Pourriez-vous arrêter d’utiliser servilement les horribles « soft power » et « hard power » dont se gargarisent vos invités, sans bien sûr les définir, mais pour se donner un genre. Vous pourriez utiliser « pouvoir d’influence » (ou diplomatie d’influence) et « pouvoir brut » (ou « pouvoir de contraindre ») ou toute autre expression qui démonterait un esprit d’innovation au lieu d’un esprit d’alignement sur le monde anglo-saxon.

Je suis une fidèle auditrice de Franceinfo et France Inter, et cela fait déjà quelque temps que je pense à vous écrire. Une expression souvent employée me heurte énormément : Il s’agit du terme « schizophrène » pour désigner une situation alambiquée, contradictoire, lunaire, à facettes multiples, simplement complexe ou que sais-je encore. J’ai un proche atteint de cette maladie. Lui a droit à ce terme et à tout prendre préférerait que cela n’eut jamais été le cas. Je l’imagine qui sursaute douloureusement à chaque fois qu’il l’entend dans un usage que je qualifierais d’ignorant (la schizophrénie est une maladie), complaisant (c’est un terme à la mode) et totalement dénué d’empathie.
Outre qu’il s’agit littéralement d’un abus de langage, c’est oublier (ou ne jamais y avoir pensé ce qui est pire) que derrière ce terme sont les malades, d’un mal difficile et compliqué, dur à vivre et dont les traitements sont lourds. Je trouve que l’utilisation de ce terme est réellement indigne de vos radios, et je pèse mes mots. Et je ne parle pas de l’appauvrissement de la langue avec l’emploi plus globalement de termes « génériques » et creux car celui-ci n’est pas creux, il désigne une grande souffrance.

Tout au long de l’émission on a parlé du « Care ». Si on n’arrive pas à apprivoiser en français, ce que vous voulez dire, c’est « clamentis in deserto », ça ne sert à rien.
Je pense qu’il faut se mettre au niveau de tous vos auditeurs et éviter de jargonner.
En un mot, il est impossible pour un auditeur moyen, ou dans une écoute distraite, de conceptualiser si le concept n’a pas de contenu. S’agit-il pour « CARE », d’empathie, de prise en charge, de soins reçus, d’Etat providence…
Est-on vraiment sûr que notre langue -si analytique ou conceptuelle suivant Michael Edwards- par rapport à l’anglo-saxon si pragmatique, n’est pas capable de forger un mot qui puisse dire tout ça !!
En important ce vocabulaire anglo-saxon, vous finissez par décapiter notre façon de penser, et de nous acculer à voir la violence qui sévit outre Atlantique déferler dans notre mode de vie.
Moins paresseux ou davantage plus fiers, les Espagnols forgent leurs mots qui ne décérèbrent pas leur réflexion. Moins c’est plus.

S’il vous plait, un tuto pour vos chroniqueurs qui confondent régulièrement les verbes spolier et voler. Spolier signifie « déposséder quelqu’un de quelque chose, de ses droits … » et ne peut s’appliquer à un objet mais strictement à quelqu’un.

J’entends toujours : les températures sont chaudes ou froides. Ne devrait-on pas dire « les températures sont élevées ou basses ou en baisse » … ?

Je sais que le « du coup » est à la mode en ce moment et je pense à l’ouvrage de Julie Neveu qui a été invitée lors d’une émission.
Mais j’ai un peu de mal lorsque j’entends les « du coup » à foison de la part des journalistes.
D’autres journalistes utilisent aussi le « un espèce » à la place de « une espèce » ce qui est une faute et non une mauvaise habitude de langage. En tous cas merci à toutes et tous d’être là mais attention au langage.

Halte au « en fait » à répétition. Cette expression, véritable Covid de la langue française, issu il y a quelques années, des milieux « bobo » et pseudo intellectuels parisiens fini par vous écorcher l’oreille. Quand c’est trop je zappe ou je ferme le poste. Cette remarque est valable pour beaucoup d’émissions. Trop c’est trop.

Cela devient vraiment lassant, usant : une fois de plus nous avons eu droit à une petite phrase qui devient une habitude « Elisabeth Borne a dégainé le 49.3 ».
Les journalistes utilisant cette formule violente, guerrière, (il faut mettre l’opposition hors d’état de nuire) sont toutes et tous fiers de frapper l’opinion par ce bon mot, ce qui est totalement ridicule.
Cela tend à banaliser l’usage à répétition du 49.3 et à nous dire : pour venir à bout de cette méchante opposition le gouvernement n’a pas le choix : il faut une arme capable de la calmer.
On aimerait mieux entendre plus de subtilité : par exemple dire que voir le parlement réduit à une chambre d’enregistrement, les débats escamotés, les amendements de l’opposition piétinés, et expliquer que cela conforte les discours qui nous disent que le parlement n’a aucun pouvoir, que voter ne sert à rien, que le gouvernement peut imposer ce qu’il veut quand il veut.
Mais cela est probablement trop subtil pour des journalistes qui préfèrent des formules « à la hache » et faire de l’audience par une formule choc, simplifions, ne faisons pas appel à l’intelligence des auditeurs.

Pour information, le mot « solde(s) » est un nom MASCULIN (et non féminin). On dit par conséquent : « des soldes géants » et non “des soldes géantes (sic)”. Merci de communiquer cette information à l’ensemble de vos journalistes.

C’est absolument insupportable d’écouter votre émission culinaire du dimanche matin avec des expressions anglaises à chaque phrase. La langue française est suffisamment riche pour employer des mots français et vous défendez les territoires, donc défendez aussi votre langue.

Merci d’expliquer à votre journaliste qu’il existe des niveaux de langue et que par exemple l’expression « virer quelqu’un » dans le sens de « renvoyer » ou de « remercier » appartient à un niveau de langue familier, celui que l’on n’attend pas sur France Culture. De la même façon, la tournure interrogative « c’est quoi ?…. » qui relève de la niaiserie mais si fréquemment employée sans doute pour faire moderne ou simple.

Pourriez-vous dire à votre chroniqueuse humoristique qu’en général j’aime bien ses chroniques, mais que, ce matin, mon oreille a été heurtée par sa façon de malmener la langue française, SVP ?
En effet, un premier amour devient féminin quand il est au pluriel — les premiÈRES amours, les amours enfantinES… —, et on ne troque rien PAR quelque chose, mais bien CONTRE quelque chose — en revanche, on REMPLACE bien quelque chose PAR autre chose…
Deux erreurs grammaticales importantes comme celles-ci dans une chronique de trois minutes, c’est trop ! Je ne lui reproche pas de se tromper : tous les rédacteurs (journalistes de presse écrite, écrivains, auteurs de pièces, etc.) font des erreurs, c’est normal, on ne peut pas être à la fois au fond et à la forme ; c’est pour cela qu’il existe ce qu’on appelle des « lecteurs-correcteurs » — je parle des professionnels humains, pas des correcteurs d’ordinateur, bien sûr…
Je me permettrai donc de lui conseiller vivement de faire relire ses textes par une personne compétente. Ce conseil vaut pour l’ensemble des chroniqueurs — j’aimerais tellement ne plus entendre l’horrible « je vais vous partager cela » (forme correcte : « je vais partager cela avec vous ») —, à l’exception de MM. Morin et Pastureau, dans les chroniques desquels je n’ai encore repéré aucune faute. Merci d’avance.

Il y a plus important, mais quand même… Le mot « gageure » se prononce « gajure », et non « gageure ». Une pensée pour Jean-Noël Jeanneney, qui insiste toujours sur la responsabilité des journalistes de radio (de Radio France en particulier) quand ils prennent la parole devant des millions d’auditeurs.

Ancienne enseignante, plus exactement professeur des écoles, je viens me plaindre de la langue parlée que votre radio diffuse. J’ai beaucoup peiné à apprendre à mes anciens élèves à POSER DES QUESTIONS. C’est ce que font beaucoup de vos journalistes et animateurs, n’est-ce pas ?
Ne peuvent-ils demander :
« Quel est votre meilleur souvenir…? » au lieu de « C’EST QUOI, votre meilleur souvenir… »
« Quelle serait la solution à ce problème… » au lieu de « C’EST QUOI, la solution… »
« Qui est responsable… » au lieu de « C’EST QUI le responsable… »
Comment voulez-vous que les enfants apprennent à parler, et écrire une langue correcte, quand les médias déversent en permanence ces formules de facilité, qui n’élèvent pas le niveau de langue alors que la formulation est facile à comprendre ?
Ces journalistes et animateurs sont-ils encore capables eux-mêmes de s’exprimer correctement ? Connaissent-ils les pronoms personnels interrogatifs qui ? Quel ?

On va à Paris, on se rend à Paris, on part à Paris, on ne MONTE pas SUR Paris.

Je propose que le terme ADN soit confiné aux émissions scientifiques où son usage est plus conforme à sa définition initiale. Pour le reste, je préfèrerais qu’on se réfère à “la culture”, “aux traditions” ou “aux habitudes”, par exemple. Mais par pitié, vaccinez vos intervenants contre l’usage de ce terme dont la contamination se propage dangereusement.

Quand votre présentateur cessera-t-il d’utiliser la formule stupide : « merci d’avoir été notre invité » ??

Comme le notent certains auditeurs, les fautes de français sont trop nombreuses sur vos antennes. Radio France pourrait demander à ses journalistes et animateurs de lire les courriers pour éviter la répétition des dites fautes. En voici une très courante : une alternative n’est pas une solution mais un choix entre deux possibilités. Chaque jour un chroniqueur ou… un ministre nous assure pourtant qu’il y a plusieurs alternatives et même une « foule d’alternatives ». Pour se comprendre, mieux vaut donner aux mots le même sens. Passons sur les anglicismes inutiles (challenge/ défi, live/direct, etc.)

Signalez à votre chroniqueuse que la prononciation de « gageure » n’est pas « ga: jeur » mais « ga:jur » la deuxième syllabe se prononçant comme « jure ».

Quel est l’intérêt d’utiliser l’expression euphémique « en situation de handicap » comme le fait votre chroniqueur au lieu d’utiliser tout simplement le mot « handicapé » comme le recommande l’Académie française ?

Je me décide enfin à prendre la plume pour réitérer toutes mes félicitations et tous mes remerciements à France Inter, et je regrette profondément, et crains, la suppression de la redevance. Cela dit, pourriez-vous rappeler que dans France Inter, il y a France, et donc faire passer le mot que ma radio préférée (depuis des décennies, à l’origine car il n’y avait pas de pub) cesse d’utiliser des anglicismes comme « versus » au lieu de « contre », « par contre », « par rapport », « challenge » au lieu de « défi », « gap » au lieu de « écart », « différence », pour ne donner que quelques exemples trop fréquents parmi bien d’autres. Cette demande concerne les animateurs, producteurs, invités et publicités (surtout quand c’est une pub produite par l’éducation nationale).

« … sur le NON-usage de la langue française » : pourquoi midterms alors qu’en français il existe « mi-mandat » ? Les Français se disent non-doués pour les langues (autres que la leur !) mais qu’ils utilisent donc des mots français !!!!!!!

Chers amis journalistes de Franceinfo, j’écoute quotidiennement votre radio dont j’apprécie, comme des millions de Français, le principe de fonctionnement, la qualité des informations, la pertinence des intervenants et de leurs analyses. Cependant, ces choses positives étant dites et le décor planté, je me résous à vous faire part de « travers », qui, pour n’être pas toujours fondamentaux, sont agaçants aux oreilles de l’auditeur que je suis… (et peut-être à d’autres que moi !). La langue française est votre vecteur principal pour vous exprimer. Quel snobisme vous entraîne-t-il donc à vous exprimer en utilisant des anglicismes, alors que tout un vocabulaire français existe déjà ? J’ai recensé tout un florilège de mots anglais que vous utilisez,* dont par exemple : « Contact tracing, Scorer, street art, hashtag, Team, Food truck, Fast food , Pure player, Troller, Night session, Love actually, Black lister, High Tech, Ronaldo peur garder ses skills ; Whatsapp, à l’instar de Snapchat, dispose de cette feature… » .
Oui, il y a de la friture sur la ligne car tous ces termes ont leur équivalent français !
Et j’en passe et des meilleurs !
De même, est-il possible à vos journalistes de reprendre des « notions de base » en français ? Il faudrait peut-être leur expliquer, par exemple, que le mot « échauffourée » est du genre féminin, comme le mot « espèce », qu’on ne dit pas « il y a des gros enjeux mais de gros enjeux ?…
Bescherelles est encore édité en 2022 !
Par ailleurs, sévit depuis quelque temps dans la bouche de certains membres de votre équipe, masculins comme féminins, une véritable « épidémie » ( Car cela semble contagieux ! ) de chuintements à la fin des phrases : Ils ne diront pas Paris mais Pariche, 8 heures et demiche, attenduches, débutéches, la décision vient de tombéche ………………… !
C’est pénible quand cela revient quotidiennement…
Les écoles de journalisme n’enseignent-elles donc plus un français « correct » ? Pourquoi vous acharner à dire : « il a été gravement blessé » au lieu de « grièvement blessé » ? Mystère !
L’horrible terme « solutionner », accepté par l’Académie française, a par ailleurs supplanté l’élégant « résoudre » : vous n’en êtes pas responsables mais faut-il réserver ce terme à France Culture ? Peut-être les journalistes ne savent-ils pas le conjuguer ? Eh oui, c’est un verbe du 3° groupe !…
Peut-on parler d’acculturation, s’agissant de journalistes sous influence anglo-saxonne?
Définition du mot acculturation selon le dictionnaire ROBERT.
« Le terme est apparu à la fin du XIXe siècle pour désigner les transformations des modes de vie et de pensée des immigrants au contact de la société américaine. L’acculturation est le processus de modification de la culture d’un groupe ou d’une personne sous l’influence d’une autre culture ».
Certes, tout cela pourra-t-il relever des « détails », trouverez-vous mais répété quotidiennement, c’est lassant…
C’est donc un auditeur un peu « lassé » mais qui vous reste malgré tout fidèle à l’heure actuelle et qui a rongé son frein jusqu’à maintenant, qui vous fait part de ses « agacements ».
Je vous souhaite, cependant, bonne continuation dans votre mission de service public.
Vous ne disposez pas du monopole de ces inepties, certains de ces termes circulant par ailleurs sur les « réseaux sociaux ». Cependant, vous êtes un relais dramatiquement puissant pour les snobs adorateurs de ces anglicismes. Et si mes sangs se glacent ( ou se mettent à bouillir, c’est selon ! ), en vous entendant proférer ces inepties, je ne saurai être taxé d’anglophobie, pour pratiquer moi-même cette langue, que j’apprécie par ailleurs. Je m’insurge seulement contre la destruction programmée de la langue française, dont vous êtes complices de fait, consciemment ou par snobisme. Je veux continuer à parler français dans mon pays !