Je suis agriculteur et écoute le traitement du mouvement sur votre antenne.
S’il vous plaît, ne prenez pas les arguments/revendications de la FNSEA pour argent comptant, ni même comme étant représentatif du monde agricole. La FNSEA est un syndicat mais aussi et surtout une entreprise, qui défend son modèle agricole (industriel). Nous souhaitons plus de reconnaissance de notre métier ainsi qu’une rémunération convenable. C’est le principal.
Les normes ne sont pas un problème pour la grande majorité d’entre nous. Demandez aux agriculteurs que vous interrogez s’ils préfèrent une meilleure rémunération avec les mêmes normes ou la même rémunération sans normes ? Préférons nous pouvoir aller en vacances/au resto, ou avoir le droit de balancer du glyphosate sans masques/protections et sans limites ?
Nous avons conscience des dangers de ces produits. Beaucoup d’entre nous ont des dettes énormes, fruits d’un modèle agricole industriel qui pousse toujours a l’expansion ou à la mort. Et la FNSEA en est grandement responsable !!
Nous voulons un modèle agricole sain, qui ne souffre pas d’une concurrence mondiale qui tire tout le monde vers le bas, qui pousse à la dérégulation et à la baisse de rémunération du milieu.
Voilà, je vous souhaite une bonne journée.
PS: Ce modèle agricole a fait de nous des techniciens agricoles et non plus des paysans.
Je suis convaincu que la mauvaise image dont nous sommes victime est de ce fait. Nous devons redevenir des paysans.

J’écoute France Inter et je suis très attentive aux informations et au sujet agricole. Comme auditrice attentive, je sais très bien que vous transmettez une information sérieuse sur ce monde en crise. Cependant je déplore de n’avoir entendu parler que des représentants de la FNSEA et dans toutes les informations parce que certes ils occupaient le devant de la scène, mais je déplore que personne de la Confédération paysanne ne fusse invité. Le point de vue défendu est très différent et j’aurais aimé les entendre.

Aujourd’hui, le thème est l’agriculture. Encore une fois, je suis surpris du manque d’impartialité de Franceinfo. Vous invitez uniquement la FNSEA qui ne cesse de pleurer et qui a, depuis des années, développé l’agriculture intensive et collaboré à la malbouffe en France. Il serait honnête d’inviter la Confédération paysanne qui propose une agriculture plus sociétale et durable.

Ma remarque concerne France Inter mais aussi toutes vos antennes. En choisissant de ne donner la parole quasiment qu’à la FNSEA, suivant la stratégie du gouvernement d’ostraciser les agriculteurs qui adhèrent à d’autres organisations moins tournées vers l’agro-industrie, vous contribuez au problème d’image dont nous, agriculteurs, souffrons aujourd’hui.
Une partie du monde agricole, non représentée par la FNSEA mais loin d’être négligeable, pousse pour plus de normes environnementales, réclame l’interdiction du glyphosate ou d’autres produits dangereux ou suspectés de l’être, etc.
Le cœur du malaise est la rémunération des agriculteurs, les modèles de prix et de valorisation en œuvre aujourd’hui. C’est cette valorisation qui permettra de rendre plus acceptable des normes plus ambitieuses.
Or, en ne mettant en avant que la FNSEA, vous oubliez de préciser qu’elle utilise la grogne des agriculteurs partant de la rémunération pour faire passer des messages agro-intensifs, que le gouvernement s’empresse de reprendre pour répondre sur ces points, et non pas sur le fond du problème.
Vous contribuez ainsi au problème profond de représentation du monde agricole. L’attractivité du monde agricole, c’est aussi de mettre en avant que l’agriculture ne soit pas sur la version industrielle défendue par ma FNSEA et ses filiales (JA, vignerons indépendants, etc).
Merci de faire en sortie de rééquilibrer la connaissance du monde agricole et sa représentation par vos rédactions.

Lors de votre chronique sur France Culture ce matin, j’entends que vous réduisez la contestation des agriculteurs à la FNSEA. Vous oubliez de parler des autres mouvements syndicaux qui ne réclament pas comme la FNSEA les retraits des mesures écologiques. Invitez les ! Donnez leur la parole pour que chacun mesure les complexités de ce mouvement et le pouvoir effectivement que veut prendre la FNSEA dans la liste des revendications ! À l’autre bout de la chaîne, des paysans membres de la coordination rurale ou de la confédération paysanne vous attendent pour ne pas réduire le groupe des manifestants à un camp. Fnsea… de mon point de vue incapable de remettre profondément en cause un système qui nous mène droit dans le mur.

Ces jours-ci le conflit des agriculteurs prend de l’ampleur. Plusieurs intervenants s’expriment : agriculteurs, syndicalistes, politiques… Par contre je n’ai pas entendu la Confédération paysanne, ni les agriculteurs ou éleveurs en filières bio… A quoi est-ce dû ?

Il me semble n’entendre que les voix de la FNSEA dans les infos qui traitent des actions menées ces jours-ci par les agriculteurs. FNSEA souvent qualifiée de puissant syndicat majoritaire. Quid de la Confédération paysanne et d’autres syndicats moins visibles, mais qui ont aussi leur place et leur rôle dans le monde paysan ?

Je suis choquée par le journal de ce jour : le constat de la FNSEA est relayé comme une vérité – les agriculteurs sont écrasés par les normes environnementales – sans mise en contexte ni contradiction. Une information journalistique de qualité aurait dû être « la FNSEA dit les agriculteurs écrasés par les normes… » et remettre en contexte : d´un autre côté tant de captage d´eaux fermées à cause des pollutions agricoles, tant de perte de biodiversité à cause des pesticides, tant de perte de fertilité de nos sols à cause de le vision industrielle du secteur agricole poursuivie par la FNSEA, un des plus puissants lobbies en France.

Nous entendons uniquement la FNSEA, mais quelle est la position de la Confédération Paysanne ?

Aurons-nous un jour un débat sans mauvaise foi sur les problématiques agricoles et surtout les solutions envisageables ?
À croire la FNSEA, il n’y a qu’un chemin possible, déréguler l’agriculture et pouvoir enfin avoir un revenu décent avec la libéralisation de notre secteur d’activité. Sortir des pesticides, ne plus utiliser du glyphosate ? Cela serait retourner au bœuf et à la charrue. Euh, LOL. je suis agricultrice bio, polyculture élevage. On cultive des céréales, on gère des prairies, on nourrit à l’herbe et on fait pâturer des animaux en plein air. On produit de la viande, des fruits, du jus, de la farine, on fait du pain… Sans rien, NADA, aucun pesticide, ni engrais de synthèse, ni même ceux utilisables en bio. On met le fumier de nos vaches et c’est tout. Alors, est-ce qu’un journaliste, un jour, pitié, va le dire à l’antenne ? Va dire à un invité qui radote que la sortie des pesticides n’est possible que le jour où il y aura une alternative ? Car ça existe déjà, et on est 10 % des fermes à travailler de cette manière. Et on arrête les clichés sur les agriculteurs bio qui font pousser des carottes sur des buttes. Je parle d’agriculture de pointe, avec de très bons rendements, performante. Par contre pour avoir un revenu décent, ben c’est pas un problème de normes environnementales trop lourdes (ne pas mettre de désherbant près d’un point d’eau ? oh trop dure cette norme vivement qu’on dérégule…) mais qu’on ne fait pas nos prix en agricole. Vous connaissez un plombier qui vient travailler chez vous et qu’ensuite, en fonction de vos charges et de l’argent que vous voulez gagnez, attend que vous lui envoyiez un chèque sans savoir combien vous allez le payer ? Bienvenue dans notre vie. On ne sait pas ce qu’on va toucher, et quoi qu’il se passe, ce ne sont JAMAIS les agriculteurs qui font leurs prix. Jamais. Donc lorsque c’est l’acheteur qui décide combien il achète, sachant qu’il va revendre, donc vouloir une belle marge, forcément il nous achète à perte. Et ça, personne n’en parle. Et les invités que vous avez radotent juste sur l’Europe et les normes. Mais derrière chaque belle phrase ou idée générique, il faut voir en détail le champ d’application. Si on ne donne pas d’exemple, on ne se rend pas compte de ce que ça représente. ou pas. J’ai appris à l’école la fin de la féodalité. LOL. Lorsque tu es agriulteur/trice c’est bienvenu chez les serfs. Bref, si on pouvait remettre en perspective l’autre voie disponible : bio, désherbage mécanique (oui avec un gros tracteur pour faire plaisir aux gars) circuit court ou filière longue organisée (tiens egalim ne demande pas du bio dans les cantines ?) et prix plancher fixé par les producteurs.
Bref, nous tous agriculteurs, on est d’accord sur le constat que c’est la merde. Mais par contre on n’est absolument pas d’accord sur les solutions proposées, et surtout pas celles de la FNSEA et de la coordination rurale. Bon allez j’arrête. Je sens que ça monte, je ne voudrais pas perdre des points de vie. Je vais aller cuire une entrecôte de folie. Bio bien sûr. On n’a pas la thune, mais on s’éclate tout de même et on mange bien. Je ne sais pas qui lira, mais un conseil : courage, mais fuyez à la campagne !

Obtenir de l’information juste et vraie est un travail qui demande beaucoup de temps. On peut donc avoir une information rapide succincte et peu précise par la presse généraliste et les chaînes d’info comme Franceinfo qui se contentent d’inviter des responsables professionnels (FNSEA) et les fameux experts. Je trouve donc curieux que Franceinfo soit incapable de présenter un travail de recherche qui permettrait aux auditeurs de se faire une opinion de qualité. Sur le thème de l’inflation ou du pouvoir d’achat, vous nous sortez des moyennes qui n’ont rien de réel pour chaque citoyen. Sur le monde agricole, vous avez des pauvres mais aussi des « agriculteurs » qui ont payé l’impôt sur la fortune. Comment est calculé le revenu d’un agriculteur inférieur à 350 € ? Calcule-t-on l’avantage en nature du jardin potager, les animaux de la basse-cour, les œufs etc etc par rapport à ceux qui vont à Carrefour ?

Les préfets reçoivent les paysans. Ok, très bien. Mais ils ne consultent que la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs qui vont dans le sens du poil des lobbies. Ils sont pour les intrants chimiques, pour les bassines, pour un élevage et cultures intensives. Ils n’entendront pas la voix des autres paysans, entre autres de la Confédération Paysanne. Pouvez-vous le dénoncer sur vos antennes et leur donner la parole ?

Le sujet de l’agriculture arrive en « Une » des journaux, avec son lot de vociférations, de tire-larmes, de fumier déchargé devant les préfectures, de routes bloquées par des tracteurs, devant des cordons de gendarmes immobiles et qui regardent ailleurs…, le tout monopolisé par la FNSEA et ses antennes « jeunes ». Tout ça contre « les normes », celles qui protègent les consommateurs-citoyens des menées des trusts agricoles !
Comment expliquer que ce système agricole perdure ? Il a le pouvoir depuis plus de 50 ans, il ne marche pas puisque le taux de suicides suite aux faillites explose, puisque les sols sont pollués, puisque les consommateurs sont empoisonnés et remplissent les services hospitaliers avec leurs pathologies lourdes, puisqu’on est obligé d’importer des saloperies tuant l’environnement planétaire et d’exporter des produits industrialo-agricoles qui poussent à une consommation toujours plus grandes d’intrants toxiques et de bidoche frelatée trimballée avec un bilan carbone extravagant et une souffrance animale scandaleuse.
Les agriculteurs sont-ils atteints du syndrome de Stockholm, payant leurs cotisations à leurs bourreaux ? Les rédactions des médias ignorent-ils les autres syndicats, La Confédération Paysanne notamment ? Ces derniers se battent pour toucher des subventions pourtant votées à grand-peine, ils inventent des pratiques qui marchent, nous nourrissent sainement, les rémunèrent dignement. Au lieu de faire du misérabilisme court-termiste et racoleur, aidez-nous à comprendre ces engrenages suicidaires et à soutenir les pratiques d’avenir, respectueuses des « mangeurs », des sols, du climat !

Sur ces questions de paysannerie et de ruralité, d’alimentation et d’environnement, peut-être serait-il intéressant d’avoir l’avis de La confédération paysanne que l’on n’entend plus ? Ou de relire les textes « syndicaux » d’Émile Guillaumin (vieux d’un siècle).

Je suis en train d’écouter Les Matins sur les cahiers creusois. Votre intervenant a oublié les profondes différences entre la FNSEA et les autres organisations d’agriculteurs. La FNSEA défend un modèle profondément productiviste, à la différence des autres organisations, votre invité doit bien le savoir, tout de même. On ne peut pas limiter le mouvement d’agriculteurs à la seule FNSEA, c’est évident !

Evocation des manifestations des agriculteurs :
-pas un mot sur la FNSEA – cet état dans l’état- et son soutien inconditionnel à l’agriculture productiviste qui récolte la plus grosse part des subventions européennes.
-pas un mot sur les pollutions durables et désastreuses produites par ce modèle qui sont même évoquées dans les SDAGES.
-aucune sur les engins extrêmement couteux de ceux qui bloquent les routes.
Objectivité de votre intervenant dans les Matins de France Culture : reprise des thèmes de la FNSEA- trop de normes, trop d’administratif- discours typique de la droite. Contestation systématique de la chercheuse qui a travaillé sur des cahiers de doléances. Bavardage sur les colères françaises.
Pourquoi aucune manifestation devant le siège des multinationales qui imposent leur prix aux producteurs.
De quelle autre catégorie sociale l’état tolérerait-il un tel blocage ?

Je souhaiterais intervenir au sujet de la crise du monde agricole qui se traduit par de nombreuses manifestations d’agriculteurs ces derniers jours en France. Étant moi-même agricultrice, je partage les préoccupations du monde paysan. Votre antenne a largement évoqué ce sujet, ce qui a le mérite de faire un focus sur notre métier. Simplement, quand France Inter invite un responsable agricole, il s’agit SYSTEMATIQUEMENT d’un représentant de la FNSEA ou du CNJA (2 syndicats sur la même ligne politique). Il faut savoir que le pluralisme syndical existe aussi en agriculture et que, bien que non majoritaire, un mouvement tel que la Confédération Paysanne représente aussi des milliers de voix paysannes, avec une approche bien différente de la crise agricole et surtout des propositions de solutions pour en sortir. Pourriez-vous donc SVP, à l’heure de grande écoute (la matinale) donner la parole à ce syndicat qui a des propositions très intéressantes à faire et à mes yeux bien plus pertinentes que celles de la FNSEA compte tenu des enjeux actuels, (environnement et réchauffement climatique, accès pour tous à une alimentation de qualité, juste prix aux agriculteurs, développement des circuits-courts, crise de l’Agriculture Biologique) ?

J’écoute quotidiennement vos différents programmes car je suis souvent sur la route. De plus, je travaille dans le domaine de l’agriculteur auprès des céréaliers en Occitanie, au sein d’une coopérative.
Je voulais vous faire part de ma déception, voire agacement, quand vous invitez le matin la FNSEA plusieurs fois, alors qu’à cette heure de grande écoute aucun autres syndicats agricoles, certes minoritaires, mais aussi importants à écouter, comme la confédération paysage, la confédération rurale… je trouve que votre travail de journaliste devrait toujours permettre de mettre en perspective les dires d’un syndicat, grâce aux propos d’un autre. De même, j’ai écouté l’émission de la Terre au carré concernant les Mégabassines. J’ai trouvé très dommage que seuls les personnes « contre » soient invitées sans que des partisans de celles-ci puissent contre argumenter. Pourtant, je suis totalement contre ces Mégabassines !!! Je pense que c’est ce type de démarche et d’exigence qui permettra de garder confiance en la qualité et l’impartialité de l’information.

Pourriez-vous nous présenter les syndicats agricoles ? La FNSEA, et son président fort de 700 ha, le CNJA, classe biberon du précédent, la Confédération paysanne et la Coordination rurale, le Medef (?)
Je verrais :
-leur histoire
-une description des exploitations agricoles et mandats annexes des administrateurs, globalement
-un résumé de leur projet
-une estimation du revenu de leur président (les Centre d’économie rurales doivent savoir combien rapporte une exploitation de 700 ha de culture ou 50 vaches laitière en transformation)
-leur position sur le calcul des subvention PAC : à la quantité ou à l’exploitation
En un mot les connaitre, savoir à qui on a affaire. Mais surtout sans les inviter, un sachant d’Agrotech pourra très bien le faire.