Antoine Compagnon écrivain et Professeur au Collège de France était l’invité du grand entretien de France Inter ce Jeudi 11 juin

Bonjour Antoine Compagnon,
J’ai apprécié votre intervention et j’apprécie vos étés avec… J’ai toute fois été fort déçu par votre réponse visant à assumer ses contradictions. Certes nous en avons. Mais vous pouviez aussi justifier que même en période de réchauffement climatique i y a des enjeux qu’i faut préserver. Tout le monde ne voyage pas, mais il ne s’agit pas de ne plus voyager. Il faut aussi maintenir des liens culturels, économiques etc… et vous faites partie de ces personnes qui nouent ces liens et les enrichissent. C’est ce qu’il faut assumer aussi, lorsque l’on est professeur au Collège de France. On représente aussi la France à l’étranger.
Cordialement,
Un auditeur astrophysicien, directeur de recherche émérite au CNRS.

Antoine Compagnon
Pauvre homme qui pendant trois mois a été empêché d’aller en mai au Japon qu’il aime bien et à New York . Quelle misère !
Moi qui aime aller à Paris, de Lyon pour une journée je ne pourrais pas financièrement cette année.

Je viens de mettre votre antenne et j’entends un homme dire à Léa Salamé que ça fait 3 mois qu’il n’est pas sorti de Paris, c’est la première fois de sa vie. Il a envie de retourner au Japon etc… Je ne le connais pas mais quel enfant gâté ! Quel parvenu ! Il a ses petites envies. Juste aller de l’autre côté de la planète gaspiller un peu de CO2 ? Il sait ce que c’est ? N’importe quoi ce type-là. Pfff. Dites-lui. Merci.

Quel régal aujourd’hui des questions des auditeurs. M. Compagnon manque cruellement d’humilité, et se débarrasse sans vergogne, sans remord et sans génie des contradictions dans lesquelles il a été surpris
Si c’est possible, vous pouvez faire passer mon message à M. Compagnon et au premier auditeur

J’ai évidemment un immense et humble respect pour cet illustre professeur qui s’est posé tellement de questions universelles que j’ai écoutées avec attention.  Je n’ai lu ni Pascal, ni Montaigne. Mais j’ai un CD avec des textes de Montaigne que j’écoute parfois. J’aimerais tout de même apporter une réflexion personnelle sur « les épreuves » que nous vivons tous, car elles ne sont pas toujours d’une même intensité. J’ai appris à lire et à écrire pendant 11 ans à des analphabètes d’Afrique. Parmi les apprenants il y avait des gens « sans-papiers ».  Il y avait Monsieur Sissoko sans papiers qui m’a dit un jour : « Parfois, il faut avoir de la chance. » Une autre fois : « Chez moi, il faut d’abord chercher des légumes dans le jardin pour faire de la sauce. » 

Vu ma vie que je n’étalerai pas, (j’ai fait mon 1er diplôme au centre LADAPT à Sarcelles grâce à la sécurité sociale) et celle de Monsieur Sissoko, l’épreuve du confinement récent a été du divertissement. 😉 

Pour moi, Monsieur Sissoko a été un philosophe que j’écoutais parfois. 😉 

Merci et respectueusement,

A l’attention du Pr Compagnon,
La vulgarisation philosophique est un art difficile car il faut choisir les mots justes. Le concept judéo-chrétien qui entérine l’existence d’un personnage créateur à image humaine fausse l’analyse. Spinoza avait gardé le terme Dieu pour ne pas heurter de front ses concitoyens mais il pensait plutôt à une force d’amour cosmique. Il serait temps de préciser que les premiers écrits de l’humanité dans sa recherche de scénario sur la création du monde ne sont que des romans. La Genèse qui est le premier livre de la Première Bibliothèque constituée n’est que pure imagination. Il y en eut d’autres avant, en Mésopotamie. Dans les livres suivants, la saga des Hébreux est, elle, un livre historique. Les termes véhiculés au fil du temps, exemple, la grâce, sont pure spéculation. Quant au verbe  » croire « , il faudrait lui substituer le verbe « imaginer ».
Enfin, n’offensons plus nos frères animaux en employant le mot « bêtise », habituons-nous à dire « sottise ». Employer les mots justes, c’est le combat que mène cet authentique philosophe de banlieue qu’est Abd Al Malik que je viens de découvrir grâce à Augustin Trapenard.

FNSEA

Bravo pour CO2 mon amour Denis ! J’adore ! mais là, c’est un coup de gueule, pas envers vous, mais envers France Inter… j’en ai marre d’entendre des représentants de la FNSEA à l’antenne…j’aimerais entendre des récits d’expériences réussies (la ferme du Bec Hellouin en Normandie), des savoirs-faire nobles et respectueux de la terre, des transmissions d’idées et d’expériences, entendre des gens qui ont encore un rapport paysan avec la terre et non plus marchand, économique… je suis sûre il y en a plein ! L’agriculture qui se rapproche de la FNSEA, c’est vraiment là où il ne faut pas aller… aujourd’hui il faut sortir de ce modèle, et donc il faut parler des autres façons de travailler la terre, dans le respect de l’héritage, sa protection, son avenir, en harmonie avec ce qui la constitue. Merci Denis de transmettre ! Oui, j’en ai vraiment marre à chaque fois d’entendre ce discours, celui de la FNSEA !

Nous sommes fatigués d’entendre tous les jours les mensonges de la FNSEA sur France Inter.
Ils sont responsables et coupables du bourbier agricole dans lequel nous nous trouvons, ils ont bousillé les sols, la biodiversité, notre santé et le monde paysan, NOUS NE VOULONS PLUS ENTENDRE LEURS PITOYABLES MENSONGES !
Leur gestion de l’eau est une calamité de gaspillage et de destruction de la nature. Nous n’en pouvons plus de les entendre mentir ! Stopper l’eau quand elle tombe, c’est des rivières mortes et un littoral qui disparaissent. Faites le taire !!!! Il ment !!!!! ÇA SU-FFIT !!!!!!!!!!

Pourquoi interrogez-vous toujours des représentants agricoles marqués FNSEA ! C’est agaçant ! Ces agriculteurs sont les plus gros pollueurs et de gros destructeurs.

Programmation musicale

D’abord je dois vous dire que j’aime énormément La Bande Originale sur France Inter, avec un faible pour Tanguy Pastureau (pour moi il combat l’anti-connerie). Ce qui me gêne c’est dans la programmation musicale. Vous avez rendu hommage à Christophe, mais vous ne le passiez jamais. On a l’impression d’être culturellement colonisés. Attention j’aime bien aussi les chansons d’ailleurs, même à mon époque j’écoutais avec joie Elvis, Brenda Lee (dont vous vous sevrez de « I’m sorry » pour les excuses de Daniel Morin) ; Ray Charles, Les Platters, Chuck Berry… mais faudra-t-il attendre que Bénabar ou Cali ou d’autres décèdent pour les entendre ? C’est un peu hypocrite. A l’heure où l’on nous parle de relocalisations, vous n’aidez pas les jeunes chanteuses, jeunes chanteurs français à se faire connaître. Même si j’apprécie aussi les chansons étrangères mais pour les émotions je préfère comprendre ce qui est chanté. Attention je ne demande pas de n’avoir que des chansons françaises, simplement un peu plus d’équilibre dans vos choix, avec une part un peu plus grande pour la chanson française. Aujourd’hui je ne sais pas si je pourrais entendre à la radio un Ferrat, un Brassens, un Brel, même peut-être un Aznavour, alors que, peut-être, dans les jeunes il y a un tel talent qui se cache.

Parisianisme

Par pitié, continuez d’employer « province »
C’est exaspérant ces fausses expressions comme « les régions »
Le mot est beau, le problème est ce qu’on y met (pays de bouseux).
Mais les régions, ça n’a pas de sens : Paris aussi est dans une région, administrativement, île de France
Alors que ce qui s’exprime c’est l’opposition avec le reste…
Donc gardons la province et arrêtons de considérer les provinciaux comme des ploucs

Couverture du coronavirus 

Si le coronavirus a touché gravement l’est et la région parisienne, s’il a tué partout en France, l’importance de l’épidémie a été beaucoup moins grave dans les autres régions.
Médecin dans une structure privée qui a eu un service Covid et dispose d’un gros service de réanimation, nous nous sommes préparés au pire. Les procédures ont été largement complètement bouleversées. Cela a été dure pour les personnels, pas tellement à cause du Covid qu’on a beaucoup plus cherché que trouvé, mais surtout à cause des mesures de précaution que cette épidémie impliquait.
Beaucoup de patients ont été laissés de côté ou ont fui les hôpitaux, cliniques et médecins.
Mais la vague n’a jamais eu lieu… alors même qu’on nous bombardait sans arrêt d’images, de chiffres qui n’avait rien de commun avec ce que l’on vivait au quotidien.
C’est problématique, car cela a ancré dans l’esprit du public, l’idée que le drame vécut ailleurs, est survenu partout en France.
Alors qu’arrive le déconfinement, l’absence de reportage, d’explication sur ce qui se passe en dehors des régions les plus touchées, délivre une information biaisée aux gens qui se posent la question de retravailler, d’envoyer les enfants à l’école. C’est sûr que faire un reportage sur un hôpital quasi à l’arrêt avec peu de coronavirus est peu sexy: mais il eu été intéressant de signaler que les urgences d’un CHU comme celui de Toulouse s’étaient vidées, car destinées en priorité aux Covid et aux urgences gravissimes, son activité s’était effondrée. Somme toute peu de Covid en haute Garonne… et tant mieux !
Les journalistes se sont gargarisés du mythe des héros…. les personnels ont eu grâce à cela des gâteaux, des repas et plein de jolis dessins et c’est toujours ça de pris par rapport aux agressions, exigences délirantes beaucoup plus communes. Par contre, être médecin , infirmière…. et tout particulièrement en réanimation, cela va avec le fait de soigner des patients atteints de maladies infectieuses et éventuellement de les attraper par compte contact, par piqûre avec une aiguille souillée : point d’héroïsme, juste un travail, particulièrement honorable bien sûr, mais juste un travail. Mais cela participe au roman national et c’est peut-être utile en cela. Vous devez recevoir beaucoup de messages, et j’envoie donc le mien comme une bouteille à la mer. De grâce, témoignez de ce qui se passe aussi dans les régions relativement épargnées car sinon, l’information est tronquée !

Ma question est double :
1 – Pourquoi aucun des journalistes de France Inter ne s’interrogent ou n’interrogent les spécialistes sur le fait qu’on ne connaît absolument pas le nombre des personnes de plus de 65 ans qui sont rentrées en réa et qui sont sorties guéries après hospitalisation ? Cela permettrait d’avoir une vue plus honnête de la fragilité maintes fois répétée, ressassée à longueur de journée sur l’antenne, participant sans se poser de question ou volontairement, au maintien d’un climat anxiogène ?
2 – Pourquoi aucun chiffre des décès du covid dans les EPAHD n’apparaît préoccuper les journalistes qui n’en font jamais état ?
France Inter est ma radio irremplaçable… pourquoi une telle attitude décevante !

Je suis fidèle auditrice de France Inter et notamment des journaux du matin.
C’est la première fois que je vous écris et je le fais aujourd’hui car je suis très déçue du traitement de l’actualité concernant le coronavirus.
Les journalistes semblent avoir perdu leur esprit critique par rapport au discours officiel des politiques et surtout du corps médical.
Deux exemples : la polémique sur la chloroquine, dans laquelle les journalistes se contentent de relater le « match » entre les pour et les contre, sans réaliser d’investigation personnelle du sujet.
Le deuxième exemple concerne la situation de la Suède, dont on a parlé au début de la crise et dont vous ne parlez plus. Est-ce parce que le bilan suédois pourrait démontrer que le confinement n’était pas la seule solution et qu’il n’est pas souhaitable de critiquer les décisions du gouvernement ?
J’attends de France Inter qu’elle apporte une vision critique et non qu’elle serve les discours officiels du gouvernement.
Cordialement

Je suis une auditrice assidue de France Inter depuis plus de 10 ans. Je vous avoue ma déception voire être submergée par le doute quant à votre objectivité. La pandémie du Covid 19 est mondiale, ça c’est un fait. Alors pourriez-vous m’expliquer pourquoi, lorsque vous faîtes un état des lieux quotidien sur l’évolution de cette pandémie vous citez l’Europe, l’Asie, l’Amérique du Nord et du Sud…mais jamais l’Afrique. Un continent entier qui compte tout de même plus d’1 milliard d’habitants et qui a mystérieusement complètement disparu de vos radars médiatiques… Pas un seul chiffre sur l’évolution de la pandémie sur ce continent…Aucun état des lieux. Ah si, vous avez parlé de l’Afrique pour seulement prédire l’apocalypse du Covid qui allait s’abattre sur l’Afrique. Heureusement que j’ai d’autres médias régionaux qui font EUX leur travail d’INFORMATION au public [https://www.ouest-france.fr/monde/afrique/coronavirus-pourquoi-l-afrique-est-moins-touchee-que-l-europe-6837465]. Alors que vous êtes un média national ET du service public… Quelle déception…
Autre demande : lorsque vous traiterez d’un sujet sur l’Afrique, sur le plan économique ou géo-politique, je vous suggère d’inviter des spécialistes experts..africains. Si vous voulez des noms, je peux vous en donner. Il est aberrant que vous n’invitiez jamais de personnalités africaines autres que artistes ou sportifs. C’est comme si pour débattre sur le thème du féminisme, vous n’invitiez…que des hommes. Je douterais fort de l’objectivité.
J’espère que j’aurais une réponse de votre part franche et sans détournement (1) afin de m’éclairer sur l’objectivité de notre radio publique à laquelle je reste malgré tout attachée. Je souhaite que notre radio reflète la société d’aujourd’hui, ouverte sur le monde entier, sans laisser de côté un continent entier… La parole de l’Afrique compte.
(1) pas de réponse-type « notre radio RFI, qui fait partie de notre groupe Radio France traite de l’actualité africaine avec des experts issus de ce continent…. ». Cette ligne de conduite nourrit le « communautarisme ». Comme si l’Afrique devait être traitée à part, et n’était pas assez légitime pour être présente pleine et entière comme les autres continents de notre globe sur France Inter, radio généraliste, qui a comme rôle d’éclairer les esprits…

La réponse de Jean-Marc Four directeur de la rédaction internationale de Radio France :
Je partage totalement l’intérêt de notre auditrice pour l’Afrique, et milite ardemment pour qu’elle soit plus traitée sur nos antennes, en tenant compte de la grande diversité des situations dans ce vaste continent et en évitant de mettre toute l’Afrique dans le même sac
D’autant que j’ai eu déjà l’occasion par le passé de m’y rendre à plusieurs reprises (Sénégal, Mali, Rwanda, Burundi, Afrique du Sud, Egypte, pays du Maghreb notamment)
Pour ce qui est du traitement fait sur l’antenne d’Inter de la situation sur le continent, il faut d’abord mesurer que l’épidémie, jusqu’à présent, touche relativement peu l’Afrique (et c’est une bonne surprise qui malheureusement ne va pas peut-être pas durer) donc on y accorde logiquement moins d’attention qu’aux zones plus touchées.
Cela étant, notre auditrice a dû jouer de malchance et ne jamais tomber sur l’antenne aux moments où nous parlions de l’Afrique. Voici quelques exemples récents sur l’antenne :
Le Nigeria sort du confinement, symbole d’une Afrique qui s’en sort mieux que prévu
Angélique Kidjo : une voix contre le coronavirus
COMMENT ÇA SE PASSE – À la gare routière de Dakar, quand sonne l’heure du couvre-feu
En première ligne : Dorothée Kinde Gazard, un rempart pour les Béninois
En première ligne : en Côte d’Ivoire, Vincent Toh Bi Irié, la fermeté enjouée
En première ligne : Moussa Seydi, le rempart sénégalais

Déconfinement

Très choquant pour moi, le bref reportage ce matin sur l’autorisation de déconfinement des travailleuses du sexe en Suisse. Sujet qui me blesse.
La prostitution dégrade les femmes en les ramenant à un objet marchandisable. Dans la conclusion, il est question de cette « profession ». Peut-on rappeler que la prostitution n’est pas une profession, et que c’est grave cette banalisation.

« Les mots ont un sens »

Merci beaucoup pour votre émission « On va déguster » dont je suis auditeur régulier.
Votre dernière émission a malheureusement une fois de plus cultivé les amalgames sur la chimie: pourquoi tant de raccourcis sur la diabolique « chimie », notamment quand il est question des additifs et intrants de la filière agroalimentaire ?
Pourquoi mettre encore ce matin l’agriculture « bio » sur un tel piédestal quand beaucoup de ses pratiquants emploient aussi plusieurs kilogrammes à l’hectare de pesticides, par exemple CuSO4/Ca(OH)2 (la bouillie bordelaise – chimique?), et alors que certaines molécules phytosanitaires modernes fonctionnent à des doses presque 1000 fois inférieures ? Quelle est la pratique la plus vertueuse ?
(Les tonnages de bouillie bordelaise « bio » sont d’ailleurs souvent comptés dans les statistiques de la croissance des tonnages de pesticides utilisés en France et attribué aux « conventionnels ». Avec des intrants modernes au profil ecotoxicologiques éprouvés, et des pratiques raisonnés les tonnages pourraient baisser. Dans le poison, le problème c’est toujours la dose: CH3CH2OH (l’éthanol – chimique ?) tue plusieurs dizaine de millier de personne par an en France… Le vin est-il un poison à ostraciser aussi?
Le Spinosad est un mélange de molécules naturelles utilisé comme pesticide et élligible au « bio » ; E300 (acide ascorbique = vitamine C) – « chimique » quand elle est de synthèse et pas quand elle est issue du jus de citron ajouté?
En résumé, les mots ont un sens et ce qu’il y a de mauvais dans la chimie mériterait plus de précisions. Peut-être pourriez-vous pour cela (ré?)inviter Hervé This. Son approche de cuisine « note by note » pourrait aider à faire un peu de pédagogie dans tout ce qu’il y a de bon dans la chimie au sens propre comme au figuré.

La comparaison des manifestations en France et aux Etats-Unis

Tout d’abord je vous félicite de votre travail remarquable de médiatrice dont vous avez inventé le sens et l’intérêt.
Je viens comme chaque samedi d’écouter l’émission d’Ali Badou où j’apprécie toujours l’intelligence et la liberté d’esprit de Nathalie Polony. Mais il me semble qu’à ne pas vouloir assimiler les manifs en France et celles aux USA au principe que leur histoire et la nôtre nous mettraient à l’abri de leur problème. Alors qu’ on n’a pas pris en considération que la « décolonisation » n’a pas été faite chez nous qui engendre toujours des différences liées aux « origines » réelles ou présupposées de nombreuses populations de nos quartiers dont les jeunes appartenant parfois à la 3ème génération d’émigrés ou de français issus des départements d’Outre-Mer. Je suis un ami d’Alain Mabanckou et j’ai rédigé depuis 2018, 21 numéros du mensuel de la Maison Internationale de Rennes qui traite des conséquences encore actuelles de la colonisation. Et je pense qu’il y a un effort « pédagogique » à développer sur cette question sociétale tenue « tabou » dans tous les médias y compris France Inter.
Pouvez-vous transmettre ce message à Nathalie Polony.

Je réagis rarement ainsi, mais les mots de Jean-Pierre Dupuy dans l’heure bleue de ce soir et dans le contexte actuel me semblent hors de la réalité. Comment cet homme peut-il dire que nos vies ont la même valeur ?
Alors que des manifestations ont lieu partout (ou tentent d’avoir lieu) pour mettre à jour le racisme et le fait qu’on peut mourir du fait de la couleur de sa peau dans notre pays. Comment peut-il dire cela alors que le confinement a livré des enfants et des femmes à leurs bourreaux ? Jusqu’au meurtre. Et qu’il est faux, et terrible, de penser qu’on n’y peut rien. Seul un privilégié peut dire cela tranquillement. Par ailleurs, il est également faux de dire que « la pandémie a confiné la moitié de la population ». Mon enfant de 5 ans, en entendant ça a rigolé ! Non, le virus ne retenait pas notre porte fermée à clef. Des dirigeants nous ont confinés. Et nous avons obéi. C’est cette obéissance là qui nous a confinées éventuellement. Qu’on appellera solidarité, culpabilité, civisme ou peur du gendarme suivant le moment. Mais le virus ne nous a pas confiné. Ce sont des décisions prises par des personnes, suivies par d’autres. C’est un choix. De société. Un virus ne se choisit pas. Pas plus qu’il ne choisit. J’aimerai transmettre cela à ce penseur, qui a le privilège d’avoir accès aux espaces du dire.