« C’est un vieux fantôme qui hante l’Occitanie depuis près de vingt ans. Le projet de l’A69, un nouveau tronçon autoroutier qui doit relier Castres à Toulouse. Il a été acté en 2006, mais les travaux viennent à peine de commencer. » Hugo Clément revient sur ce projet autoroutier dans son billet « En toute subjectivité » ce 12 avril. Des réactions d’auditeurs à lire ici, et différents points de vue sur la question :
Je suis très surpris de l’éditorial à charge de votre chroniqueur mercredi matin au sujet de l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse. Plus qu’un édito c’était le réquisitoire d’un procureur contre un projet pourtant demandé depuis 20 ans par tous les acteurs politiques économiques et soutenu à plus de 70% par la population de Castres-Mazamet (sondage opinion way février 2023). Quand votre chroniqueur parle de « passage en force » il oublie de dire que le projet est dans la loi mobilité largement votée au parlement. Le passage en force n’est-il pas plutôt le fait d’occupations illégales par les opposants ? Enfin France Inter s’honorerait de faire un vrai reportage sur le besoin de désenclavement routier de ce bassin qui a été particulièrement résiliant après la crise du textile mais qui ne peut pas espérer raisonnablement se re développer sans bénéficier du même niveau d’infrastructures routières que tous les bassins comparables. Il est trop facile de nous refuser les quelques hectares nécessaires à notre survie économique quand, chroniqueur Parisien, on bénéficie déjà soi-même de milliers d’anciens hectares agricoles pour prendre son métro, son tgv ou l’autoroute vers le Pays basque.
Je vous exprime mon mécontentement sur l’intervention d’Hugo Clément sur l’A69. L’inexactitude des chiffres et des faits ne sont pas dignes d’un journaliste. Raser des milliers d’arbres : 285 au total, contre un reboisement de 25 km…350 hects de goudrons : c’est 100 hects. C’est pour être exact 350 hects de terres réservées. Elle est construite à côté d’une route puisque c’est une obligation en France….Je trouve un peu dégradant de fustiger un projet qui est plébiscité par 75% des Tarnais, par un journaliste, et qui le fait à 800km du lieu. Il est facile pour ce Monsieur de dénoncer un projet qui nous permettrait de désenclaver notre territoire quand on vit à Paris et qu’on accès à tout Je vous prie d’entendre mon message et vérifier l’exactitude de mes dires, auquel il est tout à fait facile d’avoir accès, et de faire ce qui doit être la genèse de votre métier, un article impartial et non partisan.
Ce matin, en écoutant la matinale, j’ai été très surpris d’entendre une chronique très négative et partiale sur le projet d’autoroute A69 (entre Toulouse et Castres). On y entend entre autres arguments négatifs, outre ceux classiques et récurrents des écolos, que l’autoroute va longer une nationale existante. N’est pas pour cette raison essentielle que l’on crée une autoroute ? Venez vivre au fond du Tarn, vous comprendrez peut-être mieux.
Hugo Clément n’est pas objectif dans son commentaire sur l’A69 : les éléments qu’il avance sont incorrects ; le projet n’est pas si ancien, en 2009 le ministre mandate la Commission Nationale du Débat Public pour l’aménagement à 2×2 voies de la RN126 et en 2010, après Débat Public, BOLOO signe la décision de concéder une autoroute concédée. Le projet est fait et Enquête Publique en 2016 pour arriver à la Déclaration d’Utilité Publique en 2018. Le journaliste exagère fortement les surfaces revêtues, les terres prises aux agriculteurs, le nombre d’arbres abattus. Les mesures compensatoires environnementales prévues ne sont pas mises en avant et la sécurité automobile grâce à l’autoroute même pas envisagée. Seul défaut du projet le tarif qui provient du choix de l’Etat de participer au minimum au financement mais si le trafic est faible seul le concessionnaire en subira les conséquences.
Je voudrais commenter la chronique sur l’autoroute A69.
Je trouve que depuis un certain temps toutes les chroniques sont à charges. Il y beaucoup de contre-vérités qui ont été dites. L’autoroute A69 n’est pas là pour que les tarnais aillent à Toulouse mais l’inverse. L’objectif est l’activité industrielle vienne dans le Tarn. Moi je fais aujourd’hui la route tous les jours et je vois en moyenne 2 accidents par mois. Cette autoroute va nous permette de créer de l’activité et permettre aux gens de vivre dignement
Le scandale environnemental c’est que Toulouse grossit depuis plus de 10 ans de 20000 nouveaux arrivants. Tellement que maintenant tous les jours il y plus de 200km de bouchons.
Le Tarn sud se dépeuple et votre chroniqueur n’a pas pris le temps d’aller voir les villes qui se vident avec toutes ces maisons en vente qui ne trouvent pas de propriétaires. Ces maisons elles permettraient à des primo accédant de vivre dignement s’ils avaient un emploi. Au lieu de cela à Toulouse le mètre carré devient inabordable.
Il n’est pas normal que telles chroniques soient faites sur la radio sans que les personnes qui sont concernées ne puissent s’exprimer. Je suis assez déçu pour une radio qui se dit ouverte
Comment en si peu de temps vous pouvez dire autant de contre vérités !!!! C’est une véritable insulte pour notre territoire les 55 000 salariés et 90% des entreprises tarnaises.
Autoroute Toulouse-Castres: différents points de vue ( AFP)
Des opposants à l’autoroute Toulouse-Castres campent dans des tentes colorées, en plein champ ou sur de grands platanes, dans l’espoir d’arrêter pacifiquement le chantier, une mobilisation écologiste scrutée par l’Etat, qui redoute l’implantation d’une ZAD.
« Avez-vous l’impression d’être dans une ZAD? », s’amusent plusieurs membres du collectif « La voix est libre ». Ils sont une cinquantaine, de tous les âges, à discuter au soleil dans une ambiance bon enfant, au milieu de quelques tentes et de dizaines d’affichettes contre l’autoroute et pour l’aménagement de la nationale existante.
Plus loin, dans un champ, quelque 15 enfants cherchent avec entrain des oeufs de Pâques dans des tranchées à l’entrée du village de Vendine, en Haute-Garonne, à la limite du Tarn, creusées pour les fouilles archéologiques « préventives ».
Thomas Brail, fondateur du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), aide quelques novices à grimper jusqu’à l’une des tentes installées sur deux arbres « centenaires » pour éviter leur abattage, alors que cinq autres ont déjà été coupés sur cette route.
« Ici, c’est un lieu de rassemblement. Pas une ZAD. Ce serait impossible à faire sur 53 kilomètres » d’autoroute prévus, assure Thomas Brail, natif du Tarn, qui a accroché à l’un des platanes le texte d’un tweet d’Elisabeth Borne de 2020 saluant son « combat sincère et juste pour la défense des arbres ».
Alors qu’adultes et enfants plantent des « variétés locales, comme l’aubépine, pour faire un peu d’ombre, en attendant que les platanes coupés repoussent », Julie Remise se dit « révoltée ».
« On a déjà une route. Vu comment tourne le monde, ce n’est pas la peine de bitumer plus », plaide-t-elle, signalant la RN126.
– Un projet « exemplaire » –
Bien au contraire, le concessionnaire privé Atosca qualifie son projet d' »exemplaire » en termes « d’écoute » de la population concernée, de respect de l’environnement ou de création d’emplois.
Concernant la disparition de terres agricoles, « nous avons réduit l’emprise de 380 à 300 hectares », précise son directeur général Martial Gerlinger à l’AFP.
Les principaux élus du Tarn, de tous bords politiques, soutiennent l’autoroute qui pourrait réduire d’une vingtaine de minutes le Castres-Toulouse en 2025, un trajet d’un peu plus d’une heure aujourd’hui.
« La plupart des Tarnais sont heureux de ce projet », vecteur d’emplois, souligne Bernard Carayon, conseiller régional LR d’Occitanie, mobilisé depuis 30 ans pour la construction de cette autoroute. « Castres-Mazamet, ajoute-t-il, c’est le seul bassin économique de plus de 100.000 habitants aujourd’hui privé d’autoroute ou de desserte TGV ».
M. Gerlinger rappelle un sondage Odoxa: 75% des personnes concernées par le projet y sont favorables.
Le collectif d’opposants « La voie est libre » conteste cette enquête, l’échantillon n’étant notamment pas selon eux représentatif de l’ensemble des personnes concernées.
Un membre de ce collectif, Thomas Digard préfère souligner les conclusions de la commission d’enquête publique de février dernier, basée sur quelque 3.800 contributions.
– Le 22 avril, mobilisation –
« De nombreuses observations (…) s’opposent au projet d’autoroute et réclament (…) un aménagement de la RN126 et parfois aussi le développement des transports en commun », selon cette commission.
Cet aménagement a d’ailleurs été jugé « plus pertinent » en termes environnementaux par le Conseil national de protection de la nature (CNPN) et l’autorité environnementale, rappelle-t-elle.
« La solution autoroutière (…) n’est retenue et défendue comme l’unique solution essentiellement parce que l’Etat et les collectivités ne veulent pas en supporter le financement », affirme-t-elle encore.
Malgré ces réserves, le projet a obtenu les autorisations nécessaires, et les travaux ont débuté. Puis des opposants ont installé les tentes à Vendine, provoquant l’inquiétude du ministre de l’Intérieur.
Auditionné par des sénateurs le 5 avril dernier, après les affrontements entre gendarmes et manifestants fin mars à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), Gérald Darmanin a classé l’A69 parmi les 42 projets « susceptibles de faire naître des contestations extrêmement violentes », y compris « contre les institutions républicaines ».
Alors qu’une manifestation, à laquelle appellent, parmi bien d’autres, des organisateurs de Sainte-Soline, est prévue sur le tracé de l’A69 le 22 avril prochain, le ministre a estimé que « d’énormes difficultés se poseront pour les forces de l’ordre ».