- Julie Gacon dans « Les Matins d’été » de France Culture
- Simon Le Baron dans le 6/9 de France Inter
- Daniel Fiévet sur France Inter
- « Le débat de midi » sur France Inter
- « Canicule sentimentale » sur France Inter
- « Où est-ce que tu vas pour les vacances ? » sur France Inter
- « Mousse Mousse » sur France Inter
- Les rediffusions sur France Inter
- Trop de rap sur France Inter
Le bilan de l’été
Cette lettre vous propose une synthèse des principaux retours formulés par les auditrices et auditeurs au cours de l’été. Elle met en lumière les thèmes qui ont suscité de l’enthousiasme, ainsi que ceux qui ont provoqué incompréhension, agacement ou déception. L’objectif est de rendre compte, de manière très factuelle, des avis exprimés par le public à propos des programmes diffusés durant cette période estivale.
Il est utile de rappeler ici les principes qui guident la publication des messages : nous nous efforçons de refléter fidèlement la diversité des opinions qui nous parviennent. Lorsque nous recevons des courriels exprimant des avis divergents, nous nous engageons à publier une représentation équitable de ces points de vue. Ainsi, si les opinions sont nettement divisées, nous publions 50% des messages de chaque bord. Si les messages expriment à 70% un avis et les 30% restants un autre point de vue, nous respectons scrupuleusement ce ratio. Il est également fréquent que les messages reçus pour une même thématique soient unamines dans la critique ou les compliments, c’est d’ailleurs ce que nous avons constaté à la lecture de vos courriers tout au long de l’été.
À l’écoute des matinales
Elle est, incontestablement, la journaliste qui a suscité le plus de messages cet été ! Les auditeurs ne tarissent pas d’éloges sur Julie Gacon, plébiscitée pour son travail aux Matins d’été sur France Culture. Ils soulignent la richesse des sujets, « le sérieux de la préparation », « la pertinence des questions » et la capacité à donner la parole aux invités avec « intelligence et humanité ».
Beaucoup insistent sur son « écoute rare », sa « modestie » et son « sens du collectif », qualités qui rendent l’émission fluide, vivante et profondément humaine. Sa présence a été ressentie comme un vrai plaisir quotidien, certains parlant même d’un « délice sonore » ou d’un « bonheur fugace » qui leur a donné envie de se lever chaque matin. Plusieurs regrettent vivement qu’elle ne reste pas à la présentation, tout en se réjouissant de pouvoir la retrouver dans « Cultures monde » au cours de la saison 2025-2026.
Sur France Inter, la matinale estivale animée par Simon Le Baron suscite également un enthousiasme unanime ! Les auditeurs saluent son « professionnalisme », la « rigueur » et la « précision de ses interviews », la qualité et la diversité des sujets traités, ainsi que sa capacité à rendre intéressants des thèmes auxquels ils n’auraient pas spontanément prêté attention. Son ton « posé » et « bienveillant » est perçu comme « apaisant » et agréable au réveil, sans « cabotinage » ni excès, tout en restant pointu dans l’analyse.
Plusieurs auditeurs soulignent qu’« il fait honneur au journalisme » et se réjouissent de retrouver dans sa matinale une ambiance à la fois « sérieuse et légère, instructive et accessible ». Simon Le Baron a littéralement conquis les auditeurs de l’été !
Du côté des programmes
Impossible de parler de naufrage pour Daniel Fiévet ! On en est même loin car tous les messages traduisent un attachement très fort à ses émissions sur France Inter ou bien à ses podcasts, qu’il s’agisse des « Naufragés », du « Temps d’un bivouac », de « La Planète des sciences » ou encore d’ « In Extremis ».
Les auditeurs disent combien ces programmes leur apportent plaisir, « évasion », « émotion » et parfois même « réconfort », que ce soit pendant des trajets, en vacances, au quotidien ou jusque dans les ascensions nocturnes en montagne pour un auditeur alpiniste. Ils saluent la qualité du travail éditorial, le choix des thèmes et des invités, l’équilibre entre narration, sons et musique, mais surtout le « talent de conteur », la voix, l’écoute et la bienveillance de l’animateur, qui donnent vie aux histoires en leur offrant une incarnation puissante.
Beaucoup expriment le souhait que ses émissions soient plus présentes à l’antenne, regrettant leur caractère saisonnier, tant elles leur semblent indispensables et « supérieures à bien d’autres ». En filigrane, c’est une immense reconnaissance et une affection durable qui se dessinent pour Daniel Fiévet et son équipe, perçus comme des compagnons de route précieux.
Le débat de midi
Cette émission était proposée à 12h du lundi au vendredi, avec un thème choisi et « débattu avec des invités, sans parti pris, dans la bonne humeur et bien sûr, avec la participation des auditeurs » indique la chaîne. L’émission a fait réagir. Dans leurs messages, ils regrettent des échanges jugés « partisans », « militants » ou « à sens unique » et estiment que l’« absence de pluralisme » ne correspond pas à la mission de service public attendue de France Inter et ne permet pas une « véritable réflexion ».
D’autres critiquent le choix même des thèmes, parfois perçus comme « anecdotiques » ou prétextes à des « charges idéologiques univoques », en particulier sur les questions de société. Ce manque d’équilibre conduit certains auditeurs à dire qu’ils se détournent peu à peu de la station, regrettant une époque où la contradiction et la diversité d’opinion semblaient davantage garanties. À cela s’ajoute, pour quelques-uns, une lassitude face à la tonalité jugée « trop sérieuse » ou « déprimante » des sujets en plein été, à une heure de légèreté attendue.
« Canicule sentimentale »
La promesse de France Inter pouvait se lire sur le site de la chaîne : « Cet été, deux humoristes vous embarquent dans une carte postale sonore à deux voix : celles de deux amis qui s’envoient des messages vocaux au fil de leur pérégrinations estivales. Entre beaux-parents, soirées arrosées, amours de passage et mari en télétravail, Canicule sentimentale promet une fenêtre salée sur les vacances du lundi au vendredi à 8h55. »
Ce qui fut salée c’est la réaction des auditeurs, au point qu’un mois après son lancement cette série estivale a dû être retirée de la matinale pour être diffusée en milieu d’après-midi. A travers les très nombreux messages reçus, c’est une forme de stupéfaction qui transparait. Jugée “creuse”, “mal écrite”, “répétitive”, et surtout “inadaptée à un horaire de grande écoute”, cette chronique a provoqué un réel malaise. Beaucoup dénoncent un humour qu’ils qualifient de « trivial« , « graveleux« , « grossier » parfois « choquant« , notamment en présence d’enfants.
Le contenu est souvent décrit comme « plat« , « prétentieux« , « moralisateur« , « stigmatisant » et déconnecté de l’esprit habituel de la chaîne ; il est également perçu comme ciblant les femmes et les homosexuels dans des propos « sexistes » ou « caricaturaux ». Certains regrettent aussi l’absence d’autodérision et la perte de finesse ou de légèreté qu’ils attendent d’un vrai billet d’humour. L’effet est d’autant plus brutal qu’il succède à des programmes perçus comme exigeants ou profonds, ce qui accentue la rupture de ton.
Au-delà du rejet, on sent aussi de la déception : les auditeurs ne contestent évidemment pas le principe d’un programme humoristique estival, mais ils s’étonnent que la première de radio de France ait validé cette série telle quelle. Beaucoup expriment leur souhait de découvrir des voix comme celles de François Morel, dont l’humour plus subtil, plus universel et plus littéraire fait référence. Pour eux, « Canicule sentimentale » ne relève ni du divertissement réussi ni de la réflexion déguisée : elle cumule maladresse, pauvreté d’écriture et absence de drôlerie, un mélange qui heurte d’autant plus qu’il vient de la part d’une station qu’ils soutiennent et respectent infiniment depuis des années.
« Où est-ce que tu vas pour les vacances ? »
Avec ce programme, il était prévu d’embarquer : « les auditeurs pour un voyage musical original. Chaque après-midi, il propose une escapade à la découverte d’une ville ou d’une région, de Palavas-les-Flots à Créteil, en passant par Biarritz ou Gérardmer, au fil d’une playlist éclectique. Chaque émission met en lumière un lieu emblématique, des activités gratuites, des témoignages d’auditeurs et une curiosité locale. Un voyage sonore et curieux, où l’on explore les régions autrement ».
Les messages reçus sont sévères. Ils traduisent une profonde déception de la part d’auditeurs fidèles, souvent de longue date, qui se disent attachés à l’exigence éditoriale et à la qualité habituellement reconnue de France Inter. Tous expriment leur incompréhension face au ton et au contenu de cette émission, jugée très en deçà des standards de la station. Beaucoup pointent une trop grande place accordée à la musique, perçue comme un « remplissage » sans lien évident avec les thèmes annoncés et regrettent le « manque de contenu éditorial solide ». La parole donnée aux auditeurs ne suffit pas à compenser ce « manque de fond », d’autant que les interventions de l’animateur sont jugées trop rares et les propos peu fouillés. Certains regrettent le manque de curiosité culturelle et territoriale, notamment l’absence de références aux identités locales ou aux langues régionales dans les villes évoquées. Cette proposition d’émission est vécue comme un « relâchement estival » peu respectueux d’un public attentif, qui attend davantage qu’un simple habillage musical agrémenté d’ « informations glanées sur internet ».
« Mousse Mousse »
Le principe de cette émission diffusée le samedi matin est simple : « quatre personnalités, deux équipes et un maître de la mousse qui mène la danse. Les candidats s’affrontent autour de questions décalées. À la croisée du jeu et du savoir, l’émission mêle humour, compétition et culture générale » selon la chaîne.
Au fil de l’été, les réactions d’auditeurs se sont révélées extrêmement critiques et parfois indignées. Ils jugent l’émission « bruyante », « vulgaire » ou « puérile », reposant sur un « entre-soi d’invités » qui semblent se divertir entre eux sans se soucier des auditeurs. L’humour est qualifié de « lourd », « cynique », parfois même « choquant » lorsque les participants plaisantent autour de la mort d’animaux ou d’accidents tragiques, ce qui a profondément heurté certains auditeurs. Certains d’entre eux s’interrogent sur la légitimité d’un tel programme sur le service public, allant jusqu’à parler de « honte » et de « nullité ». Si certains reconnaissent le talent de l’animateur principal, ils estiment qu’il est desservi par le concept et le comportement des invités. Dans l’ensemble, ils considèrent l’émission trop décalée sur France Inter et très éloignée de leurs attentes à l’écoute de la radio d’été.
Le rap sur France Inter
Beaucoup d’auditeurs disent ne plus supporter l’omniprésence du rap, dans la programmation musicale de la chaîne, allant jusqu’à couper la radio ou à changer de station malgré leur fidélité. Ils estiment que ce choix ne correspond pas à leurs attentes et regrettent qu’il se fasse au détriment d’autres genres musicaux, comme le classique, le jazz, le reggaeton, etc. qui permettraient davantage de diversité. Plusieurs expriment le sentiment que le service public impose un style qui ne leur parle pas, certains allant jusqu’à remettre en cause leur « attachement » à l’antenne.
La prochaine lettre, publiée dans quinze jours, sera consacrée aux remarques que vous formulez sur les grilles de rentrée. Laissons le temps aux nouveaux programmes de trouver leur rythme et que chacun, devant le micro ou derrière son poste, prenne ses marques. Vos retours seront alors précieux pour continuer à nourrir le dialogue entre vous et les antennes.
Emmanuelle Daviet
Médiatrice des antennes