Je me permets de vous contacter au sujet de l’article intitulé « Coronavirus : un journaliste raconte son traitement à l’hydroxychloroquine ».
Je ne comprends pas comment vous pouvez publier un article de ce genre sans mettre la moindre perspective.
L’OMS ne recommande pas le traitement, la majorité des pays non plus, les études s’accumulent pour montrer l’absence d’impact du traitement voire sa nocivité quand associée à l’azithromycine, et vous Vous contentez d’un vague « ptet bin Qu’oui ptet bin qu’non » ? Le rôle des médias est de donner une information la plus juste que possible, vous manquez à ce devoir…

Philippe Renaud, Rédacteur en chef de France Bleu Provence, vous répond : 

Chères auditrices,
Chers auditeurs, 

La rédaction de France Bleu Provence, n’a pas la prétention de se prononcer ou de donner un quelconque avis sur l’efficacité de tel ou tel médicament. 

Sur le sujet de la Chloroquine, comme de nombreuses rédactions nous avons donné la parole à tous ceux qui pouvaient s’exprimer. Le professeur Didier Raoult bien sûr, mais de nombreux autres professeurs, et épidémiologistes ont livré leur point de vue à la fois sur notre antenne hertzienne, mais aussi sur nos formats numériques. 

Dans ce débat passionné, nous avons toujours voulu rester équilibrés, ne pas prendre parti, ce n’est pas notre rôle, nous n’avons pas les compétences scientifiques pour. 

Cet article, n’a donc jamais eu pour objet d’apporter une vérité scientifique, mais un témoignage d’une personne qui comme des milliers d’autres à Marseille a pris le fameux traitement du professeur Raoult. Dans ce dossier hypersensible, il nous a semblé que le témoignage d’un journaliste dont la vocation est de ne pas prendre parti, pouvait justement nous sortir des batailles d’experts et nous rapprocher de la vision d’un homme par rapport à la maladie. Un homme avec ses doutes, ses fragilités, et parfois ses vérités, un homme dont le témoignage n’a pas pour vocation d’être universel. 

Le journaliste qui témoigne, et nous avions pris le soin de lui poser la question avant validation, n’était pas plus convaincu que cela par le traitement, il a suivi, un parcours classique à Marseille, dépistage à l’IHU, puis prescription par les médecins du traitement. 

Nous avions déjà recueilli le ressenti de personnages publics marseillais qui avaient pris ce traitement, mais nous pensons que le témoignage d’un journaliste indépendant, qui n’a aucun intérêt avec le professeur Raoult, était encore plus intéressant. Le journaliste en question a voulu avant tout partager sur sa page Facebook son vécu de la maladie (il ne s’agit donc pas d’une démarche « mercantile ou commerciale ») et c’est là que nous avons vu son témoignage. Le thème de l’interview qui a été réalisée en direct : ça fait quoi de prendre la Chloroquine ? 

Pour terminer je citerai juste cette phrase inscrite en gras dans le texte et qui résume assez bien l’état d’esprit de ce témoignage : « C’est ma vérité, ce n’est pas une vérité absolue ». 

Merci pour votre fidélité à France Bleu.  

Philippe Renaud 
Rédacteur en chef de France Bleu Provence 

Chère Madame, 
Je me permets ce message au sujet de l’article de France Bleu intitulé « Coronavirus : un journalise raconte son traitement à l’hydroxychloroquine », qui me semble énoncer des contrevérités scientifiques, dont j’ai l’impression qu’elles rentrent en contradiction complète avec la mission de service publique qui est celle de Radio France.  
L’un des premières choses que l’on enseigne à nos étudiants en épistémologie, en première année de fac, est précisément qu’un témoignage possède une valeur absolument nulle dans l’évaluation d’une vérité scientifique, fût-ce une science très orientée sur l’expérience et la pratique, comme peut l’être la médecine. 
Prendre un traitement, quel qu’il soit, et en conclure, de surcroît par autodiagnostic, que c’est la prise de ce traitement qui est la cause de la guérison ou de la diminution des symptômes, c’est établir une relation de cause à effet qui, du point de vue de la méthode scientifique, n’est fondé en aucun cas ! Je vous passe les raisons théoriques des problèmes que cela pose, mais si on mettait en œuvre la méthode qui sous-tend l’article de ce journaliste, nous mourrions encore de la peste, nous soignerions les cancers avec de l’eau sucrée, et notre espérance de vie ne dépasserait pas les 50 ans… 
Le témoignage, comme l’expérience personnelle, n’ont absolument aucune espèce de valeur en science. J’ai donc beaucoup de mal à comprendre que sur un service public, dont l’une des missions est de soutenir l’information et la culture, se trouve présenté un reportage qui mette en valeur une approche de la science qui va précisément à l’encontre de celle que, jours après jours, dans leurs cours et dans leurs recherches, les professionnels s’évertuent précisément à démystifier. 
Pour le dire autrement, même si ce traitement était efficace, l’article en question militerait pour une approche de la science factuellement erronée, et devrait donc être retiré à la fois pour des raisons méthodologiques et pour des raisons éthiques 
En effet, ce genre d’article peut avoir des conséquences du point de vue de la santé publique, au sujet d’un traitement qui, au-delà des querelles politiciennes auxquelles il a donné lieu, est quasiment unanimement reconnu comme étant inefficace, voir dangereux, par le consensus général de la communauté scientifique.  
En espérant que les quelques points que je soulève ici vous feront réagir, et vous engagerons à retirer cet article qui n’est ni plus ni moins que de la désinformation. 

Je tenais à vous rappeler que les tests scientifiques ont pour but de vérifier l’efficacité d’un traitement, et ils se font dont à grande échelle, et surtout en double aveugle…  
La publication ci-jointe https://www.francebleu.fr/amp/infos/sante-sciences/coronavirus-il-raconte-son-traitement-a-l-hydroxychloroquine-1600762347 
Me semble donc non scientifique, participant à la théorie du complot et à la désinformation…  
Les études scientifiques ayant montré que l’hydroxycholoroquine n’ayant pas d’intérêt. Sur une grande échelle et en double aveugle 
Si vous n’en étiez pas convaincu, je vois propose le prochain article,  » je témoigne : mon mari n’a pas pris de l’ hydroxycholoroquine et ses symptômes se sont amenuisés naturellement en 5 jours » 

Je découvre avec consternation ce sujet : https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/coronavirus-il-raconte-son-traitement-a-l-hydroxychloroquine-1600762347 
Cet article donne l’impression que l’on peut faire d’un cas particulier (celui du journaliste mentionné) un cas général. 
Il mélange par ailleurs la corrélation (j’ai pris de la chloroquine et j’ai guéri) et la causalité (j’ai guéri parce que j’ai pris de la chloroquine). Or pour ce qui est de la causalité, on ne compte plus les études qui montrent un effet nul de la chloroquine dans le traitement du Covid). 
Il serait bon que France Bleu, dans le cadre de ses missions de service public, n’induisent pas ses auditeurs en erreur. 

Moi qui pensais que Radio France avait un peu plus de crédibilité, d’éthique que les autres…. 

Cette tribune est indigne : le journalisme consiste à prendre du recul. Une anecdote n’est en rien la preuve d’une efficacité d’un traitement. Les études randomisées concluent à une inefficacité de ce traitement. Il est urgent que les journalistes se forment à la science. 

Et un journaliste de plus qui n’a aucune culture scientifique, qui ne se renseigne pas sur le niveau de preuve d’un témoignage, qui ne se renseigne pas sur pourquoi Didier Raoult s’en prend plein la tronche, bref un autre journaliste qui ne sait plus faire son travail.

Je me permets de vous contacter au sujet de l’article intitulé « Coronavirus : un journaliste raconte son traitement à l’hydroxychloroquine ». 
Je vous remercie d’aider la promulgation de la désinformation scientifique et de la banalisation des sophismes dans l’argumentation grâce à ce merveilleux moment de journalisme…  
Je vous suggère de chercher la définition de la phrase latine suivante: « Post hoc, ergo propter hoc ».  
Vous devriez comprendre assez rapidement à quoi je fais référence.  
Sur le même modèle de pensée , je m’apprête à me lancer dans la commercialisation d’un traitement contre le mal de dos.  
À base de fromage blanc.  
Figurez vous que j’ai jardiné  samedi dernier et me suis un peu bousillé le dos dans l’opération.  
Et hier soir, j’ai pris un fromage blanc, alors que d’habitude je prends un yaourt (mais ma femme a pris le dernier…)  
Et ce matin !  
Miracle !  
Mon mal de dos est passé !  
Samedi soir : yaourt.  
Dimanche matin : mal au dos.  
Dimanche soir : yaourt.  
Lundi matin: mal au dos.  
Lundi soir: fromage blanc  
Ce matin: PLUS AUCUNE DOULEUR.  
Le fromage blanc a soigné mon mal de dos.  
CQFD.  
Blague à part, le témoignage seul n’a aucune valeur scientifique. C’est ce que je disais à Michael Jackson hier. (Et veuillez ne pas douter de mon témoignage. Je l’ai vu. J’vous jure. )  
Bref, en permettant à une personne (aussi sincère soit elle) de s’exprimer devant un public aussi vaste, vous nuisez aux personnes qui font de la vraie recherche, avec des tests, des faits, des preuves, des expériences renouvelables à souhait…  
Vous faites du tort à la méthode scientifique, en somme.  
Grâce à votre article, tous les pro-Raoult et scientifiques diplômés Facebook et Twitter ont du se régaler, se réjouir, s’enfoncer un peu plus dans l’ignorance et de miner le peu de confiance qu’ils avaient dans la science et ses acteurs.  
Et dans les journalistes.  
Il me semblerait judicieux de vous inviter à retirer cet article.  
Ou alors, le laisser en ligne, mais avec en gros et en rouge un avertissement sur la piètre qualité de cet article, d’un rappel sur la méthode scientifique, les tests cliniques, des sources crédibles et de confiance.  
Faites vous aider par un scientifique pour ceci.  
Et en règle général: si vous voulez parler de sciences, ayez le réflexe de vous adresser à un scientifique avant publication.  
On ne fait pas faire les plans de sa maison par un charcutier.  
On n’apporte pas sa voiture à faire réviser chez un fleuriste.  
Vous êtes une chaîne d’info.  
Distribuez de l’info, pas de l’intox.  

« La semaine dernière j’avais mal a la jambe par mégarde je me suis cassé un ongle, depuis je n’ai plus mal à la jambe. » Doit on en conclure que casser un ongle est un protocole analgésique des membres inférieurs efficace? Je ne comprends pas l’intérêt de votre article…

Faut-il saisir le médiateur pour vous faire entendre la science, ou allez-vous retirer l’article de suite ?

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