusieurs membres de ma famille qui œuvrent ainsi). Je pense qu’il ne s’agit que d’un simple oubli de la part de services de France-Info. Je vous serai donc très reconnaissant, au nom de mes collègues, de remettre vos listes d’encouragement à jour et de rendre à César ce qui lui appartient. Je vous serai donc très reconnaissant d’évoquer plus souvent les pompiers qui travaillent toujours dans l’ombre ! Ils auraient plaisir à se voir revaloriser et particulièrement en ces moments difficiles !

Réécouter le reportage de Jérôme Val avec des pompiers à Saint-Denis, mobilisés dans le cadre de l’opération « Résilience » activée par le président de la République, dans le Journal de 8h sur France Inter vendredi 3 avril.

Les conducteurs de bus

Je me permets de vous écrire car avec le coronavirus, les chaînes d’infos ainsi que la vôtre n’arrêtent pas de féliciter et de souligner le courage de certains corps de métiers. En effet les soignants, les gendarmes, la police sont sur les terrains et mettent leurs santés en jeu. Cependant il y a un métier qui visiblement n’est pas reconnu, et, pourtant, les mployés de ce métier sont aussi soumis à la population et donc prennent de gros risques : ce sont les CONDUCTEURS DE BUS ! Ce serait intelligent et reconnaissant qu’on s’intéresse aussi à eux pendant cette période difficile.