L’émission « Sous les radars » par Nora Hamadi sur France Culture du 16 avril a fait réagir les auditeurs qui estiment que ce sujet concerne également les pères : En France une famille sur quatre est monoparentale, dont 82 % de mères isolées. Leur situation économique est souvent précaire et les candidats à l’élection présidentielle proposent des mesures pour y remédier.

Je ne mets pas en cause la qualité et la véracité des propos et des intervenants dans le reportage. Mais systématiquement c’est lorsqu’est abordé journalistiquement le sujet, les papas sont toujours les salauds de l’histoire… J’aimerais, un jour, voir ou entendre un reportage avec « l’angle » de la souffrance des pères qui vivent la situation… Merci d’avance, si ma réflexion a retenu votre attention, et bon courage à toute l’équipe.

Nora Hamadi, productrice de l’émission « Sous les radars », vous répond:

Bonjour,
Merci de vos messages.
Personne ne nie la spécificité des situations individuelles mais il y a une réalité statistique documentée par l’INSEE qui était le point de départ de cette émission, 82% des familles monoparentales sont des mères isolées. Réalité qui n’a pas échappé aux deux candidats du deuxième tour qui ont chacun parlé en ces termes, il n’y a donc pas de biais militant. Nous avons aussi souhaité donner la parole à une organisation créée récemment : « la collective des mères isolées » qui pour la première fois, a porté un programme et des revendications dans cette campagne. Il nous a semblé important de donner à entendre et comprendre comment un groupe social invisible jusqu’ici dans le débat politique peut émerger dès qu’il manifeste (pendant les Gilets jaunes) et s’organise. 
Par ailleurs nous serons ravis de consacrer une future émission sur les nouvelles réalités de la condition masculine dans laquelle il pourra être question de la parentalité.

Nora Hamadi,
productrice de l’émission « Sous les radars »
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Les femmes isolées : je suis d’accord avec ce qui est dit dans cette émission, mais il ne faut pas oublier qu’il y a l’envers de la médaille. Je ne crois pas aux 100% mères victimes et 100% pères bourreaux. N’oublions pas les pères victimes de perte de leur droit de visite sur simple déclaration non justifié de la mère, et la grande difficulté qu’ils ont à récupérer ce droit …La barre est passée complètement de l’autre côté il faut trouver un juste milieu. Merci .

Je viens d’écouter en podcast votre reportage sur le combat des mères isolées. C’est effroyable et les reportages en sont poignants. Mais au fait qu’en est-il des pères devant eux assumer seul leurs enfants ? Ont-ils aussi une place ? Ou bien ne sont-ils juste pas visibles même sous les radars. Je suis papa à 100%, c’est plus positif et c’est ma démarche depuis maintenant 5 ans. 2 enfants, que j’assume seul, qui a l’époque avaient 4 et 6 ans. Je souhaite rassurer ces femmes, les inégalités sont bien partagées car je me reconnais tant dans leur combat. Levé à 5:30 du matin, j’enchaîne les tâches ménagères, l’organisation de la vie de famille, l’éducation des enfants, le travail, la gestion des vacances et des activités, le budget et toute la charge mentale qui va avec et ce 7 jours sur 7, 365 jours sur 365. Oui les papa ´isolés’ peuvent exister. Ne les oublions pas.

Père de deux filles, intermittent du spectacle et en garde alternée, je suis en train d’écouter avec attention votre émission sur les mamans isolées. J’entends bien et suis solidaire des mères dont j’entends la détresse souffrance liées également à une inégalité révoltante entre hommes et femmes dans notre société. Par contre je l’identifie totalement à certaines situations entendues, pour autant je suis un homme. J’ai subi les pressions de mon ex épouse pour pouvoir signer un divorce amiable, garder un toit pour mes filles dans la région et donc plus important obtenir la garde alternée. Je suis intermittent et non imposable et Madame avait la même situation financière que moi. Pas de pension alimentaire. Madame a exigé que je paie toutes les activités extrascolaires, ne rembourse pas les dépenses de rentrée scolaire et touche toutes les prestations familiales sans partager l’ARS. Je me trouve à devoir trouver un cours de musique tous les 15 jours car Madame refuse que ma fille fasse sa musique chez elle. Madame emmène avec son nouveau compagnon nos filles à la messe sans mon accord. Madame me fait du chantage et empêche que je parle à mes enfants même une fois par semaine….Etc…Je m’insurge donc contre le manque dans votre émission de situations de Papas dévoués à leurs enfants, leur bien-être et leur éducation. Vous parlez de solitude, de burn out parental de charge mentale (bien à la mode mais souvent liée seulement aux femmes) ? Croyez que bien des pères sont dans cette situation même si j’entends que la majorité des inégalités concerne des femmes. Je pense que vous devriez évoquer ces situations. Je me bats et me battrai chaque jour pour une égalité entre femmes et hommes et inculque à mes filles leur droit à une égalité entre tous. Merci de rétablir cette réalité vécue par aussi bien des hommes, victimes aussi d’une vision archaïque et patriarcale de certains magistrats, et devant agir avec l’épée de Damoclès de la perte de la garde au profit de la maman.

J’écoute avec beaucoup d’intérêt l’émission « Sous les Radars » relative au combat des mères isolées et me retrouve dans de nombreuses situations évoquées, relatées par l’intervenante et par les interviews réalisées. La recherche de la place, la charge mentale, l’incompréhension au quotidien, la « survie » pour être là pour les enfants qui atteint souvent l’état de sidération – automatisme, santé laissée de côté, …- sont autant de mots et de maux qui font sens. Il y a 18% de famille monoparentale représentée par des hommes. Certes elles sont minoritaires et on peut croire que la situation n’est pas similaire à défaut d’être symétrique. Il n’en est rien. Certains hommes vivent aussi, en tant que pères isolés, ces moments, ces difficultés, ces souffrances.

Je suis ulcéré de ce traitement monolithique et unilatéral de la question de la séparation. Certes, les faits évoqués existent mais il existe aussi les faits concernant des pères désireux de s’occuper de leurs enfants et qui, la séparation venue (subie, dans mon cas), se voient privés de leurs enfants, assistent impuissants au spectacle de la mère les remplaçant par un inconnu de son choix, et se battent pour obtenir au moins le droit de jouer leur rôle parental. Je vous invite plus que volontiers à traiter le sujet, et suis tout disposé à y prêter mon concours et mon témoignage. JAF, garde alternée, psychologue, médiation, pension alimentaire, RSA perte de revenus, difficultés d’organisation, etc, etc, c’est mon quotidien depuis deux ans. Ajoutez à cela une ex-compagne bi-nationale et la crainte de voir vos enfants vous être enlevés à nouveau et le tableau sera complet. J’espère avoir attiré votre attention. Votre émission a quant à elle attiré la mienne !

Je suis un papa, certaines mères se plaignent. Mais en cas de séparation, il est bien difficile en tant que père d’avoir des droits…moi je paie une pension, j ‘ai du changer de métier déménager…j’ai dépenser 20000 euros juste en procédure tribunal. Donc, j’en ai assez des plaintes, car si je n’avais pas fait cela mon fils ne me verrait plus…. Pourtant nous habitons le même département.