Déconfinement du printemps raté
Depuis des semaines, on évoque le « déconfinement raté » au printemps. Mais de quoi parle-t-on ? Qu’aurait-il fallu faire que nous n’avons pas fait à l’heure où tous les indicateurs « reculaient » (si vous me passez l’expression) ? N’est-ce pas nier une dynamique naturelle du virus qui nous échappe ? S’il y a eu un raté majeur à l’issue du déconfinement, c’est le Ségur de la santé qui n’a donné aucune perspective au personnel soignant et a réussi à en faire fuir une bonne partie par lassitude. Du coup, on a abordé la deuxième vague avec moins de moyens. Je trouve qu’on n’entend pas beaucoup ce point de vue qui me semble assez factuel. Mais quoi que soit votre analyse sur ce point précis du Ségur, merci de m’éclairer sur le raté du printemps.
De nombreux médias utilisent souvent l’expression de « personnes à risque » pour désigner les personnes âgées par rapport au coronavirus.
Il y a une confusion de mots entre risque et fragilité. Le risque c’est le danger. Risquer c’est mettre quelqu’un en danger ou se mettre soi-même en danger. La fragilité, c’est la sensibilité à telle ou telle agression. Dans le cas du coronavirus, le risque, pour soi ou pour les autres c’est de ne pas respecter les précautions (masque, distance de sécurité etc.). Les personnes âgées, surtout celle qui ont d’autres affections sont fragiles. Et généralement elles sortent peu, ne prenant pas ou peu de risque. Les personnes à risque (pour elles-même et pour les autres) sont celle qui sortent beaucoup, travail, transport, courses (on a pas forcément le choix !) et aussi les fêtes. Ne confondons pas ! Et arrêtons de qualifier les personnes âgées de « à risque » !
Mon message concerne cet article (https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/confinement/covid-19-sommes-nous-passes-sous-la-barre-des-5000contaminations-par-jour-comme-souhaite-par-emmanuel-macron_4193609.html)
Il existe une variabilité importante du nombre de contaminations même entre jours proches. De surcroit, le nombre de contaminations relevés est toujours le plus bas le lundi, puis augmente au cours de la semaine, le signal est très fort, très net, et s’observe facilement de manière empirique [petites dents de scie]. Toutes les données sont disponibles gratuitement sur les sites du gouvernement et avec une mise à jour régulière, il est très simple de faire des statistiques dessus (l’effet jour de la semaine est ultra significatif)… Les chiffres vont bien sûr indéniablement remonter cette semaine et votre article se sera trompé …
Aussi, il faut absolument arrêter d’analyser les données brutes de cette manière, cela n’a aucun intérêt à part apporter du flou dans une situation qui n’en a pas besoin… Je vous conjure d’embaucher (ou de former ) quelqu’un qui connait un peu les stats et de lui faire faire les analyses de dynamique d’épidémie afin d’apporter une information construite qui ne prête pas le flan aux conclusions trop hâtives et aux complotistes.
Le ski à Noël, c’est aussi le sport de haut niveau avec des enfants qui s’entraînent avec leurs clubs. Et ces enfants-là sont la relève de Martin Fourcade et Alexis Pinturault qui font la fierté de la France. Et ces jeunes skient en sécurité relative, ils connaissent les dangers et leurs limites et sont bien encadrés par leurs coachs. Grenobloise désespérée.
Je pense à tous les enfants des centres sociaux et des foyers qui seront privés cette année de quelques jours au grand air parce que les vacances à la montagne ne sont pas possibles. Tous ces enfants qui sont enfermés en foyer et qui n’ont aucune famille avec laquelle passer Noel. Ça change quoi d’être en foyer en ville ou d’être dans un centre de vacances à la montagne du point de vue Covid?
J’écoute votre émission sur l’ouverture des stations d’hiver. Je travaille au CHU de Grenoble et j’aimerais m’exprimer sur la question. Les personnes qui parlent à l’antenne ne se rendent pas compte du flux de patients que nous recevons l’hiver suite à des accidents de ski ou de montagne…c’est énorme ! Actuellement l’hôpital est plein et nous ne pouvons pas accueillir tous ces accidentés ! Je skie aussi et je suis déçue, mais j’aimerais qu on parle de la vraie raison de la non-ouverture des stations!!!
Si les hôpitaux sont déjà sous tension, n’est ce pas en effet plus raisonnable de limiter les séjours ? (Difficulté à prendre en charge les accidentés ? Risque de clusters ?