Je viens d’entendre un commentaire sur votre antenne : « C’est très bien qu’on s’habitue au masque ». Je ne peux que vous renvoyer à l’article de Michel Serres qui date de 2010 mais toujours d’actualité « Sans visage, pas de contrat social ». Difficile pour moi d’accepter ne plus voir les visages, les expressions. L’isolement social que le masque impose ne peut qu’être provisoire et je ne peux m’en réjouir. Pas envie de cette société. (France Inter)

A force d’entendre des gens qui disent que tout va rester comme avant, c’est sûr, tout va rester comme avant. J’aimerais, s’il vous plaît, que ces personnes qui se disent optimistes mais qui diffusent des messages de désespoir arrêtent de le faire et commencent à agir, simplement, comme le petit Colibris, pour que, justement, tout ne redevienne pas comme avant. Surtout qu’entre une crise de virus international et un Grenelle de l’environnement, il y a quand même un écart important. Merci !

J’aimerais savoir pourquoi beaucoup de de monde (et donc vos journalistes) parlent de « monde d’après ». Nous avons certes vécu une période exceptionnelle, et continuons à la vivre. Mais je me pose des questions sur l’utilisation de cette expression : nous adoptons des comportements pour lutter contre cette épidémie mais en quoi est-ce un nouveau monde ? Pourquoi répéter cela ? On dirait que l’on veut s’en convaincre. Mais pourquoi ? On constate déjà que l’ordre du monde reste à peu près le même et que les voix qui se sont élevées pour un autre modèle se sont vite tues…. Merci encore pour vos émissions,  En espérant entendre vos réponses e à mes interrogations, Respectueusement,  

J’écoute votre émission. Beaucoup de gens ont peur visiblement de ne pas retrouver le monde d’avant, mais ce n’était pas terrible. Ils s’en plaignaient. Enfin les entreprises qui étalent vraiment les horaires, c’est bien, éviter les 600 kms de bouchons quotidiens. Retrouver la même frénésie qu’avant, non merci. Les mêmes imbéciles en trottinettes, les voitures qui tournent pour rien à l’arrêt, toutes les incivilités, non merci. Ce serait bien que cet épisode serve à tout ça. La ville est agréable sans bruit de mobylette, de motos, de voitures, une ville un peu respirable. Celle d’avant ne rendait pas les gens si heureux que ça.

Je viens d’entendre la réaction du médecin au fait que l’on se retrouve tous à porter des masques dans la rue après le 11 mai, elle indique que c’est selon elle une bonne nouvelle que l’on se « ré-habitue » à porter des masques lorsqu’on a une grippe ou une gastro. Je suis très choquée par cette idée que l’on devrait porter un masque lorsque l’on est malade de manière générale, c’est pour moi lutter contre la nature humaine – et donc animale – de tomber malade et de mourir, nous sommes la seule espèce à lutter à ce point contre la loi de la vie et nous nous retrouverons bientôt à 10 milliards sur la planète, notre surpopulation est l’une des principales menaces pour la biodiversité et l’équilibre de l’éco-système, laissons les humains tomber de malade de manière naturelle et apprendre à accepter que la mort fait partie de la vie. 

Je réagis un peu aux propos d’un intervenant vers 18h30. Il disait il faut que les citoyens reviennent et consomment en masse…. J’ai été choqué d’entendre ces propos. Peut-on prôner un retour à une société de sur-consommation massive au prétexte qu’il faille relancer absolument l’économie ? L’idée n’est-elle pas d’insister sur une société avec une consommation plus modérée et raisonnée ? L’idée de consommer à outrance, me fait faire des bonds… Maman de 4 enfants, je crois que le confinement m’a juste montré, sachant que je suis déjà dans une démarche de réduction de mon impact écologique et consommer que ce que j’ai besoin de manière modérée. Et vraiment éviter les produits transformés. Voilà peut-être faut-il faire attention à ne pas sombrer dans un excès et une surconsommation. Merci pour votre émission

« Racontez-nous le monde dont vous rêvez » dites-vous. Vaste programme ! Ce serait un monde où l’on respecterait les personnes âgées, tout simplement (ou les seniors, pour le dire plus vite) . Si l’on assiste actuellement au souci de la protection de la santé des aînés- de la part d’une fraction de la population, seulement, hélas, l’autre étant prioritairement préoccupée de son économie !- le vocabulaire trahit un mépris profondément choquant. Par exemple, à l’instant, Benoît Duteurtre que par ailleurs j’apprécie, n’hésite pas à dire sur votre antenne « les vieux » (couples de seniors qui se baladent dans l’Ile Saint-Louis). Ceci sans malice, certainement, mais je relève que parallèlement, il prend soin de dire « couples de même sexe » pour les couples gays. Le mot « race » a été banni du dictionnaire -comme s’il suffisait de supprimer le mot pour éradiquer le concept ! De même, on ne dit plus « nègre » -même l’expression « art nègre » est pointée du doigt dans les médias, alors qu’elle a été consacrée au siècle dernier par Picasso pour valoriser cette forme d’art. On ne dit plus « noir », on dit « black », puis encore plus pudiquement (et hypocritement) « personne de couleur »… Certes, cela n’éliminera pas les pulsions racistes, mais au moins, le vocabulaire traduit au minimum une intention de respect. On ne dit plus « voyou » mais « djeun » des « quartiers »… Peur ou respect ? S’il n’y a aucune raison d’avoir peur des seniors (à moins que ce ne soit pour leur coût économique !!!) il me semble qu’ils mériteraient au minimum le respect du vocabulaire sur vos ondes, que vous pourriez inciter vos invités à en donner l’exemple. Et pourquoi ne pas engager une réflexion sur ce respect (dans le monde dont je rêve) et sur les richesses de la sagesse, la valeur de ceux qui nous ont donné la vie et nous ont précédé (qu’on arrête de nous parler de la destruction de la planète ! les « jeunes » sont aussi des pollueurs garantis !). J’ai 70 ans, j’ai toujours pensé ainsi et à 20 ans, j’étais horrifiée de voir les soixanthuitards mépriser les anciens combattants (parmi lesquels mes grands-parents que j’ai appris à respecter autant qu’à aimer). « Les vieux » ne sont pas des machines à baby sitting gratuit qu’on jette ensuite aux orties dès qu’on n’en a plus besoin, ni des « aidants » aux finances de leurs enfants (lorsqu’ils le peuvent !), ni encore des coffres à héritage (s’il en existe un)  !!! Le monde dont je rêve… 

J’ai 33 ans et me considère donc entre ces deux mondes que l’on adore opposer actuellement, « le vieux monde » et « le monde d’après ». Je suis une enfant Chirac, ni de droite ni de gauche, qui vote blanc car on nous a appris que le droit de vote est avant tout un devoir. Malheureusement, personne ne nous représente. Jeune active de la crise économique de 2008, je suis de celles et ceux qui espèrent sans trop d’espoir qu’un jour la classe politique change réellement, que le système économique basé sur la croissance à tout prix, le consumérisme et la destruction de nos ressources s’arrête. Le Covid et son emblème de pangolin braconné aurait pu, dans son terrible malheur, être le début de ce changement. Et vous en parlez beaucoup de ce monde d’après dans les médias. Mais avec qui en parlez-vous ?