En tant qu’auditrice mais aussi en tant que citoyenne, j’ai été choquée d’entendre que le Premier ministre s’est invité dans une émission en faisant « irruption ». Outre l’aspect sexiste de la démarche que de nombreux commentaires ont souligné, ce qui m’indigne le plus, c’est cette façon pour un membre de l’exécutif de considérer qu’il a antenne ouverte sans préavis sur un média public. Ce sont des pratiques que je pensais réservées aux régimes autoritaires. Radio France est publique mais l’audiovisuel public est en principe libre et indépendant du pouvoir. Circonstance aggravante : nous sommes à quelques jours d’un scrutin électoral. Nous avons déjà le président de la République qui annonce une allocution à la télé cette même semaine (au moins les formes sont respectées même si personne n’est dupe sur le fond). Le débat public en démocratie doit rester organisé de façon loyale et équitable. La Direction de Radio France devrait protester et protéger son indépendance.
J’ai trouvé complètement surréaliste et très gênante l’arrivée de Gabriel Attal en pleine interview de Valérie Hayer. C’est une humiliation pour la candidate, visiblement considérée comme incapable de s’exprimer toute seule. Et on ne peut pas ne pas y voir une forme de sexisme, ce paternalisme n’ayant sûrement pas eu lieu si Valérie Hayer eut été un homme…
Bref, encore une séquence qui n’aura pas fait avancer la place des femmes en politique (et qui ne servira certainement pas la campagne du camp macroniste…).
La question de l’indépendance de Franceinfo se pose à la suite de l’irruption du Premier ministre.
De plus, les journalistes offrent par deux fois au Premier ministre des applaudissements en lui faisant une entrée et une sortie digne d’une star alors que le public, applaudissant timidement un autre candidat, se fait rappeler à l’ordre en précisant qu’on n’applaudit pas dans une émission politique.
La direction ou la médiatrice vont-elles pour le moins rappeler les règles ? Voire reconnaître des erreurs ?
Je suis totalement choqué par l’irruption du Premier ministre qui interrompt l’interview de Valérie Hayer. Le plateau est comme un moulin où chacun peut venir s’inviter dans le débat ? Dans quel autre pays verrait-on ça ? Ce qui est d’autant plus choquant, c’est que les équipes de Radio France ont laissé faire, nous ne sommes plus au temps de l’ORTF, je ne comprends pas que l’accès au plateau ne lui ait pas été interdit ou n’ait pas entraîné une coupure de l’émission.
Je vous écris pour réagir à l’irruption de Gabriel Attal en pleine interview de Valérie Hayer à la Maison de la Radio.
La séquence est humiliante pour Valérie Hayer, et clairement teintée de sexisme.
Mais elle est aussi et surtout problématique sur le plan journalistique : voir le Premier ministre débarquer comme il le veut à la radio publique et s’emparer du micro ne sert pas l’image de l’audiovisuel public et son indépendance.
À mon sens, les présentateurs n’auraient pas dû l’accepter.
Je suis extrêmement choquée par le fait que Monsieur le Premier ministre nous ait imposé sa présence sur le plateau alors que les candidats aux élections européennes présentaient leurs arguments. Il a choisi d’intervenir précisément au moment où la candidate, tête de liste du parti politique auquel il appartient désormais était interrogée sur le programme Renaissance / Renew.
C’est une faute que de l’avoir laissé se présenter sur le plateau où sa présence n’était initialement pas prévue.
Le Premier ministre doit se conformer aux usages. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une opération de communication politique sur une chaîne publique d’information continue.
Cela augure bien du projet de la fusion France TV – Radio France – INA si la rédaction cède – déjà ?! – à de tels agissements.
Il suffit de penser aux médias hongrois par exemple…
Les chaînes publiques doivent savoir défendre leur indépendance chèrement acquise et indispensable dans un État de droit et démocratique.
Je me permets de vous adresser ce courrier pour vous faire part de mon étonnement, ma déception, mon écœurement (je ne sais même plus quel complément d’objet utilisé), à la suite de l’irruption de Gabriel Attal dans le débat « Demain l’Europe » du 3 juin dernier alors que Madame Valérie Hayer s’exprimait.
D’abord, et seulement pour souligner ce point, même si les institutions constitutionnelles comme le Premier ministre aujourd’hui représenté par Monsieur Gabriel Attal, ont parfois tendances à confondre leurs fonctions avec l’opinion politique et que la limite entre les deux est poreuse, cette porosité ne doit tout de même pas se transformer en passoire à très gros trous. Il appartient à chacun de garder sa place. Un Premier ministre est une institution qui doit respecter la constitution républicaine et non un prince au pouvoir absolu. Pour la suite de ce courrier, j’écrirai « Gabriel Attal » et non » « Premier ministre”, car il ne s’est pas comporté comme tel à mon sens.
Ensuite, si je ne doute pas qu’il soit extrêmement compliqué pour le service public d’interdire l’accès à un plateau ou une salle à un Premier ministre (alors que de lui-même devrait se garder d’un tel comportement), était-il obligatoire de l’accueillir aussi facilement voire servilement ? De bonnes précautions oratoires auraient été de bon aloi. Que son intervention par rapport à Madame Hayer ait été condescendante, sexiste ou je ne sais quoi m’indiffère totalement (même si on peut a minima retenir un manque de tact). Au contraire, la position de France Info et ses journalistes du moment m’interpelle comme notamment cette impossibilité visiblement de « marquer » son propre territoire. Seul M. Nicolas Prissette s’est à mon avis montré assez neutre voire ennuyé par cette « intrusion », Gabriel Attal le forçant à lui serrer la main. Que Mme. Hayer se laisse faire comme un paillasson (pour reprendre les mots de Mme Toussaint) reste son problème et son manque d’amour propre face à son camp montre qu’effectivement elle devrait se poser des questions. En revanche, que France Info soit un paillasson pour M. Attal (entre autres) devient votre problème, mon problème ainsi que celui des auditeurs qui espèrent une information qui ne soit pas aux ordres, surtout pour ceux attachés à un service public de l’information. J’ajouterai que quand Madame Émilie Tran-Nguyen (que j’apprécie comme journaliste par ailleurs) défend à la salle d’applaudir lors de l’intervention de M. François-Xavier Bellamy, je constate son silence lors d’applaudissement au moment de l’intervention de M. Attal.
De plus, le « jeu » démocratique d’une élection digne de ce nom impose que tout résultat qui en résultera sera la résultante de ce jeu démocratique. Dès lors, il n’y a pas à espérer un résultat qui arrangerait tout le monde et un autre qui ne serait pas acceptable parce que non conforme aux désirs d’un pouvoir en place. Or, France Info en relayant en direct l’opinion de M. Attal, sans que celle-ci soit interrogée, fausse en tout ou partie l’esprit d’une élection juste, démocratique et éclairée. Si le RN ou n’importe quel autre parti emporte l’élection, cela devra être respecté et non applaudi ou critiqué (nonobstant la question de la participation réelle avec le ratio inscrits/votants qui est devra être analysée).
Franceinfo et plus généralement le service public de l’audiovisuel mérite mieux. Et de rester un vrai service public. Mais si vous ne savez pas résister aux pressions et faire preuve de neutralité, j’ai bien peur que les réformes opportunistes (à l’argumentaire faux) de Mme Dati passeront toutes seules. Vous en serez les premiers impactés et nous aussi, auditeurs.
C’est le retour de l’ORTF ? Vous pensez que les Français veulent une radio aux ordres du pouvoir, qui cire les bottes d’un Président et d’un Premier ministre à 14% d’intention de vote à 3 jours d’un scrutin européen ? Vous pensez qu’on laisserait passer ça dans la démocratie de la République française, pays de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen et de la révolution ? Mais vous rêvez !
Je tenais à faire savoir mon incompréhension et ma colère sur le traitement de la situation avec le Premier ministre lors de l’interview de Valérie Hayer.
Que des journalistes (notamment la personne qui fait l’introduction) s’abaissent au rôle de chauffeur de salle pour un membre de l’exécutif est déjà choquant, mais qu’en plus le micro lui soit tendu et qu’on lui donne la parole pendant 3min alors que c’était imprévu démontre, s’il le fallait encore, une certaine mise au pas de l’audiovisuel public.
Pouvez-vous expliquer l’intervention surprise du Premier ministre qui a eu lieu lors du dernier entretien de Franceinfo avec la tête de liste du parti du Président de la République ? Le long monologue auquel il s’est donné librement sans questions préalables de votre part. Littéralement, il est venu, il a pris le micro, il a fait un discours et puis après une remarque de votre part il est parti. Plus précisément quel est votre conception du rapport entre journalisme, service public et pouvoir ? Je suis enseignant et je souhaite travailler sur cette séquence avec les collégiens pour la prochaine édition de la semaine de la presse. Votre réponse leur sera bien entendu communiquée.
Je viens de voir l’intervention de Gabriel Attal lors de l’interview de la candidate Renaissance aux Européennes, et quasiment aucune réaction des journalistes présents sur le plateau, c’est incroyable, lunaire, stupéfiant …. Il a humilié cette femme devant tout le monde… Les journalistes n’auraient jamais, mais jamais dû lui donner la parole…
Comme expliqué par le compte X de Franceinfo, « Le Premier ministre Gabriel Attal fait irruption dans l’auditorium de la Maison de la radio, pour défendre la candidature de Valérie Hayer. ». Ce n’était visiblement pas prévu. Pouvez-vous nous expliquer les coulisses de ce changement de programme ? De cet invité non prévu dans cette séquence qui s’infiltre ? Emilie Tran Nguyen est intervenue à la fin de cette séquence de 3 minutes en disant un salutaire : « Vous nous laissez l’interroger, quand même ? ». Je voudrais donc connaître les coulisses de cette interruption.
Pourquoi Gabriel Attal est intervenu à la place de Valérie Hayer ? C’est du sexisme au mieux, de la compromission au pire. Et vous croyez que les auditeurs sont dupes ? Bon courage ! Nous ne sommes pas dupes, c’est ce qu’il faut retenir !