S’il vous plaît, arrêtez de laisser dire qu’il y a des risques politiques pour les élus s’ils sont mis en examen ! Les ministres ne sont pas des élus mais des fonctionnaires, avec un contrat et une lettre de mission ! A ce titre ils doivent répondre de leurs manquements ! Point.

Je suis effaré à l’idée que certains puissent accréditer le fait que le mensonge des politiques soit la normalité et une responsabilité politique non punissable. Ce serait simplement délétère pour la démocratie. Cette pratique doit être stoppée au même titre que M. Cahuzac.

Je suis outré, les ministres s’engagent aux services des citoyens, ils œuvrent aux mieux en fonctions des circonstances. Leurs erreurs provoquent leur discrédit et c’est déjà une sanction. Critiquer est toujours plus facile que d’agir.

Dans l’exercice de leur fonction, des ministres peuvent être amenés à prendre des décisions, qu’elles concernent la santé, l’agriculture, l’industrie ou le domaine de l’énergie, qui pourraient s’avérer catastrophiques pour la santé de milliers de gens ou pour l’Environnement bien des années, voire des décennies plus tard. Une justice digne de ce nom n’exige-t-elle pas leur responsabilité à très long terme ?

Les propos de votre chroniqueuse rejoignent une confusion globale sur la situation de madame Buzyn. Malgré une analyse fine de la situation, elle amalgame deux questions qui sont bien différentes : les choix de politiques publiques qui ont conduit à une impuissance de l’état devant une crise et les prises de position du gouvernement devant cette crises. Prises de position qui ont d’une part, contribué à discrédit du gouvernement, mais potentiellement auraient conduit à des contaminations voir des décès. C’est cette dernière qui va faire l’objet d’une enquête et éventuellement d’un jugement. Que les politiques soient ENFIN responsables de leurs propos est une bonne chose. Cela évitera peut-être l’apparence d’individus comme Trump. Rappelons enfin que si les juges ne sont pas élus par le peuple, ils ont fait l’objet d’une formation d’excellence qui n’est accessible qu’après un très dur concours et que la cour de justice est une juridiction mixte composez de politique élus. Ce qui ne contribue pas forcément à l’efficacité de la justice.

Juger les ministres cela donne bien plus d’engouement pour jugement des futurs élus qui verront bientôt leurs responsabilités mises en cause pour un oui ou un non. A quand le jugement des magistrats par le peuple lui-même pour des décisions discutables ?

L’intervention de vos invités était intéressante, mais quelque peu univoque : il semble en ressortir que les élus et les ministres ou équivalents ne sont redevables de leur impéritie, incompétence, corruption, désintérêt ou manque d’intérêt pour leurs concitoyens qu’au terme de leur mandat, s’ils sont élus. Leur appétit de pouvoir ou des fastes du pouvoir politique n’entraîne donc aucune responsabilité. Les ministres de la santé peuvent ainsi ne pas lutter contre l’obésité, la malbouffe et s’accommoder de pourvoir en premier lieu aux intérêts des industries agro-alimentaires et pharmaceutiques sans devoir en rendre compte. Guère surprenant dans ces conditions que Mme Van Der Layen a pu être nommée à la tête de la CE. Je suppose que les indignations et récriminations de citoyens qui n’en peuvent mais d’une telle corruption seront qualifiées par les médias de « populistes ».

La mise en examen d’Agnès Buzyn : le début de la responsabilisation de nos élites gouvernantes ? (enfin!…)

Le « téléphone sonne » ce mardi 14 septembre était censé être un débat autour de la CJR, sauf que l’émission a été entièrement à sens unique, les 2 intervenants plaidant manifestement contre la mise en cause de Mme Buzyn sans aucun contradicteur sur le plateau. Rien n’a changé depuis les années 90, on a eu droit à toute la vieille panoplie du « responsable mais pas coupable » : les ministres ne décident pas, c’est le président, ce sont les prédécesseurs de Mme Buzyn qui ont décidé l’arrêt de la fabrication des masques, etc…
Mais nous avons de la mémoire. Lors de l’épidémie de H1N1 en 2009, le professeur Jean-Philippe Derenne, patron du service pneumologie et réanimation de la Pitié-Salpêtrière à l’époque, n’avait cessé de prévenir que l’on aurait forcément une prochaine pandémie et qu’il fallait d’urgence prendre des mesures pour la prévenir. Mme Buzyn est arrivée au ministère le 17 mai 2017, que n’a-t-elle immédiatement relancé la fabrication de masques, ou a minima les commandes à l’étranger ? Facile de toujours mettre en cause « les autres », c’est plutôt minable.
L’un de vos 2 intervenants a même osé affirmer que le manque de masques n’avait tué personne !! Mais des soignants eux-mêmes sont décédés les premières semaines par manque d’équipements !! C’est honteux…

Je suis sidéré d’entendre le traitement de l’affaire Buzyn par les intervenants du direct qui se positionnent nettement pour sa défense ; Agnès Buzyn a elle-même reconnu et s’est d’ores et déjà défendue en affirmant avoir vécu ce genre de crise, les connaître et les reconnaître … Elle est donc simplement coupable d’avoir quitté son poste de ministre au départ d’une crise sanitaire qu’elle était la seule à avoir anticipé et en avoir prévenu le président selon ses propres affirmations et tout ça pour briguer la mairie de Paris et assouvir son ambition personnelle ! Sa défense et tous ses arguments sont la preuve qu’elle a quitté le navire en sachant avant tout le monde qu’il allait couler… Peut-on avoir un minimum d’objectivité s’il vous plaît ?