Ce mardi 18 octobre, le ministère de la Justice lançait une Alerte enlèvement pour tenter de retrouver au plus vite un bébé enlevé par son père. Mais les termes employés ont suscité la polémique et les réactions des auditeurs.

Décryptage de la procédure de mise en place de l’alerte enlèvement avec Grégory Philipps, directeur-adjoint de la rédaction.


La polémique

Le premier communiqué présentait le père kidnappeur comme un « individu de race noire ». Ce qui a choqué beaucoup de monde, comme Julie : « Comment pouvons-nous encore tolérer en 2016 cette confusion dangereuse entre couleur de peau et race ? ». Julie a évidemment raison. Peu après,  le ministère a corrigé le « Individu à la peau noire », en « individu de couleur noire ».

Franceinfo, de son côté, avait corrigé de son propre chef le communiqué émanant des autorités judiciaires.

La procédure 

la procédure Alerte enlèvement est très codifiée… Procédure obligatoire, un peu comme une réquisition. Comment ce communiqué parvient-il aux rédactions ?
Toutes les disparitions entraînent pas le lancement de l’Alerte enlèvement. Les cinq critères pour la lancer :

  1. Un enlèvement avéré et non une simple disparition ;
  2. l’intégrité physique ou la vie de la victime est en danger ;
  3. des éléments d’informations permettent de localiser l’enfant ou le suspect ;
  4. la victime est mineure ;
  5. les parents de la victime ont donné leur accord au déclenchement de l’alerte.

Le message qui arrive aux rédactions est sécurisé, car il provient du Parquet.

alerte-enlevement.gouv

alerte-enlevement.gouv

Le rôle des médias

Lors d’une précédente alerte (en août), Jacques, un auditeur passablement énervé, nous avait écrit : « Ce n’est aucunement le rôle d’une radio d’être le relais de la gendarmerie. Faites de la radio et ne vous rendez pas agent de délation ! ». Or la rapidité peut permettre d’éviter un meurtre. Le bruit médiatique est très important pour retrouver l’enfant kidnappé  ; la radio est dans son rôle de service public. Depuis la création de ce dispositif, les enfants enlevés ont toujours été retrouvés sain et sauf.

Pour en savoir plus 
le site du gouvernement
Le centre français de protection de l’enfance