Les auditeurs ont été nombreux à témoigner à la suite de l’émission d’Ali Rebeihi dans Grand Bien vous fasse
Questions sur l’accompagnement en fin de vie de nos proches, les étapes du deuil en cette période de confinement

A lire aussi l’enquête d’Hélène Chevallier de France Inter :
Nombre de morts, mesures de confinement : le coronavirus dans les Ehpad en 6 questions

J’entends l’émission « Grand bien vous fasse » sur les EHPAD ce matin. Bravo. Je ne vais pas refaire l’argumentaire moins bien que vos intervenants. Dans le Vaucluse l’ARS a décidé d’assimiler les foyers autonomie (foyers de personnes âgées autonomes) aux mesures drastiques de confinement. Aucune sortie de la chambre, aucune visite (sauf infirmière s’il y avait des soins organisées avant) , aucune sortie . Bien entendu nous comprenons qu’il faille protéger les personnes âgées et éviter la contamination de l’établissement. Cependant en foyer il y a peu de personnel, et cette décision prive les résidents de tout contact humain. Aucune aide à l’internet et Skype, plateau repas déposé devant la porte. Ma mère de 90 ans qui était autonome et avait besoin de faire sa ballade et discuter est cloitrée dans sa chambre à APT sans contact. Elle perd la tête et nous la trouvons très mal au téléphone, aucune mesure d’accompagnement n’est organisée, alors qu’il y a des solutions. Il n’y a pas de jardin. A se demander si ce n’est pas pire que dans les EHPAD où a minima nos anciens ont des soins et quelques paroles. Parlez s’il vous plait aussi de ces établissements et de la nécessité d’humanité. Faut-il choisir entre COVID et mort lente de dépression et de désespoir ?

Je voudrais apporter mon témoignage, en lien avec votre émission de ce jour, sur la détresse des personnes âgées en EHPAD, suite à leur confinement.
Ma maman, âgée de 86 ans, est en EHPAD depuis octobre 2017. Elle a été testée positive au Covid.19 et a été transférée dans un service uniquement dédié aux résidents atteints du virus. Elle s’est donc retrouvée subitement confinée dans une chambre anonyme, sans ses repères (photos familiales, fleurs, meubles…) et avec une équipe soignante inconnue, bien que, je le précise, entièrement dévouée aux patients. En seulement 3 semaines d’isolement, ma maman qui est une personne dynamique, avec un fort caractère, a été totalement désemparée, perdue, démoralisée. Elle est devenue confuse, perdant la notion du temps, des choses… Mais surtout elle souffre de cet isolement, de ce confinement dans une chambre de 15m2, de ne pas pouvoir sortir, se promener mais le plus grave pour elle est de ne plus nous voir, nous ses enfants, ses petits enfants, ses amis. Je comprends que l’on veuille les protéger vu leur âge et leur fragilité, mais est-ce que le remède ne sera pas pire que le mal ? Je me demande dans quel état je vais retrouver ma maman, je souffre aussi de ne pas pouvoir être auprès d’elle dans ces moments difficiles, de n’avoir pas pu l’accompagner dans ces épreuves. C’est très dur pour nous deux ainsi que ma famille, de ne pas pouvoir la voir, lui faire des bisous, la gâter et adoucir sa fin de vie. C’est une terrible épreuve pour tous.

Je m’énerve toujours quand j’entends parler des ehpad.
1 – les ehpad sont des lieues de fin de vie, il est donc normal que l’on y meurt.
2 – vous parlez des personnes âgées comme si elles ne vous entendaient pas. Vous avez tort ma mère qui est en ehpad écoute la radio, regarde la télévision. Je crois qu’elle va finir par tout couper et se retrouver encore plus seule, tant le discours est anxiogène, d’autant que lorsque vous êtes au micro je n’entends pas la connection avec elle. Vous parlez aux enfants et descendants comme si les résidents d’ehpad étaient tous alzheimer ou irresponsables.
Ces critiques ne s’adressent pas à vous particulièrement mais à tous ceux qui abordent le sujet.

Je travaille en tant qu’aide-soignante en EHPAD en Unité Protégée
Nous fournissons toute l’énergie positive possible aux résidents ce qui puise chez nous beaucoup de nos ressources pour faire en sorte de maintenir une vie quotidienne paisible.
Les familles manquent aux résidents , nous nous devons de leur offrir toute notre tendresse. Il y a donc des hauts et des bas.
Avec toute notre considération pour les familles et les proches des résidents.

L’hôpital, comme les EHPAD, alertent depuis des années sur l’incapacité douloureuse pour les soignants de s’occuper des malades au plan humain et de leurs familles, pour des questions financières, des effectifs insuffisants et au nom d’une « économie maîtrisée » des besoins: la prise en compte est réduite à des questions « pragmatiques ». L’accompagnement des familles est au-delà des priorités de ces espaces de soins car ils sont DÉJÀ privés de cette possibilité. Et la violence de ce que nous vivons en ce moment entraîne des comportements d’autant plus forts que chacun se sent en état de faiblesse, de proximité de la mort justement, sentiment renforcé par nos vies « confinées » dans nos espaces de vie, comme des cercueils potentiels.
Je trouve que les propos du psychiatre dénonçant l’inhumanité de la situation à l’hôpital sont scandaleux dans sa position: l’hôpital FAIT CE QU’IL PEUT et ce médecin n’a pas jugé qu’il était soumis aux mêmes règles, tout en professant que chacun doit s’inventer des règles pour les supporter. Il a pu rester 48h vers sa mère en abusant de son « état privilégié de médecin » pour des raisons personnelles et vient le raconter à la radio? Le seul aspect positif pour la suite de sa carrière est qu’il aura peut-être progressé dans sa réflexion pour accompagner des gens qui souffrent encore de leur deuil…
Et je me suis sentie confortée dans cette appréciation avec le « changement  » du cours de cette conversation… Bravo à Ali Rebeihi pour sa mansuétude et les deux invités pour leur « réactivité »!

Un être humain n’est pas « rentable » pendant de longues périodes de la vie et les soins qu’on lui apporte sont sans cesse « interrogés » dans notre monde. N’est-ce pas là le problème?

Mille mercis, à vous, équipe de « Grand bien vous fasse » (quel joli nom, décidément!)
Et surtout merci pour votre VOIX, qui, la première, participe à ce « bien ».
Votre bienveillance m’est nécessaire pendant la matinée
Belle journée!

Un peu mal à l’aise à l’écoute de l’émission de ce matin ,notamment lorsqu’a été évoquée la douceur apportée par la présence d’un être aimant auprès du défunt.Je crains que cette intervention ne soit ressentie comme un coup de poignard par ceux à qui les portes de l’hepad qui prenait soin de leur parent n’ont pas été ouvertes. Suzanne des Pyrénées Atlantiques

Mon père est âgé de 94 ans et se trouve dans une maison de retraite. Les médecins ont suspecté une contagion au virus et l’ont placé dans une unité spécifique covid 19 mais il n’a pas été testé alors que d’autres résidents l’ont été. Au cas où il serait covid négatif, ne risque t’il pas d’être contaminé au contact des autres personnes de cette unité regroupées dans une même salle?
Deuxième question, pourquoi certains résidents sont testés et pas d’autres ?

Le membre de la famille est un soignant de premier ordre. Il faut donc le considérer comme tel et lui faciliter le travail thérapeutique. En interdisant son intervention, on met en danger la personne malade ou veille. Les pouvoirs se scandalisent des mauvais traitements à nos vieux dans les EPHAD et là ils encouragent les mauvais traitement en privant les vieux de traitement de base : l’affection. On marche sur la tête.

Voici les instructions reçues pour les décès en Ehpad. Dans une volonté de sécuriser chacun, les visites sont, sauf cas exceptionnels (cf. infra), interdites, et ce jusqu’à nouvel ordre. Dans certaines conditions exceptionnelles, soit notamment la fin de vie, la détresse psychologique, il est laissé au libre choix et au bon sens de la direction de l’établissement la décision d’autoriser ou pas les visites. Le cas échéant, la direction organise et encadre les modalités de visite des proches auprès du résident. En ce sens, les mesures barrières doivent être scrupuleusement mises en œuvre. Les visites doivent être organisées (ex : sur prise de rendez-vous) et accompagnées. Afin de maintenir un contact entre les résidents et leurs proches, nous vous invitons à mobiliser des moyens tels que le contact téléphonique, l’appel en visioconférence. Afin de veiller à la sécurité de chacun, il est attendu que vous communiquiez aux familles la suspicion ou le diagnostic du Covid-19 chez leur proche résidant dans votre structure.

Que les intervenants scientifiques, médicaux demandent au Gouvernement d’assouplir les règles de confinement dans les Ephad. Au moins de laisser nos parents libres dans l’établissement – leur chambre est devenue une prison. je vois chaque jour ma maman décliner psychologiquement.

Madame, Monsieur,
bien que grand fan de france inter et de la bienveillance apportée chaque matin par Grand Bien Vous Fasse, je boue depuis l’intervention de M. Serge Hefez.
En preambule je compatis à la perte evoquée par M. Hefez.
Cependant pour résumer en 2 points simples:
-M. Hefez nous explique grâce à son statut il pu contourner les mesure de protection des EPHAD pour accompagner sa mère dans ses derniers instants. A un moment ou une partie de la France souffre du confinement et qu’une autre vit un confinement de luxe, mettre en avant la France des Élites privilégiés est décevant de la part de France inter.
-Puisque M. Hefez est docteur, je suis choqué qu’il puisse défendre l’idée de mobiliser matériel et personnel en plein moment de pic épidémique pour visiteles EPAHD. Et donc également son raisonnement serait à appliquer au patients également en réanimation. Bref un raisonnement intenable et donc stérile.

Je suis un peu déçu que France inter ne propose pas un débat contradicoire à cette approche. Fidèlement.

Fort heureusement le deuil ne se fait pas juste au moment du décès d’une personne sinon nombre de personnes seraient aujourd’hui très mal. Le deuil c’est un processus même si nous avons pu assister aux obsèques, dire au revoir à celui qui nous était cher, le deuil peut ne pas se faire.
LE travail de deuil peut prendre différentes formes et s’appuyer sur différentes personnes dont des vivants.

Je veux témoigner du décès de mon père
Nous n’avons pas pu le voir avant son deces la semaine dernière
Toutefois le personnel à organisé deux actions une vidéo conférence via une tablette lorsqu’il était encore conscient puis une lecture de textes que nous avons transmis par mail aux soignants juste avant son décès.

Vu le nombre de cas dans certains Ehpad, d’un certain groupe notamment, les gestes de protection n’ont pas été enseignés au personnel. Il faut donc faire très attention aux visites dans ces établissements.

Il est parfois difficile de vivre un deuil comme on le veut ou comme on le ressent car les rituels que notre société nous imposent, sont lourds. J’ai vécu un deuil assez jeune et je ne comprenais pas ce que mes aines m’imposaient. Choix du cercueil, de son capitonnage des détails sur les faire part …. et surtout l’attitude à tenir lors de la cérémonie religieuse. Le regard des autres n est pas toujours bienveillant. Même si l’enterrement comme nous le pratiquons dans nos traditions chrétiennes fait parti du processus d’acceptation du deuil et permet d avancer étape par étape mais ce cérémonial me fait penser à une mauvaise pièce de théâtre ou chacun a son rôle pas toujours bien jour ou sincère. Je prône la liberté de vivre le deuil comme on le souhaite. bien à vous .

Je viens d’écouter votre conversation. Et contrairement à l’un de vos invités qui déplorait le fait qu’il n’y avait plus, en ce moment, de préparation des corps avant l’enterrement, moi, je m’en réjouis. Tous les produits utilisés pour faire croire que la personne morte est plus belle que vivante sont des produits polluants, issus de l’industrie chimique, et polluants les sols.
Pourquoi ne pas voir la personne morte telle qu’elle est : morte, grise, tordue. Est-ce que ce n’est pas d’ailleurs une manière de faire le deuil que de ne pas se mentir par rapport à cette mort.

De plus, je suis en colère devant les enterrements en France, dans des cercueils en chêne vernis ( par exemple) qu’on enterre à -4 m sous terre.
Certes, avec tous les produits d’embaumement, on ne serait pas vraiment nourriture aux petites bêtes. Mais là, à – 4 mètres sous terre, comment pouvons nous nourrir la terre ? Sachant qu’on ne peut être nourriture à la terre et compostable qu’à quelques cm sous terre (voire posé sur la Terre) . Comment pouvons nous devenir arbre, fleur, champignon, herbe et rentrer dans le cycle naturel ?
Mort.e.s. Les humain.e.s le sont bel et bien.
Mort.e.s à l’image de leur vie : leur appartenance à la Terre-nature bien à l’écart.

En Belgique, une expérience d’humusation (les personnes mortes sont compostées) est en cours. Je site : https://urldefense.com/v3/https://www.humusation.org/;!!B6IQPYr2rLEU!B5VIQ5i13Z3e2mACQgoGXdFqBiXRwyx9qni8pFV2s5rpSDgEjaF0fwrFSUTRogkdppE$

L’HUMUSATION : « donner la vie après sa mort en régénérant la terre”
Lorsque nous mourons, nous n’avons généralement, que deux options pour notre corps: l’enterrement et l’incinération.
Or, l’une et l’autre sont très polluantes et cassent, irrémédiablement, le cercle vertueux de la Vie sur terre
Mais il existe une troisième solution, que nous appelons l’Humusation:
il s’agit d’un processus contrôlé de transformation des corps par les humuseurs (micro-organismes présents uniquement dans les premiers cm du sol) dans un compost composé de broyats de bois d’élagage, qui transforme, en 12 mois, les dépouilles mortelles en Humus sain et fertile.
La transformation se fera hors sol, le corps étant déposé dans un compost et recouvert d’une couche de matières végétales broyées que les Humusateurs ajusteront pour en faire une sorte de « monument vivant ».
En une année, l’humusation du défunt, réalisée sur un terrain réservé et sécurisé qui aura pour nom “Jardin-Forêt de la Métamorphose”, produira +/- 1,5 m³ de « super-compost ».

Pourquoi choisir l’Humusation?
L’Humusation, contrairement à l’enterrement ne nécessite:
pas de cercueil
pas de frais de concession dans un cimetière pendant 5, 10, ou 25 ans
pas de frais de pierre tombale, ni de caveau
pas de frais d’embaumement, ni l’ajout de produits chimiques nocifs
pas de charge d’entretien régulier de la tombe pour les proches
et ne provoque pas de pollution des nappes phréatiques par la cadavérine, la putrescine, les résidus de médicaments, les pesticides, les perturbateurs endocriniens,….

L’Humusation, contrairement à l’incinération ne génère:
pas de rejets toxiques dans l’atmosphère, ni dans les égouts
pas de consommation déraisonnée d’énergie fossile (+/- 200 l d’équivalent mazout/personne)
pas de location de columbarium
pas de détérioration des couches superficielles du sol lors la dispersion des cendres
https://urldefense.com/v3/https://www.humusation.org/;!!B6IQPYr2rLEU!B5VIQ5i13Z3e2mACQgoGXdFqBiXRwyx9qni8pFV2s5rpSDgEjaF0fwrFSUTRogkdppE$

Franchement, si à chaque fois que je vois un arbre, ou respire une fleur, ça me fait penser à mes défunt.es, quel bonheur, plutôt que d’aller dans un triste cimetière à l’autre bout du lieu où j’habite !
Et quel bonheur que de savoir que mort.e. je n’aurai pas ajouté pollution à la pollution !

En cette période de remise en question écologique, j’aimerais beaucoup que cette question soit plus sérieusement et régulièrement abordée dans les médias pour que les positions politiques puissent bouger.

Bonjour Merci pour la qualité de votre émission. Je voulais partager mon expérience, mon père est décédé en 1990, en soins palliatifs, il est parti dans la nuit d’un vendredi. Nous avons été appelé le samedi, nous l’avons vu dans une chambre d’apparat, « préparée ». Nous avons appris qu’il avait donné son corps a la fac de médecine, nous avons payé le transport et c’est fin, pas de cérémonie d’enterrement, pas de rituel, rien le néant. J’ai refuse d’assister 15j plus tard à une cérémonie du souvenir, j’en voulais à la terre entière. Pourtant j’ai reconstruis, sûrement ré inventé notre relation et à posteriori ce deuil fait seule m’a enrichi. C’est maintenant que le scandale des facs de médecine je suis affecté. La pensée, l’esprit nous sauve, je me suis plongée dans les quelques livres qui lui était familier, du genre « l’ail le persil sont des médicaments »!!! Et autres…Depuis ma mère est décédée, il y a eu une cérémonie, j’ai donc fait mon deuil, j’y pense moins qu’à mon père. Je m’interroge est ce que le deuil fermerait une porte?

Nous sommes une fondation d’utilité publique et à but non lucratif. Nous avons la responsabilité d’une centaine d’établissements, entrés dans la 4ème semaine de confinement. Protéger les résidents, éviter qu’ils ne ressentent le confinement comme un isolement douloureux, aider à ce que chacun conserve dans ces circonstances difficiles le goût de la vie : c’est tout le travail des équipes. Que diriez-vous d’une pastille quotidienne sur la vie en ehpad pendant le covid19 ? Nous pourrions faire témoigner des professionnels, ils font un travail formidable. Au plus du terrain, en contact avec les familles, ils disent les choses sans masquer les difficultés et en gardant l’énergie nécessaire. Je vous remercie d’avance pour votre retour.