Alors que la France commémore le troisième anniversaire des attentats de janvier 2015, Conspiracy Watch et la Fondation Jean-Jaurès se sont associés pour commander à l’IFOP une étude permettant d’estimer la « pénétration » du complotisme dans la société et d’approcher plus finement le profil de ceux qui adhèrent à ce type de contenus.
C’est l’enquête d’opinion la plus ambitieuse jamais réalisée à ce jour auprès du public français.
Réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 19 au 20 décembre 2017, cette étude a été menée auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, complété par un sur-échantillon de 252 personnes de moins de 35 ans.
L’enquête confirme que le conspirationnisme est un phénomène social majeur concernant, « dans sa forme la plus intense », pas moins d’un Français sur quatre.
Seul un Français sur cinq y semble hermétique. Elle met également en évidence que les jeunes sont, comparativement à leurs aînés, nettement plus perméables aux théories du complot, en dehors de sujets concernant par exemple le réchauffement climatique ou l’immigration. L’étude confirme enfin que le conspirationnisme est étroitement lié au vote populiste – de gauche ou d’extrême droite.
Ce qui s’est vérifié durant la campagne électorale de l’élection Présidentielle
Les deux candidats qui ont ainsi capté le plus les complotistes ‘endurcis’ sont Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Au contraire, les électeurs de Benoît Hamon, d’Emmanuel Macron et, dans une moindre mesure, de François Fillon, résistent mieux aux théories du complot. »
Dans le détail, ils sont 18% à croire à une seule théorie du complot, 14% à deux théories, 13% à trois, 9% à quatre et 25% à plus de cinq. De quoi s’agit-il exactement ?
[Une théorie du complot est] une tendance à attribuer abusivement l’origine d’un événement historique ou d’un fait social à un inavouable complot dont les auteurs présumés – ou ceux à qui il est réputé profiter – conspireraient, dans leur intérêt, à tenir cachée la vérité.
Rudy Reichstadt, fondateur de Conspiracy Watch
« Le plus inquiétant dans cette étude, c’est de voir que c’est un phénomène majeur », commente Rudy Reichstadt, également membre de l’Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès.
Vaccinations : les journalistes ne peuvent cautionner les peurs irrationnelles
Les journalistes sont une fois encore confrontés à ces peurs irrationnelles qu’adorent les réseaux sociaux, mais contre lesquelles il est difficile de lutter. Ainsi les reportages et les émissions concernant la vaccination valent au médiateur de nombreux messages nous accusant de « faire de la propagande ».
En savoir plus :
- Télécharger l’enquête détaillée de l’IFOP.
- Télécharger la note d’accompagnement publiée par la Fondation Jean-Jaurès.