Fidèle auditrice de votre émission dont j’apprécie le ton bienveillant, je suis étonnée et déçue de l’emploi inapproprié de l’adjectif « schizophrène” pour parler d’une ambivalence dans les choix de l’invité. La schizophrénie est une maladie trop stigmatisée et mal connue, le mauvais usage de ce qualificatif ne fait que contribuer aux croyances erronées concernant cette maladie. Les adjectifs neutres ne manquent pas…
Super émission, très intéressant, bravo pour le contenu et la qualité des échanges. En revanche l’animateur a employé un nom de maladie psychique (« schizophrénie ») pour qualifier un sujet abordé. Ce terme employé sans doute par erreur alimente la stigmatisation des maladies psychiques.
Ce débat d’utilisation abusive de ce nom de maladie avait fait débat quand des hommes politiques on fait aussi cet écart en 2022. Merci de veiller à ce point dans vos reportages. Je suis adhérent Unafam, je fais cette démarche sans concertation particulière avec l’association qui se bat entre autres à déstigmatiser les maladies psychiques.
Pouvez vous éviter d’utiliser le terme « schizophrène » pour indiquer que l’on dit tout et son contraire ! La schizophrénie est une maladie grave qui n’a rien à voir avec cela, maladie de plus fortement stigmatisée, alors si vous pouviez éviter d’en remettre une couche ?
Dans votre émission vous avez eu une légère hésitation en disant « quatre-vingts t’espèces », erreur aussitôt corrigée, avec une pointe d’interrogation, en « quatre-vingts z’espèces ». Votre collègue a approuvé, en confirmant que « quatre-vingts » (s’il n’est pas suivi d’un autre nombre) prenait bien un S.
Pour faire court et aller droit au but, permettez-moi de vous expliquer le moyen infaillible de ne jamais se tromper sur la liaison entre un nombre et le nom qui le suit.
Faites sur le modèle des âges (qui ne pose problème à personne !) en utilisant le mot an(s) :
Un (n’) an 1 N’euro
Deux (z’) ans 2 Z’euros
Six ou dix (z’) ans 6 ou 10 Z’euros
Vingt (T’) ans 20 T’euros
Quatre-vingts (Z’) ans 80 Z’euros (donc 80 z’espèces, 80 Z’heures…)
Cent (T’) ans 100 T’euros (et cent T’invités, centT’enfants…)
Deux centS (Z’) ans 200 Z’euros (et 200 Z’hommes, 200 Z’abonnés, 200 Z’arbres…)
Sept ou Huit centS (Z’) ans 700 ou 800 Z’euros (et 700 Z’éléphants, 800 Z’amis, Z’objets…)
Mille ans 1000 (H’) euros (sans liaison) et 1000 H’ exemples, 1000 histoires (sans liaison).
Si vous avez eu la patience de lire cette démonstration jusqu’au bout, que le « truc » vous semble en effet infaillible (et ingénieux !), je vous serais infiniment reconnaissante de le transmettre à vos enfants, à vos collègues et à la multitude de ceux qui vous écoutent à la radio et à la télé. Mon métier d’institutrice, exercé de 1968 à 2002, ne m’a pas permis, hélas, de pratiquer en classe mon militantisme pour les bonnes liaisons avec les N’euros, les T’euros et les Z’euros… En effet, l’utilisation de la monnaie européenne a coïncidé avec mon départ en retraite et je n’ai pu transmettre le code qu’à un nombre restreint d’enfants. Depuis, je constate avec désolation que, même sur France Inter, la pratique des liaisons disparaît, chacun craignant de faire une erreur lorsqu’arrive la redoutable et redoutée orthographe des noms de nombres. Or, personne n’hésite – pour cause d’usage fréquent et précoce dans l’apprentissage du langage – avec les « Z’ans ».
A vous, qui avez ce pouvoir de toucher les foules, j’aimerais transmettre le relais et confier l’usage de ce moyen si simple de ne plus craindre la « liaison dangereuse ».
Par avance, je vous remercie de votre collaboration, qui concourra – si j’ai pu vous convaincre – à la préservation de l’élégance de notre belle langue française.
Faut-il rappeler à nombre de journalistes et producteurs de RadioFrance qu’à part la conjonction de coordination « et », tous les « et » finaux de mots sans exception (« budget », « projet », « décret », « archet ») se prononcent par un « è » ouvert comme dans « baleine » (phonétiquement [ɛ]), et non « budgé », « projé », « décré » comme dans « blé » (phonétiquement [e]) ? Il en est de même des « ais « ou « aix » terminaux : « français », « anglais », « paix » ne doivent pas se prononcer « francé », « anglé », « pé » comme on l’entend trop souvent, mais « francè », « anglè », « pè », comme dans « peine ». Ne peut-on exiger de tous les professionnels de la radio (je ne parle pas des invités, pour lesquels la courtoisie impose de taire leurs fautes) qu’ils parlent ce français « standard » (celui des dictionnaires, des académies), le seul à même de ne heurter personne. Car on ne peut invoquer ici des accents régionaux, pour lesquels une forme d’indulgence serait requise ; non, cette récente mais très contagieuse dérive langagière transgresse à l’évidence toutes les origines locales. Et que ceux qui doutent qu’il s’agit là du bon usage de notre si belle langue consultent n’importe quel dictionnaire de rimes, qui leur confirmera qu’aucune confusion ne doit être possible dans la prononciation des fins de mots du français.
Ras-le-bol d’entendre « compliqué » (systématiquement au lieu de « difficile ») : vos super-techniciens peuvent-ils vous installer un filtre magique qui nous reposerait aussi des « voilà », « du coup », etc…?
Ce matin j’ai été franchement agacée à l’écoute de la chronique de votre intervenante, commentant le fait que les « people » du sexe féminin ne craignent plus aujourd’hui de montrer et même exposer leur grossesse. Rien à dire sur ce sujet, mais ce qui m’a frappée, c’est l’expression (que je ne connaissais pas, je l’avoue) de « baby bump » dont elle semblait se délecter puisqu’elle l’a répété plusieurs fois, comme si elle savourait une sucrerie délectable. Je suis désolée de constater que nombre de journalistes ne cessent d’utiliser des termes anglo-saxons, comme si la langue française se révélait insuffisante ou déficiente.
On ne doit pas dire « … qui ne l’a pas PRIS en compte… » mais « … qui ne l’a pas prisE en compte… » quand on parle de la déclaration, mot féminin. Accord du participe passé.
Faute d’accord au féminin dans la ligne de l’inexorable disparition du féminin dans la langue française parlée.
Un petit mot quant aux liaisons sur Culture ce lundi dès le matin :
Encore une fois, on nous prive de la belle liaison après « autres » au pluriel… comme si on ne savait pas qu’il y avait un SSSS à « autre » au pluriel ? Quel dommage ! (Arrêtons vite cette diction fallacieuse qui commence à faire tache d’huile : deux de vos intervenants réguliers sont désormais « accros » à ces « autre » sans SSSS).
Par contre on relie violemment « d’haïr » ! Choc violent ; au lieu de séparer le « d » du « Haïr » … comme si on ne savait pas qu’il y avait un HHHH aspiré à « haïr » ? Vraiment dommage !
La langue est un bien commun, précieux … à partager avec délicatesse et rigueur.
Je suis exaspérée par le non-usage systématique de la forme correcte interrogative par la plupart des journalistes de franceinfo, alors que l’essentiel de leurs interventions repose sur des questions. Cela s’apprend pourtant dès l’école primaire !
Ce n’est pas la première fois que je vous contacte. Et à nouveau concernant le bon usage de la langue française et tout particulièrement des liaisons à l’oral. Depuis quand y a-t-il un H aspiré au mot euro ? A longueur de temps vos journalistes nous abreuvent de « quatre vingts Heuros » de « deux cents Heuros » et j’en passe. Merci de leur en faire part. La radio est avant tout un média parlé et pas simplement lu. Donnez l’exemple.
Vous venez de dire « … la gauche radicale, lui… « . Vous auriez dû dire « … la gauche radicale, ELLE… « .
Le féminin n’est pas une honte et j’entends 10 fautes d’accord au féminin par jour sur France Culture… c’est dire si ailleurs l’inexorable suppression du féminin dans la langue parlée progresse. Merci de ne pas y contribuer.
J’aime beaucoup France Inter, ses programmes, ses animateurs et journalistes. Je suis un fidèle de France inter comme on dit. Ceci étant, en écoutant les infos je me suis à nouveau fortement étonné du vocabulaire de la journaliste qui utilise des mots anglais. A titre d’exemple que j’ai retenu ce matin le mot « unbelievable ». J’avais noté la semaine passée le même registre de petits vocabulaires anglais ; une sorte de nov’langue de franglais assez ridicule et surtout qui n’a pas sa place sur une radio comme France Inter. Ceci n’est pas normal et pas acceptable sur une antenne de la qualité de France Inter. Tant pis si je passe pour un casse-pied !
Très souvent les animateurs, journalistes, interviewers n’utilisent pas la forme interrogative ; pouvez-vous leur en faire la remarque. Je précise que je ne suis pas bégueule mais vraiment je ne comprends pas pourquoi cela les gène de poser une question à la forme interrogative.
Trop, beaucoup trop, de « Est ce que… ? », « Comment est-ce que… ? », « Pourquoi est-ce que… ? » (etc) dans les interviews. Je l’ai déjà mentionné à plusieurs reprises, en vain pour le moment…
J’avoue être tristement surpris par certaines expressions de l’émission matinale d’une locale de France Bleu telles que :
– » C’est quoi votre menu ? »
– » Qu’elle est la circu c’t’aprèm ? »
et d’autres … Je ne comprends pas de tels propos sous un toit qui abrite par ailleurs des radios de grandes qualités…
Fidèle auditrice depuis toujours, France Inter m’accompagne jour et nuit. Des animateurs formidables, des invités bien choisis… mais une dégradation …
– aucun animateur ne sait commencer son intervention sans dire C’EST PARTI !!!! Par pitié, il faut cesser !
– aucun animateur, quel que soit son âge, ne peut se dispenser de dire à tout bout de champ « DU COUP » « DU COUP » « DU COUP » etc…
France Inter mérite mieux que ce déclin (malgré le nombre d’auditeurs annoncé en progression). « Du coup », lorsque je suis excédée, je passe à autre chose.