« Au final »

Plusieurs fois par moi signalé : « au final » est une faute de français. Mais, voilà, il est tellement facile de se plier à un défaut et de le garder. 
Ainsi, on doit dire LA covid, ce sont les journalistes de France Inter qui l’ont publiquement annoncé (personnellement je le savais bien avant, faut avoir les oreilles ouvertes et s’intéresser à sa langue), mais pensez-vous qu’un journaliste serait capable de se défaire d’une habitude acquise depuis seulement quelques mois ? 
Est-ce si difficile de dire « finalement », est-ce si difficile de dire la covid ? 
« La forme c’est le fond qui remonte à la surface » (V. Hugo, je crois). 
Le français c’est votre outil de travail. 
La radio implique deux personnes : un locuteur et, aussi important car sans lui plus de radio, un auditeur (passif, à voir comment on tient compte de ses réflexions). 

« Falloir mieux » et « valoir »

On entend régulièrement dans les médias, y compris chez de bons journalistes « falloir mieux ». C’est une confusion entre falloir et valoir. 

« Falloir » provient du latin populaire faillire qui a donné aussi « faillir ». Il faut signifie donc : il est nécessaire (il manque). 

« Valoir » vient du latin valere, avoir une certaine valeur. « Valoir mieux » veut donc dire être supérieur à. 

La confusion n’a donc pas de base étymologique ; elle provient de la proximité sonores des verbes impersonnels, « v » et « f » étant des fricatives (elles se prononcent en produisant un bruit de frottement). Et dans leur emploi, on peut moduler sa pensée en choisissant de dire : il faut (impératif) ou il vaut mieux (suggestif). « Falloir mieux », en revanche n’a pas de sens.

 Distanciation sociale ou physique 

 Je constate avec un certain amusement que beaucoup de vos intervenants à l’antenne n’ont pas encore perçu la nuance entre distanciation sociale et distanciation physique. Pourtant, cela fait belle lurette que les membres du gouvernement ne parlent plus que de distanciation physique. Certes, parmi eux, je suis sûr que certains n’ont pas vraiment capté la différence, mais qu’ils appliquent à la lettre les instructions des communicants de l’impérator ! Alors, pour vous aider, je me permets de vous préciser que la distanciation sociale, c’est quand une Rolls avec chauffeur croise un SDF, et que la distanciation physique, c’est quand les gens respectent une distance d’un mètre minimum entre eux. Maintenant, vos intervenants sont libres de leurs préférences, mais, au moins, qu’ils le fassent en connaissance de cause.

Apocopes

Très très fréquemment lorsque les journalistes sur France Inter parlent ou traitent de l’éducation, ils utilisent massivement le terme de « profs » pour « PROFESSEUR ».  Mais alors, pourquoi pas « flics » pour policier ? Pourquoi pas « pigistes » pour journalistes ? Cela montre-t-il d’abord une forme de mépris pour la profession des « professeur.e.s » ou un simple manque de professionnalisme et de rigueur langagière ?

J’entends parler du parti des Écologistes avec le raccourci « écolos » alors qu’on ne dit pas « socialos » ou je ne sais quoi encore ; utiliser le bon mot me semble nécessaire pour respecter la langue Française et ceux qui s’investissent dans l’écologie politique.  

« 150 forces de police »

J’entends un journaliste parler de « 150 forces de police », ce qui est à la fois impropre et absurde. Si vous rencontrez une patrouille, direz-vous « Tiens, j’ai rencontré 2 forces de police » ? Parlez-de « policiers », tout simplement. On entend souvent la même faute à propos des « effectifs » ou des « personnels ». 

« Chaque »

« Chaque » veut dire :  pris séparément dans un ensemble. On peut parler de chaque patient, chaque espace, c’est-dire tous les patients envisagés  séparément, ou bien de deux patients, deux espaces mais il est illogique de dire « entre chaque patient il doit y avoir un espace d’un mètre ». C’est pourtant ce que l’on entend régulièrement sur les ondes, y compris sur notre chère radio nationale comme ce matin (23 juin 2020).

Prononciation de l’anglais

J’admets être un râleur à cheval sur la grammaire comme sur la prononciation. Je sais ne pas être le seul de vos auditeurs avec ces traits de caractère. Oui, mais la prononciation de Black Lives Matter m’a fait saigner les oreilles, et j’ai eu honte du rapport que les Français entretiennent avec la prononciation de l’anglais. Mais après tout, cela me permet de me la péter en le faisant remarquer. Là où j’avoue un agacement sans partage, c’est quand j’entends des « black leaves matter » (laissez donc les feuilles d’arbres tranquilles) ou même un effort peut-être louable mais désespérant avec un « black live matter » [laillve] (qui pour le coup ne veut même pas dire autre chose) et ce dans la bouche des journalistes. Il existe des dizaines d’outils sur internet pour vérifier la prononciation d’un mot avant de faire le « journal parlé ». Mettre quelques minutes une chaîne d’information américaine est une autre solution. (Pour les stakhanovistes il y a les dictionnaires. Papier). Je trouve bien triste que ce tout petit effort, cette toute petite curiosité, ne soient ni faite ni satisfaite.  

Anglicismes

J’aimerais vous dire que j’ai été blessé d’entendre, hier vendredi 19 juin 2020, votre journaliste utiliser le mot « cluster », ce matin par contre, j’ai entendu le mot « foyer » en Allemagne, c’est beaucoup mieux, je sais qu’il faut vivre avec son temps mais ce n’est pas une raison pour perdre ses repères, tels que la langue française, par exemple. Merci à vous. 

Ce samedi matin 20/6 mais aussi beaucoup d’autres jours, journalistes et interviewés utilisent « en live » au lieu de « en direct », « cluster » au lieu de « foyer d’épidémie » , « drive » au lieu d’un autre terme à inventer. Pourquoi est-on toujours « impacté » au lieu de simplement « touché » ? 

Dans la très bonne émission « Signes des temps » de France culture, le Nudge (neudge?) et le sludge (sleudge?). L’abandon du français pour des termes scientifiques ou économiques instille le FLOU dans la pensée. Le burn out ? Harcèlement au travail ? Le neudge, coupe de pouce pour influencer votre décision ? Le Sleudge ? La manipulation ? l’antineudge ? A quand un neudge pour aider les scientifiques et autres intellectuels à employer des mots français et de ne pas adopter par paresse des locutions anglaises ? Quand dans cette émission on dit que le « coup de pouce pour influencer votre décision on parle du « biais » alors pourquoi pas dire le « side step » ? Décidons, une fois pour toute que l’anglais américain soit désormais la langue officielle de la France ! Une petite anecdote, j’entends une philosophe à la radio, parler du « Caire » je crois avoir manqué un bout de phrase et qu’elle parle de la ville du « Caire » où avait dû se passer une conférence importante (ainsi le formulai-je en ma pensée) pour qu’elle y revienne sans cesse. Puis j’ai fini par comprendre qu’elle parlait du « soin » (“care” en anglais”) Une pensée émue pour ceux qui ont fait espagnol en première langue.

Entendu sur le fil info : « les clusters sont sous contrôle ». On pourrait dire que les foyers de contamination sont circonscrits, jugulés, que leur extension a été stoppée, contenue, etc. Ces anglicismes m’écorchent les oreilles. 

Je ne suis pas le seul qui depuis des semaines dénonce l’emploi cluster à la place de foyer de contagion. Or, certains animateurs s’efforcent de n’employer que le terme anglais. Pourquoi ? Ils le savent bien qu’il vaudrait mieux l’expression française. Donc, c’est agaçant. On n’y peut rien, ils continueront puisque cela semble leur donner de l’importance. 

« Être arrêté »

Sur votre page Internet aujourd’hui : « Moha La Squale s’est fait arrêter… » Non, il ne s’est pas fait arrêter, il n’a pas demandé à la police de l’arrêter, mais il a été arrêté par la police. 

L’utilisation du terme « communauté »

Je suis étonnée que les journalistes cultivés qui s’expriment dans les différentes émissions de votre radio utilisent le terme : “communauté à tout vent !  
« Communauté des Asiatiques, des Maghrébins, des Tchétchènes… » Bientôt direz-vous que la communauté du « Carrefour City » du coin est comme-ci, comme cela, etc. ? 
Croyez-vous que la France unie et indivisible, ainsi que les habitants que vous entassés dans des communautés soient contents de vos paquets de communautés asiatiques, maghrébins, tchétchènes et autres ?  
Pour mon compte je ne me reconnais pas dans cette France que vous enfermez dans des comportements hors de France (Les Asiatiques sont très différents entre eux, SOS je suis né en France et ne souhaite pas que vous m’assimiliez à je ne sais quel groupe !)  
Le Maghreb que vous décrivez est en Afrique et non pas à Dijon ; Itou pour la Tchétchénie qui n’est pas à Dijon) 
Comme le signalait hier Monsieur Badinter sur la France 5, La France n’est pas constituée de communautés. Elle est une et indivisible ; accueille tout le monde qui souhaite se réunir dans notre République, avec ses valeurs de laïcité, de liberté, de fraternité et d’égalité.  
Les journalistes se doivent d’être porteur de notre République et de ses valeurs me semble-t-il ?  
Merci beaucoup de faire suite à mes remarques auprès de vos collègues.

« Voire même »

Votre journaliste ignorerait-elle que « voire même » est un pléonasme ?  Je suis d’autant plus surpris que les écoles élémentaires viennent de rouvrir. Belle journée quand même… sur France Inter !

« Plan de licenciements »

A propos de NOKIA vous utilisez le terme « plan social ». C’est une erreur. On doit dire “un plan de licenciements”. 

Car le plan social est la conséquence d’un plan de licenciements. Pourquoi ce terme est-il venu d’un usage courant ? Je pense que les puissants ont voulu que le mot « social » devienne détestable. Et donc ils ont poussé les gens (au pouvoir ou à l’information) à l’utiliser au début c’était par snobisme professionnel et c’est devenu maintenant une habitude. Un seul des journalistes de France Inter ne l’utilise que rarement et je l’en félicite. Ce n’est pas votre cas mais je vous aime quand même.

Erreurs de syntaxe

Je ne veux pas jouer les vieux râleurs mais le laisser-aller langagier de plus en plus fréquent sur France culture me devient insupportable. Passons sur les « en fait, effectivement, du coup, voilà » à la pelle, même de la part des journalistes, mais les erreurs grossières de syntaxe, alors là non. La dernière lors du podcast de la “Compagnie des œuvres” que je viens d’écouter : M. Garrigou-Lagrange « pourquoi est-ce-que Zweig… » Il n’est, hélas, pas le seul. Et ce qui fleurit depuis peu : « on se pose la question de comment on peut faire », « c’est le problème de qu’est-ce qui va arriver »… N’en jetez plus ! Il m’arrive maintenant d’éteindre la radio même lorsque l’émission m’intéresse. S’il vous plaît, maintenez le niveau.