Mes enfants de 5 et 7 ans se réjouissent tous les soirs d’aller se brosser les dents en écoutant « Les P’tits Bateaux ». En écoutant l’interrogation du jour, « J’aimerais savoir comment on peut avoir des grosses grosses couilles », ils m’ont regardée bizarrement : ils ne connaissaient pas le mot. « Il a dit quoi Maman ? » Eh oui ! A 5 ans, et même à 7, on ne dit pas forcément ça !
Ils l’auraient entendu tôt ou tard, nous sommes bien d’accord. Mais que cela leur parvienne par le biais de la radio de service public, j’en reste baba ! Sans compter que, sans parler de vocabulaire, l’intérêt même de la question restait à prouver (et ne l’a pas été).
Un grand merci à vous de faire une sélection dans les questions qui vous sont envoyées. A moins qu’on ne veuille ouvrir le débat sur la ch.tte et le z..g.

Camille Crosnier vous répond :

Je regrette si des auditrices et auditeurs, quel que soit leur âge, ont été contrariés d’entendre le mot « couilles » sur l’antenne de France Inter. Nous nous doutions bien que le jeune Jérémy, qui a posé la question sur notre répondeur (et n’a vraisemblablement pas composé le numéro seul) s’était lancé un petit défi, auquel nous n’aurions évidemment pas donné suite s’il n’avait pas suscité l’intérêt d’un médecin. Le docteur Baptiste Beaulieu, en effet, dans la longue liste de questions que nous lui avions soumises, a choisi d’y répondre, de façon très sérieuse.
C’est la raison précise pour laquelle j’ai choisi de diffuser cet échange : à une forme de provocation enfantine, un médecin apporte, sans rigoler, des éléments de connaissance sur le fonctionnement du corps humain, sujet de nombreuses interrogations que les enfants ne communiquent pas toujours à leurs parents (mais bien sur notre répondeur). Il termine surtout sur un message essentiel, je le crois, à l’époque à laquelle nous vivons : nous sommes dépositaires de nos organes génitaux et personne n’a le droit d’y toucher si on ne le souhaite pas. Les P’tits Bateaux ont pour vocation de nourrir notre curiosité, mais aussi de transmettre des valeurs, et certains messages, à travers les réponses de nos invités. Nous répondons sur tous les sujets, il n’y a pas de tabou. Et nous attendons donc toujours avec bonheur toutes les questions qui vous passent par la tête !
Camille CROSNIER

Par ce message, je tenais à exprimer ma stupéfaction et ma déception à l’écoute de l’émission du lundi 11 septembre.
Nous faisons écouter régulièrement cette émission à notre fils de 5 ans et demi et l’avons même encouragé à laisser une question sur le répondeur de l’émission il y a quelques jours.
Inutile de vous décrire notre vif étonnement en entendant la question de lundi : « Comment peut-on avoir des grosses couilles ? » posée par un garçon de 5 ans qui manifestement souhaitait uniquement polluer le répondeur et faire une blague.
A titre personnel, plusieurs points me dérangent :

  • le choix de cette question dont le contenu grossier pose quand même question à une heure de grande écoute et à destination d’un auditoire tout de même très jeune dans l’ensemble ;
  • le fait de minimiser le contenu grossier en trouvant « drôle » qu’un enfant de 5 ans utilise le mot couilles en pouffant de rire ;
  • l’absence de commentaire de la part de Camille Crosnier, fût-il rapide, sur le choix de ce mot afin de faire un peu de pédagogie linguistique : pourquoi ne pas avoir corrigé immédiatement et en guise d’introduction par le mot « testicules », afin de dire que tout de même, un mot du registre grossier de la langue ne soit pas normalisé dans l’esprit de jeunes enfants ?
  • enfin, un traitement de la question beaucoup trop intellectuel et expert alors qu’une réponse plus adaptée au jeune public pouvait être espérée, je pense.
    Des dizaines d’enfants laissent des questions bien plus pertinentes ou, en tout cas, mieux formulées. Cela ne me gêne absolument pas d’expliquer à mon fils le fonctionnement ou l’apparence des organes génitaux masculins (comme féminins par ailleurs) mais subir le mot « couilles » à l’antenne et devoir ensuite gérer l’explication auprès de mon fils qui ne l’a jamais entendu est particulièrement agaçant.
    Je terminerai mon message en vous faisant constater que même le podcast de l’émission n’assume pas le titre de l’émission et préfère opter pour des points de suspension plutôt que d’écrire le mot en toutes lettres : décidément bien décevant…

Des couilles en avoir ou pas… la honte !
Bravo à l’animatrice pour la réponse trop sérieuse apportée ce soir à la question trop « étonnante » d’un gamin de 5 ans.
La prochaine fois qu’on vous demandera si mettre des nouilles dans un slip est utile, n’hésitez pas à inviter Thierry MARX ou faites intervenir l’expert HANOUNA : la vulgarité prise au sérieux ça fait tellement d’audience !

J’ai hésité à vous écrire car, anticipant sur la réponse (s’il y en a), je me doute que, pour écouter France Inter depuis une soixantaine d’années, presque tous les jours, je connais les mentalités des animateurs qui ne manqueront pas de mettre en avant leur liberté. À partir de là et indépendamment de la notion de service public tout serait donc possible. L’objet de ma récrimination c’est que, depuis la rentrée, je note le recours à des gros mots (au sens où l’on entend ce terme habituellement) de plus en plus fréquent. Ainsi, ce lundi 11 septembre 2023, la journée commence par la question aux « P’tits bateaux » où l’on entend un garnement employer le mot « couilles ». Ça continue avec « chiant » et « con ». De sorte qu’avant 10 h du matin, en 5 heures, on a déjà 3 occurrences minimum car je n’ai pas écouté la chronique d’avant 7 h où c’est monnaie courante depuis longtemps. Les animateurs sont des gens très instruits qui disposent d’un large éventail de vocabulaire. Ce n’est pas comme le père Dominici qui s’exprimait, disait-on, avec 500 mots. Par conséquent, il leur est facile de trouver des synonymes dans leurs connaissances. On peut s’interroger aussi sur le choix de l’animatrice qui, sur les centaines de questions d’enfants, sélectionne justement celle où il y a un mot qu’on prononce même rarement dans la vie quotidienne ; à plus forte raison à l’antenne. Est-ce pour affirmer sa liberté, justement ? Outre qu’elle n’a pas perçu qu’il s’agissait d’une farce d’enfants, la réponse du médecin n’est pas très éclairante. Surtout que, depuis que l’émission bloquée des « P’tits bateaux » a été supprimée, il n’est pas sûr que les enfants en question étaient présents à 5h 49 ni même à 20 h et quelque ; heure à laquelle les enfants sont soit en train de dîner, soit à regarder la TV. Je pense aussi que les parents qui recommandent l’écoute de l’émission (ou de ce qu’il en reste) ne vont pas forcément persister dans leur démarche pédagogique et ludique. En attendant, puisque la question a été diffusée 3 fois dans la journée, on a donc entendu le synonyme de « testicules » 3 fois à l’antenne. Ça me paraît beaucoup. Je ne sais pas ce qui a présidé au remplacement de ce rendez-vous qui était devenu traditionnel, par la fin d’une émission d’humour (où l’on entend aussi de plus en plus de gros mots) mais il n’est pas très judicieux. Ça avait quelque peu disparu mais il semble bien avec la nouvelle grille qu’on revient au temps où les émissions étaient disposées au fil des jours comme s’il n’y avait personne à l’écoute et comme si chaque animateur était persuadé d’être dans son droit en faisant son numéro pour se faire plaisir. En attendant, il me semble que la notion de service public dont on nous rebat les oreilles contient quelque obligations. L’une d’elle est un langage le plus correct possible. Il arrive de faire des fautes en direct. L’erreur est humaine mais les cas que j’ai recensés, rien qu’en un début de matinée, n’ont pas l’excuse du direct.

Dans l’émission « Les P’tits bateaux » on ne doit pas entendre à l’antenne de mots grossiers, comme « couilles ». Ils existent dans la langue mais il y a plusieurs niveaux. Les journalistes ne doivent pas saboter le travail des enseignants et l’éducation donnée par les parents. C’est inadmissible !