Les auditeurs nous font part de leurs remarques à propos de l’écriture inclusive. Sandrine Treiner leur a répondu ce 29 avril au micro d’Emmanuelle Daviet, notamment à cette question : France Culture a-t-elle une ligne éditoriale en matière d’écriture inclusive ?
Je me demande donc s’il y a à Radio France une ligne éditoriale en faveur de l’usage de cette écriture militante qui, selon moi, loin d’être « inclusive », aboutit bien au contraire à une fragmentation de la citoyenneté (voire de l’humanité) en minorités juxtaposées à la manière de ces petits fragments de mots séparés par des points. Je dois le dire, lorsque je lis des textes rédigés ainsi, non seulement je m’en sens exclus, mais j’ai l’impression de séjourner dans un camp de rééducation idéologique type « Révolution culturelle » maoïste, entourée des barbelés de ces mots segmentés. Mais le plus important, et le plus grave d’un point de vue radiophonique, est peut-être que cette écriture appliquée systématiquement et intégralement rend tout simplement les phrases imprononçables et a fortiori inaudibles. Pour moi, cette écriture représente une impasse de l’oralité : préoccupant pour des gens de radio, non ? Il faudrait au moins que Radio France explicite sa position à ce sujet, si elle en a une.
Début d’écriture inclusive
Vous serait-il possible de cesser de saupoudrer certains de vos textes lus sur internet de : é.es ? 1. Cela gêne la fluidité de la lecture. 2. C’est une concession à cette culture de la censure, à ce féminisme dévoyé qui en transformant le langage au forceps veut imposer un nouveau mode de pensée.
La lettre de France Culture
Madame, Monsieur, Grand fan de votre radio, j’ai vu avec horreur dans le chapeau de « Vivre sans sexualité » le français esquinté, dénaturé, massacré par l’écriture inclusive. Cette aberration agrammaticale blesse l’œil. Même si le sujet est en rapport direct avec cette disgrâce, il n’en reste pas moins que ce n’est pas du français. Je suis bien conscient que ma voix, seule, n’a aucune portée, mais peut-être finalement sera-t-elle amplifiée par celles d’autres qu’elle renforcerait en retour.
Je pense que mon message tombera dans les oubliettes de la culture, dont vous vous faites le passeur. Je suis attentivement certaines de vos émissions – d’une très grande qualité pour celles que j’ai sélectionnées. Je reçois votre lettre d’information ce soir écrite en écriture inclusive – ce qui vous discrédite à mes yeux. Que France Culture soit le transmetteur du politiquement correct est un signe des temps. C’est triste.
Par pitié, stoppez votre politiquement correct ! A quoi rime votre prétendue écriture inclusive (les « auteur.e.s »), inutile, impossible à enseigner, et en réalité excluante, comme l’a dénoncé une tribune fort éclairante signée de grands linguistes universitaires (hommes et femmes) !
Je suis un auditeur fréquent de votre radio que j’apprécie beaucoup (surtout France Culture). J’aimerais vous demandez pourquoi, sur votre site web (https://www.franceculture.fr) vous écrivez en écriture inclusive ? L’Académie Française a elle-même dit que : « […] devant cette aberration « inclusive », la langue française se trouve désormais en péril mortel » ou encore « Il est déjà difficile d’acquérir une langue, qu’en sera-t-il si l’usage y ajoute des formes secondes et altérées ? » et a donc proscrit son utilisation. Alors comment se fait-il que vous, la radio officielle de France que des Millions d’auditeurs suivent quotidiennement, ne respectent pas une mesure imposée par l’Académie Française ? Excusez-moi mais je ne comprends pas votre logique.
J’aimerais que Radio France saisisse de la question de l’écriture inclusive, dont les journaux, même régionaux (p. ex. Ouest-France) se sont déjà fait l’écho. Pour votre information, 60 députés ont proposé de l’interdire dans les textes officiels. En espérant que vos journalistes, qui ont déjà quelques problèmes avec la langue française (prononciation, syntaxe, vocabulaire, impropriétés, anglicismes), mettent leur « progressisme » de côté pour le bien de la langue française dont ils doivent être les garants.
Ecritur.e inclusif.ve.
Article très intéressant, l’émission aussi merci ! Et merci à votre invitée (encore une victime des vaccins qui l’a échappé belle, en passant).
Mais votre écriture inclusive est réellement horripilante. Par pitié pour vos lecteurs arrêtez ! Comment lisez-vous à voix haute ces passages inclusifs ?
Tenez, l’autre jour les gourmet.te.s parisienne.s sont allé.e.s déjeuner chez le père Braziéro.
Pensez-vous que c’est une bonne chose de l’utiliser ?
Est-ce devenu la norme chez France Inter ?
Relisez-vous ce qui est publié sur le site de l’émission ?
Merci de vos réponses.
J’ai beaucoup apprécié ce matin votre remarque sur le temps qu’il faut pour dire « qu’en est-il ? ». Car c’est une des deux raisons majeures, (l’autre est esthétique), pour lesquelles il me semble qu’on devrait s’opposer à l’écriture inclusive. Le temps que prend l’écriture de » les écrivains et les écrivaines », « les menuisières et les menuisiers », est-il si long qu’il faille y renoncer pour l’illisible écriture inclusive ? Va-t-on vraiment plus vite à déchiffrer l’écriture inclusive qu’à lire, dans un glissement, l’enchaînement logique des féminin et masculin ? Quand bien même on irait plus vite en lecture et en compréhension, la présence des femmes, puisque c’est elle qu’il s’agit de mettre en lumière, n’est-elle pas mieux soulignée quand on la détache clairement et la place à côté de celle des hommes ? Et à supposer que la lecture et la compréhension de l’écriture inclusive soient plus rapides (ce qui n’est pas prouvé), ce quart de dixième de millième de seconde gagné vaut-il qu’on sacrifie l’esthétique de l’écriture ? Est-ce exagéré de dire que c’est toute une civilisation qui se révèle dans l’entérinement par l’Académie (et d’autres) de l’écriture inclusive : une civilisation du tout, tout de suite, du Time is money, où la Beauté est sacrifiée sur l’autel de la Performance et de la Productivité ? Je veux par contre ajouter que je ne partage pas votre rejet du quid en ce qu’il se fonde sur l’omniprésence du latin et sur le snobisme. Que dire des mots anglais ? J’espère donc une chronique de votre part sur l’invasion des mots anglais, basée sur les mêmes arguments. Pour moi, c’est bien l’omniprésence et le snobisme mais aussi ce que son hégémonie représente en termes politiques, civilisationnels, etc., qui me gêne dans l’anglais. On ne peut pas en dire autant du pauvre latin dont l’usage ne nous fait pas craindre la botte d’un nouveau César. Par contre, il est un lien avec l’Antiquité et, donc, avec des philosophes et des penseurs de la démocratie dont il est vraiment urgent de se souvenir par tous moyens, le quid y compris. Agréez, il est encore temps, mes meilleurs vœux.
Je pense être très féministe et j’étais très motivée par l’écriture inclusive jusqu’à ce que j’entende 2 arguments qui m’ont fait changer de position de façon rédhibitoire.
1- J’ai entendu que la traduction en braille de l’écriture inclusive était très difficile.
2- j’ai entendu que dans la langue française, le « masculin » était aussi utilisé pour le « neutre ».
Pour ces 2 raisons, je ne ressens plus du tout le besoin de cette écriture inclusive.
Je m’étonne de trouver les textes de présentation des émissions rédigés en écriture inclusive, et comportant par ailleurs des fautes d’orthographe. Comme par exemple sur la série sur la vie sans sexualité, qui serait « crûe »… Et ce n’est qu’un exemple. Essayez donc d’inclure surtout moins de fautes…. Merci pour vos émissions !
Merci de respecter la langue française en écrivant en toutes lettres infirmiers et infirmières, aides-soignants et soignantes ; Ce n’est guère plus long et tellement plus agréable à lire ; Merci à vous A l’approche d’une nouvelle vague de patients covid, les médecins, infirmier.e.s, aide-soignant.e.s du service de réanimation de l’Hôpital Saint Louis …
Je ne suis pas contre l’écriture inclusive, il y a longtemps que je la pratique mais je ne la pratiquerai jamais en adoptant la mode anglo-saxonne, derrière laquelle tout le monde s’est rangé militairement comme un seul homme :
Le point n’est pas médian, il est SÉPARANT.
C’est le TIRET qui est reliant, assemblant, regroupant.
Auditrice régulière de vos émissions je me demandais si vous aviez prévu de passer prochainement à la diction inclusive ? « Bonjour à tous et à toutes », « Chèr.es “auditeurices” » ou plus simplement « Chers auditeurs et auditrices »… Le féminin peut temporairement ou aléatoirement passer derrière ou devant mais se sentir nommée parmi celleux qui vous écoutent ferait du bien. Merci et belle journée,
« …Ecriture inclusive : emparez-vous du sujet et défendez la langue française.
J’aimerais que Radio France saisisse de la question de l’écriture inclusive, dont les journaux, même régionaux (p. ex. Ouest-France) se sont déjà fait l’écho. Pour votre information, 60 députés ont proposé de l’interdire dans les textes officiels. En espérant que vos journalistes, qui ont déjà quelques problèmes avec la langue française (prononciation, syntaxe, vocabulaire, impropriétés, anglicismes), mettent leur « progressisme » de côté pour le bien de la langue française dont ils doivent être les garants… »
Tout à fait d’accord !!!
Je ne sais pas qui est (ou sont ?) à l’origine de cette « formule », qui dénature le coté musical du français, signe d’un manque de respect envers les Femmes ! (…i/e. Après le mot masculin, c’est illisible ! A moins que soit la flemme de rajouter le mot féminin au masculin !?
Je vous contacte pour vous demander pourquoi France inter n’est pas encore passé à la parole inclusive ? En effet en écoutant ma radio préférée qui pose souvent les bonnes questions je suis en permanence choquée de n’entendre parler que des « français », des « citoyens », des « politiciens », « ils » « travailleurs » « chômeurs »… Quid des citoyennes, travailleuses, chômeuse, politiciennes, etc. qui représentent la moitié du pays ?
Je ne me sens désormais plus concernée lorsque la parole parle uniquement au masculin. Et je trouve cela fort dommage, voir déplacé que France inter ne se soit pas encore mis à utiliser un vocabulaire qui inclut tou.te.s les auditeur.trice.s.
Certes, ça demande de parler plus longtemps mais le combat contre le sexisme et pour l’égalité des sexes ne le mérite-il pas ?