Le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni a obtenu 26% des voix lors des élections de dimanche dernier et sa coalition des droites a remporté une nette majorité au Parlement, selon les résultats définitifs publiés mardi.  Cette coalition devra s’accorder sur un gouvernement avant d’affronter la crise économique face à une Europe et des marchés inquiets.
La victoire du parti de Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia, renvoie au « post fascisme » et à « l’extrême droite », des qualificatifs parfois récusés par les intéressés, mais globalement validés par les chercheurs qui pointent toutefois des nuances selon les formations. Ces termes et le résultat des élections italiennes font également réagir des auditeurs :

Le prochain pays à tomber dans l’extrême droite sera la France, et nos politiques en porteront la responsabilité : à droite, avec ceux qui ont rompu le cordon sanitaire entre « droite » et « extrême droite » et à gauche, en abandonnant la classe populaire qui n’a plus d’autre choix que l’extrême droite, qui elle, aborde vraiment les sujets qui préoccupent les gens d’en bas …

Je me demande si le fait de qualifier systématiquement des partis d’extrême gauche (de gauche radicale) ou d’extrême droite (droite radicale) de « populistes » n’est pas ressenti par une partie de la population comme une insulte. Je me demande donc si ce qualificatif utilisé très souvent sur les ondes de France inter n’est pas perçu par un certain nombre de nos compatriotes comme un signe à peine voilé de mépris. Est-ce la bonne méthode pour communiquer ? Est-ce la bonne méthode pour interagir ?
« Les mots savent de nous des choses que nous ignorons d’eux » René Char.
« Les mots laissent échapper d’eux des choses qui nous parlent. »
« Les mots donnent plus à entendre que ce que ce que nous leur faisons dire. »

A l’occasion des élections italiennes, nous avons beaucoup entendu les mots fachiste, fascisme, post-fascisme, extrême droite, Mussolini. Pourquoi pas ?
Mais au nom d’une symétrie politique, il conviendrait de présenter LFI et ses membres de post-staliniens, post-trotskistes, post-maoïstes d’extrême gauche. Ce qu’ils sont.
On trouverait aisément des déclarations compromettantes.
Extrême-droite ou extrême gauche : que de morts à travers l’histoire !

La victoire de Giorgia Meloni se fonde sur deux piliers principaux.
L’un est la mollesse des discours et l’inefficacité des actions des sociaux-démocrates européens sur les problèmes profonds des sociétés depuis des décennies.
L’autre est le cul de sac électoral dans lequel se sont enfermées les démocraties. De fait, Giorgia Meloni va accéder au pouvoir avec 26 % des suffrages exprimés, représentant moins de 15 % de la population italienne.
La signora Meloni est certainement bien plus intéressée par l’accès au pouvoir et à son exercice qu’à la défense de la doctrine fasciste, parce que c’est là qu’elle voit son intérêt. Le contexte économique et politique européen est tel qu’elle évitera aussi les ruptures dont le socle de son électorat pourrait souffrir.
C’est là le danger principal pour les autres pays membres de l’UE qui vont se dire que « finalement, un gouvernement d’extrême droite n’est pas si diabolique qu’on avait voulu le dire ». Cela concerne directement et en particulier l’extrême droite française et l’extrême droite allemande.

Je viens d’entendre sur votre antenne à propos des élections italiennes : « on attend avec appréhension le résultat des élections qui risque de porter au pouvoir une coalition de droite et d’extrême-droite ». Cette phrase est insupportable, en particulier le « avec appréhension ». On ne demande pas à votre journaliste de donner son opinion mais de nous informer. Soit le journaliste donne son opinion personnelle et c’est inacceptable, Soit il traduit l’opinion de la rédaction et c’est encore plus inacceptable. Au minimum il rend sa carte de journaliste et il prend sa carte de militant. Pour le reste et en particulier sur le fond des élections précitées j’avoue mon incompétence et donc je ne me prononce pas.

Si vous prétendez que Giorgia Meloni est post-fasciste vous devriez qualifier Jean Luc Mélenchon de post Trotskyste avec les mêmes erreurs de jeunesse comme Meloni mais vous ne rectifierez pas car vous êtes un « service public » pas au service du public.

« Fratelli d’Italia, parti post-fasciste » Radio France suite à l’élection en Italie. Pour un équilibre, qui est la base de votre profession et est une obligation dans la charte de déontologie du journalisme, vous auriez bien l’amabilité d’appeler la Nupes : « parti post-soviétique » et ne pas euphémiser leurs nuisances …. merci !

 « Extrême-droite » « post-fasciste » la difficile qualification des nouveaux populismes
 La victoire dimanche en Italie du parti de Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia, renvoie au « post fascisme » et à « l’extrême droite », des qualificatifs parfois récusés par les intéressés, notamment par Marine Le Pen en France, mais globalement validés par les chercheurs qui pointent toutefois des nuances selon les formations.
 – « Extrême droite » – Le Rassemblement national est-il d’extrême droite? « Oui, parce qu’il y a la volonté de Marine Le Pen de changer le +socle de constitutionnalité+ », notamment avec l’introduction de la « préférence nationale », estime le professeur de sciences politiques Stéphane François, de l’université de Mons (Belgique).Le politologue Pascal Perrineau considère également que le qualificatif « a du sens » concernant le parti qui compte 89 députés en France, mais préfère lui appliquer le terme de « droite radicale » et relève qu' »en matière économique et sociale, il n’est plus situable à l’extrême de la droite ».Concernant Fratelli d’Italia, c’est « plutôt un parti d’extrême droite – avec des marqueurs comme le +nativisme+ [qui discrimine les personnes pas nées sur le territoire national], le rejet des élites – mais qui tend à édulcorer son discours pour passer à un parti très conservateur », note Stéphane François.Pascal Perrineau estime également que l’atlantisme affiché par la leader italienne fait qu’il est « compliqué » de la classer à l’extrême droite, a contrario de la Ligue de Matteo Salvini – membre de la coalition victorieuse en Italie et allié historique du Rassemblement national. – « Néo-fascisme » et « post-fascisme » – Quid du fascisme et de ses dérivés ? Créé à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, le Mouvement social italien (MSI) – dont le Front national fondé par Jean-Marie Le Pen en 1972 se voulait le calque, en reprenant l’emblème de la flamme tricolore – entendait rassembler les nostalgiques de Mussolini dans un parti « néo-fasciste ».Au milieu des années 1990, le patron du MSI, Gianfranco Fini, a lui-même théorisé le « post-fascisme », « c’est-à-dire des fascistes qui ont évolué », rappelle Stéphane François, à l’image des « post-communistes » italiens qui avaient pris leur distance avec Moscou.Giorgia Meloni, à la tête de Fratelli d’Italia, héritier direct du MSI, reconnaît encore aujourd’hui à Mussolini d’avoir « beaucoup accompli », sans l’exonérer de ses « erreurs » tout en affirmant que, dans son parti, « il n’y a pas de place pour les nostalgiques du fascisme ». »Pour l’instant, Mme Meloni est post-fasciste », soutient Stéphane François, une notion contestée par Pascal Perrineau, selon qui les évolutions doctrinales de Fratelli d’Italia « vont bien au-delà du post-fascisme ».Les deux chercheurs conviennent en outre que le qualificatif ne peut pas s’appliquer à Marine Le Pen: « ni le Front national ni le Rassemblement national ne sont dans la tradition fasciste, mais dans celles des ligues du XIXe siècle et des années 1920 », résume M. François. – « (National-)populisme » – Rejet des élites et « opposition à la globalisation », qu’elle soit économique, politique – « l’Union européenne, le G7, le G20 » – ou sociétale, « c’est-à-dire contre les sociétés cosmopolites »: le RN, Fratelli d’Italia ou la Ligue relèvent tous d’un « national-populisme », avance Pascal Perrineau. »Leur idéologie rompt un lien avec la démocratie représentative », abonde Stéphane François, même si les deux chercheurs notent que le « populisme » n’est pas l’apanage de l’extrême droite: « la France insoumise en France ou, au moins à un moment, Podemos en Espagne et Syriza en Grèce », relèvent également du concept. – « Identitaires » – Définis par Stéphane François comme ceux qui « mettent en avant une identité et, dans le cas de l’extrême droite, de l’identité blanche et d’une unité culturelle en Europe », les « identitaires » et leurs thèses prospèrent auprès d’Eric Zemmour en France ou de la Ligue en Italie, mais beaucoup moins chez Fratelli d’Italia ou au RN, estime le chercheur.L’idée renvoie à la théorie constestée du « grand remplacement », c’est-à-dire la supposée substitution de la population européenne par une population immigrée, un concept que Marine Le Pen a toujours dit percevoir avec circonspection. »Au FN comme au RN, l’idée que +les colonies font partie de la France+ a toujours été bien plus forte que +les Antillais ne sont pas de ma race+ », fait valoir Stéphane François.
(AFP)