Le 28 février, Emmanuel Macron annonce mettre en place à partir de la rentrée prochaine une campagne de vaccination contre les papillomavirus pour tous les élèves de 5ème. Responsable de plus de 6 000 cas de cancers par an, comment expliquer le retard de la France dans la prévention de ce virus ? Questions/ réponses sur le sujet dans le Téléphone sonne du 3 mars.
Je suis infirmière de l’Education Nationale. Je suis ravie de cette décision de campagne de vaccination contre le papillomavirus. Cependant, je suis inquiète de l’organisation et je déplore une fois de plus les éléments de communication et d’annonce du gouvernement et ici du président Macron sans concertation, sans préparation en amont. La crise Covid, n’a pas appris à nos gouvernants de prendre la mesure de l’ampleur et de l’importance d’une réelle politique de santé publique. Les gens, sont devenus très méfiants, pour ne pas dire plus, sur les vaccins. Nos dirigeants n’ont pas été capables de fournir à la population des explications sur l’importance de la vaccination pour le Covid mais pour la vaccination d’une manière générale. Il en est de même pour le papillomavirus, alors que le vaccin est connu et son efficacité largement prouvée. Nous devons donc nous, infirmières, en première ligne faire face une fois de plus à la méfiance et l’incompréhension des élèves et surtout des parents, qui refusent pour certains la vaccination au détriment parfois de la volonté de leurs enfants. Je me demande donc, comment en si peu de temps (jusqu’à octobre) nous pourrons au sein de l’Education nationale prévoir et proposer cette campagne avec le plus d’information possible, d’autant plus, comme l’ont souligné les 3 associations qui viennent de porter plainte contre l’Etat, ce ne sont pas le peu de prévention et d’éducation à la santé et à la sexualité que peuvent avoir les élèves qui nous permettra de convaincre massivement à la vaccination. A quand une réelle campagne de promotion de la santé et de campagne de santé publique sur les vaccins ?
Au moment où j’aurais pu faire vacciner mes filles ce vaccin était très controversé et devant aucune réponse satisfaisante ou rassurante à l’époque, je ne les ai pas faites vacciner.
Avec le recul, je pense qu’il serait bien qu’elles le soient maintenant. Je me suis renseignée et j’ai appris que comme elles avaient plus de 20 ans cela ne serait pas remboursé et qu’il fallait payer maintenant 500€ le vaccin et qu’il fallait 3 injections !!!
Donc si le gouvernement voulait faire une vraie action, est-ce que ce ne serait pas déjà par faire un vaccin remboursable à tout âge ?
Étant concernée par le sujet depuis 20 ans, j’assiste à une campagne de vaccination ciblée sur les jeunes filles. On parle seulement aujourd’hui de vacciner les jeunes hommes, alors qu’à l’époque on m’a expliqué que les hommes sont porteurs mais asymptomatiques. Pourquoi ne pas vacciner également les hommes adultes ?
Pour être au plus juste dans votre analyse pourquoi n’avez-vous pas invité un médecin réticent à cette vaccination ?
Pourquoi inviter que des personnes pour le vaccin ? Avoir des avis différents permettrait aussi de se faire un avis éclairé