Persona non grata

Assassinats à la Préfecture de police de Paris

Suicide de Christine Renon, directrice d’école

L’incendie de l’usine de Lubrizol

Rouen éclipsé par Jacques Chirac

Coup de cœur : la chronique de Frédéric Pommier



Persona non grata

J’écoute avec affliction cette interview. Je suis affligé d’entendre France Inter faire la publicité de l’Extrême-droite, sans aucune critique, sans aucune distance. Inviter Le Pen est une erreur, surtout lorsque vous lui donnez une tribune pour un fou comme Zemmour. M. Hollande pointait hier la responsabilité des médias (mainstream j’ajouterai) dans la montée du discours intolérant et raciste, vous venez d’en faire la plus lamentable expérience. J’espère que vous en prendrez conscience, et que vous ferez votre mea culpa. Vous en avez tout intérêt pour être à nouveau des gens estimables. D’ici là, Honte à vous, car vous diffuser le message de haine. (France Inter)

Interview scandaleuse de complaisance accordée à Le Pen par votre journaliste. France Inter a sa part de responsabilité dans la montée de l’Extrême droit actuelle! (France Inter)

Je me permets de vous écrire pour vous exprimer l’effroi qui m’a assaillie lors de l’écoute de l’entretien de Jean-Marie Le Pen mené ce matin (mercredi 2 octobre). J’ai cru rêver en entendant cet ancien tortionnaire de la guerre d’Algérie, condamné plusieurs fois par la justice pour ses propos nauséabond, être interrogé à la manière d’un vieux sage de la vie politique française, distribuant sur un ton badin bons et mauvais points. La rédaction de la matinale aurait-elle perdu la mémoire ? Pourquoi l’intervieweuse a laissé ce vieil homme déployé tranquillement, de bon matin, sur une radio de service public, ses thèses d’extrême droite, sans ne lui apporter aucune contradiction ? Les questions « un peu taquines » de votre journaliste, comme on les poserait à un gentil papy, paraissent pour le moins incongrues quand on connaît la vie de Jean-Marie Le Pen. J’ai même pensé pendant quelques secondes qu’il s’agissait d’un gag, d’une fausse interview avec un imitateur, mais il faut se rendre à l’évidence que ce n’en est pas un. (France Inter)

Je vous écris car je trouve scandaleux que France Inter invite Jean-Marie Le Pen pour une interview à une heure de grande écoute à 7h50 ce mercredi 2 octobre. Cette personne ne représente rien, n’a rien à apporter au débat public, à part des paroles de haine et un soutien à un islamophobe notoire (Zemmour) condamné de nombreuses fois pour incitation à la haine raciale. Est-il vraiment nécessaire de rappeler que le racisme est un délit et non une opinion ? Dans le contexte actuel, cette invitation est encore plus grave. Beaucoup s’alarment (à juste titre) du traitement de l’extrême-droite dans les médias, notamment avec la diffusion par LCI du discours intégral de Zemmour à la Convention de la droite, sans aucun travail journalistique (pas de contextualisation ni de vérification des propos) ni de filtre face à des paroles haineuses, proches de l’incitation à la guerre civile. Et quelques jours plus tard vous faites presque la même chose. Rien que l’invitation est problématique en elle-même, mais pire encore, votre journaliste n’apporte aucune contradiction aux propos de Le Pen, et appelle Marine Le Pen et Marion Maréchal par leurs simples prénoms. Cette complicité est inappropriée. En tant que média de masse vous avez une responsabilité énorme quant à la formation des opinions et leur acceptabilité sur le spectre politique. En écoutant France Inter, j’ai maintenant l’impression que le racisme est tout à fait valide sur les ondes, et donc pourquoi pas partout ailleurs ? Lorsqu’il y aura des attentats racistes en France comme Christchurch (et il y en aura vu votre complaisance), il sera trop tard pour vous interroger sur votre responsabilité. Je vous invite donc à arrêter d’inviter l’extrême-droite haineuse sur vos antennes hors de vos obligations dues au quotas CSA, et à une complaisance zéro lorsque vous n’avez pas le choix. (France Inter)

Je ne comprends pas pourquoi votre journaliste reçoit Jean-Marie Le Pen à la sortie de son livre. Cela veut-il dire qu’un individu de cette nature, condamné pour différents propos racistes et négationnistes, peut être invité sur une chaîne de service public pour faire sa promotion ? Je trouve cela inacceptable. Surtout dans cette période qui voit apparaître d’autres phénomènes de médiatisation d’individus qui tiennent des propos de haine normalement punis par la loi. (France Inter)

Quelques jours seulement après la polémique Eric Zemmour sur LCI, fallait-il vraiment inviter à l’antenne de France inter Jean-Marie Le PEN, qui ne fait rien d’autre que de promouvoir la sortie de son livre de mémoires et ressasse sa vieille rhétorique d’extrême droite?  J’avoue que ce choix d’invité sur une grande émission de service public me laisse perplexe. (France Inter)

Comment justifier l’interview de Jean-Marie Le Pen ? Les motivations profondes ? Depuis le temps, il n’y a rien à apprendre de nouveau sur JML
Qu’est-ce qu’il reste ? Pour votre journaliste, avoir la dernière interview avant que le vieux meure ? Minable. Vraiment. S’agit-il de faire un petit buzz sur les réseaux sociaux. Qu’en pense la rédaction?? Tout le monde est d’accord ? Je « quitte » France Inter, et je me réfugie chez France Culture !!
(France Inter)

Je ne cesse de m’interroger : quand cesserez-vous de jouer aux apprentis sorciers en invitant l’extrême-droite pour qu’elle donne libre cours à des propos qui tombent sous le coup de la Loi ? Si ces gens arrivaient au pouvoir vous figureriez parmi les premières victimes. Votre consœur Anne-Sophie Lapix figure parmi les rares journalistes à avoir montré en direct l’incompétence de Marine Le Pen. Quant à vos confrères belges, ils ont pris leurs responsabilités depuis longtemps. (France Inter)

Pourquoi inviter ce type encore sérieusement ???? Arrêtez de lui donner la parole et une tribune. Il n’y a pas d’autres gens à inviter ?! On vous aime bien quand même. (France Inter)

M. Le Pen est sans doute amnésique à présent… en effet, quid de l’héritage Lambert et des anciens combattants, pétainistes, manipulés pour obtenir leurs grâces et faveurs… et subsides… ?? (France Inter)

Je ne comprends pas pourquoi votre journaliste reçoit Jean-Marie Le Pen à la sortie de son livre. Cela veut-il dire qu’un individu de cette nature, condamné pour différents propos racistes et négationnistes, peut être invité sur une chaîne de service public pour faire sa promotion ? Je trouve cela inacceptable. Surtout dans cette période qui voit apparaître d’autres phénomènes de médiatisation d’individus qui tiennent des propos de haine normalement punis par la loi. (France Inter)

Aujourd’hui je n’écouterai pas Inter.
Même en étant chaîne du Service Public comment peut-on faire promotion d’écrits d’un vieux sénile dont l’œuvre de sa vie a été de diffuser des propos orduriers haineux méprisants, comme la planète, le cerveau de l’homme est en péril, alors abreuvez le de propos bienfaiteurs tout le monde a le droit à la parole me direz-vous et bien non ces propos ont été condamnés. (France Inter)

Je m’interroge sur votre choix, ce matin, de recevoir Jean-Marie Le Pen. Celui-ci n’étant plus responsable de parti, il n’y a, je crois, aucune obligation pour une antenne de le recevoir. Lui donner la parole, médiatiser son livre ne serait-ce pas contribuer à transmettre sa parole? L’amitié pour un essayiste bien connu, les mœurs de la justice française qui lui font ne pas trop s’épancher sur un « détail » de l’histoire…. Pourquoi?? (France Inter)

Je me demande juste si c’était utile de faire cet entretien et par la même occasion la promotion du livre de Jean-Marie Le Pen… (France Inter)

Je peux comprendre que l’on invite des personnes de tous bords dans le cadre du débat citoyen, de la politique , des élections… Mais je m’étonne de votre choix de proposer l’interview de la matinale pour faire la promo des mémoires de Jean-Marie Le Pen… il n’a plus d’activité politique, il n’assume plus aucune responsabilité devant le citoyen… l’invité pour lui permettre de faire la pub de ses mémoires… C’est vraiment lui « servir la soupe ». (France Inter)

Quel intérêt de recevoir ce vieux facho si souvent condamné pour haine ?
Si triste à écouter chez ma chère France Inter… Les bourdes sont encore à attribuer à votre journaliste si vaniteuse. (France Inter)

Bonjour, j’entends ce matin Le Pen… inaudible à mes oreilles, quel intérêt ? Mais quand allez-vous arrêter d’ouvrir vos micros à cette haine. Vous faites le lit de la montée de l’antisémitisme et leur donnez beaucoup trop de légitimité. Arrêtez c’est vraiment insupportable, comme dit Charline, se réveiller avec ça… j’en ai la nausée… Je suis très en colère car c’est ainsi que nous nous retrouverons aux prochaines élections avec un ou une président/e d’extrême droite… et tous les médias seront responsables. (France Inter)

J’ai vraiment beaucoup de mal à comprendre pourquoi France Inter (que par ailleurs j’aime tant) se sent obligée d’inviter Jean-Marie Le Pen pour qu’il fasse la promo de son dernier livre. Tant qu’on y est, n’oubliez pas d’inviter Zemmour… A quand un service public qui se soucie de ce qui est réellement intéressant et utile pour ses auditeurs, de ce qui fait avancer et non reculer ? J’ai tellement apprécié la chronique de Thomas Legrand, hier 1er octobre : lui, il a pointé le rôle des médias face aux discours d’extrême-droite… Dommage qu’il y ait eu Le Pen ce matin pour gâcher mon enthousiasme. (France Inter)

Avant tout, je voudrais préciser que j’écoute le 7/9 de FI depuis plusieurs décennies et je tiens à souligner la qualité du travail de votre équipe.
Mais que vous arrive-t-il depuis hier ? Pourquoi inviter en pleine semaine un Lucchini qui vient faire une promo grotesque en faisant du Lucchini (pourtant j’aime bien ce comédien qui semble malheureusement mal vieillir) et aujourd’hui Le Pen père ? Il ne représente aucune force politique, ne représente pas la mémoire de la France ! Et il a le culot de se dire victime de racisme politique et trouve Zemmour un peu timide ??? Mais quels sont vos choix éditoriaux ?? Il y a des milliers de gens dont l’action quotidienne apporte davantage à la société que cette gueule de haine !!! Vous rééquilibrerez certainement cette dérive grotesque en invitant Waad al-Kateab et Edward Watts pour la promo du film docu Pour Sama qui sort mercredi prochain. Là il s’agit d’un vrai combat pour la vie, là il s’agit d’une vraie information pour amener la communauté internationale à réagir avec honneur et courage. Là il s’agit de comprendre pourquoi les migrants ne viennent pas en France se faire refaire les seins aux frais de l’AME !! Là, il s’agit d’être intelligent. Merci pour votre action, mais je ne vous félicite pas pour votre programmation de ce matin, vous l’aurez compris. (France Inter)

Fidèle auditeur depuis des décennies de cette émission qui accompagne mon réveil, je suis de plus en plus dérangé par les interviews menées avec « complaisance » pour des acteurs qui ont leur rond de serviette tel que M. Retailleau et d’autres menées à charge de manière ridicule comme celle de M. Piketty. Celle de ce matin m’a véritablement choqué par la façon de servir littéralement la soupe à M. Le Pen. J’ai eu l’impression de suivre une interview que j’aurais pu lire dans Point de vue pour la pseudo complicité avec cette dynastie ou dans Valeurs actuelles. Ce qui a été reproché à LCI ce week-end à propos du discours de M. Zemmour pourrait être repris de la même manière contre votre interview de ce matin.J’attends de France Inter d’une manière générale et du 7-9 en particulier un véritable travail journalistique de service public avec un sens citoyen et responsable. C’est d’autant plus important en ces temps de fake news et de trouble idéologique. (France Inter)



Le suicide de Christine Renon, directrice d’école

Je viens d’écouter le 7/9 dans lequel on parle du statut des directeurs suite au suicide, sur son lieu de travail, de Christine Renon. Mme Renon, dans sa lettre d’adieu, ne parle pas du statut des directeurs. Elle parle de la charge de travail, de la solitude, de la multitude de tâches INUTILES demandées par l’institution (des tableaux divers et variés tendant à surveiller le travail des enseignants, à vérifier qu’ils font bien leurs heures), des conditions matérielles scandaleuses de travail des enseignants (pas d’ordinateur, pas d’espace de travail personnel, un seul ordinateur connecté à internet pour toute une école, etc), des instructions ministérielles imposées sans concertation et qui heurtent les convictions et la professionnalité des enseignants (APC, méthodes d’apprentissage imposées, évaluations imposées, etc). Le statut du directeur ne changera rien à tous ces points. Le directeur peut rester un membre de l’équipe pédagogique, si on lui apporte l’aide matérielle et humaine nécessaire, si on fait confiance aux équipes enseignantes et qu’on cesse de leur demander de prouver en permanence qu’elles travaillent… (France Inter)

Il aurait été vraiment nécessaire de consacrer un peu plus d’une minute au « désarroi des parents » suite au suicide de la directrice de l’école de Pantin. Pourquoi ne pas parler de de l’épuisement des enseignants et directeurs.trices et de la colère face aux techniques de management qui touchent l’éducation nationale comme si c’était une entreprise privée. L’Ecole travaille avec de l’humain, il faudrait ne pas l’oublier. Le pilotage par les chiffres ne peut fonctionner. Lisez la lettre de Christine Renon, elle est la manifestation d’une triste réalité qui est développée par les supérieurs hiérarchiques de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer en premier. L’école française a certes besoin de changement et d’innovation. Mais ce n’est pas avec la durée de formation actuelle qui n’est pas remise en cause par le ministère que les choses vont évoluer. Il y a dans ce ministère beaucoup de vitrines beaucoup de réformes en cours qui ne touchent pas le fond mais épuisent et demotivent les personnels pourtant les plus impliqués. Christine Renon en est le triste symbole. (France Inter)

Je suis une auditrice assidue et il ne me semble pas avoir entendu de reportage conséquent sur le métier de directeur après le suicide ce week-end d’une collègue qui dénonce clairement nos conditions de travail. Un reportage comme ce matin sur les policiers serait le bienvenu ainsi qu’un téléphone sonne à la suite… (France Inter)

Christine Renon s’est suicidée. Elle était directrice d’ école. Certes elle ne pouvait pas prévoir la mort de Jacques Chirac. Ce drame ne doit pas rester dans ce silence assourdissant des médias. N’attendons pas le quatrième ou cinquième suicide pour prendre conscience de la mission kafkaïenne de  la direction d’école aujourd’hui. Que cette mort tragique ne soit pas, en plus, inutile!!!! (France Inter)

Venez dans les établissements scolaires du 9.3 (primaires, collèges, lycées pro que tout le monde méprise, et lycées généraux. Donnez la parole à des enseignants. Arrêtez d’inviter tous les mois le ministre. N’ayez aucun doute que les enseignants dans leur grande majorité travaillent énormément, corps et âme pour leurs élèves. C’est de plus en plus difficile en Seine st Denis. Trouvez un journaliste qui veuille présenter le sujet sans oublier le point de vue des enseignants de terrain. Merci. (France Inter)

Allez vous prendre une minute pour parler du suicide de cette directrice d’école de Pantin et poser les questions qui fâchent…? (France Inter)


Cette semaine une directrice d’école, Christine Renon, s’est suicidée dans son école de Pantin. Elle a envoyé plusieurs lettres pour expliquer son geste qui est clairement en rapport avec ses conditions de travail. (ci -joint une de ses lettres). N’importe quel directeur d’école de France aurait pu les écrire car elles reflètent l’exacte réalité de ce qu’ils vivent. Je ne reprendrais pas ce qu’elle dit mais vous donnerais 3 exemples qui vu de l’extérieur prêtent à sourire tellement la situation est ubuesque mais qui » rongent les directeurs confrontés quotidiennement à ce genre de situation.
1/Evaluation CP/CE1 ou le délire poussé à son maximum.
Les directeurs ont reçu un mail contenant un mot de passe. Grâce à ce mot de passe , nous avons pu ouvrir un fichier envoyé dans un autre mail. Ce fichier contenait, à son tour,une quinzaine de mots de passe. Au milieu de cette liste, nous avons du chercher le mot de passe attribué au directeur. Grâce à ce 2e mot de passe, les directeurs ont pu se connecter à l’application qui permet de rentrer les résultats des évaluations CP/CE1.  Afin que les enseignants de leur école puissent rentrer les résultats de leurs élèves, les directeurs ont du apparier , (classe après classe) la classe de leurs collègues avec un mot de passe (différents pour chaque classe) choisis dans la liste des 15 mots de passe. Puis ils ont envoyé par mail, le mot de passe attribué à chacun des collègues( donc de façon absolument pas sécurisée…).Vous n’avez pas tout compris? Rassurez-vous nous aussi on a du relire les consignes plusieurs fois avant de comprendre…
Comme les personnes qui bidouillent les applications n’ont aucune connaissance du terrain et ne savent pas (dixit notre inspecteur adjoint à la DSDEN) que les classes à double niveaux existent encore (95% de nos classes dans notre département rural ont 2, 3 ou 4 niveaux). Nous avons du attribuer 2 codes par enseignant de classe à double niveau CP/C1 : un pour ses CP, un autre pour les CE1
Dans un bureau, quelqu’un a bien du se marrer en créant se délire mais les directeurs, eux ont, perdu au minimum 20 minutes ( quand l’application était accessible) du peu de temps qu’ils ont à consacrer aux charges administratives ou à leur  famille.
 
2/ Absentéisme Quand un enfant est absent sans justificatif plus de 4 ½ journées par mois, les directeurs doivent rencontrer les parents, envoyer des courriers, etc. Si la situation n’évolue pas nous devons remplir un dossier et l’envoyer à notre inspection qui en général ne fait rien puisque de toute façon c’est culturel (enfants du voyage). Maintenant que l’école est obligatoire depuis l’age de 3 ans, nous devons également appliquer la procédure d »absentéisme en maternelle et donc passer du temps à remplir ce dossier … mais l’inspection nous explique de que de toute façon on ne pourra pas les traiter.Néanmoins, nous avons quand même l’obligation de remplir..
 
Ces enfants qui arrivent pour leur première scolarisation en grande section de maternelle ou en CP, et qui sont donc absents plusieurs mois dans l’année, doivent être inscrits directement dans la classe qui correspond à leur âge. L’enseignant doit adapter sa pédagogie
Avant nous inscrivions un élève de 6 ans jamais scolarisé en GS au lieu du CP. Cela lui permettait d’apprendre à être élève, d’être pour la 1ere fois de sa vie en contact avec la lecture et l’école en douceur. Et de rattraper un peu son retard. Maintenant on ne peut plus. Cela ferait augmenter les statistiques du nombre de maintiens (qui étaient beaucoup trop haute pour notre département accueillant de nombreux enfant du voyage).  L’enfant est inscrit en CP. En une année, il est censé avoir rattrapé les 3 années de maternelle plus faire l’année de CP ; sans aucune aide à la maison puisque les parents sont non lecteurs. Ces enfants se sentent à part de ses camarades puisqu’ils ont très souvent (en maths et français) un travail différent des autres et ne rattrapent évidement jamais leur retard.Les directeurs doivent ensuite gérer des élèves de CM1 ou CM2 en souffrance, qui ne ne savent pas lire et qui ne comprennent pas ce qu’ils font à l’école.(2 ou 3 pas classe quand même) Vive la bienveillance !
 
J’en  convient rien de bien grave dans ce que je décris mais usant : usant de perdre don temps en choses inutiles, usant de voir qu’on aurait pu faire mieux avec nos élèves et qu’on les a mis en toute connaissance de cause en difficultés, usant d’être convoqué à des réunions sans ordre de mission ni frais de déplacement alors que c’est obligatoire, usant d’aller du coup à ces réunions bénévolement sans être payé mais en devant émarger la feuille de présence, usant de « serrer les fesses » en se demandant comment réagira l’inspecteur s’il y a un problème avec des parents : soutiendra ou soutiendra pas ?
USANT! Nos supérieurs ne cessent de nous dire que notre première mission est l’impulsion pédagogique, que nous sommes là avant tout pour faire réussir nos élèves. Que notre tache est ingrate et qu’on ne trouve plus personne pour être directeurs Nous croulons sous un travail administratif incohérent et inefficace. Mais rien ne change… Des rapports de députés s’entassent. Ils ont tous la même conclusion : c’est impossible de continuer comme ça ! En début d’année, notre ministre, suite à la remise d’un énième rapport autour de la direction, a annoncé qu’il allait s’attaquer au problème de la direction et puis …rien !
 
Alors vous êtes, vous, les journalistes notre dernier espoir. Pour que le suicide de Christine ne soit pas vain (elle voulait que ses lettres soient diffusées dans le médias), pour que d’autres collègues épuisés par leur travail ne limitent pas, pour que cesse le désarroi et la solitude des directeurs et pour que le pilotage des écoles primaires soient au centre des débats, s’il vous plaît, enquêter sur les conditions de travail et le souffrance des directeurs d’école. (France Inter)

Bouloventre
“Mes collègues et moi-même faisons de notre mieux pour la sécurité des enfants, se défend-elle. Mais les Directeurs sont seuls! Seuls pour apprécier les situations, seuls pour traiter la situation car les parents ne veulent pas des réponses différées, tout se passe dans la violence de l’immédiateté. Ils sont particulièrement exposés et on leur en demande de plus en plus sans jamais les protéger. La semaine après la rentrée, ils sont déjà épuisés.”
Christine Renon a écrit ces mots. Ensuite, elle est morte. Je ne la connaissais pas. Pourtant, ces mots sont les miens, les nôtres. Malheureusement, son acte ne servira à rien sauf à l’apaiser. Alors, pour elle, parce que ça ne peut pas en rester là, parce qu’elle n’est pas un cas unique, je vais écrire…encore. Malheureusement rien ne sera rendu public…devoir de réserve oblige. Il faut mourir pour avoir le droit de sortir de sa réserve.
 
Bien sûr je ne sais rien de sa vie personnelle et certains ont évoqué des soucis privés. Ok, elle en avait comme tout le monde. Mais tout le monde ne se suicide pas dans son école. Certains parleront de lâcheté. Moi je parle plutôt de courage. Quel désespoir avait-elle atteint pour avoir le courage de rédiger des courriers, de les envoyer, d’aller à l’école, de laisser un mot à la gardienne pour enfin arrêter le massacre ? Tout cela lui a pris du temps et elle n’a pas changé d’avis. Ce n’était même pas un SOS, un appel à l’aide : en agissant ainsi un samedi, elle savait qu’elle ne se louperait pas.
Christine a trouvé les mots justes en parlant de « la violence de l’immédiateté ». Elle a su décrire parfaitement ce qui fait mal, ce qui ronge.
 
Un jour, peut-être quelqu’un comprendra cette douleur qui prend au ventre quand, à force de sur-sollicitations, on sent que le cerveau se détache du corps. A ce moment là, tout s’éteint. C’est le pilote automatique qui prend le relais. Cela n’a rien à voir avec une quelconque déprime.
Et sans un entourage fort, aimant, attentif, à l’écoute, solidaire… impossible de tenir.
Et le pire c’est que ce sont justement les plus impliqués qui craquent. Les autres ont raison: au moins ils tiennent le coup. Comment expliquer que certains jours la sonnerie du téléphone terrorise, que le simple fait d’entendre son prénom à longueur de journée devient insupportable ?
 
Malheureusement, qui subit ? Le directeur et ses collègues bien qu’ils n’y soient pour rien ; au contraire.
 
Alors, ici, pour Christine, je vais exposer quelques exemples de ce que les directeurs vivent au quotidien. Bien sûr pas tous avec la même intensité, les mêmes problèmes mais globalement, on s’y retrouve. Ces problématiques sont rarement connues et pas uniquement parce qu’il ne faut pas faire de vagues mais plutôt (surtout ?) parce que prises isolément, ce sont des gouttes d’eau, des évènements insignifiants. Les raconter est souvent inutile car pris avec recul et objectivité, ils peuvent au mieux prêter à sourire, au pire être suivis de quelques commentaires lapidaires « ah la la, dans quel monde on vit », « ouais, c’est pas facile », « au moins vous avez les vacances ».
Alors cette dernière remarque, je ne la supporte plus : j’échange mes vacances contre la reconnaissance de la pénibilité de ce travail. Je suis très sérieuse : si quelqu’un me demandait officiellement ce qui ne va pas ET AGISSAIT alors je donne toutes mes vacances en échange pour ne garder que 5 semaines comme tout le monde.
 
Eh bien, justement, je vais commencer par là : « comme tout le monde ».
– Dans quel secteur professionnel voit-on les gens revenir sur leur lieu de travail AVANT la fin de leurs vacances ? Il est facile de répondre que personne ne nous le demande. Certes…mais je ne vois vraiment pas comment j’aurais pu assurer la rentrée des enfants dans de bonnes conditions si je n’étais arrivée à l’école que le 30 aout. Si je l’avais fait, qui en aurait pâti ? Les enfants et mes collègues.
– Les vacances scolaires : parlons-en. Les enseignants, les directeurs sont payés sur 10 mois pour faire  44 heures par semaine. C’est comme ça et c’est officiel. Personnellement, je veux bien ne faire que 35 heures, avoir moins de vacances et être rémunérée pour ce que je fais. Ça, il faut vraiment que ce soit clair : non les enseignants ne font pas que 24 heures par semaine, non les enseignants ne sont pas des privilégiés. Loin de là ! Sinon, les candidats au concours seraient très nombreux. Ce n’est plus le cas. Dans l’académie de Versailles, il y a plus de postes que de candidats. Bonjour la sélection !
– Les enseignants, les directeurs n’ont pas de portable professionnel sauf dans certaines communes mais c’est au cas par cas. Je n’en ai pas mais je dois communiquer mon numéro pour le cas où on devrait me joindre en urgence. Certains courageux refusent. Ils ont raison, je les envie, je les admire. Par conséquent, je suis joignable…tout le temps. Je me souviens d’un appel téléphonique du gardien de l’école le 5 août 2016 alors que j’étais dans les Gorges du Verdon : il voulait savoir quelles tables déplacer pour les mettre où. Des anecdotes comme ça, j’en ai à la pelle. Je les tiens à disposition !
– Des situations ubuesques : on en vit tous les jours. Si ça ne tuait pas, ça pourrait être drôle. C’est parfois tellement ridicule que j’en ai même honte. Voilà un petit exemple. Dans mon école, il y a deux sonnettes : une à droite de la grille d’entrée, une à gauche. Celle de droite n’est audible qu’au rez-de-chaussée, celle de gauche qu’à l’étage. Passons sur cette stupidité. Mais pour faire simple (???), si je suis à l’étage, si quelqu’un sonne à droite, je n’entends pas. Si je suis au rez-de-chaussée dans mon bureau, si quelqu’un sonne à gauche, je n’entends pas. Et quand enfin, je suis à un endroit où j’entends, j’ouvre et je me prends de plein fouet la colère et l’impatience de la personne qui attend depuis un moment. Lui expliquer le coup des deux sonnettes ne sert à rien. La solution serait simple : qu’il n’y ait qu’une sonnerie…mais visiblement la mairie ne peut pas faire ces travaux. Je passe sur les imbroglios liés à cette sonnerie. Je conclus juste en disant que je pensais avoir trouvé la solution : j’avais écrit deux petites affiches sous les sonneries en précisant que si je ne venais pas ouvrir au bout de quelques petites minutes de patience, il fallait téléphoner au gardien sur son portable PROFESSIONNEL. Le problème c’est que quelqu’un (qui ?) s’amuse systématiquement à enlever ces affichettes. Et moi ça me prend un temps fou mais surtout ça me met dans de tels états de nerfs que j’ai envie de vomir face à tant de bêtise. Ça fait quatre ans que je me tue à expliquer aux différents interlocuteurs municipaux l’incongruité de ce système. Toujours les mêmes réponses « ah oui…c’est compliqué. Mais qui a fait ça ? » euh…vous.
– Les deux dames de service qui font un peu de ménage sont là de 6h à 10h et de 15h à 18h. De 10h à 15h, il n’y a personne. Alors voilà le problème : si un enfant vomit, on ne sait pas quoi faire. Bien sûr, on pourrait verser ce fameux sable magique et balayer (je précise que ce n’est pas du tout notre travail mais bon…admettons). Pour ça, encore faudrait-il avoir les clés du local de ménage. Or, je ne les ai pas. On ne sait jamais : il pourrait me prendre l’idée de voler un balais, une serpillère ou pire…une boîte de gants en latex. Récemment, un enfant de CP s’est endormi sur son bureau à 11h : ça arrive avec les plus jeunes. Il a fait pipi sur lui alors qu’il dormait. Résultat : du pipi sur lui et une flaque par terre. Que faire alors ? J’ai appelé la mairie. C’était super : « bonjour, un enfant s’est fait pipi dessus. Je fais quoi ? »…long silence au bout du fil « je vous envoie quelqu’un » ah…d’accord. Le quelqu’un est arrivé à 12h15.
– Dans la pièce qui me sert de bureau, j’ai un magnifique bureau en bois…qui m’appartient. Oui oui, j’ai apporté mon bureau à l’école sinon je n’en avais pas. Il paraît que la mairie envisage d’en récupérer un à la recyclerie pour moi. Super…
– Je ne compte plus le nombre de contraventions que j’ai eues à payer pour stationnement sur zone bleue : autour de l’école, tout est bleu et il faut changer le disque toutes les heures et demie. Je n’ai pas le temps alors je paye des contraventions. J’ai en mémoire les deux dernières : une en février 2019 à l’issue du conseil d’école qui réunit les représentants des parents d’élèves et la mairie. C’est le genre de réunion longue, tendue qui se termine en général vers 21h. Quel bonheur de voir la contravention sur le pare-brise ! La deuxième en juin dernier : je suis partie très tard car il y avait un spectacle d’école et bing, une énième contravention.
 
Je pourrais écrire des heures comme ça mais ça n’est même pas intéressant. Pathétique, stupide, grotesque, ridicule, incompréhensible. Des minis conneries qui détruisent. Alors je m’accroche aux enfants, à leurs parents qui pour la plupart sont adorables, à mes collègues qui sont supers. Et je m’estime chanceuse en plus ! Mais je suis en colère contre ce statut de directeur : être responsable de tout sans avoir de pouvoirs, sans être le supérieur hiérarchique de qui que ce soit. Je ne parle pas de mes collègues : ils n’ont pas besoin d’un chef. Ils font leur boulot et ils le font bien. Non non je parle des fameux « partenaires ». Il y a une chose que peu de gens savent : une école appartient à une mairie. Dans les locaux travaillent donc des salariés de l’éducation nationale et des salariés des mairies : pas les mêmes chefs, pas les mêmes instructions. Sur le temps scolaire, le directeur est responsable du fonctionnement autrement dit aussi du ménage. MAIS le directeur ne peut rien dire car s’il dit quelque chose, le salarié municipal s’en moque complètement et son supérieur direct aussi. Je me suis sentie particulièrement bafouée lorsqu’il m’a fallu prendre en photos les locaux sales pour prouver que le ménage n’était pas fait ou le gardien qui passe la soufflette dans la cour de récréation…en présence des enfants sans aucun scrupule ni pour la poussière ni pour le bruit ni lorsqu’un enfant surpris par le bruit a sursauté et est tombé par terre. J’ai passé des heures à faire des mails, envoyer des photos parce qu’on ne me croyait pas. Résultat : rien. Ah si, il y a eu deux résultats : le premier c’est que pendant que je faisais ça, je ne m’occupais pas de mon vrai travail et le deuxième c’est un mail de la mairie qui me proposait un rendez-vous pour reparler des missions des uns et des autres. Rendez-vous que j’ai refusé : je ne suis pas encore complètement décérébrée. Je connais les missions des uns et des autres et elles sont assez simples : les dames de service doivent faire le ménage et le gardien doit s’acquitter des petits travaux écrits dans un cahier. Le problème c’est qu’il faut donc que des supérieurs viennent contrôler : ce qui n’arrive jamais. Et il faut aussi que le gardien vienne à l’école pour lire le cahier de travaux. C’est con, je sais, très très con et je promets que je n’exagère même pas. Mon « métier » (si tant est que je puisse l’appeler comme ça) n’est fait que de lapalissades. C’est fatigant, très fatigant. Ma pauvre Christine, je suis d’accord avec toi : « je suis fatiguée ».
 
Fatiguée de la mauvaise foi, de l’incompétence, du manque de professionnalisme, des mensonges, des crises de nerf parce que je n’en peux plus et évidemment ce ne sont pas les responsables qui les subissent. J’en ai assez d’aller à mon travail avec les larmes aux yeux et la boule au ventre en me demandant « qu’est-ce qui va m’arriver encore aujourd’hui ? ». Comme ce jour où le gardien est venu dans mon bureau pour me dire sur un petit ton ironique « alors il paraît que le matin il faut que je passe te dire bonjour ? Eh bien Bonjour. Et il faut aussi que je regarde tes demandes de travaux ? Mais je vais le faire après t’avoir dit bonjour. De toute façon, si on me casse les couilles j’me casse ». Je suis désolée, confuse : c’est tellement vulgaire. Mais c’est la réalité, la réalité quotidienne. Je n’ai pas supporté qu’on me parle comme ça et je ne pouvais rien faire. Faire encore un écrit à la mairie…mais tout le monde sait, tout le monde couvre comme ça on a la paix.
Assez de constater qu’à la fin de la journée, je n’ai rien fait de ce que je devais faire. Je rentre chez moi en me disant « zut je suis nulle j’ai oublié de faire ça, ça et ça ». Ce système est suffisamment pervers pour tuer les impliqués, pour laminer les compétents et pour finalement tirer tout le monde vers le bas. Parce que pendant que je fais toutes ces nullités, j’ai oublié des trucs importants, vraiment importants. J’ai oublié de faire mon travail : je n’ai pas pensé à montrer aux nouveaux enseignants de l’école où sont rangés les médicaments des enfants qui ont des PAI. J’ai oublié d’aller voir une jeune collègue assez stressée pour l’aider à aménager sa classe. Tant d’autres choses que j’ai oubliées.
 
Mais voilà, il y a eu trop de ces âneries. Un jour, je me suis retrouvée dans mon bureau complètement figée : j’entendais le téléphone sonner et je ne pouvais pas répondre. Impossible. Je me suis réfugiée dans un autre bâtiment sans téléphone…je me suis cachée. Incroyable : je me suis cachée pour pouvoir faire mon travail tranquille. En réalité, je n’ai pas pu rester longtemps. D’abord parce que la salle de réunion dans laquelle je m’étais installée était vide donc je n’ai pas tenu longtemps assise par terre. J’ai bien eu l’envie d’apporter une table du bâtiment principal mais je me suis fait mal au dos (oui oui oui j’avais demandé au gardien mais…rien). Ensuite, parce que j’ai aperçu par la fenêtre une maman qui faisait des grands signes devant la grille. Elle m’a expliqué qu’elle avait tout fait comme indiqué : sonner à droite, attendre, sonner à gauche, attendre et appeler le gardien qui n’a pas répondu. Cela faisait 25 minutes qu’elle attendait. J’ai pris mon portable personnel, j’ai appelé le gardien qui a répondu immédiatement et est venu ouvrir. Monsieur ne répond pas lorsqu’il ne connait pas le numéro donc même si l’affiche reste en place et même si les parents font-tout-bien et l’appellent…ça ne sert à rien puisqu’il ne répond pas. Là, je n’ai plus su quoi faire. J’ai été complètement désemparée. J’entends très nettement cette petite voix dans la tête « va-t-en, fuis ». Alors, j’ai pris mes affaires et je suis partie. Comme ça. Ce jour-là, je me suis d’abord cachée. Ensuite, je me suis enfuie. Quand je repense à ce jour, je ne vois que du flou. Une sensation très étrange de ne plus être connectée. Qu’est-ce qui me serait arrivé sans mon mari ? sans ma fille ? sans mes amis ?
 
J’aurais été une autre Christine, j’en suis persuadée. Persuadée parce que j’y ai souvent pensé. Très souvent. Mais je ne suis pas allée jusqu’à cet acte là pour deux raisons très simples : la première c’est par manque de courage et la deuxième c’est pour mon mari et ma fille. Lui pourrait s’en remettre. Elle non. Alors je tiens, je survis pour elle.
Evidemment, c’est très facile de dire « tu peux pas faire autre chose ? »…euh…oui…quoi ?
Une reconversion ? Mais pour ça, il faut un projet et qui dit projet dit argent. J’en ai des projets mais pas l’argent pour les concrétiser. Il est loin le temps où les enseignants avaient des salaires et un niveau de vie confortables. Très loin.
Rester dans l’éducation nationale pour un poste moins exposé ? Oui…mais alors je perds mes primes de direction, ma bonification indiciaire et je n’en ai pas les moyens et puis je refuse cet échec : je veux continuer à travailler pour les enfants, les parents, les enseignants mais je veux qu’on me laisse tranquille pour le reste et que chacun fasse son travail. Mon école a été agrandie cet été : un nouveau bâtiment a été construit. Pour m’y rendre, il faut que je sorte de l’école principale : rien que ça c’est déjà un problème. Le bâtiment a été terminé en urgence le week end du 31 août. Comme il n’y a « que » 7 classes et moins de 199 élèves, la commission de sécurité n’a pas eu à passer et personne, absolument personne de la mairie n’est venu voir comment ça se passe en présence des enfants. Alors j’ai joué les « contrôleurs de chantier » : une fuite dans une classe, l’eau des sanitaires pas potable, l’eau des sanitaires potable mais brûlante, l’alarme défectueuse, les poignées des portes qui restent dans la main quand on les utilise, un radiateur qui tombe, des salles où l’électricité a été oubliée, pas de téléphone, une salle de réunion vide…complètement vide, des résidus de chantier partout dans la cour (clous, barre métallique, disqueuse) Etc, etc, etc…J’ai écrit (encore !!) des dizaines de mails, passé des dizaines d’appels jusqu’à ce qu’on me réponde « il faudrait peut-être que vous fassiez preuve d’un peu de patience et de tolérance ».
Ah…d’accord. Bon, mais pour l’eau brûlante, on fait comment quand les enfants ont soif ? Eh bien, ils n’ont qu’à utiliser les sanitaires du centre de loisirs…Ah d’accord…mais on n’a pas les clés. Etc, etc, etc…à noter que l’enfant qui a fait pipi sur lui est dans ce bâtiment là. Donc l’enseignante a pris son portable personnel pour m’appeler puisque j’étais dans l’autre bâtiment. Et en faisant ça, elle a commis un acte hautement répréhensible : elle a utilisé son portable en classe !
Est-ce que quelqu’un peut inventer un mot qui serait le synonyme de : bêtise+ ridicule +grotesque ? Je n’arrive pas à en trouver un suffisamment révélateur parce que quand j’y pense j’ai de nouveau cette boule dans le ventre. Peut-être que c’est ça le nouveau mot approprié : bouloventre. C’est bien, ça me plaît.
 
Et ça ne s’arrête jamais. Enfin, si, ça s’arrête. Et il y a trois solutions pour que ça s’arrête : rester chez soi et venir allonger la liste des arrêts maladie au risque de passer pour une fainéante trop fragile, aller travailler en se moquant de tout et donc devenir blasée et aigrie à son tour ou mourir comme Christine.
Malheureusement, quelle que soit la solution que chaque laminé utilise, elle ne sert à rien. Rien ne bouge, rien n’avance.
 
Je les entends d’ici ceux qui diront « elle a qu’à aller bosser sur un chantier en plein soleil, elle verra ce que c’est qu’un boulot dur », « elle a qu’à changer de boulot et gagner le SMIC, elle verra comme c’est dur de joindre les deux bouts », « elle n’a qu’à démissionner, elle verra comme c’est dur de trouver un travail sans avoir peur de se faire virer », « qu’est-ce qu’elle croit ? c’est dur pour tout le monde ».
Oui d’accord, je sais tout ça. Je sais bien que chaque métier a ses avantages et ses inconvénients, bla-bla-bla. Mon problème c’est que la plupart des problèmes que j’ais ne viennent pas de la nature de mon travail mais des incompétents qui sont autour. Ma porte est grande ouverte : j’accueille qui veut venir voir ce qui se vit au quotidien dans l’école. Mais pas de 8h20 à 16h30 hein…on est bien d’accord ?
Alors rendez-vous à l’école (quand ? ça je ne sais pas, parce que je ne sais pas quand j’aurai le courage d’y retourner) un matin à 6h45. N’oubliez pas d’apporter votre repas dans un sac isotherme : la mairie considère que les enseignants appartiennent à l’éducation nationale donc ils ne fournissent pas de frigo. Si on en veut un, il faut l’acheter avec son propre argent. Ah oui, pensez à apporter une bonne dose d’ingéniosité pour résoudre l’énigme suivante : sachant que les locaux appartiennent à la mairie, sachant que la mairie ne veut pas que les enseignants soient dans les locaux hors temps scolaire, sachant qu’il faut travailler 44 heures par semaine, sachant que les enseignants consciencieux sont venus travailler dans les locaux du nouveau bâtiment la semaine du 26 aout, sachant qu’ils n’en avaient pourtant pas le droit car le chantier n’était pas terminé, sachant qu’il fallait quand même qu’ils installent leurs classes à minima….sachant et sachant toujours….je sais que c’est compliqué. Pourtant c’est la réalité. Bref, sachant tout ça, est-ce que quelqu’un peut me décrire précisément comment il faudrait réagir quand on entend :
– L’Etat dire qu’on coûte trop cher
– L’Etat dire qu’on est mal classé parmi les pays de l’OCDE
– La mairie nous interdire d’être là mais nous autoriser à être là quand même
– La mairie nous demander un peu de tolérance
– Les lâches dire « il vous faut faire preuve de loyauté à l’égard des partenaires mais sachez que ce ne sera jamais réciproque »
– Les salariés du privé dire « les fonctionnaires sont payés à rien foutre et en plus on ne peut pas les virer »
– Les salariés du privé affirmer qu’ils paient nos retraites alors faut dire merci et se taire!
– Les syndicats dire qu’ils vont organiser une grève pour interpeler sur nos conditions de travail. Bonne idée ça ! Très bonne idée comme ça non seulement on perdra une journée de salaire mais en plus on fera payer ces conséquences aux enfants et à leurs parents.
 
Prévoyez aussi de ne repartir que vers 19h et de vous acquitter de la contravention que vous aurez sans aucun doute sur votre pare-brise. Ah j’allais oublier : apportez des lingettes pour nettoyer votre bureau. Les dames de service passent parfois un coup de balais mais pour le reste…il vous faudra le faire vous-même. Je suis devenue tellement stupide qu’avant la rentrée, j’ai renversé une goutte de thé sur mon bureau et je me suis dit que j’allais attendre pour voir combien de temps elle allait rester. Faut vraiment être stupide pour en arriver là.
Bref, si vous voulez venir, n’hésitez pas mais préparez vous à devenir totalement idiot…comme vos partenaires et là on sera tous à égalité. Ce sera un monde merveilleux !
 
Vous penserez aussi à vous doter de supers pouvoirs parce qu’il vous faudra être partout, pour tout le monde, gérer les urgences et les non-urgences tout en continuant à sourire et à ne pas perdre patience quand un parent vous assénera « je suis très en colère : mon fils a perdu sa veste et vous ne savez pas où elle est alors que vous êtes la directrice de l’école. Mais vous servez à quoi ? »
 
A rien. Dans cet état et avec de tels boulets…absolument à rien.

(France Inter)

Auditrice quotidienne de France Inter, je n’ai pas du tout entendu parler du suicide de Christine RENON, cette directrice d’une école de maternelle de Pantin, qui avait préalablement expliqué les raisons de son geste dans une lettre envoyée à ses collègues, entre autres. Or, étant moi-même enseignante en élémentaire, je n’aurais pas « loupé » cette info, d’autant plus que j’ai plus de temps libre cette année, à la faveur d’un congé-formation demandé par envie de revenir sur les bancs de la fac pour me replonger dans le savoir et aussi et surtout, faire un break, pour les raisons invoquées par cette professeure des écoles directrice épuisée.Cela m’étonne de votre radio, qui par ailleurs, met en ce moment bien l’accent sur les urgences sociales (avec de nombreuses allusions au malaise de l’hôpital public) climatiques et écologiques éclairé par de fréquents points sur la détresse du monde agricole. Je note sur ce dernier point le très significatif autant que subtil changement de titre de l’émission la Terre au carré (Bravo!). Les enseignants seraient-ils moins pris au sérieux lorsqu’ils dénoncent leurs difficultés qui n’ont rien à envier à ceux des autres « travailleurs humanistes »? J’ajoute pour terminer que j’espère m’être trompée et dans ce cas je vous prierais de ne retenir que le positif ! (France Inter)



Rouen éclipsé par Jacques Chirac

Jacques Chirac est décédé, cela ne va pas changer grand chose à la marche du monde d’autant plus qu’il n’était pas en exercice. Par contre la catastrophe de Rouen va avoir un impact beaucoup plus lourd, et devrait être une info prioritaire avec travail journalistique à la clef, au lieu de cela on assiste à en enchaînement d’analyse sans intérêts sur feu notre président, paré de mille vertus en survolant les aspects les plus noirs de sa carrière (Malik Oussékine, Nouméa, les essais nucléaires, les emplois fictifs, les frais de bouche, le bruit et l’odeur, la Françafrique, l’infidélité). A l’avenir, je vous serais reconnaissant de ne plus sombrer dans cette frénésie insupportable, quand une seule info vampirise tout l’espace médiatique. (franceinfo)

Certes, la mort de Chirac est une info et il convient d’en parler, mais vous ne trouvez pas que votre traitement est un peu « maladif » ? Faut-il à tout prix trouver un thème pour bavasser de tout et n’importe quoi sur les ondes comme « la tête de veau », « les caricatures », etc, etc… C’est un peu inquiétant, tout de même, cette façon que vous avez de vous « emballer » à propos de divers thème, qui seront balayés du jour au lendemain… Par exemple, après avoir passé des journées à parler des feux en Amazonie, vous passez à autre chose, Jacques Chirac, alors que ça brûle toujours… Je ne vous parle même pas de l’abandon assez fou du traitement de l’info à propos de l’accident de Rouen : ça, ça fait un peu flipper quand même… C’est un traitement de l’info assez maladif, je trouve, assez malsain : remplir, remplir, remplir… Je sais que mon message ne changera rien, mais bon… (franceinfo)

J’apprécie depuis longtemps votre radio. Une ligne éditoriale sérieuse et digne de confiance. C’est pourquoi j’ai eu le sentiment d’avoir été trahi jeudi 26 septembre en écoutant le Journal de 9.00. Je suis un habitant de Rouen, et ce matin là, un incendie c’est déclaré dans l’usine de pétrochimie Lubrizol. Mais manifestement vous n’avez pas évalué à sa juste importance, la gravité de cet incendie, car l’ouverture de votre journal c’est faite avec les graves problèmes de température trop élevée que devais supporter les athlètes présent à Doha pour les championnats du monde. En tant que première radio la plus écouté de France et notamment la tranche du matin le 7/9, vous aviez le devoir d’informer la population. Vous avez une mission de service public, tout en étant indépendant mais vous avez estimé que l’événement n’était pas important. Il est vrai qu’il n’y a pas de mort, juste un nuage d’une épaisse fumée noire à envahit la ville, mais je vous l’accorde le préfet ainsi que le ministre ont déclaré que c’était sans danger… Cette fois le nuage n’est venue frapper aux porte de Paris. Et comble de bonheur pour l’actualité nationale un de nos anciens présidents est mort. Et vu la couverture que vous en avez faite, il fallait bien rentabiliser le travail de nécrologie qui devait être prêt depuis un moment… Les premiers intoxiqués se sont déclarés depuis hier. Je penses que cette actualité devais faire l’objet de toutes votre attention. Je tiens à signaler l’excellent travail de vos collègues de France bleu haute Normandie qui ont fait une très bonne édition spéciale… (France Inter)

Je suis profondément indignée par le traitement de l’information que vous avez mis en place jeudi dernier. Une usine brûle, intoxique des milliers et des milliers de personnes et dès midi, plus un mot, il n’y en avait que pour cet ex président corrompu et raciste. C’est absolument lamentable. Et encore aujourd’hui, votre une principale concerne cet gomme. Hier soir, dans votre programme de 20h à 21h, même chose, Chirac en premier plan, pendant une-demi heure, et seulement ensuite quelques minutes sur ce qui se passe à Rouen. Je suis effarée, effondrée, inquiète. Vous devriez constituer un quatrième pouvoir, un contre pouvoir, mais vous gérez l’information de manière lamentable. (France Inter)

L’honnêteté d’une information concernant un président disparu ne peut consister qu’à l’encenser, sans tenir compte de toutes les composantes du personnage. Le fait de glorifier les qualités d’un disparu devient ubuesque. On peut attendre de France Inter une description plus réaliste qui se rapproche de la vérité, à moins de considérer que Chirac était Jésus Christ.  Désolé que France Inter comme tant d’autres se livre à  cette mascarade. (France Inter) 



L’incendie de l’usine de Lubrizol

Ce que les auditeurs ont envie de savoir, surtout les habitants de Rouen, ce sont les dangers éventuels suite à cet incendie. Or, les journalistes insistent surtout sur les défauts de communication du gouvernement. J’aimerais comprendre pourquoi ? Pourquoi insister systématiquement sur la forme plus que sur le fond ? (France Inter)

Vous accentuez le fait que le gouvernement ait mis 5 jours à communiquer sur l’incendie de Lubrizol et ses conséquences. Je me demande pourquoi les médias dont France Inter n’en on pas parlé non plus au lieu de nous abrutir avec la mort de Chirac pendant 5 jours. A croire que vous n’avez pas d’autonomie ni conscience de ce qui touche vos auditeurs. (France Inter)

Je ne comprends pas les réponses du ministre ; ayant été responsable d’installations classées, l’État ne savait pas ? Il a fallu attendre la liste des produits stockés : c’est impossible une installation Ceveso se doit de déclarer tous les produits stockés et leur quantités et, s’il est en cours d’exploitation, un changement apparaît, on est contraint à une nouvelle autorisation… C’est de la responsabilité de l’entreprise et aussi du préfet… (France Inter)

Madame Buzin,
Comment expliquer que l’État contrôle une usine Ceveso sans être en possession de la liste des produits que l’usine utilise ? Cette liste n’a pas à être publique pour autant. Comment réagir correctement si on doit attendre cinq jours alors que l’on sait que cette usine traite des produits dangereux, sinon pourquoi ce label Ceveso ? (France Inter)

Je viens d’entendre la chronique d’une de vos journalistes sur la pollution potentielle de Rouen suite à l’incendie de jeudi dernier. De par ma nature tolérante j’admets la contradiction et les idées différentes. C’est d’ailleurs pour cela que je suis un fidèle auditeur : vous avez globalement une ligne éditoriale  divergente de mes idées mais l’enrichissement naît pour moi de la diversité. Revenons en aux faits : habitant face à l’usine Lubrizol et sous les vents lors de cet accident, je fus hélas en première loge. Je ne peux que m’élever contre votre alarmisme : nous avons effectivement subit une pollution inhabituelle : 24 heures de fumée et de suies, et sans doute une semaine ou deux d’odeur désagréable. Habitant Rouen depuis 1993, je voudrais qu’on se rappelle que nous subissions ce type de fumées, suies et odeurs de façon récurrentes jusqu’à la fermeture de la raffinerie Shell et ce dans différentes zones de l’agglomération au gré de l’orientation des vents. Nos enfants allaient à l’école, nous allions travailler etc… Je ne veux pas dire que ce qui est arrivé jeudi est normal, mais de là à écouter vos propos et certaines interviews alarmistes il y a un pas. Peut-être faudrait-il aussi se questionner sur les émissions des milliers de feu de palettes et pneus des gilets jaunes aux cours de nombreux mois derniers (je travaille à coté du connu Rond Point de Vaches de St Etienne du Rouvray) ? Ne sombrez pas dans le catastrophisme s’il vous plaît….ne jouez pas les BFMTV, nous attendons autre chose de vous. Gardez le recul et l’analyse que savez avoir la plupart du temps. Je vous remercie de l’attention que vous aurez pu porter à mon petit mot. (France Inter)

Pouvez-vous évoquer à l’antenne devant Mme la Ministre l’affaire de l’incinérateur de Gilly-sur-Isère, jugée à Albertville dans les années 2000. Un incinérateur mal exploité qui rejette dioxines et furanes dans la vallée, des cas de cancer multipliés, le bétail abattu, les récoltes impropres à la consommation. Une juge d’instruction victime d’intimidation de la part des services de l’Etat (directeur de la DRIRE notamment), comme le montre très bien le docu. de Clarisse Féletin sur le sujet, « La juge et l’affaire des dioxines », 2010). Et, en fin de compte, l’impossibilité judiciaire de prouver le lien de causalité entre dioxines émises et cancer observés. Exploitants relaxés. Peut-on nous expliquer ce qui va changer lorsque la vérité judiciaire devra être dite pour Lubrizol à Rouen ? (France Inter)

GRETA dérange.
Elle dénonce : dénonciation d’un monde où l’homme s’autodétruit, dénonciation des méfaits innombrables des générations qui l’ont précédé, parents, grands-parents, génération qui a fait mai 68, Woodstock mais a succombé à toutes les addictions, générations suicidaires et affligeantes auxquelles j’appartiens (personne n’est parfait !).La catastrophe de Rouen ne fait que corroborer ses propos alarmistes, n’en déplaise aux démentis de ce gouvernement qui incarne tellement l’ancien monde !!! N’en déplaise aussi à tous ces élus locaux qui ont cautionné, encouragé ces implantations au mépris de la santé de leurs administrés. Comment la mairie de Rouen a t-elle pu envisager un nouveau quartier à proximité d’une telle usine !!!! Hallucinant et effrayant !!! Il est grand temps que la parole citoyenne puisse s’exprimer par la voie du référendum !!! Dans l’attente d’émissions spéciales sur ces sujets vitaux !!!! (France Inter)

Dès l’annonce de cet  incendie, j’ai contacté en préfecture de seine maritime la personne chargée de la cellule de crise…je lui ai demandé de sensibiliser la population au travers des médias à arrêter  les ventilations mécaniques contrôlées (VMC) de leurs habitats, collectifs ou individuels…elle m’a dit que j’étais la deuxième personne à le faire… qu’elle allait faire remonter la demande auprès du préfet… elle pensait que cela n’était pas indispensable/nécessaire…incroyable… pendant tout ce temps, les moteurs des VMC aspiraient de l’air pollué chez les particuliers… le préfet n’a pas réagit… j’ai un peu de mal avec ce paramètre… (France Inter)



Assassinats à la Préfecture de police de Paris

Pourriez-vous m’expliquer pourquoi le sujet de assassinat de 4 policiers et 2 autres blessés a été à peine évoqué au journal de 8h ?
Moins de 30 secondes consacrées à un potentiel attentat au sein d’une institution française avec un bilan plus lourd que de nombreuses attaques isolées ces dernières années. Comment ne pas accorder à cette information le temps qu’elle mérite? Même si il n’est pas question d’attentat, je suis choqué que ce sujet ait été à ce point écarté : c’est choquant…

Le journal de 8h commence par un vote à l’assemblée qui passionne les foules (40 députés présents…), suit un commentaire sur le déplacement du Président dans l’Aveyron (primordial sûrement), et 8 minutes après, cette personne daigne nous parler succinctement de la tuerie à la Préfecture de Police de Paris, info secondaire pour France Inter apparemment ! Votre journaliste nous avait habitué à mieux, drôle de façon, si l’on peut dire, de traiter l’actualité…

Scandaleuse hiérarchisation des bulletins d’info de ce 4 octobre. Ce matin, journal de 8 h, arrive en énième position l’annonce d’un attentat faisant quatre morts dans une préfecture… J’ai à peine fait attention, crû qu’il s’agissait d’un fait divers en Egypte ou autres…. Or je découvre que c’est en France, au sein de la préfecture de Paris !!!!! Comment pouvez-vous en faire un titre noyé au milieu d’autres ? C’eut été en 2015, auriez-vous fait de même ? Devons-nous être habitués à nous faire tuer par les islamistes ? Est-ce normal de mourir sous les coups d’un collègue islamisé ? Ne devons-nous pas savoir les graves menaces qui pèsent sur notre pays ?
 
Oui, c’est GRAVE. Et bien plus important qu’une séance de nuit pour une reconnaissance d’ une poignée d’enfants nés de GPA, votre premier titre.. Cela concerne TOUS les Français, et Européens. Votre choix de le placer en « loucedé » est typique de cette volonté de ne pas « stigmatiser », d’habiller systématiquement de « maladie mentale » des actes militants et mortifères. Les Français doivent savoir ce qui les menace réellement et sont assez grands pour juger. Ce n’est pas faire du catastrophisme putassier à la TF1 ou à la BFM que mettre ce titre en premier, c’est dire ce qui est  En outre, à l’égard des proches de ceux tués par cette folie idéologique, ce traitement de l’info, cette banalisation, est un mépris. Imaginez deux secondes que quatre personnes de France Inter soient mortes sous vos yeux… Bref, chez vous, l’indignation de CHARLIE a pris du plomb dans l’aile.

Je sais que traiter l’information à chaud n’est pas chose facile, mais : Agression ce jour à la Préfecture de Police de Paris: – L’agresseur est neutralisé…… – L’agresseur est mort. (vers 14h25….) – L’agresseur a été …. neutralisé (qu’est ce que cela veut dire ?) – L’agresseur a été abattu. Ayant lui même agressé une des personnes sur son chemin. – La personne est dans un état grave. – La personne est morte. Pourquoi ces informations contradictoires ? Qui montrent la précipitation, l’avidité de livrer des informations, n’importe lesquelles, mais ….. il faut dire quelque chose !! A tout prix. Est ce du Journalisme (avec un J majuscule) ou du « journaleux » ??? La Qualité de votre prestation est en cause. Etes vous capable de dire : « nous ne savons pas encore si….. mais probablement…xxxxx « . Non, trop pressés de faire de l’audimat sans doute !!.. C’est très dommage.

L’islamo-fascisme au coeur des services de police de la France ? Je suis halluciné !

Je trouve désolant que lors des flashs infos de la soirée, le « le lien non établi » entre la personnalité de l’agresseur et sa conversion à l’islam » ait été évoqué. Cette présentation des NON faits n’est pas digne de France Inter.

Je tiens à vous signaler la colère que le journal de 18h m’a suscité ce 3 octobre, au sujet du drame de la préfecture de police de paris. Il nous a été livré l' »information France Inter » que le responsable de la tuerie s’était récemment converti à l’islam … SANS AUCUN AUTRE COMMENTAIRE ! Quelle est la valeur informative de cela ??
L’information sur un éventuel islamisme radical serait valable, s’il est considéré que ça avait motivé ce geste. Il n’y avait à ce moment là pas d’information de ce type (ou peut-être non confirmée ?). Livrer l’information d’une simple conversion récente à l’islam ,comme cela a été fait, instille simplement dans les esprits un amalgame plus que déplorable entre islam et islamisme radical ! C’est assez grave en fait ..!
Si je souhaitais entendre ce genre de raccourcis très malheureux, j’écouterais Sud Radio … Je n’en ai pas envie et vous remercie pour tout le reste de votre travail.

Je me permets de vous contacter suite au bulletin d’informations de ce jour à 18h. Vous traitiez de l’attaque qu’il y a eu à la préfecture de police de Paris par un agent de la préfecture de police de Paris du service informatique. 
Je suis dérangée et désolée par un des propos qui a été dit : « France Inter est en mesure de vous dire qu’il était converti à l’islam depuis un an ». Je ne pense pas qu’il ait besoin de préciser sa religion à la radio de cette manière. Cela donne envie aux gens de faire un raccourci : islam = violence et meurtre. Je trouve ça dommage sur une radio qui a votre portée d’inciter à ce genre de raccourci. Ne serait-il pas préférable d’attendre de connaître ses réelles motivations plutôt que de donner ce genre d’informations qui incite au raccourci et à l’amalgame. Je préfère préciser que je n’ai aucune religion.

Je voudrais exprimer mon indignation suite aux propos tenus dans le journal de 18h ce jour. En effet, pendant le sujet traitant du drame survenu à la Préfecture de Police de Paris, votre journaliste a dit  en parlant de l’assassin je cite:  » … France Inter est ce soir en mesure de vous confirmer qu’il était converti à l’Islam depuis plus d’un an, mais le parquet antiterroriste, à ce stade, n’est pas encore saisi… » Pourquoi, alors que rien n’est avéré à ce stade, faire le lien entre islam et terrorisme. Soit le meurtrier est un terroriste islamique et dans ce cas là il faut en effet le dire clairement soit, aucun lien ne permet de l’établir et dans ce cas là il n’y a aucune raison de parler d’islam. C’est faire un amalgame grossier, qui va encore donner du crédit aux extrémistes comme aux « décoloniaux ». Dans le climat actuel, il me semble que les journalistes, qui plus est sur une antenne de grande écoute, devraient être plus vigilants et éviter ce genre d’amalgame.

Fidèle auditeur de France Inter depuis des années, je tiens à vous faire part de mon interrogation, de mon inquiétude, parfois de mon indignation voir de ma colère à l’écoute de votre radio. Le traitement de certaines informations que vous faites me pose sérieusement question.
Si je prends la peine de vous écrire, c’est qu’hier, concernant la triste attaque au couteau à la préfecture de police, ce problème de traitement de l’information atteint son paroxysme. Je suis stupéfait d’entendre que l’agresseur s’était converti à l’islam (18 mois auparavant). Que ce genre d’information soit divulguée sur les réseaux sociaux par Le Pen et consors, c’est leur fond de commerce, abject et nauséabond. Mais que France Inter, en réaction à chaud, sans le moindre recul se permette de donner cette information m’effraie considérablement. A quoi jouez-vous ? Certainement pas à un journalisme de qualité, respectueux des valeurs démocratiques et progressistes qui, je le pensais, vous animaient. Peut-être cette personne a-t-elle voté Macron aux présidentielles ? Faut-il y voir un lien de causalité ? Ne pensez-vous pas que vous participez à un sentiment de stigmatisation dont nous n’avons nullement besoin dans le contexte actuel ? Les fachos de tous pays peuvent vous remercier ! Pour ma part, vous me faites honte. Et vous feriez mieux de vous soucier de ma réaction, plutôt que rejoindre l’information de caniveau qui n’a qu’une conséquence la montée de la haine et de l’intolérance. Prenez ma critique comme un appel.
Je me permet de vous écrire car cela fait quelques jours que je bondis à l’écoute d’autres émissions où je trouve que vous ne permettez pas une information objective. Je ne suis pas croyant, mais je suis sensible à ce que pourraient ressentir les millions de musulmans de France à l’écoute de votre information capitale sur le fait que l’agresseur de la préfecture de police se soit converti à l’islam 18 mois plus tôt tout en affirmant que l’on ne sait pas s’il s’est radicalisé !!!! Hallucinant ! Je ne suis pas non plus gilet jaune, ni black bloc, mais je suis l’actualité sociale et je suis sidéré de ne pas entendre de contradictions ou si peu, face aux défenseurs ou représentants des force de police, le plus souvent d’ailleurs représenté par le syndicat Alliance. Lorsqu’une personne du syndicat Alliance est invitée, il n’y a aucune information pour indiquer ce que représente le syndicat Alliance, aucune introduction. Si vous parlez de Le Pen tout le monde sait qu’elle est d’extrême droite, si c’est Mélenchon tout le monde sait qu’il est d’extrême gauche (et je ne suis ni Lepéniste, ni Mélenchoniste). Lorsque vous invitez le syndicat Alliance Police Nationale, peut être serait-il bon de rappeler qu’il est classé à droite et pas uniquement le premier syndicat de policier, juste un éclairage. Quand vous voyez les images de Gaspard Glanz, journaliste reporter, couvrant la manifestation de ce syndicat, on constate que le service d’ordre arbore fièrement le brassard police, ce qui est illégal. Que ce journaliste est interpelé sans ménagement, comme c’est bizarre. C’est une intimidation et une limitation du droit de la presse. Et vous n’en faites pas mention. Et lorsque vous invitez Alliance Police, vous ne faites pas le minimum d’information qui permette de se faire une idée objective. Chacun se fait son opinion lorsque l’information permet la confrontation des idées. Alors même qu’un journaliste est malmené. Lorsque des gilets jaunes s’attaquent à des journalistes, nous sommes unanimes à le condamner, tout le monde dénonce une atteinte à la liberté de la presse, mais pas lorsqu’un journaliste est pris pour cible par la police ou un syndicat ! Quelle indignation sélective qui fait mal à notre démocratie. Quand vous couvrez des sujets tels que les violences policière sans parler de faits récents, je trouve qu’il y a un manque certain de discernement, ou de professionnalisme. Le syndicat Alliance ou les représentants de la police ne parlent que de la violence de certains manifestants pour justifier l’emploi de la force contre tous, pour mater avant tout un mouvement social et légitimer par conséquent des blessures graves et irréversibles. Ce n’est pas rien si dans les manifestations on les appelle quelques fois « les putes à Macron ». Lors du dernier téléphone sonne sur au sujet des violences policères, personne ne rappelle les faits de violences sur les manifestants pacifiques bloquant un pont, les violences subies par les pseudo-assaillants de la Pitié-Salpétrière, et pour le cas le plus tragique, la mort de Steve Maia Caniço. De quel journalisme peut-on se prétendre lorsque ces faits ne sont pas évoqués lors d’un sujet sur les violences policières !!! Comment est-ce possible ? Au final, vous offrez une tribune à une heure de grande écoute, au syndicat Alliance Police Nationale dont on connait pourtant l’idéologie. Non ? Vous ne connaissiez pas Alliance Police ? Quel amateurisme ! Arte, 28 minutes du 31 juillet 2019, La police française est-elle devenue trop violente ? A 23 minutes, Benoît Barret, secrétaire national adjoint syndicat Alliance Police Nationale : « Il y a des gens qui ne peuvent plus être dans une société telle que la nôtre. Il y a des gens qui sont violents, et ces gens là effectivement la société doit s’en occuper. Leur place c’est en prison et lorsqu’ils sont en prison, ils ne doivent pas en ressortir. C’est des gens qui doivent être aidés médicalement parce qu’il y a des gens qui ne peuvent pas être insérés dans la société. C’est dur ce que je dis, mais c’est la vérité. ». Voilà, entres autres, les propos tenus par un représentant du syndicat Alliance Police Nationale. De quoi interpeller quand même l’esprit critique d’un journaliste. Dans plusieurs de vos émissions récentes, des policiers se plaignant d’attraper des délinquants qui ne sont pas mis en prison. Mais la police ne met pas en prison, c’est la justice qui décide. Telle est le fonctionnement de nos institutions, une garantie de notre démocratie. Édifiant que cela ne soit pas repris. Comme si la sous couvert de souffrance, le pragmatisme des policiers pouvait légitimer une remise en question de la justice. Il s’agit pourtant bien de cela. Je ne pense pas qu’il ne faut pas inviter ce syndicat, mais il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de ne pas laisser croire que ce ne sont que des représentants de policiers sans aucune ligne politique derrière. La CGT a sa ligne politique, et elle est clairement identifiée médiatiquement (et je ne suis pas non plus cégétiste !). Là sur des questions aussi sensibles, sur des libertés aussi fondamentales que le droit de manifester, la privation de liberté, les contrôles… Vous jouez avec le feu de ne  pas encadrer mieux ces débats, de laisser penser qu’en France la police pourrait décider seule de la pertinence d’enfermer des citoyens, délinquants ou pas, pris en flagrant délit ou pas !
Je suis très préoccupé. Je pense que la responsabilité des médias est très importante dans une démocratie. Le traitement de l’information doit se faire avec réflexion, avec rigueur plutôt que céder aux sirènes de l’information spectacle. S’il vous plaît, cela n’est pas une simple critique mais un appel, un cri pour vous alerter des dérives nauséabondes dont vous vous rendez complices. Ce n’est pas non plus une leçon de morale, mais bien un sentiment d’inquiétude.



Coup de cœur : la chronique de Frédéric Pommier

Merci M. Pommier pour votre chronique consacrée à ma collègue disparue, Mme Renon Christine. Bel hommage, touchant et tellement vrai.

Je vous remercie vivement pour votre chronique ce matin. Cela ne fera pas revenir notre collègue mais vos propos respectueux pour la profession fait du bien.

Monsieur Pommier,
Ce matin je me suis levé, j’ai allumé ma radio, je vous ai écouté, et j’ai pleuré. Merci pour tant d’humanité.

Merci, Frédéric Pommier. Votre émission est toujours si subtile et si juste.
Aujourd’hui elle m’a particulièrement touchée. On a si peu parlé de cette collègue. Son inspecteur ne s’est même pas déplacé. Le ministre a fini par se fendre hier d’une vidéo à tous les directeurs à ce sujet.
Les politiques en profitent pour récupérer cette histoire pour présenter de nouveaux projets de réformes.
Loin d être à ce niveau d’épuisement, car j ai la chance d être à Paris, je comprends la détresse de Christine Renon. La froideur de la hiérarchie. Le pas de vague. Nous sommes les premiers fusibles au centre de tous les combats.
Merci de cet hommage pour elle mais aussi pour nous tous.

Merci Frédéric Pommier du si bel hommage rendu à Christine Renon, si seulement il pouvait toucher notre ministre autant qu’il m’a touchée pour, enfin, faire bouger les chose.