Avis d’auditeurs à la suite de la journée spéciale ce 12 avril sur France Inter

Sujet : Intelligence artificielle un moyen de se décharger sa responsabilité ?
Merci pour cette émission et pour la journée à thème sur l’Intelligence artificielle. Très rassurant si on l’utilise comme une aide à la décision tout en gardant un contrôle humain sur la décision finale. L’être humain ne doit pas décharger son contrôle et responsabilité.
L’Intelligence artificielle peut aussi être utilisé pour nuire. Comment faire pour éviter cette utilisation ? Je vois que cela pourrait même être source d’erreurs judiciaire. Il me semble qu’il fait absolument trouver un moyen pour pouvoir identifier des « deepfakes ».

Intelligence artificielle : tout dépend de la définition de l’intelligence.
Si l’intelligence « c’est mémoriser » comme certains le pensaient il y a quelques décennies, l’homme ne peut certainement pas rivaliser avec les immenses bases de données. Par contre, les utiliser peut le soulager de ce travail ingrat de mémorisation pour se consacrer à la créativité.
Mais si une des formes essentielles de l’intelligence « c’est savoir s’adapter », alors là l’humain a encore des millions de longueurs d’avance sur la machine, car n’oublions pas que la machine obéit à un programme conçu par le programmeur et qu’elle ne fait que faire ce que lui dit le programme, elle ne s’adapte pas au mieux, on peut lui apprendre à mieux réagir comme nous le faisons par expérience professionnelle (c’est le cas des automates dits neuronaux). À ma connaissance, il n’existe pas d’auto-évolution de son programme.

Ce matin votre invité pro Intelligence artificielle a comparé cette technologie avec l’imprimerie en expliquant que la peur de ce progrès était de l’obscurantisme, or l’imprimerie a permis le développement du savoir alors que I’Intelligence artificielle va remplacer notre savoir…
L’Intelligence artificielle est déjà en train de remplacer des métiers, le mien par exemple, je suis comédienne dans le doublage et l’Intelligence artificielle est en train d’arriver dans notre secteur pour nous remplacer, notamment sur les jeux vidéo. Est-ce que l’intelligence de l’homme va lui servir à se passer de lui-même ? Pourquoi dans ce cas nous demander de travailler jusqu’à 64 ans ? Que va-t-il nous rester à faire, à apprendre ? Quelle sera notre utilité ? Des esclaves dans des travaux manuels que l’Intelligence artificielle ne saura pas faire ? Quid des escrocs qui ne vont pas manquer de s’en emparer ? L’IA est-elle écologique avec la consommation des métaux précieux quelle va générer ? Désolée mais ce monde ne fait pas rêver… L’intelligence ne serait-elle pas de savoir quand il faut arrêter le « progrès » ?

Votre invité à la matinale de ce matin sur l’Intelligence artificielle a expliqué que l’Intelligence artificielle allait devenir une sorte d’accompagnateur de notre quotidien et que grâce à elle nous allions échapper à une multitude de tâches et de citer « grâce à l’Intelligence artificielle vous n’aurez plus à parler à votre plombier ». Cette phrase me chaque profondément. Elle est violente. Elle dit à quel point l’Intelligence artificielle va contribuer à tuer des liens faibles, extrêmement importants pour la qualité de notre vivre ensemble. Elle dit aussi la déconnexion (souhaitée ? ) de cet expert cynique, voire une forme de mépris, pour des métiers pourtant très utiles à chacun de nous.

Pour illustrer le clivage entre les différentes « classes » de travailleur que vous évoquez, rappelez-vous la conclusion de l’interview de Yann le Cun ce matin, qui se réjouissait que l’Intelligence artificielle nous permette d’avoir du temps pour des tâches plus nobles que d’interagir avec son plombier ou un agent administratif.
C’est malheureusement révélateur du rêve élitiste de certains tenant de l’Intelligence artificielle. J’espère que nous ne tomberons pas dans ces travers dignes des films de SF les plus déprimants.
Merci pour vos émissions !! Cette journée sur l’Intelligence artificielle était passionnante.

Pour moi, les effets néfastes de l’Intelligence artificielle sont sensibles.
J’exerce la profession de traducteur.
Avant, je facturais mes prestations au mot à 12 centimes, mais maintenant qu’il y a des technologies au point, on me propose de travailler en complément des machines (pour les améliorer) à 3 ou 4 centimes du mot ! Evidemment, la technologie fonctionne d’autant mieux que les propos et la pensée (à traduire) sont de plus en plus uniformes ! Il est évident que beaucoup de professions tertiaires vont se retrouver au chômage bientôt (pas les consultants de McKinsey bien entendu). Tout le monde ne va pas devenir développeur non plus. Merci de votre attention.

Bonjour, et merci pour vos émissions !
Depuis qu’on me parle de l’Intelligence artificielle, une bonne vingtaine d’années, le terme même d’intelligence artificielle écorche la mienne !
Pour exemple, votre chatbot (robot conversationnel) … ne comprend pas la question qui lui est posée, pas plus que la réponse qu’il donne.
Ça vous semble intelligent ? C’est du plagiat !
Quant au caractère artificiel, rien que du numérique à base électrique !
Plutôt que Intelligence artificielle, appelez donc ça PN, Plagiat Numérique !
Question : En son temps, Einstein, comme tout autre créateur, s’est appuyé sur l’état existant des connaissances, il y a ajouté sa compréhension, son plus, son étincelle, sa valeur, sa créativité, sa folie,… son intelligence pour nous énoncer la loi sur la relativité.
Pensez-vous, croyez-vous que l’Intelligence artificielle dont on cause en eût été capable ?

J’entends beaucoup de peurs avec Chat Gpt ! Après tout, je préfère peut-être l’intelligence artificielle à la bêtise humaine. En 1985 j’ai tellement entendu de bêtises sur l’an 2000 et autres fantasmes technologiques qu’aujourd’hui je suis vacciné contre tous les anxieux et traumatisés qui consomment les produits dont ils ont peur…

J’ai 75 ans. Pionnière de l’informatique, j’ai paramétré et utilisé l’intelligence artificielle depuis des années. A la retraite, mon passe-temps favori est de traduire en français des poèmes et des chansons russes. J’ai pu constater combien l’Intelligence artificielle. a pu me faciliter la tâche, mais elle continue de régurgiter des non-sens et des absurdités ! La traduction ne pourra jamais remplacer l’âme et les cinq sens ! J’utilise encore mon gros dictionnaire soviétique qui n’a pas été stocké dans la mémoire de l’ordinateur. Je peux vous expliquer comment bien traduire avec ces outils.

Ce nom d’intelligence artificielle m’agace, car il ne s’agit pas d’intelligence mais de traitement d’un très grand nombre de données sans aucune imagination ni création. Vos invités le disent bien, mais utilisent quand même le terme d’intelligence ! Il faudrait en trouver un autre.

Quel est l’impact écologique de l’usage de plus en plus d’intelligences artificielles ? Et pouvons-nous vraiment nous le permettre sachant que nous devons limiter notre usage de l’énergie dans les prochaines années ? Est-ce viable à long terme ?

D’abord merci de ne pas rendre anxiogène ce sujet.
En 1985, les (presque) mêmes qu’on entend aujourd’hui dans de divers médias nous prédisaient une (quasi) fin du monde (brrr) en l’an 2000…Inquiétons nous que l’humanité devienne crétine et non pas que la technologie devienne (soi-disant) intelligente.

Dans l’actualité ce matin on entend que les jeunes lisent de moins en moins. « Le temps de cerveau disponible » a été capté par les réseaux sociaux et les médias qui en avaient un intérêt. Aujourd’hui et demain les machines « penseraient » peut-être à notre place… Est-il rationnel ou trop pessimiste de penser que le niveau intellectuel global de l’humanité va baisser ? L’intelligence humaine est-elle menacée ?

Selon le principe des vases communicants, plus l’intelligence artificielle prend place dans nos vies, plus l’intelligence naturelle de l’être humain diminue. Nous nous dirigeons vers un assistanat total où la magnifique variété que propose la réflexion humaine s’estompe peu à peu avec des solutions clé en main décidées par une toute petite minorité.

Lu dans « LA PRESSE » (Québec) : Le train est en marche et il accélère sa cadence. L’intelligence artificielle (IA) permet d’ores et déjà de doubler des acteurs dans toutes les langues, tout en conservant leurs voix originales. Tout cela est fait au nom de l’intégrité artistique des acteurs. Mais au détriment d’une profession qui fait travailler près de 4000 personnes au Québec. Et ce n’est qu’un petit exemple…