Mère de 3 enfants, je suis du genre « l’école est obligatoire et c’est une chance, un lieu positif pour vous mes enfants » et puis « on respecte les règles car elles sont pour le bien du groupe ». Mais là, je suis révoltée… La semaine dernière, les enfants allaient à la garderie (car parent médecin). Il y avait pleins de règles, mais c’était positif. Ils étaient heureux. Aujourd’hui c’est l’école et c’est l’angoisse absolue. Des enseignants avec des blouses, des masques, des visières, des interdits partout. Tous nos enfants sont devenus des enfants-bulle ! A l’hôpital, on a appris à mettre des couleurs sur les murs. Là nos écoles deviennent plus stressantes qu’un département pour enfants cancéreux. Tout cela parce que les directeurs, les maires, les ministres, les présidents… toutes les personnes qui organisent ont peur qu’on les dise responsables des contaminations. Alors on en rajoute et on en rajoute dans les précautions… tout en disant que les enfants ne sont pas à risque et contaminent très peu… Je fais confiance aux enseignants, aux directeurs, aux politiques, allons-nous retrouver un peu de bon sens ?
J’écoute Franceinfo et je viens d’entendre la petite Inès qui ne veut pas retourner à l’école parce que ça ne sert à rien, puisqu’elle ne pourra pas embrasser ses copines. L’excuse m’aurait paru futile il y a quelques jours, mais aujourd’hui elle m’interpelle. Je vis en Allemagne. Mon fils est en 4ème classe, équivalent du CM2. Comme il est dans une classe-charnière, il a eu l’opportunité de retourner à l’école depuis lundi dernier (le 4 mai). C’est un enfant qui a toujours aimé aller à l’école : bien qu’il commence à 7h30, il était déjà prêt à 6h15 et pouvait ainsi profiter de la garderie. Or actuellement il n’y a plus de garderie, pas de jeux dans la cour, pas de temps libre pour les enfants (ils sont toujours surveillés). Il s’avère que mon fils ne veut plus aller à l’école (mal au ventre, pleurs, hypersensibilité…). En fait, j’ai remarqué qu’il allait à l’école pour le côté social, c’est-à-dire voir ses ami.e.s (même s’il a toujours été très bon en classe). Il vit assez mal la période actuelle. Il m’a même dit qu’il apprenait mieux avant à la maison, parce que la maîtresse est tellement stressée que l’ambiance est mauvaise. Il continue à aller à l’école, mais on sent qu’il n’en a pas envie. Je n’aurais jamais cru qu’il puisse vivre quelque chose comme ça. J’ai vraiment conscience maintenant qu’il faut doublement suivre les enfants et vraiment les écouter. Voilà, c’était juste un petit témoignage… Merci à vous pour vos émissions
Je suis une grand-mère d’une petite fille de 5 ans et je suis stupéfaite de voir le protocole sanitaire dans les écoles maternelles. (seul à son bureau, des récréations sans aucun rapprochement, pas de jeux avec les autres, pas de livres, pas de cantine ou bien un repas froid apporté par les parents et l’enfant devra manger seul à sa table. Il y a peu de spécialiste de l’enfance qui dénoncent cela, J’ai l’impression que nos enfants et petits-enfants sont les oubliés de la crise. Aucun adulte ne supporterait cette situation, d’ailleurs, nous le constatons dès le premier jour du dé-confinement!!!!
Je suis vraiment indignée de cet entretien avec un directeur d’école absolument pas représentative des conditions sur l’ensemble du pays. Il a eu beau, à plusieurs moments, préciser qu’il « avait la chance de « , que « dans son école », il était possible de…, à aucun moment votre reportage n’a mis en avant que la conjugaison du respect du protocole et de conditions dignes d’accueil des enfants serait impossible dans de nombreuses écoles. Le nombre d’agent.e.s présent.e.s dans chaque école est bien souvent insuffisant pour envisager toutes les désinfections prévues; l’exiguïté des locaux rend compliqué voire impossible pour l’ensemble des classes les récréations en extérieur, les repas au réfectoire… Pourquoi un tel acharnement à exposer des conditions acceptables alors que ce n’est pas le cas sur l’ensemble du territoire? Il ne suffit pas de terminer un reportage sur un « on voit bien que c’est compliqué ». Oui, même dans une école avec toutes les conditions favorables, c’est compliqué, et dans la plupart des écoles, c’est bien plus que ça : entre les entorses au protocole qui seront rendues indispensables et généreront évidemment un stress important pour les encadrant.e.s, et les contraintes inhumaines qui seront imposées aux enfants, il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser (ni laisser dire à un enseignant que son école aurait pu accueillir bien plus d’enfants, sous-entendant que les parents sont bien frileux). J’espère que ce reportage ne lance pas une journée de bourrage de crâne sur le mode « la rentrée se passe bien » et qu’on entendra au cours de la journée aussi des reportages montrant les impossibilités, les couacs, les souffrances que cette réouverture des écoles génère.
C’est tout à fait scandaleux la manière dont les enfants sont traités. Les risques sont quasi-nuls pour eux, pourquoi ne l’entend-on pas ? ce n’est pas dit et redit. Les parents sont aussi égarés, certains ont peur, pour eux ou pour leurs enfants. dans les deux cas, pourquoi ne pas insister sur les risques quasi-nulles pour les moins de 50 ans en bonne santé (pas de maladies chronique ou surpoids) ; d’autres ne vont pas envoyer les enfants au regard de la qualité de l’accueil dans les écoles du fait du protocole sanitaire qui fait tomber tous les principes éducatifs de base : l’autre devient un danger, individualisme mis en avant (chacun sa boite de feutre…), apprentissage et jeux quasi inexistant (alors que les enfants doivent être nourris) et puis d’autres vont faire avec (c’est le cas de le dire). Il est juste honteux que le seul protocole donné aux enseignants soit sanitaire. Pour l’animation, le protocole est plus court (6 pages) et la partie éducative est expédiée. Tous ces hommes à cravate ont un peu du mal avec l’appréciation de la vie réelle.
Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer invité du Grand Entretien de France Inter le 8 mai. Il a évoqué les mesures encadrant le retour progressif des enfants à l’école. Réactions d’auditeurs à lire ici
Vous parlez d’égalité d’enseignement mais pour les départements en rouge ils ne pourront pas avoir les mêmes conditions d’examen que les départements en vert. Voire pas d’examen du tout. Quid alors de l’oral et de l’égalité de la notation entre les élèves ?
Est-ce qu’il ne faut pas reconnaître que les enseignants (dont je fais partie) vont faire de la garderie (le temps passé à respecter et faire respecter les gestes barrière en primaire va représenter un tiers du temps scolaire : lavage de mains de 15 élèves 10 fois par jour) l’apprentissage passe loin derrière. Notamment quand notre hiérarchie nous affirme que même s’il y a 5 élèves en présentiel et 20 à la maison, il faut s’occuper uniquement des élèves présents. Donc tout ce qui fonctionne à l’heure actuelle doit être abandonné pour une mesure d’affichage…
Pourquoi les lycéens, à priori capables de respecter les gestes barrières, n’ont pas repris les cours alors que les maternelles sont censées y retourner en respectant un protocole impossible à tenir pour eux (dans ma région, les mairies et IEN n’ont pas ouvert les classes aux plus petits).
Monsieur le Ministre, Je suis parent d’un élève de seconde. Depuis le 16 mars, les élèves reçoivent régulièrement de la part des professeurs des cours à lire et à comprendre sans l’assistance des professeurs. L’élève est censé comprendre tout seul ou avec l’aide des parents, puis l’élève est soumis à des contrôles en ligne ou des devoirs à rendre via la plateforme Atrium. Seuls 2 professeurs font des classes virtuelles, que font les autres ? Et si les élèves sont capables de comprendre les cours sans l’assistance des professeurs, à quoi servent-ils ? vous parlez du décrochage des élèves en difficulté mais avec cette méthode, plus de 80% des enfants sont en décrochage !
Les enseignants porteront un masque qui ne sert pas à les protéger, mais à protéger les élèves. Les élèves ne porteront pas de masque. Les masques grand public n’ont de sens que si tout le monde en porte, non ? Si les élèves ne portent pas de masque, pourquoi demander aux enseignants d’en porter un ?
La situation actuelle aura été l’occasion pour beaucoup de se rendre compte qu’enseigner est un métier. Malheureusement, depuis une dizaine d’année, j’ai vu la formation continue disparaitre totalement dans l’EN. Aujourd’hui, elle se résume à quelques après-midis d’information et des Mooc, dont l’efficacité est proche. Cette formation continue est importante car c’est elle qui permet aux enseignants d’investir leur pratique, de réfléchir, de faire avancer et donc de trouver les solutions qui vont coller aux élèves. La crise actuelle donne-t-elle l’occasion au ministère de réfléchir à une formation continue autre que numérique ? sera-t-elle l’occasion d’un nouveau départ sur l’importance de l’enseignant dans le système ?
Lorsque tous les enseignants d’une école assurent une présence à l’école avec des élèves, il ne peut y avoir de distanciel : ce qui veut dire que tous les autres élèves qui restent à la maison ne bénéficieront pas d’enseignement.
Je suis professeure en collège. Le 18 mai, je vais continuer mes cours en lignes pour mes élèves de 3ème et venir au collège pour mes élèves de 6ème et de 5ème.
Qui fera les cours aux élèves de 6e et de 5e qui restent à la maison ?
Le peu de professeurs qui continuent le travail en ligne pour des raisons de santé s’occuperont de leurs propres classes et matières et ne pourront prendre en charge les nôtres.
Dans les faits, je crains bien qu’une partie de mon travail soit doublée et j’ai peur du burn out. Merci de nous éclairer.
Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour la qualité de vos émissions, et le maintien d’un service de qualité pendant cette période de confinement, qui a constitué une ouverture réconfortante et réjouissante, malgré le contexte et les informations anxiogènes…
Je vous écris pour réagir aux propos que j’ai entendus sur votre antenne, de la part d’une directrice d’école, propos qui sont depuis quelques temps en train de se diffuser sur les réseaux sociaux à une large échelle, et m’apparaissent alarmants. Je suis choquée que l’on puisse qualifier les conditions de reprise des enfants à l’école de « maltraitance » ou « presque maltraitance ». Un débat contradictoire serait bienvenu sur le sujet…
Étant simple éducatrice en protection de l’enfance, je n’ai pas la prétention de détenir un savoir dans les conditions actuelles, tellement complexes. Pourtant, le mot maltraitance m’apparaît totalement inadapté et j’ai l’impression que les enfants sont instrumentalisés lorsqu’on recourt à une telle stratégie. Les parents peuvent aussi être culpabilisés, là où ils essaient pourtant de répondre à toutes les injonctions contradictoires ces derniers temps (prendre soin de leurs enfants, travailler, les accompagner dans les apprentissages scolaires, tout en étant capable, avec tranquillité, de se centrer sur l’instant présent et de partager en famille des activités ludiques, sportives, culturelles, sans aucun recours aux dispositifs habituels, et souvent sans certitude sur l’avenir et les conditions matérielles à venir).
La maltraitance, c’est un sujet grave, dont les effets engendrent des traumas profonds chez les enfants, et souvent chez les adultes qui deviennent à leur tour parents… Elle prend ses racines dans des fonctionnements humains et familiaux complexes, et peut être de divers ordres, et elle concerne toutes les classes sociales. La maltraitance, ce n’est pas seulement frapper son enfant, ou lui faire subir des comportements sexualisés qui restent souvent tus et tabous. C’est aussi ne pas parvenir à répondre aux besoins de son enfant, le faire évoluer dans un contexte de conflits permanents, ne pas le protéger des angoisses et projections des adultes, le confronter à une insécurité affective. Être assis sur une chaise toute la journée, entouré par des professionnels présents pour proposer des activités adaptées aux besoins des enfants, ce n’est pas de la maltraitance. En revanche, la posture que les adultes vont tenir face à eux va être fondamentale, et, si elle ne restait centrée que sur le négatif et la peur, elle pourrait avoir des effets questionnants sur le développement des enfants. Je suis d’autant plus surprise qu’une directrice d’école puisse tenir de tels propos, puisque les enseignants sont toute l’année en première ligne pour repérer et signaler les situations préoccupantes d’enfants en souffrance. J’imaginais un certain consensus sur la notion de maltraitance, mais c’est sans doute oublier que chacun a ses propres projections sur le sujet.
Chaque citoyen est appelé aujourd’hui à sa responsabilité individuelle, avec la multitude de questions suscitées ces derniers mois, qui a exposé les enfants à des contextes de vie variés, clos, fréquemment anxiogènes, précarisés (même pour les professions habituellement préservées), avec une moindre disponibilité d’une grande partie de leurs parents. Les enfants ont d’ailleurs montré une grande capacité d’adaptation, qui montre toutes leurs ressources potentielles pour faire avec le nouveau contexte qui se présente…
Je suis également parent, et des propos pareils ne vont pas dans le sens d’une assurance sur les conditions de reprise à l’école. C’est pourtant la mission habituelle des enseignants, dans le lien avec les familles, que de rassurer, accompagner, soutenir, dans les apprentissages et les relations sociales. Aujourd’hui, le besoin de socialisation des enfants et d’ouverture sur l’extérieur est également à prendre en compte, après deux mois de confinement, qui auront sans doute des effets à posteriori sur le développement psycho affectif d’un certain nombre d’entre eux. Ces besoins ne sont pas seulement secondaires, si l’on imagine que bientôt, les familles vont de nouveau être seules en charge de leurs enfants pour les deux mois d’été. Je comprends que les enseignants soient inquiets, aient à cœur de proposer le meilleur aux enfants, et je leur accorde tout mon soutien et ma confiance pour le faire. J’ai plus de mal à comprendre l’envie de continuer à agir comme d’habitude, dans une sorte d’idéal. Oui, leurs missions vont être particulières, sans doute moins centrées sur la transmission de savoir, mais ce n’est pas, comme ils le disent souvent, simplement « de la garderie ». En tant que parent, nous n’avons sans doute pas fait mieux ces dernières semaines… Il ne s’agit pas de dévaloriser leurs fonctions, mais bien de s’adapter à un contexte exceptionnel, avec la conscience d’un effort collectif. Tous les français depuis deux mois adaptent leurs pratiques professionnelles et leurs modes de vie. Les conditions sanitaires, actuellement, conduisent tous les secteurs professionnels à innover, proposer des adaptations, accepter de se décaler un peu de leurs missions habituelles, prendre en compte l’insécurité à venir. C’est certain, ce n’est pas confortable, nous avons cela en commun. Tous sont confrontés à des protocoles drastiques pouvant être considérés sous l’angle de l’empêchement. Mais aussi, qui peuvent conduire à faire autrement, tout simplement parce que c’est comme ça, pour l’instant.
Alors, pourquoi ne pas faire de toutes ces contraintes un espace de créativité et de réassurance de nos enfants ? Pourquoi ne pas les associer, avec toutes leurs idées, dans la réflexion sur la nécessité de faire autrement, pendant quelques temps ? Les enseignants sont en première ligne pour transmettre des valeurs, pour préparer nos enfants à trouver les ressources en eux pour choisir leur voie, j’espère qu’ils parviendront à laisser du positif et de l’envie dans ces journées de reprise à venir. Ils ont aussi, par leur capacité d’accueillir nos enfants, la possibilité de permettre aux parents de réinvestir l’espace social et professionnel, pas seulement pour faire repartir une économie vue comme menaçante… mais tout simplement faire repartir la VIE, à une échelle collective… Et si ça, ce n’est pas valorisant ! Bonne continuation à vous, bon courage pour la suite !
Dans l’école de mon village, il y a 5 classes.
Les 5 enseignants vont assurer la reprise des cours à temps plein pour environ la moitié des effectifs de l’école.
En pratique, les enfants qui retournent à l’école auront cours 2 jours sur 4 d’école par semaine pour assurer une reprise à tous les volontaires.
Aucun des enseignants ne va donc pouvoir continuer d’assurer les cours à distance pour l’autre moitié des effectifs qui reste à la maison.
Qu’avez-vous prévu pour ce genre de situation ?
Etude de cas réouverture des écoles à Marseille :
des écoles n’ouvriront pas faute d’agents municipaux en nombre suffisant pour assurer l’application du protocole sanitairedes groupes de 15 d’élèves seront constitués sans tenir compte de leurs niveaux (comme une gestion des stocks d’élèves)
peut-on parler d’éducation, de pédagogie, d’apprentissage ou doit-on parler de garderie ?
Monsieur le ministre, je suis enseignante en pole « maternelle » donc avec des élèves de 2ans 1/2 à 3 ans. Expliquez-moi comment faire classe masquée et maintenir mes élèves à une distance de 1 mètre, comment gérer les pleurs, les angoisses et la séparation, comment faire de la pédagogie. Et reprise de l’école pour l’économie et non le pédagogique et social car sinon on aurait deconfiné les lycéens et collégiens, plus aptes à faire les geste barrière
Comment cela va se passer dans les internats ? Je suis interne et en première. Je crois qu’il sera impossible d’appliquer les mesures d’hygiènes sachant que l’internat est déjà à 100% de sa capacité.
Retour à l’école nécessaire oui. En maternelle comment concevoir la distanciation physique, quel visage de l’école pour ces enfants empêchés de s’approcher. Il faudrait dire que c’est impossible et les parents choisissent en connaissance de cause.
Je suis AESH en collège, en classe ULIS champs moteur. Vous nous demander de reprendre le travail, Monsieur Blanquer comment pouvez-vous ignorer la situation des AESH, comment pouvons-nous appliquer le gestes barrières.. Chuchoter à l’oreille des enfants, les aider dans les tâches quotidiennes, y compris les aider pour aller aux toilettes ? j’ai en charge 8 enfants sur 2 niveaux nous sommes 4 AESH dans cette section , j’attends des explications claires sur cette reprise des AESH exigée par l’éducation nationale
Mr Blanquer pourquoi parle-t-on si rarement des élèves scolarisés en ULIS pour la reprise de l’école …. Ne sont-ils pas prioritaires?
Mr Blanquer étant votre invité ce matin, j’aimerais lui dire que les conditions sanitaires précisées dans le protocole ne sont pas possibles. Nous n’avons, dans ma circonscription ni masques adultes, ni gel hydroalcoolique, ni lingettes… Est-ce que cela inspire confiance ?
Je suis enseignante en maternelle. Mardi le maire de ma commune (31830 Plaisance du Touch) a décidé de « réouvrir » les écoles. Aucune visite préalable avec les services compétents, aucune aide humaine n’est prévue pour préparer le marquage au sol, le réaménagement des salles. La mairie propose de nettoyer les toilettes à 6h, 11h 14h30 chaque jour. Cela ne nous semble pas suffisant. Elle refuse de nous fournir du gel hydroalcoolique sous prétexte que nous pouvons nous laver les mains avec du savon. Dans ma classe, il n’y a pas de point d’eau, je dois quitter ma salle pour me laver les mains. Les enfants vont rester en classe à leur table pour manger. L’accueil se fera à 8h en classe. Après la fin des cours à 16h15, l’enfant devra attendre ses parents à sa table jusqu’à 18h… Je suis désespérée !
Mr le ministre de E.N quelles sont les consignes pour les A.E.S.H et A.V.S qui doivent être assises à côté de leur élève handicapé afin de lui apporter de l’aide pendant les cours et après les cours, port du masque ? efficace à quelque centimètres de l’élève ? Vous nous avez oubliés dans vos directives et discours !!
Arrêtez de parler du nombre d’élèves mais de ce qui va être fait en classe… directrice en maternelle, qui s’en rend malade, avec un protocole aussi strict qui interdit tout ce qui est le fondement de la maternelle. Rien de pédagogique, là-dedans, de plus, tous les enfants fragiles ont été les premiers à affirmer ne pas venir avant septembre… Nous sommes dépités.
Les enseignants vont enseigner sur place, garantir l’enseignement à distance (sous-traiter ? dans tous les cas ça prend du temps de l’organiser) ou l’inverse, faire agent de nettoyage + communication aux parents pour les rassurer, + garantir l’enseignement de leur propres enfants + les temps de repas + la vie quotidienne dans un moment où il n’est pas facile de se fournir en quoi que ce soit…. Vous prévoyez d’embaucher (j’espère) ?
Avec les incapacités des locaux, des élus et des enseignants, les peurs des parents : les enfants, même avec un confinement en milieu rural, sont très déçus de ne pas pouvoir revenir à l’école ; ne seront-ils pas les grands perdants de cette situation ?
Je réagis à l’interview de M. Blanquer indiquant que 80 à 85 % des écoles seront ouvertes dès la semaine prochaine… Certes… mais avec 2% des effectifs nous concernant dans la ville du Perreux sur Marne (94). Mme le Maire ne veut pas prendre de risque, eu égard au protocole sanitaire drastique de notre gouvernement … Le Perreux n’est pas la seule ville concernée.
Je suis enseignante en maternelle, et je suis accablée de vivre les conditions qui nous sont imposées. Pas de gant car cela ne sert à rien parait-il par contre il faut nettoyer les passages des élèves aux toilettes… pas de lingettes de nettoyage non plus. Pas d’essuie-mains après les lavages de mains, c’est un détail parait-il (ils s’essuierons sur leurs pantalons, tant pis les microbes, mais alors ça ne sert à rien de se laver les mains ? …) 2 masques précisément par jour, (mais pas le 11 ni le 12 car pas d’enfants, juste les collègues, et les asters, 12 pas plus), si tu touches ton masque ou si par malheur tu éternues, tant pis pour tous, il n’y a pas de rab. Je mettrai un bandanas, ou rien du tout car c’est impossible de parler à un groupe 4h avec ce truc sur la bouche. Pas de thermomètre pour vérifier la température du petit qui parait faible, c’est commandé mais pas de délais de livraison… c’est ma gentille main de maîtresse qui va toucher le front de l’enfant? non, c’est la bandelette noire qui donne une indication par couleur. Et ensuite, je me laverai les mains, et les agiterai pour les sécher. Voilà mon coup de gueule, je suis écœurée, j’aurai plutôt dû rester en garde de mes enfants qui n’ont pas cours, pas classe, juste une tonne de boulot par internet. Sur franceinfo, j’ai entendu » 85% des écoles primaires ouvertes à partir de jeudi prochain? » c’est faux, mensonger. Il y a eu beaucoup de pression du politique sur les maires. Je n’entends que des reportages qui ventent les bienfaits de la reprise. JM Blanquer a dit hier « qu’il y a moins de danger à l’école qu’à rester à la maison ? non mais on marche sur la lune? hors contexte, cela n’a pas de sens, mais pourquoi est-ce la seule information qui reste dans la bouche des gens? Je suis navrée de la situation, je suis un pion sur l’échiquier, je subis.
Vous avez évoqué l’angoisse des enfants, entre le danger qu’ils étaient présumés représenter en début de crise puis la situation de confinement. Vous n’avez pas évoqué, il me semble que cette angoisse ne va en rien être, je le crains, diminuée par ce qu’on appelle la rentrée, et ce qui va naitre de la mise en place du protocole sanitaire dans les écoles. Une garde dans une école de regroupement « mise aux normes » ce matin m’en convainc encore plus. Ce qu’on nous demande de faire est tout simplement de nier leur état d’enfance, de leur appliquer violemment (psychologiquement bien sûr, mais aussi avec des contraintes physiques tout de même, lavage des mains incessant, sens de circulation, distances imposées à leurs corps d’enfants, etc) des règles d’adultes, des comportements d’adultes, des peurs d’adultes. Les écoles dont proche des univers carcéraux avec même un régime d’isolement pour les enfants. Je me refuse moi-même à faire le geste de repousser un enfant qui m’étreint, ou de demander à deux enfants qui jouent de se séparer en invoquant que c’est « pour les protéger et protéger les autres ». Allez voir, on ne peut pas l’imaginer, dans la réalité ce que c’est qu’une école rurale ou il y a 5 enfants accueillis, qui n’ont pas le droit de se toucher, de jouer ensemble, de s’entraider. Une cour sans jeux, des salles sans jeux, sans livres. J’ai fait des photos, vous en trouverez, mais il faut y être, sentir l’atmosphère, voir les regards des enfants. Avons-nous fait cela chez nous pendant le confinement : impossible ! Mais une école c’est un peu comme une maison, une classe c’est une sorte de famille, et la vie sans la vie y est tout aussi impossible. Discours contradictoires, appliquez un protocole titanesque, inapplicable, mais entendez bien que nous savons désormais que les enfants sont peu contaminés et contaminants. Alors pourquoi ce protocole ? Si le risque est réel, il ne fallait pas rouvrir. S’il est supportable, il ne peut pas être à zéro, il fallait rouvrir, et faire confiance à notre bon sens, nous aurions fait au mieux des possibilités humaines, psychologiquement supportables pour les enfants et pour nous. Les enseignants sont habitués à obéir à leurs IEN et les enfants veulent toujours bien faire, il est donc facile de croire que c’est possible et acceptable. Je suis convaincue que c’est une violence grave faite aux enfants et aux enseignants à qui on demande l’exercer. Je suis bouleversée par ce qui se passe. L’avis de spécialistes de pédo- psychologues, neuro-scientifiques serait le bienvenu, qu’ils aillent y voir, qu’ils nous rassurent ou tirent la sonnette d’alarme très vite. Je ne les pas entendus à ce jour sur le sujet. Merci de m’avoir lue
Depuis plusieurs jours, dans le cadre du déconfinement, on met l’accent sur la réouverture des écoles et les difficultés qu’elle pose. C’est naturel. Cependant, on semble passer sous silence (on parle de « rentrée » ou de « reprise ») que l’enseignement s’est poursuivi, à distance, au prix d’un investissement particulièrement lourd pour les enseignants ; on considère d’ailleurs que près de 80% des élèves en ont bénéficié. Certes, cela signifie qu’une part significative des élèves (de 10 à 20% selon les estimations) a lâché prise et qu’il va être difficile de les « raccrocher » mais cela ne réduit pas à néant pour autant le travail des enseignants.
Alors que désormais environ un million ou un million et demi d’élèves vont pouvoir être à nouveau accueillis dans les établissements scolaires (au-delà des enfants de soignants et autres professions dites « en première ligne »), on fait comme si les autres millions (90% des élèves) ne comptaient plus… qu’en advient-il ? les enseignants sont-ils supposés faire cours en « présentiel » et à distance ensuite ? ou en même temps ? on fait comme s’il s’agissait de dédoubler les classes alors qu’on n’enseigne qu’à la moitié ou au tiers de la classe… Les informés de ce soir 12 mai étaient caricaturaux de ce point de vue. Tout se passait comme si deux mois de vacances venaient de s’écouler et comme s’il était possible, sans difficulté, de demander aux enseignants de « rattraper » cet été ou pendant les vacances de Toussaint, etc. Que la porte-parole du Gouvernement croie que les enseignants sont en chômage technique quand les établissements scolaires sont fermés, c’est difficile à accepter, mais que toutes les émissions de la journée fassent de fait comme si cette idée était répandue, est ennuyeux – aux Informés, personne n’a semblé se rendre compte de ce présupposé. Il me semble que rappeler ce qui se passe pour les élèves qui ne sont pas accueillis dans les établissements scolaires participe également de l’information et c’est en tout cas ce que personnellement j’attends de Radio France.
Je précise que je ne suis pas enseignante, que je suis en télétravail et que personne n’a mis en doute la réalité de mon travail.