À deux reprises j’ai entendu ce samedi 11 l’expression « les élections présidentielles » au sujet de 2022. Or, en 2022, ne sera normalement organisée qu’une seule élection présidentielle, laquelle sera à deux tours. Il faut donc le dire au singulier. Merci de préciser aux journalistes et animateurs de la chaîne que l’on dit « l’élection présidentielle ». 

Serait-il possible d’employer le terme « agression sexuelle » à la place de « abus ». On abuse du chocolat ou de l’alcool mais on n’abuse pas de jeunes filles ou d’hommes, on agresse, on viole. C’est insupportable encore d’entendre ce terme « abus ». On est en 2021. 

Il me semble que nous assistons à une recrudescence de l’usage du « hein » par vos journalistes, chroniqueurs ou animateurs. Et ce sur toutes vos antennes (France Inter, Culture ou Info). En effet leur parole est ponctuée de ce petit mot comme s’ils attendaient l’assentiment ou la validation de leur discours par les auditeurs. C’est agaçant et ne procure pas le sentiment de connivence sans doute attendu. 

Heu… Il y a quelque temps, des auditeurs avaient noté avec raison les très nombreux « heu » prononcés par Thierry Breton lors de l’émission « Le grand entretien ». Certains animateurs ou journalistes sont aussi coutumiers de l’emploi exagéré de cette interjection dont le Petit Robert nous dit qu’elle « marque l’embarras, le doute, la difficulté à trouver ses mots ». (…) Nous sommes en droit d’attendre de ceux qui interviennent sur la radio la plus écoutée de France un peu plus de rigueur dans l’élocution et un peu moins de difficulté à « trouver leurs mots ».

Il est absolument impossible pour une oreille russo-/bielorusso-/ukrainienophone d’entendre LoukaTCHenko, qui est la prononciation adoptée (à tort !) par Radio France dans ses émissions.  Pourquoi ? Comment l’expliquez-vous ? La cinquième lettre du prénom de ce charmant personnage est la Ш (cha) qui se prononce uniquement « ch ». Par exemple, le poète Pouchkine ne se prononce jamais Poutchkine, le chanteur Chaliapine n’est pas Tchaliapine, le footballeur Chevtchenko n’est pas Tchevtchenko, et moi-même, appellée Natacha dans ma famille, ne suis pas Natatcha. Pensez-vous qu’il y a moyen d’informer les présentatrices d’info de cette erreur et de leur suggérer de prononcer son nom selon les règles phonétiques françaises, sans improvisations ? Si ce choix est conscient, et Radio France souhaite punir LoukaCHenko pour ses fâcheuses positions politiques en écorchant son nom (je doute qu’il écoute RadioFrance en fait, donc peut-être il y a d’autres stratégies), vous vous trompez de cible : ce n’est pas lui que vous punissez, mais nous, les auditrices russophones !

J’ai entendu à plusieurs reprises le mot « woke » ! Sans doute suis-je inculte, mais j’ai dû chercher sur internet le sens de ce mot. Je trouve assez inadmissible que sur une radio qui porte le beau nom de France Culture, on utilise un mot pareil (sans en donner le sens d’ailleurs, comme s’il allait de soi qu’on le connaisse). Il est navrant de constater l’usage de l’anglais d’une façon aussi pléthorique ; le français serait-il devenu une langue morte ? 

Deux fautes de prononciation trop souvent entendues sur la radio FranceInfo :

1/ Abasourdi. On n’est pas, phonétiquement, « abassourdi », mais « abazourdi », ce S se prononçant alors comme un Z. Rien à voir, d’ailleurs, avec quelque surdité que ce soit. Le mot vient de basourdir (« bazourdir »), ou bazir, qui en argot signifiait tuer. Erreur cependant d’autant plus pardonnable… que je l’ai fort longtemps commise moi-même, n’hésitant même pas, à l’époque, à corriger impitoyablement ceux qui ne la commettaient pas ! 

2/ On ne dit pas un « déj’ner », mais un déjeuner (« déjEUner »).  

Pourquoi toujours utiliser le terme « prime time » qui sonne si mal à certaines oreilles comme les miennes. Nous avions d’autres manières d’indiquer cette 1 ère partie de soirée. Ou bien nous pourrions en créer d’autres plus harmonieuses… « Prime time », n’est-ce pas un peu snob ? 

Journal de 7 h ce matin, j’entends « c’est comme si la population entière d’un état comme le Dakota du Nord avait été entièrement décimée ». Très bancal… Décimer au sens de faire un grand nombre de morts, en général pas l’entièreté d’une population.

Votre journaliste passe son temps à parler « d’abus » sexuels or « abus » sexuels n’existent pas, ce sont des « agressions sexuelles ». Vous en êtes encore à croire qu’il s’agit d’un problème de milieu (Sport, cinéma) ? Il va falloir combien de #metooMILIEU pour comprendre que c’est systémique et qu’on vit dans une culture du viol ? Metoo : Musique, inceste, gay, théâtre, transports en communs, tout cela est quotidien et présent partout. Ça commence à devenir navrant d’écouter des émissions qui tournent autour du pot pour ne pas nommer les choses. 

Vos journalistes qui parlent sur le Covid emploient très souvent le mot sérum : « le sérum de Pfizer, le sérum de Moderna, … ». Ils devraient n’utiliser que le mot vaccin. Un vaccin déclenche la production d’anticorps (immunité active) par l’organisme qui le reçoit alors qu’un sérum apporte des anticorps déjà présents (immunité passive).

Avec tous ces « En fait » votre invitée nous brouille l’écoute. Une philosophe, normalienne, qui a si peu de vocabulaire pour ainsi utiliser 2 ou 3 « en fait » par phrase, surprenant ! Prenez lui 1€ par mot parasite, vous finirez tous très riches ! 

Pourquoi sur l’antenne d’une locale de France Bleu, le rappel de l’actualité à 9H est-il signalé par l’appellation « Best of » ? Cela frise la fainéantise intellectuelle ! Il me semble que la mention « Le meilleur » serait plus appropriée.

Excellente émission ! Mes oreilles ont été néanmoins écorchées deux fois, par la remarque « On se rappelle Nosferatu » alors que le verbe se rappeler est transitif ; par le pluriel masculin « ces nouveaux orgues » alors qu’amour, délice et orgue ont un pluriel féminin. On est sur France Culture tout de même ! 

Je crois que je viens d’entendre votre chroniqueur dire : « elle s’était faite connaître » au lieu, bien sûr, de “elle s’était fait connaître  » Mais peut-être me suis-je trompée.

On ne dit pas « elle s’est faite connaître » mais : « elle s’est fait connaître” mais on dit «elle s’est faite belle”

C’est nouveau, ça vient de sortir ! Les « journalistes » ont inventé une nouvelle façon de prononcer le nom de famille du Bailly de Suffren (à propos du sous-marin) : au lieu de prononcer « suffrène », on a droit à chaque fois à « suffrin » ; ces soi-disant personnes cultivées, toutes, je suppose au niveau Bac+5, n’ont sans doute jamais entendu parler au cours de leurs « études » du plus grand marin de l’histoire de France ? ? ? Mais sans doute suis-je un esprit rétrograde, puisqu’on nous l’assure tous les jours, LE NIVEAU MONTE !!!!  

Je suis choquée par les termes utilisés dans le point info de 17 H du 11 décembre : « les faits allégués » pour parler d’une femme qui a porté plainte pour viol sur mineur contre un nageur olympique. Je tiens à vous signaler que dans le langage courant, et selon le dictionnaire : allégué signifie « Mettre en avant, s’appuyer sur (un fait, plus ou moins bien établi, une preuve mal fondée…) « . Je trouve qu’il est regrettable d’employer ce vocable dans ce genre d’affaire (et même s’il a un autre sens au niveau juridique, il est trop fortement connoté pour être utilisé de cette manière).

C’est tentant de dire « prête de » comme encore entendu ce matin, vendredi 10 décembre dans le 7-9. Mais non, ça ne se fait pas et ça ne se dit pas. En effet, il ne faut pas confondre près de et prêt à dont les sens sont différents. « Près de » signifie « sur le point de », « prêt, prête à » a pour sens « préparé ou décidé à ». 

Sur la page de l’émission “Sans oser le demander“, dans l’épisode de ce jeudi 9 décembre intitulé “Pourquoi marche-t-on ? “, j’ai lu : On ne marche pas uniquement pour nous déplacer mais aussi pour flâner, protester, prier … Il fallait évidemment (dire et) écrire : On ne marche pas uniquement pour SE déplacer mais aussi pour flâner, protester, prier … “On“ ce n’est pas “nous“. 

“Iconique” est un anglicisme en français on utilise préférablement « emblématique ».

On entend régulièrement l’expression « rassemblement virtuel », « réunion virtuelle » et autre « virtuel » dans les matins. Une réunion à distance n’a rien de virtuel, les échanges sont bien réels, ils se font simplement par l’intermédiaire du numérique. Surréaliste : la surveillance « virtuelle » exercée par le gouvernement chinois sur les citoyens » ! Cette surveillance mobilise des moyens technologiques fantastiques permettant une surveillance à distance, et elle n’a malheureusement rien de virtuel, sinon les prisons seraient vides de tout dissident… Merci pour votre attention ! Et merci pour la qualité de matins que j’écoute tous les…matins.