Toute personne aimant le français remarquera une utilisation détériorée de notre langue, mais il y a tant à faire ! Puis-je suggérer que l’on commence par demander aux nombreux journalistes et commentateurs radiophoniques d’éviter la détestable utilisation excessive de l’expression : « du coup », censée remplacer ces mots et expressions de loin plus agréables que sont : puis, plus tard, de ce fait, en fait, par le fait, par conséquent, en conséquence, conséquemment, ainsi, donc, ajoutons que, j’ajoute que, j’ajouterais que, en ajoutant que, pour dire plus, ensuite, après, après quoi, dans la foulée, il s’en est suivi, il s’en suit, alors, ultérieurement, etc.
Si cette tendance s’accentue dans la réduction de notre répertoire linguistique, les lexicographes seront au chômage et les dictionnaires de simples opuscules…

Ce matin, sur France Inter une chronique sur le « fameux trigger warning »…
Fameux, donc bien connu et dont on a beaucoup parlé ?!
On comprend finalement qu’il s’agit banalement d’avertissements aux lecteurs de livres.
Mais utiliser l’expression « trigger warning », ça fait initié qui a des connaissances que vous n’avez pas et qui a la bonté de vous les faire partager (même si on ne daigne pas vous expliquer le sens du mot trigger, ce qui éclairerait sur le sens de cette expression).
Est-il vraiment nécessaire d’utiliser cette expression une dizaine de fois dans la chronique, non pas pour introduire une nouvelle notion dans la langue française dont seul un terme anglais pourrait rendre compte, mais pour le simple plaisir (un tantinet infantile) de se présenter comme une personne qui maîtrise du vocabulaire d’initié cultivé et polyglotte ? C’est au mieux ridicule et infantile, au pire lamentable, voire scandaleux.

Serait-il devenu trop… « compliqué » de ne pas utiliser ce seul adjectif ? « Une guerre compliquée, une relation compliquée, un match compliqué, un débat compliqué… » au lieu de « difficile, subtil, laborieux, minutieux, élaborée, machiavélique, réfléchi, etc. »
Idem pour « gros », qui remplace maintenant « grand, important, développé, primordial, brutal, … » : un gros son, une grosse équipe, un gros débat, une grosse exposition…
Idem pour un « son » : s’agit-il d’un entretien, d’une interview, d’une rencontre, d’un témoignage (enregistrés) ? S’agit-il de musique, d’harmonie, de mélodie(s), d’accord(s), de note(s), d’accompagnement(s), de phrase(s), de refrain(s), etc.?
Seule France Culture semble encore échapper à cette simplification effrayante du lexique… La réflexion, les idées dépendant étroitement des mots et les mots portant les idées, ne voyez-vous pas que c’est la pensée elle-même qui s’appauvrit avec ce lexique devenu si pauvre ? Vous qui avez la chance de vous faire entendre chaque jour par des millions d’auditeurs, n’oubliez pas la responsabilité qui est la vôtre, et faîtes un effort, je vous en prie ! Merci.

Je suis très choquée quand on parle de violences exercées contre les femmes qu’on utilise « sur » au lieu de “contre” car il s’agit bien d’agressivité, de viols, de coups CONTRE une femme, CONTRE des femmes.
Même si la formule est communément utilisée je demande qu’on en change.

Point de vue d’un auditeur sur les invités de France Culture : les toujours excellentes émissions de France Culture sont de plus en plus entachées par des interventions d’invités ne sachant plus, ni parler, ni s’exprimer sobrement, et dont l’élocution s’avère fastidieuse autant que déplorable.
Le sujet est las, répété, à conduire à se détourner de l’écoute : chose déjà relevée ici même. Il importe que les animateurs, journalistes et présentateurs invitent poliment mais fermement leurs invités à assoir leurs propos sans scories ni déchets de négligence envers l’auditeur.
Trop de facilités langagières de prêt-à-jacter en anglicisme de poseur (“impacter », « fake news », « think tank »…) qui cachent mal un vocabulaire de français réduit au caquet derrière la suffisance (reproduire l’anglo-américain d’un candidat aux élections présidentielles US en 2016 pour « informations fallacieuses »).
Trop de respirations poitrinaires à effet de forge dans le poste de l’auditeur (parler s’apprend, au théâtre amateur, par exemple, ou dans des réunions d’entreprise à tour de paroles respecté).
Trop de pollutions sonores lassantes entrelardant le propos des invités par avalanches de “euh », « reuh », « on va dire », « du coup », « de fait », l’assommant populacier « voilà » (10 à la minute), et le lâche, veule, ladre “et cetera » (ineffable redondance) qui masque mal l’impossibilité du locuteur empêtré de savoir construire et porter son idée à exprimer jusqu’à son terme, là encore faute de vocabulaire.
Trop de phrases trop longues, emberlificotées, où patauge à se noyer l’impétrant qui ne saura pas finir.
Le plaisir de la radio est là, en style ramassé, concis et clair. Sans excès de litote ni délayage pesant chez l’invité.
Remerciements à France Culture de ses programmes et félicitations aux animateurs-producteurs des choix affichés : c’est ainsi que France Culture continue d’être un bijou de radio.

Sur France Culture, j’ai écouté avec plaisir votre émission, passionnante sur les futurs puits de pétrole dans des pays africains. Malheureusement, la pauvreté du vocabulaire conduisant à utiliser des anglicismes est douloureuse. Et pourtant j’adore l’anglais.
Pourquoi l’un des deux intervenants quand il évoque l’estimation des champs des agriculteurs pour une éventuelle indemnisation invente-t-il le verbe “challenger” qui en l’occurrence n’a aucun sens ? “Estimer” est le terme des marchands de biens.
Je passe les “Pipelines” au lieu des “oléoducs”, tellement plus beau.
Ensuite nous avons eu droit à cette maladie des expressions inutiles, les fameux « du coup », qui fait beaucoup sourire les Québécois.
On pourrait simplement utiliser donc, beaucoup plus élégant ou : par conséquent, de ce fait, ainsi, c’est pourquoi, etc…
A la toute fin, dans l’analyse de l’émission, j’aurai dû dire le debrief…, une participante a prononcé la phrase qui m’a achevée : « les arguments que vous avez parlé tout à l’heure ».

Je tiens à faire remarquer à votre humoriste, que j’apprécie beaucoup, qu’elle fait une faute que beaucoup de gens font en ce moment, et j’avoue, ça me rend dingue.
Il s’agit de l’usage de « je me suis FAIT + verbe infinitif ». En effet, il ne faut pas accorder au féminin le « fait » lorsqu’il est suivi d’un verbe à l’infinitif, ce que Laura a fait en disant « je me suis faite dispenser »…
Voilà voilà, je pinaille, mais bon, il fallait que je le dise.

Entendu sur France Inter :
– aujourd’hui dans le journal : « Laurent Berger, patron de la CFDT » et
– hier en introduction d’une émission politique : « Sophie Binet, nouvelle patronne de la CGT ».
Alors, faisons un petit point : les syndicalistes, quelle que soit leur fonction, ne sont pas les patrons de leur syndicat. Je ne vais même pas prendre le temps d’expliquer pourquoi, je pense que c’est une évidence pour quiconque veut bien y réfléchir trois secondes.
Je ne sais pas si les journalistes qui utilisent cette formule manquent d’imagination ou de culture, voire de simple respect. Merci en tout cas d’utiliser une autre formulation.

Il y a une faute de français qui revient assez souvent sur les ondes, c’est ce fameux PLEONASME : « VOIRE MÊME ». Pitié ! Passez une bonne journée et continuez de nous régaler tous les jours, (malgré les petites fautes).

Du coup… , divulgâcher…, on est sur (et non pas sûr…) tel aliment dans un plat…., quel pavlovisme… de la part d’auditeurs ou même de journalistes aussi, entendu aussi dans un reportage au salon de l’agriculture que les vaches ne vêlaient pas mais « éclosaient » (quelle merveille de voir au printemps les bourgeons mettre bas…), également lors de l’accident récent à Vulcania on a pu entendre un “journaliste” sur place que la voiturette s’était renversée avant de « décharger » ses passagers..! (sans omettre les “feuilles de route” utilisées à tire larigot il y a déjà un certain nombre d’années, ni même l’expression décliné ou déclinée à tout propos, ou bien encore le « convoquer « …)
Heureusement la soi-disant Intelligence artificielle va améliorer tout cela… 2000 ans.. d’histoire pour en arriver là… Misère.., misère…!

Je voudrais vous rappeler que le mot « process » n’est pas français. Laissons cet anglicisme au jargon de l’entreprise auquel il est emprunté. Pourquoi ne pas parler de « processus » ? Est-il si difficile de parler français ?

Quitte à inventer un néologisme français pour parler de l’influence du jeu sur d’autres domaines, pourquoi vous jeter dans les bras de l’anglo-saxon avec “la « gamification”?
Facilité ? Paresse ? Inculture ? Démagogie ?
Un peu des quatre sans doute… Est-ce que la « ludification » n’aurait pas tout aussi bien convenu ? Nonobstant votre humour bienvenu vous me faites mal au français et à ses racines sémantiques, le latin et le grec. Dommage, très dommage !

Très heureuse d’écouter votre émission musicale… Une remarque : je ne comprends pas l’utilisation du mot « live », alors qu’il existe un mot en français : « sur scène », ou « en direct », ou « en concert ». Pourquoi remplacer le français par l’anglais ? C’est incompréhensible.

Pourquoi utiliser l’anglicisme « casting » alors que le mot français « distribution » existe bel et bien ? Malheureusement, les journalistes de Radio France font la même erreur de langage, comme par exemple, lors des émissions du « Masque et la Plume ».

Le terme « schizophrénique » est relatif à une maladie difficile. Ce terme employé hors d’un contexte médical sur vos antennes est pris par les malades et leurs proches comme une injure : https://www.collectif-schizophrenies.com/media/evitez-de-stigmatiser

Alors que les dérives « langagières » s’étaient un peu calmées, ce matin, en écoutant un journal de France Inter, je viens d ’entendre à propos des bombardements israéliens sur le Liban, « du jamais vu depuis 2006 » ! La juxtaposition de « jamais » avec une date rapprochée ne veux rien dire, c’est totalement incongru ! En espérant que vous arriverez à le faire comprendre à ceux qui n’ont rien compris !

Merci pour les remarques des auditeurs publiées ici. Elles apprennent et rappellent des bases de la langue française, c’est une de ses grandes utilités. Car, concernant les journalistes et animateurs de Radio France, je ne peux que supposer qu’ils ne prennent pas le temps de lire cette lettre. Par exemple le 4 avril, alors qu’un invité a répondu à votre journaliste dans un français correct, ce dernier termine en employant le terme « outing », alors que chaque semaine vos auditeurs mentionnent cette habitude de mots anglophones, de fautes de liaison, etc. Au moins cette rubrique nous sert à nous, et à nos enfants…

Cher Monsieur,

Je suis ravie d’apprendre que vous jugez cette rubrique utile et instructive pour vous et que vous la partagez avec vos enfants. Je comprends et partage votre réaction à l’égard de l’emploi des anglicismes.

Sachez que des journalistes et des producteurs de Radio France considèrent la rubrique “Langue française” comme une source précieuse d’informations et se réjouissent des contributions des auditeurs pour améliorer leur pratique de la langue. Régulièrement, certains me confient lire cette rubrique avec une attention particulière. Elle leur permet de prendre connaissance des suggestions des auditeurs et elle contribue à une utilisation plus juste et plus précise de la langue française, notamment en les sensibilisant sur l’abus des anglicismes sur les antennes.

Comme je l’ai écrit dans l’édito du 14 avril, je tiens à exprimer mes sincères remerciements aux auditeurs qui prennent le temps de nous écrire au sujet de la langue française. Leurs remarques sont d’une grande valeur, qu’ils en soient convaincus. Elles nous aident à maintenir et à promouvoir un usage correct et respectueux de cette langue magnifique qui constitue notre patrimoine commun.