Le 5 octobre 2017, le New York Times publiait une enquête sur des accusations de harcèlement sexuel contre le jusque-là intouchable producteur hollywoodien Harvey Weinstein. Le mouvement #MeToo était lancé.  

Depuis, des centaines de milliers de femmes ont partagé ce hashtag pour dénoncer des violences sexuelles et sexistes, ne plus tolérer de tels agissements et affirmer leurs convictions féministes. Cinq ans après ce mouvement sans précédent à travers le monde, France Culture a proposé toute la semaine une programmation spéciale avec experts, philosophes, sociologues et témoins, sur l’antenne, au travers d’émissions et de documentaires et via un nouveau podcast original ; France Inter a consacré un « Téléphone sonne » à #Metoo pour évoquer l’influence de ce mouvement sur la jeune génération. Réactions d’auditeurs 

Je suis homme de 45 ans, le mouvement Metoo a été une énorme libération pour moi… Cela m’a permis de me détacher de la vision machiste des rapports homme/femme et m’a aidé à remettre en perspective de nombreuses interrogations et des sentiments de frustrations qui datent de l’époque du collège… C’est d’un grand réconfort de voir les jeunes se saisir de ces thématiques essentielles, qui parlent aussi de domination et d’un jeu auquel de nombreux hommes (dont de mon âge) ne souhaitent plus du tout jouer. (France Inter, Téléphone sonne, 4 octobre)

J’écoute votre émission en ce moment. Quelle excellente initiative de faire cette semaine d’émissions pour les 5 ans du mouvement !
J’ai 50 ans et j’ai malheureusement à mon actif un palmarès assez fourni d’expériences d’agressions sexuelles de la plus sordide à la plus « banale » et quand je vous écoute, je me dis que les femmes d’aujourd’hui partent sur de meilleures bases mais ce n’est pas encore gagné ! Le travail de terrain dont vous parlez est essentiel.
Je travaille dans un secteur où il y a historiquement beaucoup d’hommes (ingénieurs) et je vois avec plaisir de plus en plus de femmes ingénieures prendre les postes.
Continuez comme ça et merci à France Culture pour cette semaine #MeToo qui s’annonce passionnante. (France Culture, semaine spéciale #MeToo : 5 ans après)

Je souhaite réagir à l’intervenant qui dit que les hommes étaient silencieux pendant 5 ans. Pour ma part je me sens très concerné par MeToo. Cependant la parole pour moi était aux femmes, pas aux hommes qu’ils l’ont depuis si longtemps. J’ai appris à écouter, à entendre ce que nous leur avons fait. Et j’en prends ma part. Cela m’a fait beaucoup réfléchir et d’ailleurs cela continue. (France Inter, Téléphone sonne, 4 octobre)

Merci beaucoup pour cette émission, ça fait du bien ces paroles d’hommes, qui se remettent en question. (France Culture Les Pieds sur Terre, semaine spéciale #MeToo : 5 ans après)

D’abord, bonjour et merci pour l’ensemble de vos émissions, toujours aussi percutantes, intéressantes, touchantes…Bref, bravo !
Je viens d’écouter celle d’aujourd’hui et le témoignage de Sébastien m’a donné envie de lire son livre (France Culture Les Pieds sur Terre, semaine spéciale #MeToo : 5 ans après)

Ma fille de 20 ans a été amenée à témoigner devant les services de police dans le cadre d’une enquête pour des comportements déplacés d’un de ses condisciples de prépa. Toute la classe a été interrogée. Elle a été choquée par les questions posées par les policiers, portant notamment sur l’attitude et surtout les tenues portées par les personnes qui ont dénoncé les faits. Sous prétexte que le garçon impliqué risquait de ne plus pouvoir présenter de concours… Même si cette génération metoo en parle, l’administration n’a pas vraiment évolué… (France Inter Téléphone sonne 4 octobre)

Conséquence pour les hommes : je n’ose plus aucune allusion au travail, mais j’ai subi des blagues à caractère sexuel et allusion sexiste par des femmes en bande au travail. J’étais franchement gêné et je l’ai signalé. (France Inter Téléphone sonne 4 octobre)

Quand #MeToo est sorti, je ne pensais pas avoir vécu d’agression sexuelle. Mais en fait si.
J’ai 30 ans et c’est grâce au compte instagram @Tasjoui que j’ai pu comprendre que j’ai été victime de viol conjugal et de violences conjugales psychologiques de mes 19 à mes 24 ans. Merci à ce genre de compte d’exister, pour mettre des mots et sensibiliser, on n’a pas les armes quand on est si jeune et que l’on vit sa première histoire d’amour. (France Inter Téléphone sonne 4 octobre)

Avancée imperceptible dans certains milieux. Dans la rue, les transports en commun, à Paris ou en banlieue, rien n’a changé : insultes, agressions au quotidien. Problème culturel éducationnel ?? (France Inter Téléphone sonne 4 octobre)

Bravo encore pour votre émission et la qualité de vos intervenantes et intervenants mais je m’énerve quand une femme intelligente parle de violence faite aux femmes, pour les victimes ce n’est pas une fête, et quand je fais la fête aux femmes c’est d’une autre manière et sans violences. Merci de parler français et de violences faiteS aux femmes, comme beaucoup parlent de violences à l’égard des femmes, pour moi les femmes méritent d’autres égards
Je préfère parler comme une ethnologue entendue ce matin à France culture de violences à l’encontre des femmes ou CONTRE les femmes, violences subies par les femmes.
D’accord avec votre invité homme qui a rappelé que dès les années 70 des associations ont ouvert des foyers des femmes battues (vive les soixante-huitards qu’il est de bon ton de dénigrer dans tous le médias et à France culture. En 68, j’avais 16 ans et je n’ai participé à aucune manif sauf contre les gros bras du CDR (proche de l’extrême-droite) dans le quartier de la banlieue de Nantes où j’habitais. J’ai milité en encadrant les centres aérés pour enfants de grévistes et en remplissant des cageots de patates amenés par le paysans-travailleurs pour donner aux grévistes. Dans la lutte contre les violences à l’encontre des femmes, je n’ai entendu personne parler de ces femmes et hommes héritiers de 68 qui interpellés par les femmes ont expérimenté la contraception masculine parce que nous considérions que seules les femmes devaient prendre la pilule avec ses inconvénients et que c’était une violence.

Merci pour les émissions. Malgré la qualité de cette émission, je trouve dommage que la question de l’éducation des jeunes n’a pas été assez abordé. J’ai eu la chance d’être professeur en lycée agricole quelques années. Et lors de temps de discussion et rhétorique nous utilisions l’outil Violentometre. Il aurait été intéressant d’en parler car c’est un bon outil pour sensibiliser les jeunes.
Je ne sais pas si cet outil découle de Metoo en tout cas il existe et gagne à être connu ET utilisé.
Bonne continuation pour toutes vos émissions plus passionnantes les unes que les autres.

Bravo et merci Madame THERY.
Vous redonnez espoir à tous les féministes qui ne se sentent pas « éco » mais « humano-féministes et qui sont systématiquement exclus par certains car classés dans la catégorie « je suis féministe, mais… » (cf l’article du Nouvel Obs).
Je revendique ce MAIS, non pour minimiser les horreurs faites aux femmes, ni pour relativiser l’égalité femme-homme, mais pour que dans cette lutte, nous ne perdions pas nos valeurs démocratiques, et pour que ce combat devienne celui de tous et non pas celui d’un sexe contre l’autre.
Encore merci